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Bijdragen en Mededeelingen van het Historisch Genootschap. Deel 10 (1887)

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Bijdragen en Mededeelingen van het Historisch Genootschap. Deel 10

(1887)– [tijdschrift] Bijdragen en Mededeelingen van het Historisch Genootschap–rechtenstatus Gedeeltelijk auteursrechtelijk beschermd

Vorige Volgende
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[p. 227]

Journal de mon voyage par l'Allemagne 1707, van den Heer C. Hop.
Medegedeeld door R.W.J. Baron van Pabst van Bingerden.

Cornelis Hop, geb. te Amsterdam 3 Junij 1685, gest. 14 Julij 1762, was Schepen en Burgemeester van Amsterdam, Ambassadeur aan het Hof van Frankrijk 1718-1725, plenipotentiaris op het congres te Soissons in 1728. Hij tr. (1) te Amst. 28 Mei 1726 Petronella Maria Calkoen, g. 17 Jan. 1699 † 18 Jan. 1728, dr. v. Cornelis Calkoen en van Jacoba Bors v. Waveren, tr. (2) 2 Mei 1735 Rebecca Jacoba Valckenier g. 14 Febr. 1697 † 28 Sept. 1753 dr. van Pieter Ranst Valckenier en van Eva Suzanna Pellicorne. Mr. Corn. Hop was de zoon van Mr. Jacob Hop, den Thesaurier Generaal, Burgemeester van Amsterdam, Lid in den Hove van Holland, met verscheiden buitenl. zendingen belast; onder anderen tweemaal als ambassadeur naar Weenen gezonden, waar hij in 1699 tot Baron des H.R. verheven werd door keizer Leopold. Zijne moeder was Maria Isabella Hooft.

Prof. G.W. Vreede zegt in de Correspondance dipl. et mil. du Duc de Marlborough, du Gr. Pensionn.

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Heinsius et du Trés.-Gén. J. Hop, publiée d'après les MM. originaux p. XIV (a): Rousset, en dédiant le T. VIII du Recueil. Hist. d'Actes, Négot. Mém. et Traitez depuis la paix d'Utrecht, à M. le Baron Corn. Hop, Ambassadeur en France, dit que celui-ci se forma à la conduite des plus grandes affaires ‘sous les yeux d'un Père, dout les grands talens pour les négotiations ont fait l'admiration des différentes cours où il a été employé, jusqu'à ce qu'il fut revêtu de l'important emploi de Trés.-Gén., où il n'acquit pas moins de réputation par son intégrité, et par son zèle pour le bien public.

Na zijne studien te Leiden volbracht te hebben vergezelde Corn. Hop den Luitt.-Gen. der Cavallerie Daniel Wolff van DopffGa naar voetnoot1) die met een missie naar Weenen

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werd gezonden in 1707. Het journaal van die reis is door Cornelis Hop in de volgende bladen opgeteekend.

Mon cher Amy.

Ajant l'honneur de votre compagnie le soir avand mon depard d'Amsterdam avec assez de joye, je me

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suis engagé de vous donner un detail de mon voyage, je me sens donc obligé de vous satisfaire: et comme

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j'ay eu l'honneur de vous mander par mon billet de Frankford, que je n'ay eu jusques a ce jour la pas un heur a moy, je n'ay pas voulu negliger cette occasion, que j'ay apresent, je vous en prie seulement de m'envoyer les nouvelles d'Amsterdam, de garder mes lettres, afin quelles me puissent etre mon journal a mon retour. Nous sommes donc party le soir du 27 deGa naar margenoot+ janvier 1707 de la Haye, comme le projet etoit deja le jour aparavant, et comme j'avois l'honneur de vous communiquer vous pouvez bien croire que ces adieux n'allerent pas de si bonne grace, que les bons soirs qu'on se donne ordinairement, mais pourtant cela alloit assez promptement; tousjours a six heures nous estions deja embarqué dans le jagt du conceil d'Etat; le chemin jusq'a Leyde m'estoit bien tots passé puisq j'avois beaucoup a penser sur un voyage si viste, quelq'fois je me proposois mille et mille choses que je verrois et d'ou je pourrois profiter a mon retour, quelque fois quand le sang me devenoit plus pesant je me proposois milles incommoditez que je rencontrerois en chemin; et que pour les plaisirs imaginaires je quitois les essentielles, scavoir la bonne compagnie que j'avois quitté a Amsterdam, et alors il me souvenoit un vers de Virgile:

Nos Patriae fines et dulcia linquimus arva;
Nos patriam fugimus; Tu Tityre lentus in umbrâ
Formosam resonare doces Amaryllida sylvas.

A la fin il se falloit resoudre a mettre l'esprit en repos, et comme je pouvois encore prendre le party, que je voulois, estant encor à peu pres a mon entrée, je pesois l'un et l'autre des susdits raissonnements, et comme selon toutes les apparences les douceurs emporterent la balance par dessus les incommoditez du voyage, et que les suites me pouront estre utiles et que je pourois longtemps attendre aupres une si bonne

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occasion de voir tant, et tant a mon aise, je ne hesitois plus; et me consolois la perte de l'agreable compagnie avec un prompt retour (men schijd om beterswil om weder te vergaderen), quand je pretens de vous pouvoir conter beaucoup.

Ainsy donc je passay la ville de Leyde, ma chere demeure jadis, et nous avancames jusques au Fonteyntje dehors Lyderdorp; ou nous arrestames un demy heure pour preparer un petit souper, que nous primes dans le jagt, et ajant comme cela passé le temps agreablement jusques a Alphen, nous nous mismes a coucher, ce que je faisois d'importance jusques a ce que nous feumes arrivé a Uytregt a peu pres a sinq heures du matin: avand que tout estoit en etat deGa naar margenoot+ voyage, les coffres mis sur la calesche et les chevaux attellé, il estoit bien sept heures avand que nous partimes d'Uytrecht. Comme les chemins n'estoient pas encor asser fort par la gelée, pour nous soutenir, nous primes six chevaux; mais les deux premiers furent bien tots detaché quand nous arrivames a la porte de St. Catharine par les charretiers, qui ne voulurent point que leur camarade, de qui nous avions les chevaux loueroit six chevaux a la fois: mechant augure, disois je a moy mesme, mais nous nous mismes en train avec les quatre. Le Gener. Dopf avoit seul la place dans le fond du calesche, puisque il n'y a place que pour un, son secretaire et moy estions vis a vis de luy: le valet du Gener. et le mien estoient par derriere, et le cocher par devand. Son valet de chambre et son quisinier a cheval; voila notre equipage; et un bon coffre pour la quisine par derriere faisoit, qu'on ne soufroit jamais de faim: comme nous sommes party nous avous fait tout le voyage, et le valet de chambre et le quisinier allerent toujours par devand, l'un pour mettre ordre aux relais des chevaux, et l'autre pour

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la quisine le mydy et le soir; ou il n'a jamais manqu é de nous preparer une bonne soupe, et quelque plat delicieux; nous primes ausy dans la calesche quelques dousaines des bouteilles de vin en cas de besoin, mais comme nous sommes icy dans le pays de vin nous ne les avons pas besoin; en partant d'Uytregt j'avois la plus grande incommodité du monde, parce que la place ou je me devais mettre estoit trop haute, et je donnois avec la teste contre l'Imperiale de la calesche, ainsy je me devois courber le long du chemin; ou bien moy j'etois trop long, et la calesche estoit fait pour le General, qui est grand General mais pour le reste un homme de mignatureGa naar voetnoot1). On reparoit cela le mieux qu'on pouvoit, et a la fin on trouvoit un fort bon remede, ainsy, que apres deux jours, je ne soufrois plus rien. Nous arrivames a 10 heures a Doornwert, ou nous donnames a boire aux chevaux, et comme il faisoit grand froid ce jour la, pour le reste ford bien, nous nous echoffames ausy un peu, nous dinames au Greb, et arrivames a peu pres a sinq heures a Aarnhem, ou nous primes d'autres chevaux, qui nous menoient a Nimmeguen, comme il avoit gelée pendant ce jour la assez fort, les chemins commencoient estre rudes, et par la nous perdimes un arret de roue (een luns) et la roue s'en alloit, si bien que nous tombames par terre sans pourtant nous faire du

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mal; on reparoit cela le mieux qu'on pouvoit, et nous arrivames encor a 8 heures. Nous primes notre quartier au cygne chez van Oostrum sur la marché, nous soupames un peu, et nous nous couchames a 10 heures. La nuit ne fust par longue, puisq nous commencions deja a poursuivre notre route de NimmegenGa naar margenoot+ a sincq heures du matin avec des Flambaux. nous arrivames a 8 heures au ....? de Cleef, ou nous entra mes par consequent en Allemagne, Rubiconem trajeci, jacta est alea, disoit le grand Cesar quand il entroit en Italie. Nous primes la les premiers chevaux de poste. j'envoyois quelqu'un en ville pour faire un ompliment a madame PaapsGa naar voetnoot1) mais comme nous partimes a l'instant, je n'avois pas de temps pour attendre son retour, ainsy nous arrivames a ZantenGa naar voetnoot2) a mydy, pendant qu'en preparoit la soupe nous allions voir L'eglise, ou entre autres il y avoit une racine d'arbre tres delicatement taillé et coupé avec des figures et des images; il y avoit ausy quelque belle peinture, mais pas beaucoup; puisqon avoit sauvé le plus precieux ailleurs crainte de la guerre; c'est une mechante ville a l'egard des pays bas, mais assez belle a l'egard de l'Allemagne; une fort belle marché, mais pour le

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reste pas grande chose, nous partions de la vers les deux heures, et passames par ReinberkGa naar voetnoot1), indigne ville par sa peu de beauté de tant de sang, qui y est versé dans plusieurs sieges de part et d'autre; c'est un fort petit trou, mais fort, avand d'y entrer on passe la fosse de Se Marie, qui va du Reyn jusques a la Meuse, et par qui les Espagnols ont pretendu de nous couper la commerce du Rhin. Nous arrivames a quatre heures au village de Hoogstraten (Hochstrass), ou nous vimes encor un jardin a la Hollandoise, c'etoit le jardin du chateau, et faute des cheveaux de poste nous y devions rester la nuit; l'hoste de l'hauberge estoit un vieux domestique de la famille et avoit demeuré 10 ans aupres de mon oncle KloekGa naar voetnoot2) a Amsterdam; avec lequel je m'entretenois quelque temps sur notre vielle cognoissance En voulant me coucher, je trouvois deux lits de plume l'un sur l'autre, et les draps entre deux, je m'etonnais un peu, mais on me disoit que c'est fort commun en Allemagne, et qu'on ne trouve point de couverts presq' en toute l'Allemagne, je l'ay aussi trouvé ainsy, et qu'il m'incommode le plus dans tous cette voyage jusques icy, c'est qu'on ne trouve point des lits et qu'on se doit coucher tous les nuits sur la paille; outre que quand on trouve encore par hasard un lit, comme dans les grandes villes, qu'ils sont si malpropes, qu'on n'ose pas s'y mettre. Le lendemainGa naar margenoot+ nous sommes party de la a 5 heures avec des flam-

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beaux pour Dusseldorp, laissant a la gauche la tour de Latum, qui est fait pour l'argent qu'on a trouvé dans la poche d'un homme noyé; et on dit qu'asteur quand il y a quelqu'un de noye et que l'on sonne la cloche du dit tour, que l'on retrouve d'abord le noyé; mais il faut avoir la foy bonne pour cela. de la nous somme passé par la plaine de Nuyts, ou le General AluaGa naar voetnoot1) a battu dans l'an de 1689 les François; laissé Nuyts a la droite, et arrivé a peu pres a 11 heures a Dusseldorp; en y entrant on voit le port, et pour marque, un vaisseau, qui est sur le sec, ou les gens demeure dedans, et par dessous une cave de piere (?), c'est ausy l'unique vaisseau, qui y est dans le port, estant ordinairement sans eau; on nous menoit a un quartier fort proche de la cour, mais c'estoit un vilain quartier, mr. le major VolkershovenGa naar voetnoot2) nous donna a manger a la cour de Hollande; et a trois heures mr. le Gener. et moy allames a la cour, ou le Gener. fut d'abord introduit aupres de l'ElecteurGa naar voetnoot3), et eut une audience de plus que d'une heure, apres quoy il sortoit, et alors l'Elec-

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teur me faisoit appeller par son chambellan, j'y entrois dans sa chambre, ou je le trouvois seul; et ajant fait une couple de reverences profondes, il me disoit avand que je pouvois avoir l'honneur de commencer a parler; He bien mr. Hop, je suis bien aise de vous voir icy, j'ay beaucoup d'estime pour mr. Votre Pere: a quoy je luy repondois qu'estant la, je n'avois pas voulu manquer de faire la reverence a Son Altesse Electorale, et que mon Pere m'avoit bien expressement ordonné de Luy assurer de son profond respec; il me repliqua, que s'il y avoit quelque chose la, ou il me pouvoit servir, qu'il le fera de tout son coeur, je le rendis grace, et demandois mon congé, et s'il n'y estoit rien de son service en chemin et je m'en allois. Comme vous voyez, monsieur, je n'avois pas beaucoup de temps a remarquer la situation de sa chambre, ajant assez a faire a regarder sa Personne, la repondre, et tenir une bonne contenance. la personne de L'Electeur est petite, en bonpoint; c'est un blondin a peu pres a 60 ans: sa cour est vielle mais bien situé sur le Rhin, ajant fort belle veue sur cette riviere, son train est magnifique, et tient un peu de la gravité Espagnole. Nous quitames donc la cour a peu pres a sinq heures, pour nous en aller encore ce soir plus outre. Un moment apres que nous estions decendu, voila l'Electeur et l'Electrice qui s'en allerent a l'opera, qui se joueroit ce soir pour la premiere fois, et representeroit Varus et Arminius en Italien; mais comme on ne veult pas des femmes sur le theatre, toutes les roles feminines sont representé par les Italiens hommes, mais tres Italiens: la marche estoit magnifique; avand

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tout marcherent un quarantaine des soldats de garde, apres eux ce grand homme, qui a eté a voir a La Haye il y a trois ou quatre ans, apres luy tous les Courtisans a teste decouvert, apres eux la garde suisse, suivie par les Pages et valets de l'Electeur et de l'Electrice, apres un carosse a six chevaux ou ils estoient tous deux dedans, deux gentilshommes de la chambre aux portieres et envirronné des Suisses Helle bardiers, et derriere le carosse les gardes du corps; et encor trois ou quatre carosses a six et a deux chevaux avec les dames de la cour fermoient le train; voila comme l'Electeur est accoutumé de sortir, jamais autrement. Pour ce qui est de la ville, elle n'est pas belle ny grande, mais, il y a assez de monde dedans, on l'a voulu aggrandir de beaucoup, mais jusques icy on ne l'a pas fait à cause de la guerre; il y fait cher a vivre a ce qu'on dit, et fort peu agreable pour un etranger, puisque il n'y a point d'assemblée pour les etrangers, qu'avec grande peine. Nous sommes encor party de Dusseldorp le mesme soir a six heures, mais n'estions guerre loin de la, ou la calesche se rompit ne pouvant pas resister a la dureté des chemins, ajant toujours gelée bien fortement; on faisoit allumer les flambeaux, reparoit le mieux qu'on pouvoit la calesche, mais j'avois le malheur de perdre par cette confusion mon chapeau, (passe encor, si cela sera la plus grande perte que je feray de ma vie). Afin nous arrivames a Audenbag, 2 lieux et demy de Dusseldorp; jamais un logement pire que celle cy, le maitre avoit tout a fait la mine d'un assasin, il estoit natif des envirous de Constantinopolen; on n'y trouvoit rien, que du havregord, d'ou on faisoit une soupe; c'est ce que je trouvois si bon, que je l'ay mangé six jours de suite soir et matin, il est merveilleux pour les fatigues du voyage, et pour le froid, nonobstant que j'ay tous

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jours une tace de chocolat pour ma portion je prefere le premier, n'echaufant pas tant. Nous sommes partyGa naar margenoot+ de la le lendemain matin a six heures, changé des chevaux à Upladen, et diné le midy à Bruk, c'est un assez beau village pour ce pays, situé sur la hauteur de Cologne, la quelle ville ou pouvoit fort bien voir de la. Pendant que nous y etions l'Abbé de Siegberg y venoit ausy pour aller en Westphalie, il faisoit toujours fort beau, mais froid: nous nous remimes dans la calesche a mydy, et passames la riviere de Siege en deux endroits, nous avions le plaisir de voir coucher les chevaux de nos deux cavalliers le valet de chambre et le quisinier dans l'eau, nous laissames la ville et l'abbaye de Siegburg à la gauche. Cette ville est située sur la riviere le Sieg, et l'abbayie, qui est en même temps le chateau, est situé sur un roc fort elevé, où il n'y a presque point d'acces; ajant la vue fort belle par dessus la plaine vers Bon. Aussy totsque nous avions passé la Siege, nous voila a L'entrée du Westerwald, pays fameux par la difficile passage, qu'il y a: car il faut scavoir que ce sont des montagnes terribles, et d'un acces tres difficile parce qu'ils sont si hauts et si droit a y monter, la terre marequageuse par les bois, avec les quels tout le pays de Westerwald est abondant, n'y voyant dans deux jours de voyage que par ci par la une petite plaine ou les villages qui y sont, ont leurs campagnes des grains pour leur subsistances: neanmoins malgré qu'il faisoit deja plus tard que quatre heures, nous primes encor la poste de Wirts(?)huys, on nous changeames encor des chevaux, et entrames comme cela tout de bon dans le plus epais du bois; notre bonheur estoit qu'on trouvoit les chemins fort durs gelés, et un peu de neige; non obstant qu'il avoit toujours fait beau, estant encor hors du Westerwald dans la plaine, mais par la hauteur de ces mon-

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tagnes il faisoit beaucoup plus froid la haud qu'en bas, ce qui avoit eté cause de la neige. Pourtant le chemin estoit tres mechant, et par deux reprises on devoit sortir de la calesche pour n'estre pas en danger d'estre culbuté, ce que nous n'avions jusques la jamais fait, la calesche estant faite, qu'elle ne se put pas facilement renverser: ausy une de nos axes se rompoit, sans que l'on la remarqué avant que nous fussions a WysenboschGa naar voetnoot1), la maison de poste ou nous voulions demeurer jusques a ce que le jour recommenceroit a favoriser notre voyage, n'osant nous pas embarquer dans la nuit a cause du danger, qu'il y avoit, s'il y romproit quelque chose, de demeurer comme cela une nuit entiere dans le milieu du bois a l'abry d'un froid terrible, comme il faisait dans ce bois. Ainsy nous demeurions a Wysenbosch, ou nous trouvames a la verité les miseres du Westerwald si celebre par de voyageurs, qui y ont soufert les mesmes miseres: si nous n'avions pas ammené avec nous quelque chose, nous nous aurions mis sur la paille a ventre vuide: car on n'y trouvoit rien. Ausy tots que le soleil recommençoitGa naar margenoot+ sa carriere le premier jour de Fevrier nous reprimes ausy nous mettre en voyage, la calesche estant reparée la nuit par un mareschal, qu'on avoit fait venir d'une demi heure de la. Nous ne vimes que du bois, et par cy par la un village, assez grand mais miserable. La premiere fois nous changeames des chevaux a GielraadGa naar voetnoot2), la seconde fois a FriedlingeGa naar voetnoot3), ou nous mangeames un peu: voycy une assez belle rencontre d'une belle dame dans le millieu du Westerwald; c'estoit la seur du quartier maitre Moingé, que venoid de

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Frankford avec le charier de poste pour Cologne, et c'estoit justement la ou les deux charriots se rencontroit, et non obstant, que c'est la grande passage, vous ne pouviez pas imaginer une misere semblable a celle, que ces gens soufrent. Depuis changé encor a WallenraadGa naar voetnoot1), et arrivé vers le soir a Diedenkirken, ou nous estions encor assez bien logé. C'est un village situé a la riviere du Laan; et comme c'est la le fin du Westerwald, il y a de mesme ausy une abbaye et un chateau situé sur un grand rocher elevé, et bien escarpé comme a l'entré de ce facheux pays j'ay eu l'honneur de vous faire remarquer de Siegberg. La femme de la maison avoit des fort beaux restes, mais estoit fort grosse, et sur le point d'enfanter: de la nous sommesGa naar margenoot+ party a sinq heures et sommes passé la riviere de Laan, et entré dans le Pays de Nassauw, et comme ce terrein est encor beaucoup plus montagneux que le Westerwald, et que les montagnes sont bien plus hautes, nous soufrions un froid terrible avand que le soleil avoit assez de force pour nous diminuer la froideur de la nuit; ainsi nous arrivames a WurinsGa naar voetnoot2), ou nous changeames des chevaux; de la nous montames l'Esserberg une des plus hautes de l'Allemagne; nonobstant que que nous estions dans un pays montagneux, nous devions employer plus que deux heures encor a monter. Estant au pied de cette montagne, nous ne pouvions pas voir le sommet par les nues, qui s'y avoient mis entre deux, nous les passames, et soufrimes encor beaucoup de froid; la vue devoit estre belle de la vers en bas, mais comme c'estoit tout bois, elle ne s'etendoit pas loin, que quelquefois dans des precipices terribles; a la fin nous surmontames la hauteur de

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cette montagne, et decendimes bien plus viste, que nous n'estions monté. Dans le fond la ville de KuningsteinGa naar voetnoot1) est située, et le chateau elevé un peu par dessus la ville. La ville est assez grande pour ce pays la, et le chateau sert a l'Electeur de Mayence pour un autre Louvestein, ou il fait arrester ses ministres, quand ils ont le malheur de luy deplaire; diné la, et poursui notre voyage vers Frankford par une fort belle plaine; ce qui nous estoit bien agreable n'ajant veu depuis trois jours que des bois et des montagnes, nous arrivames vers les quatre heures dans la dite ville. Nous primes notre quartier dans la maison rouge, la plus fameus oberge; je m'en allois promener d'abord, et rendre visite a mr. Behagel, un fameux banquier la bas; et comme j'avois perdu mon chapeau, en partant de Dusseldorp, le premier de mes soins estoit de me pourvoir d'un autre: mr. Kraft, le Bankier, sur lequel j'avois ma lettre de change me venoit voir aussy tots et me presenter de l'argent, ceque je n'avois pas encor besoin: je m'allois promener à la Riviere le Main par un assez beau quaye, et de la au Joudengas, c'est a dire la rue, ou les Juifs demeurent, qui n'ont point la permission de demeurer ailleurs, que la, et où on les enferme tous les soirs par deux portes au deux bouts de cette rue: comme je n'ay eté que ce soir et le lendemain a dix heures je ne vous donnerai pas, mon cher Amy, une discription de la ville de Frankfort, y esperant de passer encor a mon retour, et de pouvoir mieux voir la ville, que cette fois, je vous diray seulement, qu'elle est située au Riviere le Main, belle riviere, et sur la quelle elle s'est joint par un beau pont; une petite ville situé de l'autre coté de la dite riviere; c'est la ville la plus principale de

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ces quartiers d'Allemagne, et ou les grand seigneurs, qui y sont en grande quantité aux environs se viennent divertir au carneval, et au messes, qui sont leur kermesse, qu'ils ont deux fois l'année, c'est le Paris de ces quartiers, et on dit que l'on se divertit fort bien. Nous nous mimes de bon heure au lit, estant fatigué tant soit peu, et dormions fort bien trouvant la des lits a la Hollandaise, propre linge, et des couverts des Indes. Le lendemain le General alloit executerGa naar margenoot+ sa commission aupres le landgrave de HessenGa naar voetnoot1) qui estoit par hasard a Frankford; mais point pour des prunes, car on dit qu'il y a une maitresse, la Comtesse de Rantsau: en attendant je m'allois promener encor un peu par la ville; on avoit preparé tout pour poursuivre nostre chemin, ainsy nous partimes a once heures, passant par un fort bon chemin et le commencement du Bergstraad vers la residence du landgrave de Darmstadt; en passant nous vimes les villages que ce bon Prince a accordé aux refugiés Francois, et un grand bois d'oû ils font leurs maisons, et au lieu des arbres oû ils sement des grains. Ausy nous passames a la droite la place ou un cerf pressé par les c(h)iens a fait un saut par dessus un charriot de foin, et a sauté trente deux pas geometriques de 2½ pied chaque pas: on y a mis deux pierres pour garder la memoire de cette chose. Nous arrivames vers les une heure apres mydy a Darmstad, et comme la maison de poste est dehors de la ville, nous n'entrames pas la dite ville; pourtant pour satisfaire ma curiosité j'y entrois moy; la ville est petite et vieille, la cour est belle a ce qui paroit par dehors, car je n'y ay pas été dedans, la

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marché est grande, ce Prince a augmenté sa residence d'une fort bonne maniere, car pour l'entrée de la ville il a fait une rue fort grande avec des autres rues a coté qui font comme un pavillon pour l'entrée, et de loin il a fait un grand ouverture dans un bois, qui termine la vue de cette rue et de son chateau, qui a la vue sur cette rue, toutes les maisons sont batty egalement; en passant la cour, les Princesses estoient aux fenestres, les quelles j'avois L'honneur de saluer de loin. comme je n'avois pas dejeuné que mon watergreu (grütze?) j'avois grand apetit et je me retirois ausy tots que je pouvois pour aller prendre la soupe. Cela fait nous nous remimes en calesche pour poursuivre notre chemin, c'estoit vers les trois heures que nous entrames dans le veritable bergstras, qui commence proprement a Darmstad et va jusques a Heydelberg. Il faut scavoir que ce bergstras n'est pas autre chose pour a present que le chemin un peu aproprié et par cy par la un arbre de noyers, mais il faut ausy scavoir que ce chemin est ruiné entierement par les Francois a l'autre guere, quand ils ont fait ces ravages en Allemagne, etant commandé par le DauphinGa naar voetnoot1). Autrefois ce chemin estoit des plus belles qu'on pouvoit voir; nous arrivames a 6 heures a EppenheimGa naar voetnoot2), nous n'avions pas tant soufert ce jour la que les autres, car le froid estoit beaucoup moins, ausy ne faisait il pas si beau, et mesme il commen-

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coit a degeler. Nous partimes avand les six heuresGa naar margenoot+ du matin deja de la et arrivames a peu pres a dix heures a Heydelberg; le Génér. avoit tant de bonté qu'il me promettoit de m'attendre jusques a ce que j'aurois veu le chateau: j'allois donc a l'instant pour voir cette belle ruine d'un chateau si celebre. Le chateau est situé sur le penchant d'une montagne fort elevé sur le bord de la Riviere le Nekkar, pour y entrer j'avois beaucoup de peine car les tours du chateau estoient sauté et les debris estoient encor a la mesme place ou la poudre les avoit jetté, outre que la montagne est fort roide de ce coté la en montant par la ville, c'estoit un misere de voir des si beaux restes d'un chateux ruiné entierement, ce qui restoit faisoit assez reconnoitre que le chateau n'a pas envain brillé entre les beaux chateaux de l'Europe, il y avoit outre la situation naturelle sur une grande montagne, par dessus une belle ville a une fort belle riviere dont ce que l'industrie et l'art pouvoient fabriquer de beau, il n'y estoit resté de tout cela que une partie de la maison, et la cave, ou le grand tonneau de Heydelberg si celebre par sa beauté est gardé; j'allois donc voir ce fameux tonneau, qui est gardé dans une cave toute expressement faite pour elle, et comme les grands seigneurs sont accoutumé de faire passer le monde par quelques antichambres, ce tonneau est ausy apres qu'on a passé deux autres caves ou les tonneaux de moindre calibre sont gardé; pour vous donner une ample relation de ce tonneau la, je devois estre peintre; pourtant je vous puis dire que le tonneau dit luy mesme qu'il contient 204 voeder 3 aam, et ¾ d'un aam de vin. On y monte dessus par un bel escaillé a l'Angloise, qui est haut d'environ 30 degrez, y estant dessus on a fait une table ou on se peut mettre a 16 personnes pour y manger et boire a son aise, ausy

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on nous presentoit du vin, et nous bumes a la santé de nos amies et amis en Hollande et moy je beuvois particulierement ceux d'Amsterdam: ce que je fais d'ordinaire deux fois par jour. Vous ne pouvez vous imaginer avec quel magnificence de sculpture ce tonneau est fait: les autres tonneau d'ordinaire qui garde les antechambres sont de 60 voeder, et les plus petits de 25 jusques a 20 voeder chacun: voila une assez belle cave; mais il ne se faut pas arrester trop long temps au vin, passons donc cela, et decendons en bas du chateau; y arrivant j'entrai dans le coeur de l'Eglise, ou les Catoliques font leur devotions, le reste est aux reformés qui y preschent. C'est dans ce coeur ou les Electeurs Palatins se faisoient enterrer, et ou les Francois ont eu assez de cruauté pour oter ces Electeurs enterrés de leur cercueil a jouer a la boule avec ces testes sacrées, nonobstant que la Tante du Dauphin, Madame d'Orleans,Ga naar voetnoot1) estoit elle mesme la fille d'un de ces Electeurs. En passant par la ville on voyoit des distructions terribles encor, cas tout avoit été en cendres: elle n'est pas grande mais assez belle ville, et sitúee entre des tres hautes montagnes, et a la riviere du Nekkar. Contre les montagnes les delicats vins de Nekkar croissent; qui n'est pourtant pas si bon que le vin de Moselle. Comme il fallait poursuivre le voyage, je me retirois dans L'Auberge, ou nous primes le diner a onse heures, et a mydy nous partimes de la pour Sintssing (Sinzheim): jus ques a deux heures de Heydelberg. nous n'avions pas passés des montagnes depuis l'Essenberg avand de venir a Frankford, mais asteur nous entrames dans des montagnes terribles, et

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passames ausy des vilains passages. Ce passage est un des quatre qu'il y a seulement par ou les Francois peuvent entrer de ce coté la dans l'Allemagne; enfin nous arrivames vers les sinq heures a Sintsing: et comme c'est au milieu des montagnes, et qu'il y avoit encor des mechants passages, nous n'osions pas nous hasarder d'aller ce soir la plus outre. ainsy nous y restames, et allames voir le Champ de bataille entre le vieux Duc de LorraineGa naar voetnoot1) et le mareschal de Turenne dans l'an 1676. on y voyoit encore beaucoup des os humains, spectacle pas trop agreable pour ceux qui n'y sont point accoutumé. le lendemain d'apres nous sommes partyGa naar margenoot+ de la pres les six heures pour des passages assez difficiles, et arrivé vers les onze heures a Haylbron; nous primes notre quartier a la rose sur la marché a côte de la maison de ville: l'apres diné quand le General recevoit les visites de congratulation je m'allois promener par la ville, qui est peu belle, n'y ajant point trouvé que deux ou trois maisons qui me paraissoit raisonablement belle, ausy nous estions fort mal logé non obstant que ce fut un des meilleures hauberges: j'allois voir l'egliseGa naar voetnoot2), ou je voyois la ceremonie d'un batesme, ou toutes les femnes du voysinage sont de l'escorte, les quelles se vont enyvrer apres cela a la santé du petit

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enfant. Nous montames ausy sur la tour; ou nous arrivames au premier etage par 130 degrez, ce tour est le plus beau que j'ay rencontré dans toute la ville, on pouvoit de la fort bien decouvrir la situation de la ville, elle est située au bord du Nekkar, qui commence d'estre navigable a la dite ville a la fin de ce cheine de montagnes, qui commence au Rhin aupres de Schafhausen en Suisse, et vont continuellement jusques aux euvirons de Darmstad et de Frankford, et ferment comme cela le passage pour l'interieure Allemagne: outre ce premier etage nous montames encor au second par 60 degrez; mais cette montée est tres rare, car elle va tout a fait dehors du tour, ainsy a y monter cela va bien, mais a y decendre cela est terriblement affreux, ausy nous n'osions pas aller plus haud, crainte que nous pourions pas avoir les pieds assez fermes en regardant ce terrible precipice: il y estoit une fois un garcon tombé de haud en bas, et qui ne s'avoit fait aucun mal, c'est pourquoy on a fait une statue de cet enfant pour cultiver la memoire de cette chute. Par dessus la tour il y a une statue qui tient dans une main une sabre, et dans l'autre une aigle, qui marque le vent, et en mesme temps qui marque que la ville est une ville imperiale, a cette sabre il y eu un Hussard qui s'est pris avec les pieds, donnant la teste vers en bas, tout de mesme comme nos danceurs de corde, qui se tiennent avec leurs pieds au cordes; un autre s'est mis sur la teste par dessus cet homme de pierre qui est sur la tour, et donna les pieds tout droit en l'air; le gardetour doit sonner tous les heures une cloche au lieu que chez nous il sonne la nuit la trompette.Ga naar voetnoot1) La maison

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de ville est eucor assez grande, et dans sa frontispice quelque bagatelle qui quand l'heure sonne font leurs mouvements: le lendemain le Gener. entroit en conference avec les deputez des quatre cercles,Ga naar voetnoot1) qui y estoient assemblé pour lors pour regler leurs forces pour la campagne prochaine, ainsy je promenois par cy par la, mais ne trouvois rien de beau: comme le General prevoyoit bien qu'il resteroit encor quelques [jours] à sa Hailbron, il me persuadoit d'aller voir la cour de Stugard: et comme je n'avois aucune connoissance la bas, il me procuroit deux lettres de mr. l'Ober marschalk StaffordGa naar voetnoot2), un des Deputez du Duc de Wurtemberg et de la cercle de Souabe; l'une pour le Grand maitre d'hotel Baron de Forstner, et l'autre pour le Baron de Rathsamshausen, privé conseiller du dit Duc:Ga naar voetnoot3) ainsy je faisois encor arrester les chevaux de poste pour le lendemain matin; et je partis..... a sept heures du matin avec mon valet a cheval vers une province et pays, ou je n'avois aucune cognoissance, j'arrivois a Petichem (Bietigheim?) ou je changois des chevaux, et m'en allois tout droit à Stugard, la capitale ville et la residence du Duc de Wirtemburg, ou

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j'arrivois a peu pres a onze heures et demy, et comme c'est loin de Haylbron de dix lieux communs, je les avois fait en quatre et demy. Le pays me plaisoit assez, fort bien cultivé mais un peu montagneux; autrement toute la Souabe est assez fertile, et un des meilleurs cercles de l'Empire, je me faisois mener a Stugard dans l'Auberge de l'ours, ou j'estois assez bien logé. D'abord je changeois d'equipage, et j'envoyois la lettre que j'avois pour mr. ForstnerGa naar voetnoot1) le Grand maitre d'hotel a luy a la cour, et luy faisois demander quand je le pourrois voir, il me faisoit dire qu'il me viendroit voir luy, mais estant survenu quelque autre chose, il ne vint pas, mais il m'envoyoit mr. Bagmaister, qui a etc autrefois Instructeur du Duc Regent (regnant) apresent, avec un carosse et trois laquais du Duc a mon service, et le dit mr. Bagmaister me presentoit me mener partout. me voila donc traite en grand seigneur, et j'avois beaucoup de peine a me cognoitre dans cet equipage: pourtant il faloit profiter de tout cela, et je soutenois le mieux que je pouvois tous ces extraordinaires honneurs. Je demandais donc d'abord pour avoir l'honneur de faire la reverence a S.A.S. le Duc, mais comme la cour estoit ce soir en masque, il me disoit que je devois avoir patience jusques au lendemain: mais si je voulois prendre la peine de me masquer ausy, qu'il avoit ordre de me mener a la sale pour y danser, j'acceptois encor cet offre, et d'abord voila trois quatre laquays qui me procurent une m̄asque. pourtant comme il faisoit encor jour, je voulois profiter du temps. ainsy on me faisoit encor voir la redoute, c'est la sale ou on dancoit ce soir, qui estoit extremement

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bien fait, et à la facon de la fameuse redoute de Vienne, où on dance ausy pendant le Carnaval; je ne vous feray pas une description de la dite redoute, afin que puisse encor reserver quelque chose pour vous pouvoir conter a mon retour. Par dessus la redoute est l'Arsenal, ou il y avoit beaucoup des armes, mais des vielles modes pour les carousels; on y monte par un ford belle montée, qui pouroit satisfaire la curiosité des Architectes, et comme vous n'en estes du nombre, je passe encor cet article. J'allois ausy voir les jardins, qui estoient assez mal en ordre a cause de la saison fort peu favorable pour le jardinage, on me menoit dans une fort belle grotte, ou les eaux brilloient pendant l'eté par leur sauts, et par les belles fontaines, et non obstant que la ville estoit situé dans un cul de sac entre les montagnes, je pouvois fort bien voir que l'on ne meprisoit pas la jardinage, outre qu'il y avoit la plus belle orangerie qu'on pouvoit voir, les orangers, citroniers, et lauriers y estoient en grande quantité; et des arbres si grands comme les arbres sur le heregragt a Amsterdam et ils estoient dans la terre meme, et vers l'hyver on y met la maison par dessus; c'est la coutume generale en tous ces pays icy, ausy on ne les coupe pas justement comme en Hollande avec une couronne, ou les laisse croître comme le bon Dieu et la nature veut, ils estoient pourtant extremement chargées des fruits; de quoy l'on me presentoit quelques pieces, qui me couterent assez cher; on me menoit ausy au tour du maille, mais elle n'estoit pas si belle que celle d'Uytrecht, pourtant un grand agrement dans ce pays icy, puisqu'il y avoit des allées d'arbre planté a La Hollandaise, ce qu'on ne trouve pas justement icy. De la j'allois porter moy mesme l'autre lettre a Mr. le Baron de Ratsamshausen, qui me faisoit beaucoup des civilitez;

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il a été envoyé il y a un an passé à la Haye, comme il estoit occupé a ecrire pour la Haye je n'y restois qu'un moment: de la j'allois souper cher Mr. Bagmaister ou on me portoit ma masque, c'estoit l'habillement d'un paysan Francois, fort bien fait et fort propre, c'estoit un habit de Mr. Stafford, gentilhomme du Duc, qui estoit a peu pres de ma taille; estant donc deguisé de la sorte, et ayant soupé un peu, nous allames a la redoute, ou il n'y avoit pas encore beaucoup des masques, mais peu de temps apres ils vinrent en assez grande quantité; ausy tots que l'on croyoit que le Duc y estoit luy mesme, (car jusques a ce temps la on ne se reconnut point) voila Madame de Forstner, la femme du Grand maitre d'hotel s'ajant informé a Bagmaister, le quel elle reconnut, qui j'estois, puis qu'elle me voyoit parler avec luy, et puis que elle m'avoit deja pris pour un autre, de quoy je L'avois desabusé, disant qu'elle ne me connoissoit pas; voila, dis je, elle me demandoit pour danser avec elle, et pour commencer je dancois donc un menuet avec elle, et apres encor avec une autre, jusques a plus de cinquante menuets cette nuit; je ne cognoissois dans le commencement personne, mais le masque que me donnoit beaucoup plus de hardiesse, que j'ay naturellement, si bien que je me rangeois par cy par la aupres les dames a causer et rire; et a la fin j'estois la comme si j'avois eté de la cour mesme, je ne vous scauray dire combien de civilitez et des honetetez qu'on m'a fait la cette nuit, et encor le jour suivant; car comme ce n'est pas le passage ordinaire de l'Allemagne il n'y viennent guerres des Etrangers; et les dames me marquerent toutes, qu'elles ne voulurent que cela, j'estois donc justement leur fait: enfin passons cela car ce souvenir ne peut vous faire aucum plaisir, quoy qu'il en fait un fort grand a moy, ne

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pouvant jamais manquer d'en estre tres content. La dite Dame estoit fort bien faite, deja un peu avancé en age mais elle avoit des beaux restes, elle estoit masqué en Persienne: sa soeur plus jeune et plus belle en Paysane, les deux Princesses de Wirtemberg WieldingGa naar voetnoot1) en Espagnolettes, la damoiselle KremnitsGa naar voetnoot2), qui est la favorite du Duc, en paysanne Hollandaise, la femme du Gener. Reinscha (Reischach) en operatrice, la damoiselle Mientsing (Menzingen of Mijnsinger), une des plus belles, plus jeunes, et plus agreables, fille du premier ministre en Indienne, enfin tout sorte des masques, que vous vous pouves figurer, et beaucoup

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des belles filles, et sauve l'honneur aux autres villes, excepté Amsterdam, je ne scais pas jusques icy un endroit ou il y en a de plus. Le Duc estoit dans le commencement dans une masque, qui n'estoit qu une teste, comme encor sinq autres, mais apres il changoit sa masque en senateur suisse et les autres cavalliers (c'est ainsy qu'on appelle les jeunes gens et les galands de ce cour) chacun pour le plus beaux; entre autre il y avoit un qui nonobstant qu'il estoit fort grand representoit un petit enfand, qui aprenoit a aller, un autre une dame avec le visage justement sur le dos, les messieurs Stafford et Forstner le Chambellan en Lapponois. Mr. SteynGa naar voetnoot1), le Gouverneur du prince hereditaire, en Arabe, enfin tout ce que le genie de l'homme puisse imaginer. Apres les minuets on commencoit les contredances Allemandes, que je vous apprendray a mon retour, et apres cela les contredances Angloises, me voila dans mon fort; comme j'estois un peu fatigué je me retirois a deux heures apres minuit. Ce bal se fait tous les semaines deux fois le lundy et jeudy ausy longtemps que le carneval dure; pendant qu'on dancoit il y avoit trois tables couverts une avec un collation, une autre avec des vins, et une autre avec des liqueurs, il y avoit en-

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viron 50 masques tant dames que cavalliers; mais si la Duchesse regente (regnante) n'avoit pas eté malade, il y auroit eu bien de l'avantage. Je dormois assez bien cette nuit, puisque j'estois un peu fatigué et par la poste et par la dance, et j'y trouvois des couverts d'Jndes sur le lit, ce qui n'arrive guerre icy dans le pays, on l'on se sert des lits de plumes au lieu de dekens. A mon lever voila derechef Mr. Bagmaister avec le mesme carosse et equipage de S.A.S. le Duc pour me mener ou je voulois estre: je m'en servois ausy pour aller voir le kunstkamer; qui estoit assez bien en ordre, et belle sale, mais si justement les ingrediens repondoient a l'exterieur, c'est de quoy je n'ose pas juger, tousjours je crois que cela ne merite pas la peine que vous en veniez pour cela dans ce pays la; j'allois ausy voir la grande sale dans le jardin, qui est une des plus grande et des plus belle que l'on puisse voir, et dans le plafond les plus belles peintures, que ce metier peut en executer. Apres cela j'allois ausy au jeu de pomme, mais la Haye en fournit une meilleure. vers les onse heures j'allois a la cour, pour faire la reverence au Duc, mais il estoit au conseil, ainsy j'attendois jusques environ a mydy quand j'avois l'honneur de luy faire la reverance, estant presenté par Mr. Forstner le Chambellan du jour, il me demandoit beaucoup des nouvelles, et me faisoit beaucoup des civilitez, et a la fin il voulait ausy que je dineray avec luy: avand le diner il alloit encor voir la Duchesse DouariereGa naar voetnoot1) sa mere, et comme tout le monde le suivoit, je le suivois ausy, et j'avois l'honneur de faire ausy ma revérence a la

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Duchesse RegenteGa naar voetnoot1), qui venoit de sortir de chez la Duchesse Douairiere; mais elle me parloit en haut Allemand, ne voulant pas parler Francois parce qu'elle ne le scait pas; me voila un peu embarassé pourtant je repondis le mieux que je pouvois, et je me faisois entendre, voila qui suffit. j'allois donc a la sale ou on dine, et le Duc me faisoit la grace de me mettre a sa droite la Duchesse s'ajant mis vis a vis de luy avec quelques unes des Desmoiselles de la cour, qui ne fussent pas laides, et quelques Cavalliers de la cour; en tout on estoit a douse a la table. la table estoit assez bien servie, mais pourtant pas si bien, comme je me feray servir si j'estois Duc de Wirtemberg, ny ausy pas si bien comme j'espere de vous mander a la suite de celle de L'Electeur de MajenceGa naar voetnoot2). On demeuroit environ a deux heures a table, et on n'avoit aucune retenue pour la presence du Duc ny de la Duchesse, on causoit, on rioit, on badinoit avec les filles; mais on ne beuvoit point a la santé du Duc ny de la Duchesse, non obstant qu'eux ils burent a la notre. C'est la la coutume, apres quoy vers les trois heures envyron on se levoit de table et le Grand maitre d'hotel avec le baton de sa charge a la main se venoit mettre derriere la chaise ou le Duc avoit eté assis et un page a son coté qui faisit la priere sans pourtant beaucoup d'attention parmy ceux qui y avoient diné, cette ceremonie fust aussy observé avand le diner; la Duchesse se retiroit immediatement, et le Duc sortoit en ville pour voir les Dames, estant galand

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homme; ainsy tout le monde se retiroit; je n'avois pas grand chose a faire pendant ces retraites, ainsy j'allois ausy fair la reverence au Prince hereditaire, que je trouvois a etudier, j'y restois environ un heure a causer avec son Gouverneur Mr le Baron SteinGa naar voetnoot1), fort honeste homme, fils du Gener. Major de ce nom, qui a eté a notre service et luy a ausy eté longtems en Hollande a etudier. Voila donc ma rencontre a la cour du Duc de Wirtemberg; a ce qui regarde les personnes du Duc et de la Duchesse, ils sont tous deux assez bien faites, le Duc a environ 36 ans, est maigre, un peu rouge au visage, mais d'un fort gentile taille, la Duchesse a environ trente ans, est née Princesse de Baden DurlachGa naar voetnoot2), a passé pour une des plus belles Princesses d'Allemagne, mais n'estant pas trop dans la bonne grace de son mary, elle se chagrine quelques fois trop; helas, mon cher amy, fuyons cette maladie la. Le Prince hereditaire a huit ans, et est fort vive, fort bien fait, et un joly, petit, blondin.Ga naar voetnoot3) C'estoit justement jour de commedie ce jour la, mais elle ne commencoit, que vers les six heures, ainsy j'allois me promener dans le jardin du Grand marechal Stafford dehors la ville, et apres j'allois pour faire la visite a madame et mr. le Grand mareschal Forstner, mais je ne les trouvois point. Je trouvois pourtant mr. le Chambellan Stafford, et de la j'allois boire du caffé

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aupres de mr. Bagmaister et de la a la commedie, ou peu apres la Duchesse entroit avec un petit cortege, et outre elle il n'y avoit personne des Dames de la ville. Un demi heure apres le Duc entroit ausy. La place n'estoit pas trop grande, et les lustres trop petits, ainsy il n'y faisoit pas clair; c'estoit une commedie Allemande, assez rude et qui manquoit beaucoup de la politesse Françoise: ils estoient encor beaucoup moins agreable que la commedie d'Amsterdam. Jugez si je n'apprens pas bien l'Allemand car j'entendois presque toute la commedie, et outre cela j'avois l'honneur de causer plus qu'un demie heure avec la Duchesse sur les intrigues de la Haye et de son cousinGa naar voetnoot1) le Duc de Wirtemberg qui commande les troupes Danoises; le Prince FredericGa naar voetnoot2) de Wirtemberg fils second du defunt Administrateur, et Brigadier a notre service venoit ausy a la commedie, il avoit eté a Esling et ne faisoit que retourner de la, il me donnoit ausy une lettre pour Mr. De Dopff. Quand la commedie fut faite, j'allois chez Mr. de Rathsamhausen pour y souper ou les messieurs Steyn, Kniested, Forstner et Bagmaister avec deux autres inconnues furent ausy. Nous estions fort bien regalez, beurent quelques rasades aux amis de Hollande, les maitresses ne manquerent pas a estre beu avec bien de tendresse, enfin on estoit gay, et on commencoit a se aimer quand l'horloge sonnoit deux coups, et non obstant la chansonnette qui dit:

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Mais moy quand je suis en debauche

l'Horloge a beau sonner je n'entens point la cloche, il se falloit separer, puisque j'avois dessein de m'en retourner le lendemain a six heures du matin vers Haylbron pour joindre mon General, qui ne m'avoit pas donné plus longtems la permission d'y rester, puisque il avoit esperé de pouvoir partir cette mesme apresdiné. Vous voyez bien par la relation de ce petit voyage que je ne me suis pas ennuyé a Stugard, je vous puis asseurer que j'ay lieu d'estre content des honneurs et des playsirs qu'on m'y a fait. Je partaisGa naar margenoot+ donc le lendemain apres avec des chevaux de poste par le mesme chemin que j'estois venu, et j'arrivois a peu pres vers les un heure a Haylbron, ou Je trouvay le General encor dans l'incertitude quand il pouroit partir de la, voila ce qui me fachoit un peu, car je m'aurois bien mieux diverty a Stugard qu'a Hailbron, n'ajant pas encor trouvé un place au monde si propre pour s'ennuyer que Hailbron; j'allois encor le mesme soir remercier Mr Stafford pour la bonté qu'il avoit eu de m'avoir donné des adresses; je faisois ausy la reverence a madame, belle femme mais a la mode du Pays un peu coquette. On prioit le Gener. et moy a y diner le lendemain, ce que nous fimes en assezGa naar margenoot+ bonne compagnie, et nous estions assez bien traité, mais il y avoit une chaleur terrible, a cause que le poil (de kagchel) estoit si furieusement echaufé, si bien que je me devois lever de table, et aller quelque part.... vous scavez. Le lendemain d'apres j'allois encor pour prendre congé de ces gens, mais je ne les pouvois pas voir; ainsy donc nous nous preparames encor pour partir cet apres mydy, jamais meilleure nouvelle, car je m'ennuyois terriblement la, outre que nous estions fort mal logé.

Voila, mon amy le commencement de mon jour-

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nal, que je pris la liberté de vous envoyer, vous priant de le vouloir garder jusques a mon arrivée. Je suis faché que je ne vous puis pas envoyer le tout entier, mais le paquet en sera trop grande, et pour vous dire la verité elle n'est pas preste, mais j'espers de vous l'envoyer par la premiere ordinaire, ajez en attendant la bonté de faire mes compliments a la belle cousine et a mon cousin Gerrit, et communiquez les ce mien journal, et dite au dernier que j'aurai l'honneur de luy ecrire par la premiere poste; saluez ausy le marinier Marcelis, et songez quelquefois a votreGa naar margenoot+ amy, pas Cornelius Kwala, mais

‘Corn. Hop’
Nous ne sommes arrivé icy que hier a mydy.

Monsieur.

Ga naar margenoot+ La premiere lettre que j'ai eu l'honneur de vous avoir ecrit des accidents de mon voyage, estoit seulement avancé jusques a notre depard de Haylbron; lequel se fit le 11 du mois de Fevrier apres mydy a trois heures, apres y avoir eté depuis le sammedy 5 du mesme mois, et apres m'avoir beaucoup ennuyé dans cette ville, nonobstant mon voyage de Stugard de trois jours. Avand de partir il faut pourtant vous dire ce qui j'ay appris ausy apres mon depard touchant le nom de la ville, lequel elle a d'une tres grande source d'une fontaine, qui se decouvre derriere l'eglise, et est appelé pour cette raison le kirkbron, et coule tousjours par un tuyaux d'une epaisseur admirable, et sans exagerer chaque fontaine est plus epaisse que le bras d'un homme; c'est cette eau qui s'appelle le Hailbron, comme si on disait source salutaire, voila qui suffit. Astheur nous sommes dans la calesche avec six chevaux de poste; mais comme le grand

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chemin pour les voyageurs n'est j'amais par Hailbron, si non qu'ils veulent aller en Suisse; les chevaux de poste ny estoient pas trop en d'abondance, et a l'occasion de cet assemblée des Cercles, ils avoient un peu plus a faire qu'a l'ordinaire, ce qui causoit qu'ils estoient fatigué avand de courir, car en partant de notre quartier ils avoient toute la peine du monde pour pouvoir trotter; nous estions un peu en peine de cela, puisque sortant de la porte nous trouvames une terre grasse au dernier point, qui estoient degellé depuis deux jours; ausy ne fut ce pas longtemps que nous nous trouvames enfoncé dans un bourbier terrible, c'estoit en montant la premiere hauteur quand on sort de Haylbron tout proche la justice de la ville; nous voila dans un chemin si creux, qu'il n'y avoit pas assez de place pour faire passer un chien a coté de la calesche, les chevaux ne tiroient plus, et s'ils tiroient, les cordes se briserent comme si rien n'estoit, ainsy il y falloit rester, quand par bonheur encor une autre calesche de poste arrivoit, qui avoit des chevaux meilleurs que les notres, et ne pouvant pas passer si longtemps que nous n'estions pas sorti du chemin, il estoit obligé de nous preter ses chevaux devant les notres pour nous tirer dessus la montagne; estant arrivé nous envoyames partout pour avoir des chevaux ou des boeufs des paysans, mais comme les grands seigneurs de ce pays la ont la religion de croire, qu'il n'y a rien, qui n'est pas créé pour leur service, et qu'ils employent et les paysans et leur betail a leur bon playsir, sans les donner ny argent ny bonnes paroles, mais en recompense des coups de baton, nous ne trouvions point du credit, et nonobstant les ordres du magistrat des villages, il n'y avoit rien a faire et les paysans se moquerent de nous, nous prenant en effet pour des etrangers; que faire, il estoit tous-

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jours mieux d'avancer peu, que de rester dans le chemin, quand a la fin nous passames par Hilsem, a peu pres deux heures de Haylbron. La nous trouvions un chemin, ou il n'y avoit point de remede, et il estoit deja six heures, et il n'y avoit autre lumiere que celle de la lune, laquelle estoit encor petite, et les paysans estoient encor assez brutal pour nous voir dans un etat miserable, sans pourtant avoir misericorde avec nous, et nonobstant toutes les bonnes paroles qu'on les donnoit il n'y avoit rien a faire; et nous preparions deja du feu des hayes des paysans pour rester la toute la nuit; c'estoit un plaisir a avoir faire un feu d'un telle promptitude, et a la fin si c'estoit le feu que nous mimes dans leurs hayes et leurs palissades, ou quelque autre raison secrette, les paysans devinrent plus traitable, et apres avoir marchandé et disputé avec eux plus que deux heures, nous decouvrimes le moyen pour estre aidé, c'est que leur mauvaise foy ne permit pas de nous secourir sans estre payé par avance; ausitots que nous sceumes cela on les donnoit deux fois plus qu'ils demandoient, et par ce moyen on nous donnoit un couple des chevaux et un couple de boeufs, et comme cela nous arrivames a Swabag a peu pres a dix heures, n'estant eloigné de Haylbron que quatre heures de chemin; comme ce n'estoit pas un village, ou la poste changoit, nous estions tres mal logé, et a peine pouvoit on trouver de la paille. Enfin le lendemain nous partimes de la a sinq heures le matin et arrivames a huit heures a OeringenGa naar voetnoot1) ou nous changeames des chevaux; c'est une petite ville, mais pour le pays assez jolie, ia demeure et chateau des comtes de Ho-

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henloo la rend un peu plus conneu, que bien sa beauté. On nous donnoit encor huit chevaux et quatre postillons, mais comme la terre est extremement grasse nous n'avancames pas beaucoup; a deux lieux de la nous passames la petite ville ou bien le grand chateau de NeynsteynGa naar voetnoot1) ou nous trouvames de fort jolis etangs, et des jardins, qui avoient quelque resemblance a nos jardins Hollandais: on y voyoit des parterres, des petites maisonnettes pour vuider quelques bouteilles de bon vin, pour ceux qui en ont, et les etangs approprié pour les rendre agreables, des fontaines, enfin tout ce que la propreté pouvoit exiger dans un pays si malpropre, comme la plus grande partie de la Souabe. Nous primes un petit diner a Westernaa et apres mydy nous tournames plus que trois heures durant a lentour du chateau Waldenburg, tres agreablement situé sur une hauteur a la droite de chemin. Vers le soir nous arrivames au Steig de Minchen; c'est un passage tres affreux pour decendre des montagnes, chemin qu'on a taillé dans les rocqs, et ou on passe des precipices terribles, enfin c'est un des passages les moins agreable; ou on a mis a coté du chemin des balustres pour ne tomber pas du haut en bas dans des fantes que la pluie de temps en temps cause; et non obstant tout cela on court grand risque, puisque le chemin n'est que trop etroit, et a peine peut un calesche y passer. Etant en bas nous passames la riviere de Kokkel, qui a sa course serré entre ces grands montagnes qui sont sur les frontieres de la Souabe. Et a la fin nous arrivames a 6 heures a Hal, ville imperiale, qui n'est eloigné de Swabag, d'ou nous estions party le matin, que de quatre lieux d'Allemagne. Nous y estions assez mal logé, et mon lit,

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comme a l'ordinaire, n'estoit qne de la paille. Notre nuit fut courte, car nous partimes de la avand le jour, et comme il faisoit beau, je ne pouvois pas voir la beauté de la ville, mais il ne (m'a) pas plu trop de ce que je pouvois encor voir, seulement elle estoit petite, et je n'y ai rien vu qui m'a plu, que la montée pour entrer a l'eglise, la quelle estoit d'une largeur etonnante, et un demy heure de la dite ville nous deumes encor passer un fond comme a Kokkel, mais pas si affreux; pourtant pour remonter a l'autre coté sur les montagnes, il n'y avoit pas moyen, que mettant encor quatre boeufs devant nos huit chevaux de poste; pour le reste les chemins estoient assez bons passant par tout par les prairies, ou on ouvroit les barrieres, puis que nous venions avec les chevaux de postc, qui ont le privilege de passer par tout. Nous dinames a KraishaimGa naar voetnoot1), autre petite ville imperiale, ou en mesme temps passait le markgrave de BareuhtGa naar voetnoot2), Mareschal General de l'Empire. Le General de Dopf voulait passer incognito, mais le Markgrave le faisoit faire un grand compliment, sur quoy le General se rendoit aupres de luy, et l'a entretenue quelque temps, sans qu'il le pouvoit entendre une seule parole, tellement, m'a t'il

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dit luy mesme, sa langue est gatèe par le vin, ausy a t'il la mine bien debauchée, comme j'ay peu remarquer, quand il montoit en sa calesche, ou il avoit besoin bien de l'assistance. Il partoit pour Haylbron et les frontieres, son equipage estoit tout en chevaux de poste, il estoit assis en calesche de berline attellé avec six chevaux, et deux ou trois charriots le suivirent de mesme avec des chevaux, sa garde consistoit en six cavalliers, monté sur des chevaux de poste, et deux autre charrettes le suivirent attellé avec quatre

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pair de boeufs: nous partimes ausy apres que notre calesche estoit raccommodée, estant rompue par les rudes chemins, et nous arrivames devand les portes de DinkelspikkelGa naar voetnoot1) a sept heures; c'est encore une ville imperiale, mais fort petite: la situation commence pourtant estre plus agreable, estant sorty des montagnes de Souabe et entré en Franconie, quelle Cercle n'est pas si montagneux, mais plus unie, non obstant tout cela la Cercle de Souabe est belle et fertile. Comme ce soir il faisoit fort beau, nous ne peumes pas resoudre a y demeurer; nous partimes donc encor a huit heures de Dinkelspikkel, et le chemin estant fort bon, nous arrivames a onse heures a Pekhoven, ou nous reposames un peu, et avant que le jour recommencoit, nous estions deja en chemin, et arrivames a sept heures a Anspag, la residence des Markgraves de ce nom, assez belle, propre et grande ville; un fort joli chateau sert pour la demeure de ce Prince ou il y a des jolis jardins et fort belle situation, le pays n'estant plus si grasse, mais un peu sablonneuse; le mydy nous dinames au cloitre HalsbronGa naar voetnoot2), estant a present un village, apres que les Margraves ont changé de la religion dans le temps de Luyther: et vers le soir nous arrivames a Neurmberg, mais un peu trop tard pour voir la ville pourtant pour ne negliger rien je me faisois mener partout a la faveur de la lune, et je pouvois bien voir que c'estoit une fort belle ville, les rues estant larges et les faces des maisons fort jolies; on me faisoit voir la fontaineGa naar voetnoot3)

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sur le marchè ou il y a un anneau travaillé dans une grille de fer, qui sert pour indice a ceux qui y ont eté, de n'avoir rien negligé de voir: ausy on me faisoit voir le saut du cheval d'un saint par dessus le rempart, pour se sauver de la persecution des incredules: les marques des fers du cheval y sont encor imprimés dans les pieres. Nous estions logé au clocher bleu, ou nous estions fort bien. Nous partimes de Neuremberg le lendemain a 7 heures du matin, ne pouvant pas sortir plus tots de la porte. Le premier relais estoit a ForchaimGa naar voetnoot1), une ville appartenant au Markgraaf de BareihtGa naar voetnoot2), et la quelle a eu le malheur d'estre consumée a une nuit tout a fait par le feu. Le dit Markgrave y a fait batir une autre ville toute nouvelle par les Francois refugié, et y a mis luy mesme un fort jolie palais; la ville nouvelle est fort jolie, et assez grande, mais encor tout a fait nouvelle; nous dinames aGa naar voetnoot3) Altdorf, et arrivé vers le soir a BambergGa naar voetnoot4), logé au trois Mores, ou nous estions tres mal logé; mais parce que cela estoit proche de la cour, nous y estions entré. Comme nous estions fatigué de voyage, je me reposois ausy fort bien, cela fut cause que je ne sortois pas avand que le General eut audience de l'ElecteurGa naar voetnoot5), vers les mydy il y venoit un gentilhomme de la part de l'Electeur en carosse a six chevaux, suivy d'un autre a deux, tous deux de l'Electeur, dans le premier le General se mit avec ce gentilhomme vis a vis de luy, dans le second j'estois tout seul. On

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nous mena par le plus court chemin a la cour, ou il n'y avoit qu'une garde d'environ vint hommes soldats et un lieutenant ou enseigne. Le General fut rencontré a l'entrée du corps de la cour par le Grand mareschal Schrotenbag, tous les Gentilshommes et tous les courtisans, et fut mené comme cela en haut dans l'appartement de l'Electeur, ou il ne fut pas sitots arrivé, que l'Electeur ouvroit luy mesme son cabinet et recevoit dehors la porte monsieur le General, avec lequel il s'enferma plus qu'un heure. En attendant on me presentoit au ministre intime de S.A.E. le Comte SchönbornGa naar voetnoot1), frere ainé de l'Electeur qui avoit eté pendant le temps de mon pere Envoyé a la Cour de Vienne, avec lequel j'avois un fort grand discours sur toutes les nouvelles de la Suede et des François, et marque certaine qui tous ces gens sont bien curieux c'est qu'ils s'adressoient a moy pour scavoir des nouvelles. Les une heures feurent passé quand l'Electeur sortoit avec Mr de Dopf de son cabinet, et comme j'estois encor avec le comte Schönborn, je luy priay de me vouloir presenter a l'Electeur, ce qu'il fit, et en mesme [tems] j'eu l'honneur de luy faire la reverence: il s'alloit donc mettre a la table ou il se mettoit le premier, comme cela estoit fort raisonnable, dans un fauteuil de velours rouge avec un galon et des fragnes d'or, a sa droite fut placé mon General ausy dans un fauteuil

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tout de mesme comme celuy de l'Electeur; a sa gauche fut son frere et son ministre intime le Comte Schönborn, apres les deux fils du dit Comte, moy trois autres et finalement le Grand Mareschal; la table estoit ovale, mais elle estoit proprement et richement servie, tout ce qu'on pouvoit s'imaginer y estoit, il y avoit toujours un plat de plus que la table pouvoit contenir, de quoy un equyer tranchoit, et que l'on presentoit en apres a la ronde; ausy tots que chacun en estoit servie, on mettoit le plat sur la table en y otant un autre, c'est a dire des grands plats, jusques a ce que l'on avoit présenté de ce maniere de tous les grands plats qui y furent, ..... l'Electeur beut la santé de tous ceux qui y estoient a la table, et on beut ausy a la sienne, et quand on vouloit se lever quand l'Electeur beuvoit, il faisoit tousjours des mines qu'il vouloit qu'on se remettroit; et ne commencoit jamais a boire avand que l'on s'estoit remis, pourtant on se relevoit tousjours en apres quand il commencoit a achever son vin pour luy faire une profonde reverence en le remerciant. Pendant le repas on entendoit de loin des tymbales et des trompettes. On causoit premierement de la bataille de Ramiljes,Ga naar voetnoot1) du quel le General luy

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devoit faire une ample relation, et apres de la Hollande et du sejour de Czaar; c'estoit alors moy qui luy contoit tout ce que je scavois et mesme un peu plus des avantures de cet illustre vagabond, ou pour parler avec plus de respec, de ce curieux voyageur. J'avois mesme l'honneur de le faire rire pour les accidents que je luy contois d'estre arriveés. Apres il me faisoit un compliment que je n'apprendray jamais a boire a l'Allemande a sa cour, que j'estois trop sobre, et cetera. On se levoit a la fin de la table et apres avoir parlé encore un moment pendant qu'il se degraissoit les dens et qu'il se lavoit les mains, il se retiroit dans son cabinet; mais vous auriez dit qu'il y avoit un tumulte ou un sedition, comme tous ces courtisans couroient pour se mettre devant son cabinet et pour se montrer comme cela. Ajant eté un moment tout seul il faisoit appeller le General, et un demy quard heure apres il me fit la grace de me faire appeller ausy; il me faisoit des compliments de ce que j'estois venu la, et me marquoit son chagrin de ce que les affaires d'Allemagne n'alloient pas mieux, et il me donnoit sa benediction, sur quoy je m'en allois, et le General s'en alloit ausy retourner chez luy de la mesme maniere, comme il estoit venu. Pour ce qui regarde la personne de l'ElecteurGa naar voetnoot1), c'est le plus bel homme qu'on scauroit voir, la teste grise, le couleur extremement vif, le visage rond et beau, et le corps en bon point, pas trop grand, les jeux vifs et quelque chose d'engageant brille dans sa visionomie. Sa cour est tres magnifique et bien meublée, mais la maison n'est pas encor achevé; il aime extremement

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la chasse, et il se passe guerre une journée, ou il en prend le plaisir. Son frère le comte Schönborn et toute la famille demeurent ausy a la cour, c'est par ce voye la que les dames viennent de temps en temps faire sa cour a madame Schönborn, ou l'Electeur se fait alors ausy quelquefois voir. Quand je fus retourné vers les quatre heures dans notre quartier, le General me disoit qu'il vouloit partir le lendemain matin. Un moment apres le second fils du comte Schönborn me venoit prendre pour me mener a l'Assemblée, qui estoit chez la belle fille du Grand Mareschal. Il y avoit un assez grand nombre des dames, mais on y remarquoit assez que c'estoit a un cour ecclesiastique: elles n'avoient pas ces agrements ny ces manieres gentilles, comme on les veut avoir pour devenir amoureux; pourtant il y avoit une fort belle fille, et fort raisonnable, c'estoit la fille du mesme comte Schönborn, mais j'estois trop pressé, elle n'avoit pas assez de temps de me soumettre a ses charmes. Je me retirois vers les huit heures, et le jeune comte Schönborn avoit de nouveau la bonté de me ramener chez moy; c'est le plus joli jeune homme qu'on scauroit voir, a ce que j'ay peu remarquer en si peu de temps. Nous avions etudié ensemble sans nous connoitre pourtant, que par nom. Quand je revenois a la maison, le General fut déja couché, ainsy je me couchois ausy d'abord, puisque nous devions nous mettre en chemin a deux heures de matin. La ville de BambergGa naar voetnoot1) n'est proprement qu'un vilage, et n'est fermé que par des pallissades, mais sa situation et le beau chateau font que

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l'Electeur y est presque tousjours; les environs sont tres beaux, et comme en general toute La Franconie, la quelle n'est pas trop montagneux, mais une terre trés fertile par cy par la, a d'autres endroits un peu sablonneuse, mais beaucoup des chateaux, principalement a l'entour de Neuremberg, ou on ne voit que des chateaux et des maisons de plaisance les plus jolies qu'on scauroit voir: c'est l'endroit de toute l'Allemagne qui m'a plu le plus. Nous partimes donc de Bamberg le lendemain a quatre heures, et nous dinames a Forchaim reprenant le mesme chemin, comme nous estions venu. A quatre heure apres mydy nous estions dans les faubourg de Neuremberg, ou on avoit fait venir les chevaux de poste; pour ne passer pas par la ville, nous avancames encor par VuygtGa naar voetnoot1), ou nous changeames encor des chevaux jusques PostbouwerGa naar voetnoot2), ou nous restames la nuit, et comme nous avions ici pour la premiere fois mauvois temps le jour, nous n'avions pas trop de commodité la nuit, et si un officier n'avoit pas eu l'honnesteté de nous ceder sa chambre, nous aurions ete encor pire; mais ne soufrimes pas longtemps, car ausy tots que la lune estoit levée nous nous remimes en chemin, ce qui fut environ les quatre heures, arrivames a 7 a DeinigGa naar voetnoot3); de la nous entrames dans le haut Palatinat, et en mesme temps dans des chemins terrible et un pays ausy peu agreable que la Franconie est agreable. Nous passames une petite ville qui s'appelle NieuwmarktGa naar voetnoot4), et arrivames a PasbergGa naar voetnoot5),

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et de la a LaaberGa naar voetnoot1), autre tres petite ville et plus resemblante a un ordinaire des cochons qu'un retraite des hommes, et de la nous arrivames a six heures a RegensburgGa naar voetnoot2), apres avoir essuye les chemins les plus rudes et les plus barbares qui se puissent montrer. J'envoyois d'abord chezGa naar voetnoot3) Mr. de Mortaigne, lequel avoit tant de honestete de me venir voir le soir a neuf heures, apres que je m'estois deja couché; je me devois donc lever, et non obstant que j'avois tres grande envie pour dormir et me reposer, il restoit jusques apres les onse heures, mais ausy avoit il une petite chopine. nous estions logé a l'aigle d'or. le lendemain nous partimes a neuf heures du matin de RatisbonneGa naar voetnoot4), et entrames dansGa naar voetnoot5) une tres belle plaine d'un fort beau pays, assavoir dans la Baviere, mais cette pleine est plus ouverte que bien la Franconie, et on n'y voit pas tant d'arbres, au reste la terre est plus fertile, et la chasse y doit estre belle, la premiere poste estoit à FadenGa naar voetnoot6), et la seconde a StraubingenGa naar voetnoot7)

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jolie ville, ou nous arrivames a trois heures, et apres avoir pris en toute haste le diner, nous avancames encor jusques a Straskirken, ou nous estions logè dans nne fort belle maison, et preparè pour les nopces des paysans, on y voyoit quantitè des tables quarrées, ou ils se mettent alors a quatre pairs. ce jour la nous avions eu assez beau temps, un chemin fort agreable le long de la Danube, de la nous partimes un heure apres minuit, et changeames la premiere fois nos chevaux a BlattlingenGa naar voetnoot1), et dinames a dix heures a Vilshoven fort belle petite ville. on trouve dans la villeGa naar margenoot+ par tout les sonnettes par dehors des maisons et par tout ce pays les paysans resemblent aux anciens philosophes ayant des grandes barbes, et des chapeaux pointu; mais voycy le domaine de la galanterie, il n'y est pas un paysan qui n'a pas les mains gantées. party de la a mydy et arrivé vers les quatre heures a passauGa naar voetnoot2) et comme nous voulions encore partir le lendemain apres de bon heure, j'allois a l'instant voir l'eglise cathedrale, qui est la plus jolie qu'on scaurait voir, la propreté des murailles est admirable, et on diroit que l'on estoit dans la maison des dames les plus propres d'Amsterdam, la peinture y est en grand nombre, et fort belle et des meilleurs maitres, par tout dans les niches de la muraille on en trouve, les chapelles en abondent, et le toit en est plein. de la j'allois me promener par la ville, qui est tres propre, et a cause de deux differents embrasements qui ont

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a moins de trente ans deux fois consumé la ville, on y voit tous les toits a l'italienne pour pouvoir par dessus les maisons passer de l'un a l'autre. le palais de l'Evecque est belle et spatieuse, pour alors ce fut le Cardinal Comte de LambergGa naar voetnoot1), elle est située sur la riviere d'Inn qui separe la ville d'une partie qu'on appelle Instat, qu'on a pourtant joint par un pont de bois. La danube passe entre le chateau et la ville, et L'Iler arrose le chateau et L'Ilerstat de l'autre cotè. c'est donc entre ces trois belles rivieres que la ville est située, l'Inn qui vient de Tyrol est claire et verte et profonde alors d'environ six on sept pieds, le font de graviers et ausy large que la Danube; elle fait tourner quatorse molins de bled. sur la Danube il y a ausy un pont de bois pour passer du cotè du chateau, qui paroissoit en fort bon estat et tres bien entretenu. dans l'hauberge on nous estions logé, on avoit un tourne broche a vent, qui alloit par le mouvement du vent, causè par le feu, c'est une maniere fort commune en Allemagne. nous nous remimes le lendemain a six heures en calesche et arrivames par un assez mauvais chemin a Eysenburn, ou nous deumes attendre plus que deux heures avand de pouvoir attraper des chevaux, et de la nous passames par un fort mauvais chemin et avec des chevaux les plus miserables de toute la route, et que fut cause que de temps en temps, nous demeurames dans le chemin et y laissames des chevaux; quand a la fin m'ennuiyant extremement

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je quitois la calesche, et m'allois promener, la calesche estant enfoncée dans un bourbier a un heure de BeyerbagGa naar voetnoot1), ou j'arrivois un demy heure avand la voiture; et pendant ce temps la j'allois a une nopce paysanne ou on estoit bien gay, et ou tous les paysans des environs estoient enyvre d'amour et du vin, on y suoit extremement, et l'odeur y estoit assez vilain, mais n'importe ils estoient contents comme des petits Roys, et cela estoit agreable de voir qu'il ne se souciassent pas plus des miseres de leur pays qui estoit ruiné, ny de leur infortunè Electeur. quand le General fut arrive, nous allames voir trente chevaux que le Lantgrave de Hessen-Darmstat avoit fait acheter a Vienne, qui estoient fort beaux pour la plus grande partie. nous nous mimes un peu a reposer, a deuxGa naar margenoot+ heures apres minuit nous partimes et eumes le malheur de trouver les chemins affreux, et comme nous estions de nouveau depuis Passauw dans les montagnes de L'Austrie superieure, nous avions de temps en temps des vues fort belles, de temps en temps de precipices affreuses, et tousjours les grandes montagnes du Tyrol, quoyque eloignees de plus que vint sinq lieux d'Allemagne accompagnoient notre droite. ainsy nous passames depuis Passauw jusques a Vienne ou la pleine de la basse Austrie et de la Hongrie commencent. Nous arrivames a sept heures a efferdingGa naar voetnoot2), et de la a Lints, mais avand d'y arriver nous passames plus qu'un lieux de chemin tout le long de la Danube, ou elle est serreé entre des montagnes, et quoy que des rochers, il y un quantite de bois sapin desus. a un demy lieux

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de la ville il y a une chapelleGa naar voetnoot1) qui est de grande devotion, et ou tout le monde va de temps en temps, pour quoy on y a ausy elargi le chemin, qui sans cela a une infinité des endroits n'est pas trop large. lints est fort belle ville pour une ville si petite, et je ne me souviens pas d'avoir veu dans aucun endroit une rue si capitale et si belle que la, elle est large extremement, des deux costés il y a des fort belles maisons, qui sont presque tout d'orée par dehors, les Etats d'Austrie superieureGa naar voetnoot2) s'y assemblent, c'est par la que cette ville est si belle. Mais outre c'est une capitale, il n'y a rien, que des fort petites rues, et pas encore en grande quantité, nous dinames un peu a L'Elephant, mais pas longtemps, a deux heures nous estions deja remonté dans notre voiture, et passames par le faubourg; c'est jusques la que les Tartares ont etè pendant le siege de Vienne, et en memoire de cela on y a elevè uue pyramyde a l'endroit ou une barriere les a arrestè, pourtant ce ne fut qu'une partie, pendant que le gros s'arrestoit a Ens.Ga naar voetnoot3) ou nous arrivames a sinq heures, le chemin y estant bon, avand pourtant d'y arriver nous passames une riviere qui s'appelle par un pont le plus long que j'ay jamais veu. J'avois eu le malheur de perdre ce jour là la peruque et le chapeau, par une branche d'arbre, qui entroit dans la calesche, mais je les rattrappay encor a temps. Nous restames a

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Ens parce que le soir tomboit, et que le chemin devenoit pire, ainsy nous partimes le jour suivant a sinq heures du matin, et comme nous deumes passer des montagnes extremement hautes, et que le soleil n'avait pas assez de force pour dissiper toutes les vapeurs de la nuit nous passames quelque fois par des brouillarts et des nues epaisses principalement dans le panchant de montagnes, ou le soleil ne pouvoit pas donner, mais en haut au sommet et en bas dans les vallées il faisoit fort bien, et le soleil luisoit mesme, a neuf heures nous arrivames a Strengberg, et de la par des chemins tres mauvais a AnstettenGa naar voetnoot1), ou nous ne nous arrestames que tres peu et a peine pouvoit on diner, quand nous devions aller plus outre, nous traversames la riviere d'Ips, qui est comme tous les autres qui viennent de Tyrol tres rapide, claire, et pas trop profonde, mais fort large, ausy nous la traversames, et arrivames avec le soir a KimmelbagGa naar voetnoot2), le lendemain nous partimes a sinq heures de la en arrivant a neuf a melkGa naar voetnoot3); ou il y a un tres beau et riche cloitre; avand d'y venir nous passames la riviere le melk, ausy considerable que les autres que nous avons passé estans en de la de la Danube. on conte de ce cloitre, qu'il a autant de revenue en grain, qu'un homme scaura mesurer dans tout une année, de la nous allames a SankpeldenGa naar voetnoot4), ou nous dinames,

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et d'ou nous partimes a un heure apres mydy, de la le General envoyoit une stafetta a Mr. l'Envoyé BruyningxGa naar voetnoot1), pour luy avertir que nous estions arrivé jusque la. passé par BerslingGa naar voetnoot2) et arrivé a six heures a Sirkirken, ou nous restames dans une fort belle auberge, et ou les paysans tenoit la solennité du carnaval. c'est a dire, ou ils dancerent et se souillerent. de laGa naar margenoot+ nous partimes a sept heures et entrames dans le bois de Vienne, et a dix heures nous arrivames a Boggersdorf, ou nous retrouvames la reponse de Mr. L'Envoyé Bruyningx sur le stafetta du General, et en mesme temps de ses nouvelles, et qu'il estoit a un demy lieux de la pres le Comte de WakkerbaartGa naar voetnoot3), Envoye de sa Majesté le Roy AugusteGa naar voetnoot4) Electeur de Saxe,

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pour nous rencontrer. nous estions fort embarassé si nous voulions changer encor notre equipage corporel, ou entrer en un etat ausy en desordre, que nous estions, puisque nous ne nous estions pas arrestè depuis Ratisbonne, pourtant pour ne pas affecter une trop grande propreté, et afin que nous aurions tout a fait l'air des voyageurs, nous resolumes de poursuivre notre chemin dans les mesmes equipages. nous rencontrames donc le dit comte Wakkerbaart et l'Envoye Hollandois a un lieux de la ville dans un cloitre; apres les embrassades de part et d'autre le General se mettoit avec Mr. de Bruyningx dans la calesche du comte de Wakkerbaart, qui en revenge se mit dans la sienne, ainsy nous entrames en Vienne, apres un voyage de quatre semaines dans le plus dur de l'hyver, et apres avoir essuye beaucoup des fatigues et des rigueurs de la saison.

Je joindray a cette lettre la route que nous avons prise avec les distances de poste en poste, et j'auray l'honneur de vous envoyer par la premiere la relation de mes passe temps a Vienne, par les quelles j'espere que vous gouterez plus de divertissement que par un sterile conte d'un voyage en poste, je suis.

Vienne, ce 28 de Fevrier 1707.

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Distance des postes depuis La Haye jusques a Vienne, de la Haye il y

a 13 heures de chemin jusques de Diekenkirchen de Dinkelspikkel de Fader
  6 4 6
a Uytregt. a Würris. a Pekhoven. a Straubingen.
15 4 6 8
Nimmeguen. Kunigsteyn. Anspag. Bloatlingen.
5 4 6 8
Cleeff. Frankfort am Main. Kloosterbron. Vilshoven.
5 6 4 8
Santen. Darmstad. Neuremberg. Passau.
5 6 6 4
Hoogstraten. Eppenheym. Erlang. Eysenburn.
5 6 4 8
Dusseldorp. Heydelberg. Altendorf. Byjerbag.
5 6 6 6
Upladen. Sintsheym. Bamberg. Efferding.
4 6 16 6
Bruk. Hailbron. Neuremberg. Lints.
6 5 6 6
Wurthaus. Petichaim. Vuygt. Ents.
6 5 4 4
Wyjerbosch. Stugard. Postbouwen. Strenberg.
4 10 4 4
Gulraad. Haibron. Dienig. Amstetten.
4 8 4 4
Friedlingen. Oeringen. Pasberg. Kemmelbag.

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[p. 282]

4 8 4 6
Wallenraad. Hal. Laaber. Melk.
6 6 4 6
Diedenkirken. Krailshaim. Regensburg. Sankpelden.
  6 6 4
  Dinkelspikkel. Faden. Bersling.
  4
  Sirkirken.
  de Sirkirken.
  4
  a Boggersdorf.
  4
  Vienne.

Monsieur

Ga naar margenoot+ Ausy tot que nous feumes arrivé a Vienne on nous mena chez Mr. de Bruyningx, Envoyé extraordinaire de LL. HH. PP. Les Etats Generaux aupres de L'Empereur, pour y diner ce mydy, nonobstant que nous estions dans un equipage très miserable, pourtant il n'y avoit point de remede, et le mydy estoit passé par consequence point de temps pour changer; Madame Bruyningx nous recevoit fort obligament, un moment apres leGa naar voetnoot1) Prince d'Auvergne y vint ausy, et nous nous

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mimes a table, et pendant le repas il y vint ausy Madame Duard; et comme cela a ete pendant tout notre sejour ordinairement la compagnie des Dames que nous avous veu, il faut que vous scachiez que est Madame Bruyningx, et quel est Madam Duard. Vous scaurez sans doute, que lorsque Mr. Bruyningx estoit secretaire de Mr. d'ObdamGa naar voetnoot1), quand il fut Envoyé

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aupres le Roy de Prusse, il devint amoureux d'une fille de chambre de la Reyne; c'estoit une personne fort belle, et qui l'avoit enjoué par la musique, quel art il aime a la follie, et son amour et sa tendresse s'augmentant de jour en jour, il la epousa a la fin. Madame Duard c'est une personne qui estoit venu de la Hollande pour rencontrer son mary qui avoit servy en Hongrie depuis deux ans a cause d'une disgrace luy survenue après la bataille de Hogstett, ou on l'avait passè de faire brigadier, voyla comme elle disoit, mais l'evenement a découvert que c'estoit une aventuriere, qui estoit venu la pour attrapper quelque grand Seigneur, et mesme on dit qu'elle avoit assez d'opinion pour esperer de rendre l'Empereur sensible de ses beautez, elle avoit attrappé par casualité des adresses de Mr. de Klignet d'Uytregt a Monsieur Behagel a Frankfort, de luy a Le Resident Mortaigne a Ratisbonne, et par luy a Mr. l'Envoyé Bruyningx a Vienne, et on dit que c'estoit une fille qui avoit demeuré sur une maison de campagne de Mr. de Druyvesteyn de Haarlem, situe tout pres de Hillegom. Elle estoit assez bien faite, longue, le visage rond et assez jolie, les cheveux bruns, elle se soutenoit assez bien, estoit fort vive et gaye; assez bien en equipage, et par bonheur pour elle il y avoit longtemps, avand qu'on pouvoit decouvrir sa condition, pourtant on la soupconnoit d'abord, mais par la bonté et l'honestè de Mr. et Mde. de Bruyningx elle a eté partout aupres des honestes gens et les gens de condition. Quand elle commencoit de voir que son role alloit finir, et que son masque estoit preste d'estre oté, elle feignit d'avoir receu une lettre de son mary, qui passoit par Prague au lieu de Vienne, ainsy elle le suivoit, et justement fort peu de temps avand que la verité de son histoire fut connue. Quand nous avions diné on nous

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menoit dans notre quartier; le General chez La Brun, et moy a trois maisons de la a la rose blanche, dans la rue de St. Jean. le General avoit un assez joly quartier de quatre chambres de suite, mais ce fut a 80 degrez haut, et il devoit payer pour ce quartier 18 escus par semaine; c'estoit dans un assez belle maison, ou on louoit differents quartier; comme c'est la coutume fort generale a Vienne qu'il y demeurent trois ou quatre familles a la fois dans une mesme maison, ausy les maisons sont grandes et presque toutes quarrées, un bassecour au milieu, et les montées larges et de pierre ou on monte avec les flambeaux jusques au plus haut de la maison, et quelque fois on ne connoist pas les gens qui demeurent avec vous sous le mesme toit; le Prince d'Auvergne, le Comte Tarini, le Marquis de St. Croce avoient leurs quartiers dans la mesme hotellerie, outre encor deux on trois autres. Mon quartier n'estoit pas si haut a monter et par consequent pas si bas a descendre, j'avois deux petites chambres de suite, et un autre pour mes valets pour lesquels je payois toutes les semaines sept escus. et je ne connoiscois qui que ce fut dans la dite maison, non obstant qu'il y avoit encor plusieurs personnes logè, et mesmes des dames. Ausy tots que nous feumes entrè dans nos quartiers, nous nous mimes en ordre, le General m'envoya chez les Princes de SalmsGa naar voetnoot1), les Comtes de SintsendorfGa naar voetnoot2),

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Wratislau, et Schönborn, pour les annoncer l'arrivée du General, mais ils n'estoient pas a trouver ainsy je me retirois en mon quartier, et me reposois assezGa naar margenoot+ bien, le lendemain j'allois voir Mr de West Rhenen, fameux Banquier, et qui m'offrit sans que j'estoit adressé

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a luy, ou que j'avois une lettre de change sur luy, de me donner autant d'argent que je voulois, ausy je n'ay pas employe ma lettre de change que j'avois sur mon propre credit j'ay receu l'argent que j'avois besoin, j'allois avec luy chez Mr L'envoye Bruyningx, mais comme il estoit en affaire, je n'y restois qu'un moment; de la j'allois depescher la poste, et diner dans le quartier du General, on nous dinames en fort bonne compagnie, du Prince d'Auvergne, Comte Tarini, et marquis de Laforane. Le Comte Tarini est un fort honest homme, viellard, et sujet extremement a la goute, il est Envoye de S.A.R. le duc de SavoyeGa naar voetnoot1) aupres de l'Empereur, le Marquis de Laforane est un tres joly cavallier Italien, qui a eté avec le Roy Charles a La HayeGa naar voetnoot2), et en Espagne, il est fort bien

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veu a la cour, est chambellau de l'Empereur, mais comme c'est une charge qui ne donne que le rang, et qu'il y a une quantité prodigieuse de ces gens la, cela ne les distingue pas beaucoup. vers les sinq heures le General alloit a la cour et eut audiance de l'Empereur. comme ce fut sammedy il n'y avoit ny bal ny commedie ny rien ce soir, ainsy il n'y avoit pour nous que de nous retirer, et nous preparer par unGa naar margenoot+ bon repos pour passer agreablement le lendemain: quand j'allois premierement a l'eglise chez notre Envoyé, et cela estant fait j'allois avec le General a la cour, ou il y avoit beaucoup des seigneurs, et apres que nous y avions ete un quart d'heure L'Empereur et L'Imperatrice sortirent de l'eglise, quand ils vinrent on donna le signal en frappant avec le pied contre les planches, alors tout le monde se mit en haye, et leurs Majestez passerent, en passant on les faisoit les compliments a la Bourgogne, c'est a dire par des genouxflections. l'EmpereurGa naar voetnoot1) estoit habille ausy a la Bourgogne, avec une petite veste noire avec des dentelles, l'epèe a coté, un manteau noir, un collet de dentelles, d'un chapeau avec un bouquet des plumes blanches, qui pendoient a l'entour du dit chapeau. L'ImperatriceGa naar voetnoot2) estoit ausy en ordre, ses epaules decouvertes, et son habillement a la Bourgogne; tout de mesme ses dames, et les cavalliers de l'Empereur suivoient ausy les manieres de leur maitre; un heure

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apres ils se mirent a table a deux, les cavalliers les servoient, et les dames estoient derrière la chaise de L'Imperatrice a regarder. a cet occasion il faut que je vous donne une petite description de la cour, et des equipages de l'Empereur, la cour est grande et vielle, et assez mal meublé, pour y monter, il n'y a qu'un fort vilain montè et un vestibule le plus malpropre, que l'on scaura voir, estant montè on entre dans la sale des gardes, la quelle resemble plus a une friperie, qu'a une sale de la cour, rien ne scauroit estre en plus grande desordre que cela, de la on passe deux ou trois antichambres et alors on vient a la sale ou L'Empereur donne ordinairement audiance, ou il n'est par permy d'entrer qu'aux ministres de L'Empereur, Les ministres etrangers, et les Generaux, et chambellansGa naar voetnoot1) de l'Empereur. Passant par la on entre dans les chambres ou L'Empereur demeure, contre quel apartement vient celle de L'Imperatrice, qui a son entrée de l'autre coste du palais. L'equipage de L'Empereur est assez mal propre, ses carosses sont a l'antique, et son cocher ausy bien que son postillon sont assis sur les chevaux l'un sur celuy de devant, et l'autre sur celuy du timon, ils ne vout jamais a la ville qu'a six chevaux, ses couleurs sont noir et jaune; ses domestiques ordinaires ont les habits de la mesme facons que l'Empereur, et ne quittent jamais leurs manteaux. sa garde est habillè en rouge, mais ont la mine ausy mauvaise que nos stoupjes de Leijden,

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ses gardes du corps sont assez bien en ordre et assez braves gens, lesquels on nomme les Archiers. Nous allames diner ce mydy chez le comte de SintsendorfGa naar voetnoot1), ou il y avoit une compagnie de douse personnes, de la nous allames chez madame Bruyningx, et avec elle chez Mr. de Wijburg, Envoye du Roy de DannemarkGa naar voetnoot2), qui devoit donner ce soir le bal ajant receu le bouquet, la Comtesse de Buquoy estant la Reyne; vous admirerez peut estre que le bal se donna chez le Roy, et non pas chez la Reyne, mais c'est une maniere universelle a Vienne, les Reynes ne font aucune depence, le Roy doit faire tout, ausy avoit le Roy d'alors fait tout en ordre, la maison estoit tout ornée avec des verdures, et le nom de la Reyne estoit placé par tout, ausy ce fut la plus belle Reyne qu'on scauroit voir, et en mesme temps la plus belle femme que j'ay veu a Vienne, et comme tout le monde l'estime, et nonobstant qu'elle est mariée depuis six ans elle se soutient a merveille. la table ou on souperoit estoit jolyment ornée, enfin tout y estoit ausy propre, que l'on pouroit voir, les dames y vinrent en tres grande quantité, mais seulement en leurs habillements ordinaire, ne jugeant pas l'Envoye assez distinguè pour se parer et se mettre en ordre. Voyla la faute des dames

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d'Austriche: elles sont superbes au dernier degrè, et ne considerent pas les gens, quand ils n'on pas le titre de Prince ou de Comte. on y dancoit les menuets comme a l'ordinaire, mais je n'y dançois pas, et meGa naar margenoot+ retirois a deux heures, quand je me jestois dans mon lit, et vers les un heures du jour suivant le General et moy allames chez Mr. BruiningxGa naar voetnoot1), et ensemble a la cour, et comme l'Empereur dinoit dans

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le quartier de L'Imperatrice, nous nous rendimes la; alors il dine quasy incognito, et ce sont alors les dames de la cour de l'Imperatrice qui luy servent, et les hommes doivent tous rester dans L'antichambre, mais comme ces dames de la cour sont toutes des jeunes personnes, qui aiment fort à coquetter avec les galands, elles se rendent de temps en temps dans la dite antichambre, ou tous les jeunes seigneurs s'y rendent ausy, et alors elles ne songent a rien moins qu'a servir L'Empereur, qui ausy de temps en temps s'y rend, et comme il est d'une vivacité sans seconde, on le voit entrer et rentrer sinquante fois dans un quart d'heure, pendant qu'on dresse la table, et que les mets refroidissent, car jamais il ne se met a table, ou les ragouts et les autres plats sont presque a la glace, soit qu'il n'a pas de faim, ou bien que c'est une coutume et un air de gravité Espagnole. quand L'Empereur avoit commencé a manger nous nous retirames chez le comte de WratislauGa naar voetnoot1), ou il y avoit grande compagnie et entre autres le comte de LambergGa naar voetnoot2), Grand Veneur de l'Empereur et son favory, qui me faisoit du premier abord des grandes civilitez, et a qui je donnois ensuite la lettre, que j'avois a luy donner de

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la part de mon PereGa naar voetnoot1), qui avoit eté tres grands amys ensemble, ausy avoit il la bonté de se lever de table, et aller demander luy mesme a l'Empereur, si je pouvois avoir l'honneur de voir la feste, qui se devoit faire ce soir, car personne n'y peut venir qu'avec une permission toute particuliere de l'Empereur, et alors encor on le conte pour une fort grande grace, et de grande distinction. l'Empereur avoit la bonté de me l'accorder, ainsy vers l'heure marquée il m'envoyoit son equier qui me menoit a la cour, ou je fus placé dans une galerie entre beaucoup des dames, mais comme il estoit encor trop de bon heure, j'y estois presque le premier; et j'avois encor dessein d'aller chez la Brun ce soir en masque, je me retirois encor quelque temps, et je me mettois a la porte pour me pouvoir retirer, quand je voulois. vers les ons heures la feste commencoit. la sale estoit tout a fait ornée avec des lustres d'argent, dans le bout il y avoit un temple et un autel d'Apollon, ou on devoit rendre ses hommages, L'Imperatrice, ses deux fillesGa naar voetnoot2) les Archiduchesses, et les trois autres Archiduchesses les seursGa naar voetnoot3)

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de L'Empereur, et encor huit dames de la cour faisoient l'Entrée de la dance, la contesse TscherniniGa naar voetnoot1) representoit la pretresse d'Apollon, qui recevoit les hommages, lesquels luy feurent présentè par l'Imperatrice et sa bande, on y dançoit a merueille, mais personne ne pouvoit égaler l'adresse de L'Imperatrice; ausy dancoit elle de temps en temps seulette, les deux petites Archiduchesse l'une agée de sept ans et l'autre de sinq dançoient d'une maniere la plus jolie qu'on scauroit voir, en general toutes les dames dançoient tres bien, ausy les avoit on choysyes expressement: l'entrée duroit un demy heure, et quand elle fut finije, L'Imperatrice otoit sa masque, et venoit baiser la main de L'Empereur, et il la prevint, et ils s'embraserent l'un l'autre: apres cela on commencoit a dancer les minuets; L'Empereur dance assez bien, et le meilleur de tous ses courtisans. ils estoient tous masquès, L'Empereur et plus que cent de ses cavalliers feurent tous masquè en habit de théatre, ses ministres comme a l'ordinaire en noble Venitiens sans masque, avec des camisoles de brocard d'or, et des peruques quarrées, avec des bonnets, qu'ils tenoient a la main. L'Imperatrice avec la maison Imperiale et vint sinq de ses dames feurent ausy toutes masquées, en differentes manieres, il n'y avoit que l'Imperatrice et les Archiduchesses qui dancoient des minuets, pourtant on dit que quand le plus part du monde se sont retirees, qu'alors l'Empereur mene bien quelque autre des dames de la cour a la dance. la musique estoit belle, et grande. comme on ne dancoit que des minuets, et

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que le plus part des gens s'en allerent, je m'en allois ausy tout eblouy de la magnificence que j'avois veu a cette feste, qu'on ne scaura pas exprimer, tellement elle est grande. je m'allois encor masquer non obstant que ce fut minuit passé, en noble Venetien, et me rendois encor chez La Brun, dans la maison ou mon General logeoit, c'est la ou on dançoit toutes les nuits en masque, et ou chacun pouvoit venir qui vouloit payer deux ducats d'or. le General y avoit mené quelques dames, avec lesquels madame Bruyning avoit fait compagnie entre autres madame Duard, et les desmoiselles Kerkner et Blankenau: deux des plus jolies filles que j'ay veu à Vienne principalement la derniere, laquelle estoit fort belle et tres agreable, la premiere ayant beaucoup d'esprit, et de modestie, enfin on y soupoit mais le c(o)eur dancoit, si bien que nous finimes le souper ausy vite que L'on pouvoit et on retournoit a la dance jusques a six heures de matin. il y avoit beaucoup de monde, et des masques les plus droles qu'on pouvoit s'imaginer, on y faisoit L'amour partout, et il n'y avoit pas un coin si detaschè ny si obscur ou on ne trouvoit pas un couple des masque male et femelle ensemble, ausy il y a t'il eu quelques unes qui ont etè decouvert, et qui ont deu partir de Vienne a leurs terres pour moraliser un peu sur la vanité du monde. voyla la correction ordinaire pour les femmes galantes, et ausy cela arrive quelque fois, car il n'y a pas une dame, la quelle n'a pas son galand declaré, pourveu qu'elle soit seulement passablement belle. et par hasard ces galanteries, que L'on considere a Vienne fort legitimes et honestes se changent quelque fois en illegitimes et mal honestes, car a vous dire la verité les femmes Austriennes sont fort vives, et ont la nature tant soit peu donnée a la galanterie. on y dancoit en deux

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chambres, la musique estoit belle, et le son des cors de chasse entremellèe entre les violons faisoient un fort bon effet. dans deux chambres on versoit du the du caffè et du chocolat, ausy bien que toutes sortes des liqueurs, dans la sinquieme chambre il y avoit une table couverte, et tout sorte de manger y estoit servi sans que l'on payoit la moindre chose que les deux ducats de L'entrée; encor feurent les dames libre de tout cela. afin qu'il n'y arrivoit point de desordre il y avoit une tres forte garde a la porte: bref, tout y estoit admirablement bien ordonné pour se divertir en perfection. je me retirois vers les six heures, et m'ayant fort bien reposé j'avois L'honneur de recevoirGa naar margenoot+ a mon Lever deux personnes bien considerables, ce feurent Mr. de West Rhenen le Bankier et le ministre. Le premier fut tres bien venu, et l'autre y venoit fort mal a propos, puisque dans ce temps je ne pouvois songer qu'aux loisirs du carneval. ausy ne me tourmentoit il pas beaucoup, estant assez honest homme et assez raisonnable theologien, rara avis in terris. on ne trouve pas beaucoup de cette profession. estant habillé j'allois rendre la visite a la dame Duard, et de la au comte BreynerGa naar voetnoot1) qui a eté fort des amys de mon Pere, et qui m'a fait beaucoup des civilitez par cette consideration, il est vicepresident du conseil deguerre. de la, comme a L'ordinaire, j'allois faire ma

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cour et prendre le diner chez le comte de WakkerbaartGa naar voetnoot1). Envoyé du RoyGa naar voetnoot2) Auguste, Electeur de Saxe, qui avoit priè beaucoup des premiers de la cour, nulpart nous feumes mieux traité que chez luy, et nulpart si delicieusement. de la j'allois voir le garderobe duGa naar voetnoot3) Prince Eugene, laquelle fut la plus magnifique que l'on scavoit; on m'y faisoit voir des habits d'une magnificence extraordinaire et pour quels on demandoit jusques a trente ducats d'or pour louage d'une nuit, et on me disoit qu'il y avoit un que coutoit septante ducats pour le pouvoir porter une nuit: mon ambition n'alloit pas si loin, et je me contentois avec ma noble venitienne, qui me coutoit un ducat de louage chaque fois, et comme j'estois priè au bal chez le comte de WaalGa naar voetnoot4)

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Grand Fauquonnier de L'Empereur, j'y allois mais point en masque, ausy il n'y avoit que quelques peu des masques, mais un monde infiny, et une magnificence au dernier point, jamais pouvoit on voir plus des dames de qualitez, plus des habits et ajustements magnifiques, et plus de splendeurs des pierreries, on m'assuroit qu'il y avoit plus que pour sinq ou six millions des joyaux. la table fut tres propre ou on devoit souper, on y voyoit toutes les revolutions de la chasse des Faucquons. Comme je ne dançois pas, je m'ennuyois bientots, et estant fatigué des festins et bals continuels, je m'en allois apres minuit, mais je fus bien attrappé quand je m'avois mis au lit, que je ne pouvois point dormir a cause que le Comte de Waal demeuroit tout proche de mon quartier et que la sale ou on dansoit donnoit sur la rue; je n'entendois toute la nuit que la musique et au lieu de dormir je dancois des minuets dans le lit. pourtant quand le jour fut venu, et que le bal fut finy, je reparois la perte que j'avois fait, et ne me levois qu'a mydy, quand j'allois a la cour pour demander audianceGa naar margenoot+ aupres de L'Imperatrice pour le General, je m'addressay pour cela au Comte de WalesteynGa naar voetnoot1), le Grand Mareschal de L'Imperatrice, qui me donnoit l'heure de sinq apres mydy. nous dinames ce jour chez nous a cause que ce fut jour de poste, mais comme j'avois deu attendre long temps avand de pouvoir parler au

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dit Comte de Walensteyn, je trouvay les plats presque vuidées, ce qui ne m'accommodoit pas trop, ne dejeunant pas, et ne soupant non plus; pourtant on me fournissoit quelque chose, et je n'avois pas lieu de me plaindre. quand les sinq heures feurent venue j'allois avec le General a la cour, et comme on attendoit quelque temps la, les dames eurent la bontè de nous entretenir pendant ce temps la, entre autres je fis connoissance avec une Contesse de KufsteynGa naar voetnoot1), la plus belle et la plus jolie de toutes les dames de L'Imperatrice. ce mesme soir on devoit representer l'Opera ItalienGa naar voetnoot2) d'Etearco, et comme L'Imperatrice attendoit si long temps avand de donner audiance a mon General, j'avois grand peur, que je n'aurois pas trouvè une place, si j'avois attendu plus long temps, et le Comte de MartinitsGa naar voetnoot3), le Collonel des Archiers avoit la bonté de me faire introduire a l'Opera par un des Archiers de L'Empereur, sans pourtant que j'avois besoin une telle introduction, car le Comte de SauburGa naar voetnoot4), Cham-

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bellan et aide de camp de l'Empereur estoit un des Commissaire de ce jour la pour L'Opera, et il avoit eu la bonté de m'offrir de m'introduire. Comme j'y estois, il y avoit plus de deux heures avand que Leurs Majestez vinrent. elles se placerent sur une petite trone, L'Empereur a la droite, a son coté L'Impratrice, et puis les trois Archiduchesses, seurs de l'Empereur. elles mirent tous leurs pieds dans des sacs d'ours, et derriere il y avoit quelques geridons avec des chandelles, car il faut scavoir que l'on n'y trouve pas de lumiere autre que celle que L'on apporte, pourquoy toutes les dames presque portent des petites bougies avec eux. derriere leurs Majestez feurent les dames de la cour, et contre les murailles et sur une gallerie les dames de la ville de la premiere volèe comme ausy les Seigneurs, les ministres de L'Empereur a sa droite sur des banqs, et les ministres etrangers a sa gauche. le theatre estoit une sale de l'appartement du Roy CharlesGa naar voetnoot1), ainsy la place ne fut pas trop grande. l'Opera estoit fort belle, ausy l'Empereur qui tenoit luy mesme un grand livre a la main avec les notes, fut extremement attentif. comme je voyois la pour la premiere fois les ArchiduchessesGa naar voetnoot2), il faut que

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je vous en donne une description; c'est que malgré leur naisance illustre ce sont les personnes les plus laides que j'ay jamais veu, la seconde est la plus belle, et c'est elle qui est destinée pour le Roy de Portugal, mais helas je plains ce jeune Prince qu'il doit avoir une femme, qui selon toutes les apparences ne luy playra pas; toujours je ne voudrois pas etre Roy de Portugal en sa place. elles ont environ de vint sinq jusques a vint ans. pendant qu'on estait dans la plus grande attention, voyla quelques banqs, qui se rompirent; quel eclat de rire; et L'Empereur malgrè son autorite et son attention ne fut pas capable de les remettre au silence que par le temps. cela n'empecha pas les acteurs, et ils executerent jusques a la fin fort bien leurs roles. mais le plus agreable fut le desordre qu'il y avoit pour sortir, la place de la cour ne fut pas assez grande pour contenir toutes les carosses, et a peine pouvoit ou en trouver le sien. le Lendemain nous dinions chez le comte de Baar maitreGa naar margenoot+ de Poste hereditaire des pays hereditaires de l'EmpereurGa naar voetnoot1); et vers le soir nous avions notre rendevous chez Madame Bruyningx pour aller avec une partie des Dames que Madame Bruyningx avoit fait chez la Bruyn pour y dancer, nous feumes tous masquè en noble Venetiens, j'y menois la comtesse de WurmbrandGa naar voetnoot2); les

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deux frelles Blankenau, frelle Wurmbrand, Comtesse PrysingGa naar voetnoot1) et Madame Duard feurent de la partie, le General donna un souper tres jolye a toutes ces dames, nous dancames a toute force jusques a sinq heures de matin, et la foule fut egalement grande que lesGa naar margenoot+ autres jours; l'autre jour ou pour mieux dire l'autre mydy, puisque le jour ne commencoit a notre egard que vers ce temps, et que nous eumes assez de hardiesse pour lier les deux jours L'un a L'autre par la dance dans le temps que naturellement ils sont separès; he bien donc, L'autre mydy nous dinames avec nos deux dames, Bruyningx et Duard a petite table chez monsieur l'Envoye de Dannemark Wyburg: l'apres mydy j'allois rendre la visite à Mr. le Secretaire ConsbroekGa naar voetnoot2), qui avoit eté extremement des amys de mon Pere: cet homme fait presques toutes les affaires domestiques de l'Empire, et est fort considerè a cause de sa capacité. le soir j'allois jouer chez Madame notre Envoyée, ou je ne trouvois que Madame Duard et le Baron de DankelmanGa naar voetnoot3); ainsy nous jouïons L'anturelu;Ga naar margenoot+ ainsy je ne me divertissois pas beaucoup. le

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jour d'apres je dinois dans le cartier, ce fut jour de poste; le soir j'allois a L'opera, ou on representoit encor Eteorco, et comme j'ay deja L'honneur de vous avoir donnè une description de tout cela, je ne le repeterai pas afin de ne vous ennuyer pas. Le dimanche j'allois faire ma devotion chez notre Envoyé et puis ma courGa naar margenoot+ a L'Empereur. le mydy il y avoit festin chez le Vice Chancelier Comte SchönbornGa naar voetnoot1), ou nous estions a tres grande compagnie, et tres proprement servy. ce ministre me faisoit beaucoup des honestetez sans que j'avois la moindre adresse a luy. c'est un jeune homme de tres bonne mine, neveu de L'Electeur de Mayence, et fils ainé du Comte Schönborn, ministre mesme du dit Electeur son frere, sa charge est la plus belle de toute la cour, puisque elle luy donne la direction de toutes les affaires de L'Empire et independent de L'Empereur. vers le soir j'allois avec l'Envoye Bruyningx et le Comte de Wakkerbaart rendre la visite de condoleance a la Comtesse de StraatmanGa naar voetnoot2), la quelle estoit devenu veuve

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depuis peu, nous entrames dans l'appartement de ceremonie ou il faisoit bien obscur, ce fut la raison que je ne pouvois pas bien voir la dite dame, la quelle a la reputation d'être fort belle, et fort debonnaire. les ornemens lugubres faisoient un fort bon effet, car on laissoit a elles la ceremonie de deuil, pendant que les personnes plaisantoient et rirent leur soul. comme mon Pere avoit été fort familier avec le defunt et chez luy, je la faisois les compliments de la part de mon Pere. de la j'allay pour ne pas me donner trop a la tristesse et melancolie, vers quoy mon penchant naturel est fort donnè, a un bal des enfans ou quelques jeunes petites filles et garçons commencerent le bal par une fort jolie entrée, apres quoy ceux qui estoient plus avancées le suivirent par les minuets ordinaires. comme j'avois voulu estre propre ce jour la, j'avois mis des souliers nouveaux, mais helas que j'en soufrois, je n'en pouvois plus; et je devois estre assez inpoly pour les oter pendant le bal, quand par hasard une jolie personne me vint prier pour danser, si vous aviez veu ma confusion, rien ne la pouvoit egaler, mais que faire, je ne pouvois dancer en souliers pantouflisées, ainsy je la demandois permission pour pouvoir attendre un moment, que j'avois receu le kramp dans un de mes jarets et qu'ausy tots qu'elle seroit passée, je prendray la liberté de la venir demander. ainsy je devois remettre mes souliers au plus vite, quel moyen, ils me presserent extremement, et tout le monde auroit peu voir que je les avois otès, quand a la fin mon General, qui estoit masqué en noble Venetien, se mit devand moy, et par ce moyen je remettois mes sou-

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liers, et commencois a dancer: je n'avois pas finy ou je sentois de nouveau des douleurs effroyables, ainsy je me devois retirer et prendre d'autres souliers, quand je me masquois en mesme temps, et me rendois au Meelgraben, d'ou j'avois pris un billet pour un ducat, c'est ausy une sale tout a fait de la mesme maniere comme chez la Bruyn ou on dance pour son argent et en masque, la maison est batty de la ville, et les inhabitans louent des quartiers, il y avoit beaucoup de monde, je me retirois de la a trois heures. le jour venue j'allois faire la reverence au Prince de ZalmGa naar voetnoot1), le Grand Mareschal de l'Empereur, et son Premier ministre, il me recevoit avec beaucoup des civilite et nonobstant que L'on dit, qu'il est fier et hautein au dernier point, il me faisoit autant civilitez que j'avois receu d'aucun autre, mais ce ne fut que par des paroles et pour peu de temps, peutestre que si j'avois eu des affaires a demeller avez luy, que je n'aurois pas eté si content. il avoit extremement la goute au bras et pieds comme a son ordinaire. sa posture paroissoit fort bonne pour autant que je pouvois juger d'un homme qui estoit assis: son origine est des pays de Munster, son credit a la cour est fort grand. j'allois diner ce mydy sans mon General chez le Comte de BreynerGa naar voetnoot2), qui avoit fait expressement une partie des bons amys de mon Pere, pour boire a sa santé. La

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compagnie n'estoit pas trop grande; il n'y avoit que lss Comtes Guido de StarrembergGa naar voetnoot1), General GronsfeltGa naar voetnoot2), MansfeltGa naar voetnoot3), WilsGa naar voetnoot4), Max Bryner, et RapagGa naar voetnoot5). on estoit bien gay, et on se divertit fort bien. de la j'allois

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a la Commedie Italienne, ou on representoit le festin de pierre, mais a vous dire la vérité je n'entendois pas beaucoup: je n'y trouvois pas grand chose a admirer, si non que toutes les loges feurent meublée avec des tentures diverses, et devant toutes on pouvoit mettre des jassies pour estre caché et incognito; voila une bonne coutume pour favoriser la galanterie. pour le reste la place n'estoit pas trop grande. comme l'Empereur donneroit ce soir une feste a L'Imperatrice, et qu'il m'avoit permi d'y estre, j'allois vers les neufs heures a la cour, et je fus placè sur la mesme gallerie, que j'avois etè quelque jours d'auparavant; vers les onze heures la feste commençoit, on y voyoit le mont Parnasse, ou Apollon montoit, et devand luy feurent six pasteurs qui se mirent au pied de la montagne, et au millieu il y avoit six guerriers, entre quels fut L'Empereur. Apollon les exhortoit a la payx; ce fut le Marquis de Sta. Croce, Romain d'origine, qui representoit Apollon, il chantoit fort bien, mais dans le commencement il estoit un peu alterè. quand il avoit achevé, les six guerriers et six bergers commencerent l'entrée de la dance, et executerent tres bien leur dessein. L'Empereur brilloit principalement par sa dance, et les cavalliers le suivirent de pres, quand L'Entrée fut faite L'Empereur vint a L'Imperatrice, et L'embrassa, et tous les cavalliers eurent L'honneur de baiser la main de L'Imperatrice et des petites archiduchesses. apres quoy on commençoit les minuets comme a L'ordinaire. La magnificence fut grande, et les masques de ceux qui avoient composé la feste avoient couté chacun a L'Empereur trois cents ducats, ce fut un present que L'Empereur les faisoit, mais les autres cavalliers, qui y feurent en grand nombre, ne cedoient pas en magnificence a ces habits Imperiaux, si bien qu'on ne pouvoit rien voir de plus

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magnifique. je m'en allois a deux heures apres minuit, et faute de compagnie, je ne voulois pas aller seulGa naar margenoot+ chez la Brun, ainsy je me mis au lit. le lendemain j'allois rendre la visite au Duc et Cardinal de Saxe SeitsGa naar voetnoot1), et nous dinames chez le Comte WieserGa naar voetnoot2), Envoye de l'Electeur PalatinGa naar voetnoot3). le soir nous allames avec une grande bande dire adieu au Carneval, puisque c'estoit le dernier jour, j'y menois la frelle Kerkner, mais qu'il y avoit une infinité de monde, ausy le General donna un fort grand soupè a plus qu'a trente personnes. en verité ce fut comme si toute la ville fut venu la pour finir le carneval avec la bonne bouche; jamais plus des personnes, et jamais la dance ne fut plus animée, et c'est une chose admirable que pendant l'espace de six semaines les gens ne se pouvoient pas lasser a dancer des minuets sur minuets, car cette derniere

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nuit on estoit tellement pressé qu'on devoit attendre ordinairement un demy heure avand que L'on pouvoit dancer, et le matin a six heures on estoit encor plus que trente pair qui s'estoit mis l'un derriere l'autre pour dancer tousjours, quand les musiciens plus sages que tous ces honestes gens qui estoient la au bal, finirent a jouer, et par consequent on finit ausy la dance; quand donc on vouloit s'en aller, il y avoit une telle presse des masques, qu'il estoit impossible de trouver ses carosses ou ses chaises, et on estoit la un grosse demy heure a attendre dans le froid et le vent tout echauffé que L'on estoit. alors on aloit a L'eglise, alors on quittoit le monde, et on alloit penser a la fragilite humaine, et on alloit ensevelir toutes les extravagances et follies du carneval sous un petit croix de cendre; mais voyez la devotion, il y avoient des gens assez irreverent pour aller en masque a l'eglise, et recevoir tout masqué la benediction du cendre. en voyla donc le carneval finy, le quel on a voulu outrer a toute force par exces des divertissements et plaisirs et debauches qu'on a fait autant qu'on a peu; et on m'a dit que depuis long temps on n'avoit pas fait un tel exces que pendant le carneval de cet' année; comme les bals ainsy les festins pour la plus grande partie finirent des ce jour la, et chacun dinoit chez soy. vers le soir j'allois rendre la visite a Madame Bruyningx, et comme il y avoit de la compagnie, j'y jouois; mais je me retirois de bon heure; esperant de me reposer asteur en tranquilité, puisque autant de bruit que L'on avoit fait pendant le carneval, autant la tranquilité reignoit asteur. le lendemain j'ay commencé a voir les chosesGa naar margenoot+ que la ville de Vienne et ses environs fournissent, ce que je n'avois pas peu faire jusques la, ajant eté tousjours au bal et aux festins, premierement j'allois voir

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la Favorita, dans le fauxburg qui s'appelle Auf der wydenGa naar voetnoot1). le palais est assez grand et les jardins assez petit, pourtant assez propre pour le pays ou ils sont, mais on n'y voit rien de rare ny d'extraordinaire. c'est le palais ou L'Empereur se retire a L'ete pour estre plus a L'air que dans la ville, ce n'est qu'un demy heure de la ville. la situation est un peu elevée, ce qui fait que L'on a un beau prospect du coté de la ville. ce mydy nous allames diner chez l'Envoye Bruyningx, qui donnoit un repas fort magnifique, principalement en poison a La Hollandoise, ce qui est tres agreable a tous ces seigneurs de la, puis que L'on ne trouve presque jamais cela fort bien preparè. on y estoit a dix huit a table. Le Cardinal de SaxeGa naar voetnoot2) en estoit du nombre, comme ausy leGa naar voetnoot3) General Heester, le quel je n'avois pas encor veu que la, enfin tous les premiers seigneurs de la Cour estoient la, et estoient bien aise de manger du bon poijsson. vers

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le soir nous commençames a jouer avec Madame de Bruyningx. le lendemain Le General avoit la bonté deGa naar margenoot+ nous montrer le champ de bataille quand la ville fut livrée a L'an 1683 du siegeGa naar voetnoot1) avec lequel les Turqs la presserent alors. le Comte WakkerbaartGa naar voetnoot2) nous fournissoit des chevaux, puis qu'il avoit un fort bel equipage et en mesme temps fort grand, luy et le Prince d'Auvergne feurent de la partie, nous sortimes a neuf heures de matin par le SchottendorGa naar voetnoot3), c'est la porte sur la riviere au dessus de la ville, et fimes de la par dehors les lignes de circomvallation le tour de toute la ville jusques a la riviere par dessous de la ville. la bonne memoire du General touchant les moindres particularitez fut a admirer, et outre qu'il faisoit fort beau, et que la promenade estoit par la fort belle, le recit d'une si fameuse delivrance nous contentoit ex-

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tremement. chemin faisant nous rencontrames le Prince Max d'HannovreGa naar voetnoot1) qui faisoit la chasse des milans par des faucons, il y avoit un qui pendant que nous nous y arrestames se levoit si haud dans L'air, que L'on ne le pouvoit plus suivre. vers le mydy la promenade estoit finye quand nous nous mimes en calesche pour aller chez Mr. de West Rhenen a sa maison de campagne, ou il nous avoit invite de vouloir diner, quand le malheur vouloit que nous arrivames justement un moment apres a L'endroit ou le duel entre le Comte de ZintsendorfGa naar voetnoot2) et le Comte de Colalto estoit determinée par la mort du premier, et une blessure mortelle de L'autre, d'ou il mourut la nuit suivante. nous estions assez gay chez Mr. de West Rhenen, les Dames Bruyningx, Duard, Pistalozzy et Pron feurent de la partie; l'Envoyé de Hollande n'y estoit pas, parce qu'il ne se portoit pas bien, et le quel nousGa naar margenoot+ trouvames a notre retour au lit. le Lendemain quand

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je n'avois rien a faire je me faisois mener au de la de trois des branches de la Danube, et j'avois dessein de les passer toutes, mais la distance fut trop grande, et je me devois contenter a voir seulement ces trois la, sur lesquels il y avoit des tres grand ponts de bois, mais d'ou la superficie n'estoit pas des planches, mais des arbresGa naar voetnoot1) toutes entieres, sans quelles estoient attaché avec des clous, seulement l'un mis aupres de l'autre, et cela se soutenoit comme le sort vouloit, c'est de quoy on ne se soucioit point, ausy ne les peut on pas trop lier, puisque toutes les hyvers ils courent risque de briser par les glaces, et cela arrive fort souvent. j'allois ausy me promener au prater, qui est la promenade ordinaire a l'eté, c'est un bois sur un des isles de la Danube, qui est appropriée par des allées, ou les soirs de l'eté on s'y promene, et ou l'Empereur fait quelquefois la chasse des renards en les bernant, c'est a dire, a les laisser passer par dessus des filets, et les jetter alors en haud, tout de mesme comme L'histoire conte de Sanco Panco Valet de chambre du Fameux Don Quichot qu'il fut berné par les paysans. justement quand je rentrois en ville, voyla les gens qui couroient de tous costez je ne savois pas ce que cela vouloit dire, je m'informay, et ce fut justement l'Envoyè de l'Empereur qui avoit eté aupres L'Empereur Turq, et qui revenant faisoit son entrée. cela estoit assez magnifique. devant luy marschoit un detaschement de la garde de l'Empereur, et Mr. GuarientGa naar voetnoot2), (c'est ainsy que l'Envoyè

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s'appelloit) suivoit a cheval, et tous ses domestiques et officiers de mesme, monté tous sur des chevaux tres magnifiques, et estans tous habillè a La Turque, mais bien magnifiquement, il apportoit quelque chevaux pour un present que L'Empereur d'Orient faisoit a son confrere d'Occident, avec des harnois et housses bien magnifique, il eut audiance secrette de L'Empereur, et ajant finy tous ses principaux officiers eurent L'honneur de baiser la main de l'Empereur. je dinois ce mydy dans le quartier du General; et vers le soir nousGa naar margenoot+ allames jouer chez Madame Bruyningx. Le dimanche suivoit, mais comme j'estois pressé pour voir ce qui restoit encor, je la convertissay en un jour de promenade, et m'allois promener en carosse dehors la ville pour voir le Nieuwgebouw, c'est une maison fait de la mesme maniere que la tente de Sultan SolimanGa naar voetnoot1)

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a l'an de 1529, lorsqu'il assiegeoit la ville fut construite, et l'on dit que l'Empereur Charles sinq fut obligé par le traité de la paix de faire en pierre le model de la tente de son ennemy a l'endroit ou il avoit eté dressée, et de mettre le croissant par dessus la tour de la cathedrale de St. Stephan. au reste ce ne sont que des grandes galleries et des jardins entre deux, au millieu il y a sinq ou six pavillons mais je ne l'ay pas veu, parce que l'on ne le pouvoit ouvrir, il a servy pour un maison, ou L'Empereur faisoit garder ses animaux de chasse, mais les MecontensGa naar voetnoot1) d'Hongrie y ont eté et ont tué tout, mesme deux qui estoient dressé a la chasse de lievres. de la j'allois a Ebersdorf, mais horsmy la grandeur de la maison, il n'y a rien a voir; la situation est assez agreable, et l'Empereur y va a l'arriere sayson, mais les Mecon-

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tens ils viennent de temps en temps, c'est qui rend ces places un peu negligées. le mydy nous dinames chez le comte de Wakkerbaart avec des dames, et passé le soir a jouer chez Madame Bruyningx, comme aGa naar margenoot+ L'ordinaire. Le lendemain j'allois voir la Schatkamer ou le tresor de l'Empereur mais c'est impossible de pouvoir exprimer toutes les richesses que L'on nous faisoit voir la, c'estoit un prodigieux tresor; on n'y voyoit que des perles, des diamants et d'autre joyeaux les plus rares les plus grandes et les plus magnifiques que l'on montre en aucun endroit, et cela dans un nombre infinye. enfin je ne scauray entrer en detail de tout cela, puisque cela m'eblouissoit par la splendeur de toutes ces choses extraordinaires: pour y entrer on donne six ducats pour la peine, qu'on prend a le faire voire. ce midy j'allois a la cour en dueil pour le Roy de PortugalGa naar voetnoot1), et le mydy nous dinames chez le Baron de BartholdyGa naar voetnoot2) Envoyè du Roy de Prusse; l'apres mydy j'allois faire la visite au Comte de RantsauGa naar voetnoot3), qui est depuis quelque temps a la cour

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pour un proces entre les Ducqs de Holsteyn et luy pour son Comté de Rantsau. c'est un homme riche comme la mer, mais avare au dernier point........ Notre rendevous du soir estoit chez Madame Bruyningx. le matin d'apres il se devoit faire une acteGa naar margenoot+ de ceremonie a la cour, assavoir les hommages de l'Abbé de KemptenGa naar voetnoot1): comme l'on avoit pris le dueil depuis le dimanche passé pour le Roy de Portugal, la cour estoit tapissé de noir, dans la salle des audiances publiques il y avoit une trone de deux ou trois degrez, le fauteuil estoit ornè d'un tapis d'or brocard, qui se levoit jusques au dessus de l'Empereur contre le dos du daix, qui pour le reste fut ausy en dueil, L'Empereur estoit en noir avec un colet de linge et un crespe sur le chapeau. son habillement fut comme a l'ordinaire a la bourgognonne, ausy bien que tous ceux de ses ministres. quand il fut assis, et le grand maitre de L'Imperatrice Comte de Wallesteyn, qui faisoit cette function par ce que Le Grand maitre de L'Empereur Prince de Salms estoit incommodé de la goute, avec l'epée de l'Empire nud a la droite de L'Empereur, son grand chambellan et le vice chancelier de l'Empire a la gauche, sur le premier degrè du throne, les Ambassadeurs de l'Abbé vinrent, et ajant fait des genouxflections jusques a terre par trois reprises le

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premier qui estoit ecclesiastique faisoit la demande du Fief pour l'Abbé son maitre, l'Empereur L'accorda, et alors le devoir et le serment que l'Abbé ou ses Ambassadeurs devoit faire fut lu, et juré sur le nouveau testament, alors L'Empereur se decouvroit, ce qu'autrement il ne fait jamais, cela fait, il les presenta de baiser le bouton de L'Epée Imperiale, ce qui firent de fort bonne grace, et le second des ambassadeurs fit une harangue tres belle et bien prononcée en haud Allemand pour remercier L'Empereur et luy souhaiter beaucoup des prosperitez, et en apres ils se retirerent faisant de mesme autant des genouxflections qu'en entrant. comme notre depard estoit reglé pour le jour d'apres, j'allois demander congé partout, mais je ne trouvay personne a leurs quartiers que le Cardinal de Saxe Zeits, qui me faisoit beaucoup d'honneur, et me menoit mesme quand je voulus aller par trois on quatre antichambres, jusques a la montée. de la j'allois trouver le comte de Breiner qui avoit la goute, et le mydy je passay chez moy, et le soir chezGa naar margenoot+ Madame Bruyningx. le lendemain matinGa naar voetnoot1) le General comte de Wakkerbaart fut ma premiere visite de congé, et apres Madame Duard; la quelle je trouvois a sa toilette, mais ne sachant pas mieux jusque la, ou ce fut une honeste femme, je la laissay en ordre. vers le diner de L'Empereur j'allois demander audiance de L'Empereur pour le General et pour moy, et je L'obtins vers les six heures, vers quel temps nous nous rendimes a la cour, ou il y avoit bien peu de monde dans le commencement, mais ils vinrent apres. pendant que nous attendions la, il nous arriva une chose jolye; il faisoit fort obscur dans L'antichambre ou j'estois a causer avec L'un et L'autre, car elle estoit

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tendue de noir et il n'y avoit que deux chandelles dans la chambre, comme je me promenois par la chambre, j'entendis un petit bruit a une porte, qui s'ouvroit tout doucement, et le Seigneur qui estoit aupres de moy s'apperceut le premier que c'estoit l'Empereur; dabord un autre ausy, qui s'approchoit, et recevoit un message, apres quoy la porte se referma, j'estois bien surpris de cette façon de L'Empereur, et on me disoit qu'il faisoit comme cela quelquefois des echappades, pour se divertir; pourtant j'estois bien peu fortifié, et il me sembloit, quod non bene conveniant nec in una sede morantur, Majestas et amor. un quard heure apres le General eut audiance, la quelle ne duroit qu'un quard' heure, en sortant il receut une fort belle bague, qui valoit bien quatre mille francs. ausy tots qu'il fut sorty, Le Grand Chambellan me vint appeller; j'entrois donc dans la sale ou L'Empereur estoit tout seul dedans, et comme la sale estoit tres grande, tendue de noir, et ou il n'y avoit que deux chandelles sur un table derriere l'Empereur, il paroissoit plus tots estre dans une caserne, que dans une palais Imperial. quand j'entrois j'avois le malheur de perdre presque ma contenance puisque je devois faire les compliments par des genouxflections par trois reprises, en entrant, au millieu de la sale, et approchant de la Personne, on m'avoit dit qu'il parleroit le premier, et qu'ainsy je n'avois qu'a luy repondre, mais soit qu'il n'estoit pas en humeur, ou qu'on m'avoit abusé, il se tut, et je ne parlois point, ainsy il faisoit bien calme dans l'endroit ou le plus grand Monarque de L'Europe estoit enfermé avec moy; a la fin prenand la parole courageusement je luy disois, que je me flattay que Sa Majesté ne prendra pas mauvais la liberté que je prenois de luy faire la reverence, et de luy recommander en sa puissante

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protection mon Pere et sa famille; il avoit pourtant alors la bonté de me repondre, et il rompoit alors les chaines de sa taciturnité, en me disant, qu'il estoit bien persuadé du zele de mon Pere, qu'il estoit bien aise de me voir la, et qu'il me souhaittoit un heurex retour; sur quoy je m'approchois et ajant fait un genouxflection je luy pris la main droite et la baisa: et me retirois avec tout autant des genouxflections: voyla, mon cher Amy, bien d'honneur, mais bien peu de realitez, et ne me croyez pas si fol ou si bisar que je prefereray la baisemain de L'Empereur a celle d'une belle fille; mais, enfin j'estois la, et je ne voulois pas partir de Rome, comme L'on dit sans avoir veu le Pape; c'est la la raison pourquoy j'ay fait toutes ces choses la, desquels je suis bien peu engraissé. J'allois ausy prendre congé de Mr. et Mme BruyningxGa naar voetnoot1), et me retirois de bon heure, puisque je devois encorGa naar margenoot+ empacquer tous mes hardes. ce que je fais asteur de grand matin, et nous partons a ce moment, estant a dix heures. adieu je suis pressè, car la calesche est deja attellée, etc.

Vienne, ce 17 de Mars 1707.

 

Hier eindigt het journaal voor zoover het door C. Hop is uitgewerkt en in het net geschreven. Van het

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relaas van zijn terugreis bestaat alleen het volgende brouillon......................Ga naar margenoot+ party a dix heures, en passant vers le SchönbrunGa naar voetnoot1), dinè a Poggersdorf passé... la riviere le Wien, promenè par le Wenerwald, passé la riviere... grosse. dormy a Sankpelden, y arrivé a neufheures. le jour suivant futGa naar margenoot+ terriblement incommode par le vent, froid, neige, et pluic, et mauvais chemin, party le matin a six heures diné à Kenmelbag et dormy a Strengberg, y estant venusGa naar margenoot+ a dix heures, et party le matin a quatre encor fort froid nous sommes arrivé a Ens a neuf et a Lins a 12 et a efferding a 4 ou nous dinames et allames encor a Bijerbager nous couchames y arrivant a 10 heures.Ga naar margenoot+ Party de la a six heures, dine a Eysenbrun, arrivé par la hauteur a Passau belle veu de la hauteur, encor party de la a 3 heures et arrivé a Vilshoven a 7 heures,Ga naar margenoot+ le passage par le bois et apres le long de la Danube. Party de la a 2 heures apres minuit la lune estant fort belle, diné a Straubing et arrivé a Ratisbonne a 5 heures, beau jour(?), Mr Mortaigne venoit nous voir, et il me menoit voir la maison ou la diete s'assemble, des vilaines chambres; logé a l'aigle etGa naar margenoot+ party de la a 6 heures, Mortaigne nous venoit congedier, temps pluvieux et mauvais chemins, diné a LaaberGa naar margenoot+ et arrivé a 6 heures a Theinig. party de la a 3 heures arrivé a 11 heures a Neuremberg par le plus beau chemin; large de 300 pieds par le beau millieux d'un

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bois, trouvé en chemin une superstition des paysans, qui lient les arbres avec de la paille contre le froid. party de Neurenberg a 1 heures changé des cheveaux a FarembagGa naar voetnoot1), et de la a Emskerk, mauvais chemin arrivé a huit heures a Langefelt, veu beaucoup desGa naar margenoot+ draaibrugjes. beau jours. party de la a 6 heures, tres mauvais chemin changé la premiere fois a Possemheym, diné a Kintsingen, passé par Vurtsburg et changé des cheveaux, et arrivé a 7 heures a Remlingen party deGa naar margenoot+ la a 5 heures et arrivé a huit a Wertheym, pris un bateau pour 200 flor. d'Allemagne jusques a Nimmeguen. party de la a onse heures, et allant tous jour un mil dans une heure, nous vimes des belles terres (?) jusques a 60 l'un.... l'autre de vignobles, passè a 10 heures le soir le pont d'Asschaffenburg; arrivé a 5Ga naar margenoot+ heures de matin a Frankford, allè voir Mr. Behagel, et veu des argenteries, party encor a 10 heures dela, vers.... a HeugstGa naar voetnoot2), arrivé a 4 heures a Mayence, et pendant qu'on alloit demander a passer, j'entrois dans la ville, et je voyois l'Eglise Cathedrale. nous partimes encor a sinq heures et arrivames encor a 7 heures a OostrichGa naar voetnoot3) dans le RinkhouwGa naar voetnoot4), ou pour la nuitGa naar margenoot+ nous mimes pied a terre, et partimes de la a six heures passames a 8 de log de BingenGa naar voetnoot5), le rattenturnGa naar voetnoot6) a l'entrèe

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du dit log a l'AtsmanGa naar voetnoot1) aupres de Retshausen (?)Ga naar voetnoot2), quel image les femmes grondeuses doivent baiser, a 9 heures nous passamesGa naar voetnoot3) Baggerag a 10 heures le chateau Phaltz, a 11 le banqGa naar voetnoot4) de sable de SankouerdenGa naar voetnoot5), et arrivames a Rhinfelts, le seul passage par dessus le Rhin par un pont volant, arrivames a 4 heures a Coblents, montames a la cour, apres l'audiance du General je faisais la reverence a l'ElecteurGa naar voetnoot6); luy disant, que je la priay que son A.E. me vouloit permettre de luy faire la reverence et de l'assurer du profond respect de mon Pere, il me demaindoit touchant mon voyage, et de mon Pere, le quel il faisoit saluer, et se recommander;

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apres quoy nous sortimes, on nous envoyat un 12 de bouteilles de vin, et nous partimes encor jusques a Neuwied, ou nous restames a cause de la nuit. le General De DohnaGa naar voetnoot1) Prussien beaupère du Comte de Neuwied nous envoya de sa chasse, les deux jours ont etè pluvieux et nous partimes de la 2 a 5 heures,Ga naar margenoot+ arrivames a 12 a Bon, ou le Commandant Coutrier (?) venoit voir le General, nous avions passe le matin a 6 heures le chateau de NederwiedGa naar voetnoot2), un grand projet mais le quel le Diable a deverty, puis qu'il y demeure; situè contre un rocher. passé a 10 les sept montagnes, party de Bon avec encor deux rameurs a cause de la force du vent. et arrivé a 4 heures a Cologne, debarque la calesche et pris des cheveaux de poste pour aller encor plus outre par terre, veu BilderbeekGa naar voetnoot3) et Bronkhorst,Ga naar margenoot+ arrivé a 8 heures a Upladen, party de la a sinq, et arrivé a dix a dusseldorp, mené par le General Comte Nassauw WylburgGa naar voetnoot4) a la cour. party encor de la a un heure avec un atellage de l'ElecteurGa naar voetnoot5), et arrivé a sinq

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a hoogstraten, et a huit a Rhynberk: resté la jusques 30 a 4 heures du matin et arrivé a 7 a Santen, a 12 a Cleef diné, et 4 a Nimmeguen, ou le landdag estoit, veu Mr. van den BergGa naar voetnoot1), et 7 a Arnhem et a 10 a et party dela a minuit arrivé a neuf a Uytregt et party a dix et demy, fait preparer le dine a Bodegraven, et arrivé a onse a la Haye.Ga naar margenoot+

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Bijvoegsels.

Litt. A.

Verbael van Hamel Bruyninx Tom. xiv, Weenen 26 Febr. 1707, No. 131.

‘Gisteren omtrent de middag is alhier gearriveerd den Heer Generaal Lieutenant Dopff, met de welke ik meerendeels het overige gedeelte van den dag ben besig geweest te confereren over den inhoud van Uw Ho. Mo. ordres en instructie die ick d'eere gehad hebbe, dat aan mij gecommuniceerd heeft, ende sijn Ede te informeren van de constitutie van dit Hoff en van de dispositie van saaken en van gemoederen van 't selve. van daeg sijn wij tegens den middag in eene provisionele conferentie geweest met den Prinse van Salm (Carel. Theod. Ott. Opperhofmeester) in desselfs appartement ten Hove, daer den Graeve van Sintzendorf (Philip Gr. v. Sintzendorf Oppercanselier en Conferenzminister) bij present was: van desen avond sal welgemte Generael audientie hebben bij sijne Keijserlijke Majesteit ende omdat de saecken nog niet matuijr sijn, ook den tijd te kort is, soo sullen wij d'eere hebben met de aenstaande post onder addresse van den Hr. Griffier aan Uw Ho. Mo. so omstandigh rapport van den toestand van saaken en van ons wedervaeren omtrent derselver ordres te doen als de affaires van den tijd sullen lijden, verhopende ick

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dat welgemte Hr. Generael met redelijk genoegen over 't succes van zijne negotiatie, so aen dit Hof als in 't Rijck sal kunnen retourneren.’ - De uitdrukking ‘in 't Rijck’ (ins Reich) voor ‘alle Duitsche landen buiten Oostenrijk’ werd in de laatste tijd nog in Oostenrijk gebruikt. - De Envoyé vermeld tevens dat ‘de Gravinne von Ringsmaul, Gouvernante van de Staatjuffers van de Keyserinne, en den Grave van Paar premier maître d'Hotél van den Keyser, sijn gedestineert om van wegens haare Keys. Majten af te gaen haelen en aen dit Hoff te conduiseren de Princesse van Wolfenbuttel, alhoewel haer Doorl. nog so haast niet gedeclareert sal werden als bruyt van den Coning van Spagne Carel de derde.’

De Grave van Paar was Joseph Jgnatius, Obrist Küchelmeister, de broeder van Carel Joseph den Generale ‘Erb-Postmeister’, waarvan p. 26.

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Litt. B.

De tegenwoordigheid van den Gen. v. Dopf bij het beleg van Weenen door de Turken onder Soliman II blijkt uit het hem door Leopold I in 1685 verleende diploma van ReichsritterGa naar voetnoot1).

Post alia.

‘Benebenst auch uns und Unserm Loblichen Ertz-Herzoglichen Haus von Osterreich auch der gantzen Christenheit zu diensten und bestem, anno tausend sechs hundert dreij und achtzig, bij dem damahln Gott lob glucklich erfolgten entsatz Unserer statt Vienn, auf unsers lieben oheims Georg Friederichs fürsten zu Waldegg Lor ihme übertragenen befehl, die General Quartier-meister stel beij denen Frankischen Crais auxiliar Völkern mit sonderbaren aufrichtigkeit und vernunft rühmlich versehen, und uber das beij diesem jahr zu end gehenden Feldzuge in unserm Königreich Ungarn wider den Ertz und Erbfeind Christlichen nahmens den Turken, von obgedachten Fürstens zu Waldegg Lor als dero Generaal Adjutant und Ingenieur sich gebrauchen und darbeij seinen valor und tapferkeit solchen gestalt fürscheinen lassen, dessen derentwegen’, enz.

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[p. 329]

Litt. C.

5 Maart 1707 No. 148. Verb. v. Bruyninx. ‘Gisteren ontfangen secreete orders.... op de missive van den Heer Vrijbergen gezant te Londen, raekende het overnemen van eenige Saxische troupes, en doordien den Heer van Wakkerbart Extraord. Envoyé van den Coning Augustus juist in geselschap aan mijn huys was, so hebbe ich denselven gesondeert, in wat dispositie den Coning wel mogte sijn, ten opsigte van het overlaeten aen den Keyser van eenige Cavallerye ende omtrent het employ van Sijner Majesteits troupes in Italien, waarop denselven mij gesegt heeft geene apparentie sag....’

Post Alia.

‘Den Gen. Dopff en ick hebben oock al voorheen de Keys. Ministers gesondeert gehad omtrent het overnemen van eenige Saxische troupes bij den Keyser, dog hebben ons betuygt geen middel te sien deselve te kunnen onderhouden.’

Men geloofde dat de Princes Rakocky, die toen te Dresden was, trachtte deze troepen tot haar hulp in Hongarije te verkrijgen. Zij was (Hubn. Taf. 111) Charlotte Amalia, dochter van Landgr. Carel van Hessen-Rheinfels in Wanfried, g. 8 Maart 1679, getr. 26 Sept. 1694 te Keulen, moest in een klooster 1703, los 1735, weer gevangen gezet in Bohemen 1707. Salveert zich na Saksen 1707, van daar na Dantzig. Zij sterft in Parijs 28 Febr. 1722.

Franciscus Leop. Ragoczy, van de Vorsten van Zevenbergen, was g. 1686 4 Sept., gevangen te Nieustad 1721, ontsnapt 8 Oct. 1701, wierd Rebell 1703. (H).

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Litt. D.

Weenen 16 Maart 1707.... ‘aan Generaal Dopff overgelevert de gesloten reiterative missive (v. no 162) nopens de expeditie van Napels, sullende haar Ho. Mo. van welgemt Gen. selfs vernemen dat dit Hoff vastgestelt heeft den te doene inval in Frankrijk, laetende alleen de expeditie van Napels aen hare Britsche Majesteit en aan haar Ho. Mo. consideratie gestelt blijven, oordeelende men deselve om sooveel te practicabelder, dewijl men het accord wegens den uyttoght van het Corps van Medavit uyt Italien naer Susa voor so goed als finaelijk gesloten houd, sulckx alles breder van den heere Gen. Dopff selfs sullen vernemen.’

Op denzelfden dag leverden de Gen. Dopff en de Envoyé Bruyninx de volgende memorie bij de Ministers van den Keizer in, zie Verb. 16 Maert 1707 no 167½: Memoire ou Points des quels le sousigné Général et l'Envoyé extr. de l.H.P. Mess. les Et. Gén. sonhaitent d'être informés.

Les mesures pour les opérations du Rheyn.

Quel Général sera destiné pour le commandement de l'Armée d'Allemagne.

Quelles troupes seront jointes a celles des quatre cercles (Franconie, Souabe, Chur-et Haut Rhin); dans l'apparence que les Ennemys feront un effort en Allemagne l. Ha. Pu. sont du sentiment que le seul moyen de faire une puissante diversion est de porter la guerre chez les Ennemys.

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Quels places on sera obligè de se rendre maitre dans le Milan (ais) et ailleurs avant qu'on puisse entrer en france. (Signé) De Dopff et Bruyninx.

Réponce présentée etc. Verbaal 17 Maart no 168.

Post alia... la Reine de la Grande Bretagne et MM. les Et. Gén. avoient témoigné qu'ils souhaiteroient M. le Prince Eugene de Savoye à la Teste de ce commandement, on l'a proposé à la diète à Ratisbonne p.a... la présence du Prince encor absolument nécessaire pour quelque tems en Italie. Sa Maj. Imp. a resolu d'envoyer le Maréchal Comte Guido de Starrenberg au Rheyn. M. de Thüngen auroit à rester avec le corps pour la garde des Lignes et le Marechal de Starrenberg pourroit pousser l'opération sous Mr. le Margrave de Bareith etc.

(Signé) Philippe Louis Comte de Sinsendorff.

De ‘Force de l'Armee au Haut-Rhin’ wordt op gegeven 8000 Pruiss. 2000 Wurtemb. in 't geheel 54805 man.

Over de zending van Graaf Starhemberg, zie Verb. 23 Maart 1707 no 184:

‘Het Keys. Ministerie heeft getracht Graaf Guido van Starrenberg te disponeren om sig van de expeditie tot het revictuaillement van Leopoldstadt te chargeren.... dog doordien Graaf Starrenberg volgens het met den heer Gen. Dopff gemaeckte concert gedestineert is om aen den Rheyn te gaen commanderen, so verhope ik dat het met haer Ho. Mo. intentie en goed welmeenen overeenkomende sal sijn dat ik alhier devoiren aenwende opdat denselve van de voors. expeditie van Leopoldstadt geexcuseerd blijve.... beetere sorge soude sijn geworden voor de voorsieninge van Landauw, gelijck dan oock den Heer Lieut. Gen. Dopf, laetstelijck tot Heilbron op de vergadering van de vier geassocieerde kreytsen sijnde, daertoe gecontribueert

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hadde.... en nopens de uyttocht van het corps van Medavit uyt Italien en de geconcipieerde expeditie van Napels heeft dit Hof gescheenen te flatteren dat op de informatie aen den Gen. v. Dopf medegegeven en de representatie aen denselven gedaen haer Brittsche Majesteit en haer Ho. Mo. nog souden bewogen kunnen worden om in de expeditie, sonder praejudicie van het groote dessein, te consenteren.

 

Het groote dessein werd gemist Verb. no 468 ‘l'expédition contre la France échouée.’ Toulon werd vergeefs door Victor Amedeus II van Savoie en Eugenius belegerd. Berwick behaalde eene overwinning in Spanje te Almanza. Napels werd evenwel door de Oostenrijkers bemachtigd. In de Nederlanden bleven de legers onder den Hertog v. Marlborough en den Hertog van Vendome zonder tot een beslissenden slag te komen. Goslinga zegt p. 34... que le Duc (de Marlborough) n'avoit aucun dessein de faire quelque chose de toute la campagne: que se voyant privé de l'espérance d'obtenir jamais (sans la dernière extrémité) l'agrement de l'Etat pour le gouvernement des Pays-Bas, sa marote, il feroit trainer la guerre pour nous matter, et reduire à y donner les mains et entre tems commander et faire sa bourse;.... en, pag. 42: Ainsi finit une campagne (1707), dont apres tant de glorieuses en Espagne en Italie et au Pais-Bas de l'année passée (1706), on avoit conçu de si grandes esperances. Si elle finit tres malheureusement aux deux premiers Païs, elle fut infructueuse, et par consequent ruineuse a l'Etat; nous etions obligés de continuer la guerre, et de porter un fardeau qui devoit en tres peu de tems accabler l'Etat. Je ne manquois pas après mon retour à la Haye de communiquer a trois ou quatre des principaux à la Haye les observa-

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[p. 333]

tions, que j'avais faites pendant cette campagne par rapport à la conduite, que le Duc (de Marlborough) avoit tenue, et en particulier le tort, qu'on avoit eu de prendre contre nos representations la resolution de ne pas agir au commencement de la campagne: mais le Duc revenant d'un voyage en Allemagne sceut si bien cajoler tout le monde qu'il effaça bientot les impressions que mon raport avoit fait sur eux.

Chesterfields letters a propos v. den hertog v. Marlborough: ‘He had an inimitable sweetness and gentleness in his countenance, a tenderness in his manner of speaking, a graceful dignity in every motion, and an universal and minute attention to the least things that could possibly please the least person. This was all art in him; art of which he well knew and enjoyed the advantages; for no man ever had more interior ambition, pride, and avarice, than he had.’

Uit het Verbael do. Weenen 6 April 1707 no. 218 blijkt: ‘dat den Keyser sig in groote verlegentheyt bevond nopens het oppercommando in Hongarijen, ende seer scheen te balanceren niettegenstaende het geconvenieerde met den heer Gen1. Dopff, om den heere Grave Guido van Staremberg te doen commanderen in Hongarijen, en den Generael Heyster in desselfs plaets nae 't Rijck te senden.’

 

Dit gebeurde evenwel niet en zoo als boven gezegd is, heeft de Markgraaf v. Baireuth zich geretireerd en is het commando bij provisie overgelaten aan den Keiz. Generael Veldmaars. Hans Carl Graf v. Thüngen, tot dat de Keurvorst van Hannover hetselve soude overnemen.

Omtrent den Gen. v. Heister zie boven ook nog en Verb. Bruyninx 2 Marty 1707 No. 139.... dat de gen. Veldmarschalk Heister weynig apparentie siende

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[p. 334]

om in de aenstaende campagne op eene convenable wijse in S. Keys. Maj. dienst actievelijk geemploijeert te worden, sig eenigsints gedegouteert en genegen schijnt om het commando als chef van den Czar v. Moscovien aen te nemen, dog den voortgang daervan schijnt nog ongewis. - Over een ‘degout’ van den Veldmaarschalk omtrent een commando in de armee wordt ook in het Verbael van Jacob Hop (de vader) gesproken.

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[p. 335]

Litt. E.

Georg Adam Ignatius Graf Martinitz Ritter des Güldnen Vliesses. Dieser war zu Ausgang des vorigen (17ten) Seculi Kais. Ambassadeur zu Rom und weil er das Interesse seines hohen Principals auf das allernachdrücklichste wider die Französische Intriguen des Pabsts beobachtete, brachte er sich in Rom eine solche Furcht und ein solches Ansehen zu wege, als wenn er souverainer Herr davon gewesen wäre; Pabst Innorentius xii selbst konnte ihn weder sehen noch hören, und schrie ihn vor einen hitzigen Böhmischen Kopf aus, und wenn von einem neuen Kaiserlichen Minister, so man wieder erwartete, geredet wurde, bezeigte er seinen gegen ihn gefassten Widerwillen mit diesem Seufzer: ‘Mai un Boemo, nur keinen Böhmen.... In dem damaligen Successions-Kriege war er beij Einnehmung des Kön. Neapolis General-Commissarius, und darauf eine zeitlang Vice-Roi selbigen Reichs, welche hohe Charge er aber An. 1707 nach etligen Monaten niederlegte.

Sein Nachvolger war Wirich Philip Lorenz Daun commandirender Gen. Feld.-Mars. in Italien. Carl III machte ihn nicht nur zum Ritter des Güldnen Vliesses und Grand d'Espagne, sondern beschenkte ihn auch mit dem Fürstenthum Thiano im Napolitanischen gelegen.... Er soll von dem Herzoge v. Savoyen mit dem Marquisate Rivoli beschenket worden seyn. (G).

[pagina 336]
[p. 336]

Litt. F.

Colletta storia del Reame di Napoli dal 1743 sino al 1825. Imo. Tomo Imo.

 

VI. 1707. L'Avanguardo tedesco, retto dal conte di Martinitz nominato da Cesare vicerè di Napoli, era in punto di marciare ostilmente; quando legati di pace gli andarono incontro a presentare le chiavi della città, non vinta, ma vogliosa del nuovo impero. L'Ingresso delle schiere cesaree fu trionfale; il popolo alzò voci di plauso al vincitore, e furioso, qual suole nelle allegrezze, atterrata la statua poco innanzi eretta di Filippo V, rotta in pezzi, la gettò nel mare.

....la sola Gaeta, rinforzata delle galere del duca di Tursi, faceva mostra di resistere lungamente....

Stretta di assedio che il conte Daun dirigeva, e aperta, non finito il settembre, una breccia, gli assalitori vi montavano.... entrarono nella città e vi fecero stragi e rapine.

L'Ascalona e pochi altri riparati nella picola torre di Orlando, la cederono il dì seguente per solo patto di vita, e vennero in Napoli prigioni: erano, tra i più chiari, oltre il vicerè, il duca di Bisaccia, don Niccolo Pignatelli, e'l principe di Cellamare, uomini poco innanzi autorevoli e primi nel regno, valorosi nelle battaglie, nobilissimi di sangue, favoriti sempre dalla fortuna; oggi avviliti e prigioni di barbaro straniero.

voetnoot1)
Luitt Generaal Daniel Wolff von Dopff. Bij commissie van den Raad van State van 8 Oct. 1675 werd hij Ingenieur ofte fortificatie meester. In 1691 capitein en kol. titulair in 't Regiment Drag van den Vorst van Waldeck (George Frederik (1620-1692). In 1694 quartiermr generaal van het Leger. In Oct. Commdr over de Stad Maastricht. Den 25 Oct. van hetzelfde jaar ‘Op de serieuse ende ernstige recommandatie van Sijne Majesteit den Coningh van Groot Brittanien (Willem III) gecommitteerd tot Majoor Generaal over al de Compien paarden in dienst van dese Vereenigde Nederlanden en den 11 Nov. Kolonel van het Regim. Drag. geleijdt door weylen Prins van Waldeck. In 1683 was hij met dien vorst bij het beleg van Weenen door Kara-Moustapha, als quartiermeester generaal van den Frank. Kreitz, toen Jan Sobieski Weenen redde.
Hij diende als Kwartiermeester Generaal in het Ned. leger gedur. de successie-oorlog van 1702-1713, naderhand werd hij Luitenant Generaal. Hij was ongeveer 1655 geb. en stierf 1718, huwde Cath. Marie van Volckershoven, dochter van Jan Leonard, Colonel in dienst dezer Landen (Bosscha, Ned. Held. te land II 315). Vervoert materieël voor 't beleg van Rijssel dwars door eene vijandelijke macht. (Feuquières, memoires T. IV. Conc. Vol. IV. p. 219). Heeft het opperbevel over een leger afdeeling bij Soignies. (Bosscha 364. Verder 374). Sicco van Goslinga, ofschoon soms genoodzaakt zijne verdiensten te erkennen, was hem niet gunstig in zijne Memoir. relat. à la guerre de succession de 1706-1709 p. 11 et 160. P. 110. ‘Il faut avouer qu'en ce rencontre M. Doph fit faire à notre gauche un très bon manoeuvre.’ Ten opzichte van zijne relaties met Marlborough zie de Corresp. diplom. et mil. du Duc de Marlborough, du Gr. Pens. Heinsius, et du Trés Gén. Jacques Hop, p.G.G. Vreede xlv. Marlborough au Gr Pensionn. p. 59: I did some time ago write to Mons. Slingerland concerning an allarme Mons. de Dopf had about the goverument of Mastrick, but Mons. Slingelands answere put him at ease; for indeed it would be very hard to mortifie him in a campagne in which he has very fully done his duty. - Le Général Dopf était trés-bien vu de Marlborough, mais parait avoir eu beaucoup d'envieux. (Lamberty IV 20 Mémoires.) Den 19 Mei 1713, was bij haar Ho. mo. commissie, gedepecheert over A.A. des Villates Lt gl v.d. Inf. tot commandeur van Maastricht, in plaats en door het promoveren van den Genl Dan. Wolff Dopff, tot Gouverneur van deselve stadt (Eur. Mercurius 1707 Maart) den Heer van Doph Hollandsch Lieut. Gen. door haar Ho. mo. naar Duitschland gezonden. In de Secreete Resolutien van h. Ho. mo. vindt men ao 1707 p. 21 de Instructie voor Dan. Wolff van Dopff Lieutenant-Gener. van de Cavallerie, om te gaen naer het hoff van Weenen. ‘De gemte Lt Gen. sal sich in alle mogelijcke diligentie begeven naer Weenen, sonder sigh onderwege op te houden, als alleen te Dusseldorp soo langh als nodigh is om sich te informeren, over het getal en de constitutie der Trouppen, soo van die welcke Sijne Churfurstelijke Doorlughtigheid van Paltz in Duytslandt heeft, als van die van de Westphaelsche Creytz en over de ordres tot recreutering van S.Ch. Ds. Trouppen in Italien.’ ‘Nemende voorts sijn wegh op Heilbron alwaer gedep. v.d. Frank. Swab. over ende Chur Rhijnsche Creytsen staen bijeen te komen enz.’
Den 1 Febr. (p. 37) werd den Gen. v. Dopff aangeschreven, dat hij te Heilbron gecomen sijnde sich sooveel doenlijck sal informeren van de gedachten van gemelte Creysz omtrent het commandt van de armee aan den Boven Rhijn, sonder sich ten eenen of ten anderen uyt te laten, om vervolgens te Weenen aen het Keys. Hoff sijnne mesures daernae te kunnen nemen ende dat hij alhier (te 's Graven - hage) sooras dadelijck sal overschrijven wat dispositie hij daeromtrent te Heilbron sal hebben gevonden (p. 47). Hij kreeg te Weenen ook nog ordre geen hope te geven tot secourssen van beneden aen de Boven Rhijn, dat geen trouppen uyt de Nederl. nae Duytsl. kunnen gesonden werden en (p. 61) 17 Febr. jovis: om 't Keys. Hoff te diverteren van een expeditie op Napels en Sicilien.
Staat van dienst: medegedeeld door A.C. Bon Snouckaert v. Schauburg.
Daniel Wolff van Dopff wordt Ingenieur ofte fortificatie meester (commie v.R.v.S. 18 Maart) capt. over de compie v.d. Capt. François Pijll (commie 9 Nov. 1676.) Lt Quartierm genl (commie 26 Nov. 1676.)
Ordinaris Ingr in de plaats v. Cornelis v. Blois (cie 30 Dec 1679.)
Quartmr Genl v.d. Infie v.h. Leger v.d. Staat (cie 13 Jan 1687.)
Kol. tit. in 't Regt Dragrs v.d. Vorst v. Waldeck (cie 16 Mrt. 1691.)
Capt v. 't zelfde Regt in vervanging v.d. Bon Walpot (ibidem.)
Qwarr Genl van het Leger. (ibidem 1 July 1694.)
Commandr over de Stad Maastricht (ibidem 28 Oct. 1694.)
Kol. v.h. Regt Dragr geleydt door wijlen Pr. v. Waldeck (ibidem 11 Nov. 1694).
Op de serieuse ende ernstige recommandatle van S. Majt den Coningh v. Gr. Brit. (Willem III) gecommitteerd tot Major Gen. over al de Compien paarden in dienst v. dese Ver. Nederl. (commie 25 Oct. 1694.)
Lt Gl....................... (zijnde gen. v.d. Cav.) wordt ben. door haar Ho. mo. tot Gouvr v. Maastricht en plaatse van Wijk (commie 19 Mei 1713.)
Wordt vervangen als Kwr. Genl v.d. Legers door Yvoy als zijnde overleden (commie 30 Apr. 1718).
Id. als gouv. v. Maastr. door Tilly (comm. 27 Apr. 1718..
Id. als Col. v.h. Regt Dragrs door du Portail (comm. 22 Nov. 1718.)

margenoot+
le 27 de janvier.
margenoot+
28 [Janv.]
voetnoot1)
Goslinga. Mém. rél. à la guerre de succession 1706-1709 et 1711 P. 11. C'était (m. de Doph) un petit homme pour le corps et pour l'esprit ... il avoit servi, si je ne me trompe, le Prince de Waldeck en qualité d'homme de chambre, petit a petit monté par la faveur de ce Prince à ce poste honorable (quartier-Maître-Général) sous le Roy Guillaume ... il scavoit de plus parfaitement le petit détail d'une disposition de marche ... et de ce qu'il failloit pour la subsistance d'une armée; et c'est sans doute cela qui lui avoit procuré la faveur de ce grand Roy.
margenoot+
29 [Janv.]
voetnoot1)
Madame Paaps: Adriana Clara van Ommeren, dr. van Rudolph v. Ommeren, Vrijheer v. Wolfsweerd en Vijfhuizen, Raad en rekenmeester des Furstendoms Gelre, afgev. ter vergadering van h.H.m. en Ambass. bij den Hertog v. Savoyen en de Zwitsersche kantons, en van Albertina Pauw. Zij was getr. met Johan Maurits van Pabst Heer v. Bingerden en Kaldenbach, Vice Kanzlier v. Cleve etc. n. 14 Nov. 1650 + 20 Nov. 1730 Over Rudolph v. Ommeren Lid v.d. Ridd. v. Gelderland, zie v. Scheltema.
voetnoot2)
Xanten, het Castra vetera en Colonia Ulpia der Romeinen. L'eglise Collegiatkirche zu St. Victor 1213 begonnen 1522 voleindigd. Meesterstuk van goth. architectuur, met schilderijen v. Jan v. Calcar, Bruijn enz., geboorteplaats v. Siegfried den held van de Nibelungen.
voetnoot1)
Rheinberg vainement assiégé par le Duc de Parme en 1586: prise par les Espagnols en 1590; reprise par Maurice de Nassau en 1597 et 1601; occupée par Spinola en 1606, par Louis xiv en 1672; prise et deinantelée en 1703 par les Imperiaux, etc. (Dict. de Bouillet).
voetnoot2)
Le grand père de Corneille Hop egalement appelé Corneille n. 620 + d. 1704 Pensionnaire d'Amsterdam avait ép. en 1es noces Antonia Cloeck, fille de Pieter Cloeck et d'Antonia Hoofft, en 2es noces Anna Pars, veuve Henrick Cloeck.
margenoot+
30 [Janv.]
voetnoot1)
Hans Willem v. Aylva g. op Aylva-State of Brandstede te Holwerd in Friesland, z.v. Hessel Meckema v. Aylva en de Oostenr. Gravin Elisabeth Althan. Luit. Admiraal en in 1672 Luit. Generaal v.d. Infant. In 1674 11 Aug. bij Senef. In 1689 hielp hij aan het hoofd eener afdeeling v.h. Ned. leger, Keizerswaard en Bonn op de Franschen veroveren. 1 Julij 1690 bij Fleurus. Overl. 1691 (Biogr. Woordenb).
voetnoot2)
Correspond. dipl. et mil. du Duc de Marlb.-Heinsius et Hop par G.G. Vreede 1850: M. de Volckershoven, Quartier-Maitre-Général des troupes Palatines. Le Colonel Jean Leonard de Volckershoven fut blessé en 1709 à la bataille de Malplaquet (v. Bosscha Neerl. Held. te land II D 2e St. p. 20).
voetnoot3)
L'Electeur Jean Guillaume de la maison Palatine de Bavière Deux-Ponts Neubourg + 1716 Ep. a. Marie d'Autriche b. Anne de Medicis + 1743, (fille de Cosme III et de Marguerite d'Orleans.)
Le Général Dopff y avoit été l'année précédente pour inspecter les troupes du Palatinat et pour traiter du cantonnement des troupes de Lunenburg dans le pays de Juliers.
margenoot+
31 [Janv.]
voetnoot1)
Wijsenbosch = Weyerbusch.
margenoot+
Le premier de février.
voetnoot2)
Gielraad = Galroth.
voetnoot3)
Friedlinge = Freiling.
voetnoot1)
Wallenraad = Walmerode.
margenoot+
2 [février]
voetnoot2)
Wurins = Würges (?)
voetnoot1)
Kuningstein = Königstein.
margenoot+
3 [février]
voetnoot1)
Ernst Lodewijk VII Overste van den Opper Rhijnsen Kreits g. 1667 getr. met Dorothea Charlotte dochter van den Markgraaf Albert van Brandenburg-Anspach.
voetnoot1)
Louis Monseigneur ou le Grand Dauphin fils unique de Louis XIV et de Marie Thérèse d'Autriche n. 1661 + 1711. Gouverneur le duc de Montausier. Précepteur Bossuet. Se signala en 1688 à l'armée du Rhin et 1694 en Flandre. Père de Louis duc de Bourgogne ou le second Dauphin. Grand-père de Louis XV. Le grand Dauphin ép. Marie-Anne de Baviere m. 1690 et après sa mort secrètement Madlle Choïn, une des dames de la Princesse de Conti.
voetnoot2)
Heppenheim.
margenoot+
4 [février]
voetnoot1)
Charlotte (Palatine) Elisabeth de Bavière fille de Charles Louis, électeur palatin du Rhin, n. 1652 m. 1272 2e femme de Philippe d'Orleans, Monsieur, frère de Louis XIV, mère du Régent, Tante du Grand Dauphin.
voetnoot1)
Dans l'an 1676. C'était en l'année 1674 près de Sinzheim Charles III né en 1604, duc de Lorraine. Il mourut en Sept. 1675 après avoir remporté une victoire à Consarbruck sur le marechal de Créqui. - 11 Aug. 1675 bei der Conzer Saarbrücke unter Georg. Wilh. v. Braunschweig. - Turenne (Henri de la Tour d'Auvergne, Vicomte de) n. 1611 frappé d'un boulet à Saltzbach 27 Juillet 1675. Fils de Henri d.l.T. d'Auv., Vic. de Tur. + 1623 et de sa seconde femme Elisabeth de Nassau, fille de Guillaume I.
margenoot+
5 [février]
voetnoot2)
L'église, Die Kilianskirche 1013 gegründet. Der spätgoth. im 15 Jahrh. erbaute 66 m. hohe Thurm 1529 begonnen im Renaissancestil beendet. Buddäus Lexic. ii. § Heidelb.-Carlyle Fred. the Great Vol. IV.
voetnoot1)
Auf dem Marktplatz das spätgoth. Rathhaus mit einer hohen Freitreppe und einer künstlichen Uhr 1580 von Herbrecht verfertigt.
voetnoot1)
deputez des quatre cercles: Franconie, Souabe, Haut.-Rhin, Chur ou Bas-Rhin. Zooals in de instructie v. Dopff staat de Franckische, Suabische, Over- ende Chur Rhijn Creytzen. Keur-Mentz had te Heilbron een Vorstendag uitgeschreven.
voetnoot2)
Stafhorst, Staphorst, Joh. Friedr., auf Hoya ü. Harmenborstel Geh. Rath. ü Ober Marschall des Herz. Eberhard Ludewig von Wurtemberg, Starb ao 1730 als Kön. Gross. Britann: geh. Rath etc. Ober Land Drost der Grafsch. Delmenhorst.
voetnoot3)
Le Duc de Würt. Eberhard Louis n. 1676 + 1733 General de l'Empire 1711; Co-directeur et prince convoquant du 3e cercle de l'Empire la Souabe. Verbaal v. Bruyninx no 165 Weenen 16 Maart 1707 ‘dat hij niet sal nalaeten Feld Marschal v. den Swab. Kreytz. Hertog v. Wurtemberg te seconderen.’
voetnoot1)
Carlyle: Fred. the Great IV à propos d'un m. Forstner de Breitembourg. Michaelis, iii 428-439. - Apologie Paris 1716.
voetnoot1)
V. Hubners Gen. Tab. Wurtenberg Weitlingen en kunnen dan zijn Jul. Si byl. Charl. g. 1690 Gem. Car. Friedr. Hert. v. Wurt: Oels getr. 1709 en Hedw. Friderica g. 1691 gem. Joh. Aug. Vorst v. Anhalt Zerbst getr. 1715, drs. v. Frid. Ferd. tot Weitlingen g 1654 + 1705 en Elis. dr. v. Hert. Georgius v. Wurt. tot Mompelgard (Montbéliard).
voetnoot2)
Kremnits gauhen, Gen. Lex. Friderica Wilhelmina von Grävenitz geb. 1686 besuchte im 18ten Jahre ihres Alters ihren Bruder zu Stutgard; der Herzog gewan sie dermassen lieb, dass er u.a. ihr zu Ehren das schöne Schloss Ludwigsburg erbaute. carlyle, Fred. the Great Vol. IV, en donne le récit suivant... a certain young fellow, Grävenitz by name, recollected that he had a young sister at home, pretty and artful, who perhaps might do a stroke of work here. He sends for the young sister, very pretty indeed, and gentlewoman by birth, though penniless. He borrows clothes for her (bij onerous contract with the haberdashers...) he easily gets her introduced to the Ducal soirées, she hooks this lumber of a Duke... brother Prime minister, sister Autocrat of Wurtemberg... the wonder of Germany; and requires on these bad grounds a slight mention in Human History for some time to come etc. Head of the Church of Würtemberg flatly refused to have her name inserted in the Public Prayers: ‘Is she not already prayed for? Do we not say, Deliver us from evil?’ Said the indignant Right Reverend.
voetnoot1)
Joh. Friedr. auf Mühlhausen an der Enns, berühmter Staats-Minister, g. zu Campis (Kampen?) in der Prov. Oberijssel in 1681, studirte mit einem grafen von Nassau-Usingen zu Gent in Flandern 1693 Page Anton Ulrichs zu Braunschweig. 1697 in der Suite des Barons von Steinberg, gevolim. Gesandtens auf den Friedescongress zu Rijswick. 1701 in Leiden. Reisete als Hofmeister Christophori v. Baden Dürlachs in Holland... Nach diesem wurde der einzige Erbe und Prinz Friederick Ludewig zu Wurtemberg ihm als Ober-Hofmeister anvertraut mit welchem er nach Lausanne gieng... Er war vermählet mit des Baron von Menzingen, geh. Saats Ministers am Würt: Hofe Tochter Christiana Sophia. Gauhen gen. Lex.
voetnoot1)
La Duchesse Douariere (Hubn.). Magdalena Sibylla dr. v. Lod. VI Landgr. v. Hessen Darmst: g. 1652 + 1712 gem. v. Wilhelmus Ludovicus g. 1647 + 1677.
voetnoot1)
Duchesse Regente: Regnante (Hub.) Johanna Elisabeth, dochter van Markgraaf Fred. Magnus van Baden Durlach Gem. van den Hertog Eberhardus Ludovicus. Zij was g. 1680.
voetnoot2)
L'Electeur de Mayence: Lothaire François de Schönborn a Bamberg.
voetnoot1)
Joh. Friedr. z. boven: Sein Vater gleisches Namens war der Vereinigten Staaten Generaal der Niederl. Feldmarschall (Gauhen).
voetnoot2)
Jeanne Elisabeth v. plus haut. - Carlyle: this Serene Lady stands like a fateful monument irremovably in the way of the Grävenitz who hopes always to be wedded. - Let us remove, said the Grävenitz, build a new charming Palace, and take the court out thither. - And there it stands that Ludwigsburg, the second capital, a lasting memorial of Circe Grävenitz and her Ludwig.
voetnoot3)
Frederic Louis n. 14 Dec. 1698 + 1731.
voetnoot1)
Cousin: misschien Carolus Rudolphus van de neustadsche Linie geb. 1667 diende de kroon v. Denemarken tot dat zijn broeder 1716 stierf (Hubn.)
voetnoot2)
Le prince Fred. waarsch. Henricus Fredericus van de stutgardsche Linie z.v. Fridericus Carolus Administrator des Lands van 1677 tot 1693, en Eleonora Juliana van Brandenburg Anspach (Hubn.) g. 16 Oct. 1687 diende eerst de Hollanders, naderhand Keiz. Gen. der Cavallerie.
margenoot+
9
margenoot+
10
margenoot+
(Vienne ce 26 de Fev. 1707).

margenoot+
‘Le 11 de Fevrier’.
voetnoot1)
Oeringen. Oehringen an der Ohrn. Stadt mit Schloss der Fürsten von Hohenlohe-Oehringen.
voetnoot1)
Nyenstein, Neuenstein.
voetnoot1)
Kraishaim=Greilsheim. Bareuth=Baireuth.
voetnoot2)
Waarschijnlijk Markgraaf Christ. Ernst v. [Brandenburg] Baireuth 1644 + 1712 Keiz. Veldmaarschalk, bij het ontzet v. Weenen 1683. In 't verbaal v. Bruyninx 16 febr. 1707 no 15...... is op 't tapijt gebragt aan den Gen. Feldmaarsch. Guido Staremberg de principaalste directie van de Rhijnarmee onder den Heer Marckgrave v. Bareyth te laaten, dog men heeft daarin veel bedencken en swaerigheyd gevonden. (ibid. 14 Aug. 1707) den Margrave Bareith heeft sig geretireerd en ist commando bij provisie overgelaten aan Gl Thüngen, wordende de Churfurst van Hannover 13den deser bij de armee verwaght. - Het commando over de Rijksarmee werd opgedragen aan den Keurvorst v. Hannover, George Lodewijk v. Brunswijk Luneburg, die in 1714 Koning van Engeland werd onder den naam van George I. Het Patent van 't commando der Rijksarmee dateert v. 20 Aug. 1707, zie Bruininx Verbaal. - Il commanda l'armée avec succes et battit l'armée française près d'Osterbourg, qui, après cet échec fut contrainte de repasser le Rhin, sous le Marquis de Vivant. Dict. Bouillet.
Het commando over de Rijks-Armee aan den Boven-Rijn was door den dood van den Prins Louis v. Baden opengevallen. De Protestantsche Kreitsen hadden reeds hunne toestemming gegeven voor den Markgrave v. Bareith, maar om de Roomsche ook te vergenoegen moest nog een ander gezogt worden, en deze keur viel eindelijk op den Prins Eugenius van Savoyen, dog men wist dat dezen liever in Italien wilde blijven, en volgens contract van den Keizer met den Hertog v. Savoyen om een a twee jaren nog was verbonden.... wes halven den Markgraave v. Bareith reeds werkelijk zijn bediening alleen bleef waarnemen, die midlerwijl de vestingen en linien gevisileerd hebbende, door deszelfs Minister aan de Rijksvergadering raport had laten doen, behelzende dat alles meest buiten staat gevonden was om den vijand te kunnen resisteren, veel min om het hoofd te bieden. Eur Mercurius 1707 Maart.
In de secreete resolutiën 1707 p 92 schrijft Graaf v. Rechteren, te gelijk met den Hr. Bruyninx extraord. Envoyé aan het Hof v. den Keizer, uit Dusseldorf, dat de Churfurst van de Paltz vreesde, dat het Hof Prins Eugenius niet soude gebruyken; dat het noodig was, dat het een prins van bequaemheid en authoriteit was: want dat hij niet en geloofde, dat de Prins v. Bareith, al stelde men dezen een bequamen Generaal onder hem, het werck soude goed maken.
voetnoot1)
Dinkelspikkel=Dinkelsbühl.
voetnoot2)
Cloitre Halsbron=Closter Hailsbron un Heilsbrom.
voetnoot3)
Der schöne Brunnen, der Frauenkirche gegenüber 1385-1396 von meister Heinrich dem Balier erbaut, eine goth. Spitzsäule mit zahlreichen Statuen. - In dem den Brunnen umgebenden Eisengitter ist oben an der n.w. Seite ein kleiner beweglicher Ring, kunstvoll geschmiedet das Handwerkburschen Wahrzeichen Nurnbergs (B).
voetnoot1)
Forchaim=Forcheim (Frankische Schweiz) war Grenzfeste der Bischöfe v. Bamberg.
voetnoot2)
Bareiht=Baireuth.
voetnoot3)
Altdorf=Altendorf.
voetnoot4)
Bamberg v. plus loin.
voetnoot5)
Zie beneden, blz. 270, No. 1.
voetnoot1)
Schönborn, frère ainé de l'Electeur (de Mayence). Gauhen nennt ihn Melchior Friedrichen, Herrn zu Reigelsburg und Weiler Erb-Schenken des Erz-Stifts Mainz Chur-Mainz. geh. Rath Ober-Marschallen, Vizdum zu Aschaffenburg, in den Reichs-Grafen Stand erhoben, nachdem a. 1717 er von dem letzstern Grafen Puchheim Titel Wappen Erb. Truchsessen-Amt in Oesterreich und Güter geerbet. - Gem. Anna Sophia, Dr. v. Joh. Christoph. Graaf v. Boineburg (Hub.)
voetnoot1)
Ramillies. Le 23 Mai 1706, les alliés, commandés par Malborough, y défirent les Français, sous les ordres du maréchal duc de Villeroy, Fr. de Neufville, né en 1643. Les femmes le surnommaient ‘le Charmant.’ Louis xiv le nomma par testament Gouverneur de Louis xv. Après la bataille de Ramillies on fit ce couplet sur le Maréchal de Villeroy:
 
C'est bien dommage, sur ma foi,
 
Que Monseigneur de Villeroy
 
Soit déjà maréchal de France;
 
Car, dans cette grande action,
 
On peut dire sans complaisance
 
Qu'il a mérité le bâton.
voetnoot1)
Lotharius Franz Freiherr von Schönborn, Domherr zu Mainz, Bamberg und Würzburg, Ao 1693 Bischof zu Bamberg, Ao 1694 Coadjutor und Ao 1729 alt nahe 74 Jahr. verstorben. (G.)
voetnoot1)
Bamberg. Die Umgebung ist ein grosser Obst-und Gemüsegarten: Reben, Messgeläut, Main und Bamberg, dass ist Franken. Le beau chateau, die neue Residenz, 1698 bis 1708 von Fürstbischof Lothar Franz v. Schönborn erbaut.
voetnoot1)
Vuygt, Feucht.
voetnoot2)
Postbouwer, Poschbauer, Postbauer.
voetnoot3)
Deinig, Theining, Deining an der Laber.
voetnoot4)
Nieuwmarkt, Neumarkt, hübsch gelegene Stadt mit besuchten Mineralquellen.
voetnoot5)
Pasberg, Parsberg.
voetnoot1)
Laber. Das malerische wildromantische Thal der Schwarzen Laber.
voetnoot2)
Te Regensburg was de Rijksvergadering van 't Keizerrijk.
voetnoot3)
Mr de Mortaigne Resident van hare H.M. de HH. SS. GG. d.V. Ned. Prov. te Regensburg. Z. Europ. Mercurius, Jan. 1708 p. 76.
voetnoot4)
Ratisbonne, Regensburg an der Donau die hier den Regen aufnimmt. Castra Regina der Römer, später Ratisbona, seit dem 8 Jahrh. Sitz eines vom heil Bonifacius gestifteten Bisthums. Im goldnen Kreuz wohnte 1546 Kaiser carl v bei der hübschen Wirthin Barbara Blumberg, die im Jahr darau den so berühmt gewordenen Don Juan d'Austria gebahr. Regensburg war von 1663 bis 1806 ständiger Sitz der Reichs Versammlung. Der Dom zu St. Peter ein Meisterwerk deutscher Baukunst.
voetnoot5)
Die reiche Ebene von Straubing.
voetnoot6)
Faden=Pfader.
voetnoot7)
Straubing, sehr alte Stadt. in einer weiten fruchtbaren Ebene, die Kornkammer Bayerns.
voetnoot1)
Blatlingen, Plattling. Vilshoven, Villa Quintanica an der Mündung der Vils in die Donau.
margenoot+
20 [février]
voetnoot2)
Passau. Der Römer Castra Batava. Der Dom 1284 gegründet, 1662-1680 im Zopfstil erneut. Reizende durch die 3 Flüsse Donau, Inn und Ilz eigenthümliche Lage. Der Bayrische Wald.
voetnoot1)
Lamberg Johann Philipp Graf von -, der Röm. Kirche Cardinal und Bischof zu Passau, Sohn von Joh. Max. Hernn in Orteneg, Altenstein, Stökern etc. letztens Kais. Obrist-Hofmeister, und von Jud. Reb. Eleon. Gräfin von Wrbna und Freudenthal. Ao 1689 war er Bischof zu Passau und Fürst des Röm. Reichs worden, gleichwie er Ao 1700 den Cardinalshut erhalten. Starb. Ao 1712. (Gauhen.)
voetnoot1)
Beyerbag=Payrbach.
margenoot+
22
voetnoot2)
Efferding einer der ältesten Orte in Ober Oesterreich, im Nibelungenlied als ein Ort genannt, wo Chriemhilde auf ihre Fahrt in das Hunnenland übernachtete.
voetnoot1)
Chapelle. Probablement St. Magdalena kleine Wallfahrtskirche. Lints, Lentia est au confl. du Danube et du Traun.
voetnoot2)
Austric superieure Ober Oesterrieh, Oesterreichob der Enns.
voetnoot3)
Ens, Anisia, Ensium civitas, v. sur l'Ens, Anisus, Anesus, rivière qui sert de limite à la Haute et à la Basse-Autriche, Pays au dessus et Pays au-dassous de l'Ens (Bouillet). Die Befestigung des Städchens ist von dem Lösegeld aufgeführt, welches England für Richard Löwenherz zahlte an Herzog Leopold VI von Oesterreich, 1198.
voetnoot1)
Anstetten=Amstädten.
voetnoot2)
Kimmelbag=Kemmelbach.
voetnoot3)
Melk=Mölk, ook Melk nu nog genoemd. Marktflecken am Fuss des Felsens, auf welchem, 57 über dem Strom, die berümhte 1089 gegründete, von 1701 bis 1738 neu erbaute Benedictiner-Abtei sich erhebt, mehr einem grossen Palast, als einem Kloster ähnlich. Früher stand an dieser Stelle eiu Schloss der Babenberg, Markgrafen von Oesterreich.
voetnoot4)
Sankpelden, Sanct Pölten, Saint-Poelten (pour St. Hippolyte) sur la Traisen.
voetnoot1)
Bruynincx (J.J. Hamel) z.v. Gerard Hamel Br. en Sara Sweerts? zijn 2e vrouw. In 1661 geb. in 1697 Secretaris van den Staat tot den Vredehandel te Rijswijk. Drie jaren later werd hem de belangrijke betrekking van Extra-Ordinaris Envoyé aan het Hof van Weenen opgedragen, waar hem onderscheidene openingen van gewicht gedaan werden; terwijl hij er de belangen van den Staat met groote vlijt en voorzichtigheid behartigde, waardoor hij het vertrouwe zijner meesters won, en tevens door beschaafdheid en gemakkelijkheid van voorstel ook bijzonder gezien was aan het Keizerlijke Hof. Hij overleed te Weenen aan een borstkwaal, 27 febr. 1738. Schotel Biog Woord, die aanhaalt Holl. Mercur. xxi, 140 Bijv. en aanm. Vad. H.v. Wagenaar xviii, 94-96. xix 35, Scheltema Staatk. Nederland II 539. Zie ook Courcy II, 220, die hem Samuel Bruyning noemt.
voetnoot2)
Bersling=Perschling. - Sirkirken=Sichartskirchen. - Boggersdorf=Burkersdorf.
margenoot+
25 [février]
voetnoot3)
Wakkerbaart Aug. Christoph, Graf von Wackerbart, of Wackerbarth, Kön. Polnischer und Chur-Säch. Staats-Minister und Generaal Feld Marschall, Sohn v. Joachim Christoph, g. 1662, verst. 1734. Am Kais. Hofe als Chur-Säch. Envoyé extr. zur Empfängniss der Reichs-und Böhm.-Lehn. (Gauhen, Ad. Lex. i.)
voetnoot4)
Le Roy Auguste Electeur de Saxe. Auguste II (Frédéric) le Fort. né a Dresden 1670 m. 1739, Electeur par la mort de son frère, se distingna dans les guerres de l'Empire contre les Français et contre les Turcs, se fit élire Roi de Pologne à la mort de J. Sobieski (1697), s'allia avec Pierre le Grand contre Charles xii, fut battu par ce prince et déposé en 1704 par la diète de Varsovie, qui élut en sa place Stanislas Leszcinski. Il réussit au bout de peu de temps à chasser son rival, mais de nouveaux succès du roi de Suède le forcèrent a résigner la couronne (1706). Après la défaite de Charles xii à Pultawa (1709), il fut rappelé en Pologne, et cette fois il resta définitivement en possession du trône. Bouillet Dict. d'hist. et de géog. - (Ép. Christ. de Brandeb.-Bareith, se fait cathol. (Le Sage, Atlas Hist.) Le maréchal de Saxe étoit le fils d'Aug. II et d'Aurora de Königsmark.)

margenoot+
Ce 25 de Fevrier.
voetnoot1)
‘Verbael van Bruyninx v. 12 febr. 1707 No 104 hebbe aan Sijne Keis. Maj. gerecommandeerd de favorable en spoedige finaele afdoeninge van de pretensie van den Prince v. Auvergne uyt kraghte van 't testament van wijlen de Hinne v. Bouillon douair. Hertog Maximiliaan v. Beijeren, also 't verlof van gemte Prins ten eynde was ende sijne retour bij de Trouppes tegens de ouverture van de Campagne begon te presseren’. De Hertogin was Mauritia Febronia de la Tour d'Auvergne + 20 Jun. 1706. Getr. met Max. Phil. H.v. Beijeren en Landgraaf v. Leuchtenberg, getr. 1668 + 1705. Zie over den Generaal Majoor Prins v. Auvergne de Resol. SS. GG. der Ver. Ned. p. 81, 1706 18 Maart, consideratiën over den staet van Hasselt.
Hij werd Genl Majoor zijnde Ritmr onder het Regt. van Brigadier Cralingen 6 Aug. 1706. - Colonel over het Regt. Ruiters van Pierre graaf Niesle 2 Apr. 1707. - Lt Genl van de Cavalerie 1 Januarij 1709. - Hij was een neef van den Maarschalk van Turenne, zijn naam was Franciscus Ego de la Tour d'Auvergne Marquis te Bergen op Zoom, g. 15 Dec. 1675 + 27 Juli 1710. Gem.: Maria Anna v. Aremberg Dogt. Hertogs Philippus Carolus Franciscus v. Aerschot, 20 Nov. 1707; g. 31 Aug. 1689, wede ten tweede male getrout met den Marquis de Mezy uit Vrankrijk 1712 (Hubn. T. 333.) - Mém. du marquis de Dangeau, Sam. 8 Oct. 1707: ‘Milord Marlborough est dejà parti pour retourner à la Haye d'ou il reviendra à Bruxelles, pour être au mariage du Prince d'Auvergne qui epouse Madlle d'Aremberg.’
voetnoot1)
Jacob, Pannerherr zu Wassenaer, General, Gouverneur zu Herzogenbusch, welches Gouvernement er erhalten nach dem er eine Schlacht bei Eckeren verlohren. Starb + 1714. Vermuthlich derjenige so vorhero unterschiedene Jahre Ambassadeur am Kön. Preuss. Hofe gewesen (Gauhen).
Jacob Graaf (1711) v. Wassenaer-Obdam zoon van den Admiraal Gen. v.d. Ruiterij maakte veel bezendingen aan buitenl. Hoven; tweemaal trok hij naar Frankrijk, eens naar Engeland, eens naar Duitsche vorsten, Scheltema staatk. Nederl. Hij huwde Ao 1676 Adriana Sophia v. Raesveldt, waardoor de heerlijkheden Twickel en Lage aan zijn geslacht geraakten (Spaen).
voetnoot1)
Probablement Salm, v. plus loin.
voetnoot2)
Sinzendorf. Eine uralte freyherrliche und jezo gräfl. Familie in Oesterreich und Bayern, welche von den Grafen vou Zinzendorf zu unterscheiden ist. Sie besitzet in Oest. ob der Enns das Erb Schild= Träger=Erb=Kampf=Richter und Erb=Schenken=Amt, gleichwie auch der älteste davon allemal des H.R. Reichs=Erb=Schatzmeister ist. Ihr Stammschloss Sinzendorf liegt unweit Wartenberg in Ober=Oesterreich (Gauhen).
Zinzendorf (mit Z.) ist auch eine ansehnliche gräfl. Fam. in Oest. welcke das Erb=Jägermeister Amt im Lande unter der Enns verwaltet. Tot deze fam. behoort Nicolaus Ludewig Graf v. Zinzendorf g. 1700 de stichter van Herrnhut in de nabijheid van zijn goed Bertelsdorf tusschen Görlitz en Zittau en van de bij ons ook bekende gemeente van de Hernutters, waarvan een afdeeling te Zeist. Hij was getr. met Erdmuth Dorothea Gräfin von Reuss zu Ebersdorff.
Tot de laatstgen. fam. behoorde ook de Grave v. Zinzendorf in 1707 S. Keyserl. Majts Envoyé bij den Koning v. Sweden (Karel XII).
Het Verb. v. Bruyninx 26 febr. 1707 no 132 gewaagt juist dezen dag van leden van beide familien: ‘Den Prince van Salm en de hr. grave v. Sintzendorf (d.i. Phil. Louis (z. ond.) de minister v. den Keiser) hebben mij in presentie v. den hr. Generael Dopf bekent gemaeckt, om sulcx aan haar Ho. Mo. te adviseren, dog het voor de rest alhier secreet te houden, dat Sijne Keys. Maj. om veele seer gewigtige redenen en omdat haare Brittsche Maj. (Koningin Anna) en haar Ho. Mo. ten opsigte van de agnitie van den nieuwgekroonden Stanislaus als Coning v. Polen, in de questie An. reeds geconsenteerd hadden, niet langer hadde kunnen uytstellen, Ho. gemten Stanislaum als Coning v. Polen te erkennen, ende dat voorl. Woensdag 23 deser, ten dien eynde, een brief v. congratulatie van den Keyser aan hooggemte Stanislaus met den titul en het verdere tractament van Coning toegesonden was gewerden aan den Hr. Grave v. Zinzendorf Sijn. Keys. Maj. Extraordinaris envoyé bij den Coning v. Sweden (Karel XII), als bij Hooggemten Stanislaum van de principaelste conditiën die Sijne Keys. Maj. socht te bedingen, sooveel als 't immers mogelijk sal sijn, praealabelijk te traghten te versekeren, sijnde verders gelast bij forme van beding daernevens te declareren, dat het formele tractaet over voors. agnitie, eerst met concert van Ha. Britt. Maj. en van haar Ho. Mo. of in den Haag of in Saxen gesloten sal moeten worden. Dese pas komt mij vrij wat praecipitant voor, ende kan ick deselve niet toeschrijven als aan de groote vrees daar men hier in is voor den Coning van Sweden (Karel XII).
margenoot+
26 [février]
voetnoot1)
Savoye. Victor Amédée II regne à 11 ans 1670 à 1730, premier Roi de Sardaigne, abdique 1730, emprisonné 1731 par son fils Charles Emanuel III, mort 1732.
voetnoot2)
Roy Charles III d'Espagne. Charles VI comme Empereur. In 1703 Sept. vertrok hij naar Portugal na alvorens te Weenen den tytel van Koning v. Spanje aangenomen te hebben, ‘om, met meer luister aan het hoofd der Troupes die hem door Engeland en Holland, met welker scheepsmagten hij van derwaarts zou worden gevoerd, bij gezet stonden te worden, te kunnen verschijnen.’ Den 3 Nov. 1703 trad hij uit zijn jagt (waarin hij sich te Dusseldorp begeven had) aan het Ziekenhuis in den Haag aan wal, en reed langs de voornaamste straten naar 't oude Hof om aldaar gedurende zijn verblijf huisvesting te houden. Den 3den Jan. 1704 vertrok hij naar Vlaardingen waar hij zich op het Engelsche jagt inscheepte ouder den Admiraal Rooke. - Hij had hier een manifest laten loopen behelzende het recht van Karel III ende de rechtvaardige beweegredenen van zijne Expeditie. Europ. Mercurius 1703 en 1704. - Aug. Sept. Nov. Dec. en Janu.
Le frère de sa mère l'Electeur Pal: en, paya les frais de son voyage de Vienne à La Haye, la Reine Anne le défraya à Londres, lui fit don d'une garderobe et d'une vaisselle honorable etc. (Courcy, Coalition de 1701 contre la France.)
margenoot+
27 [février]
voetnoot1)
l'Empereur Joseph I (de Habsbourg) de 1705 à 1711 n. 1678 fils de Leopold I et de sa 3e femme Eleonore Magdelaine Palatine de Deux-Ponts Neubourg + 1720 Continne la guerre de la succession; confisque le duché de Mantoue.
voetnoot2)
l'Imper. Wilhelmine-Amelie d. Brunswick-Hanovre n. 1673 fille de Jean Frédéric Duc de Hannovre et de Benedicta Henriette Palatine de Simmeren.
voetnoot1)
Edward Browns, M. Dr. Naukeurige en gedenkwaardige Reysen, uit het Engels vertaelt door de Heer Jacob Leeuw, t'Amsterdam 1682. De Edellieden van de slaapkamer zijn veele in getal, en menigte zijn er noch buyten ordinaris, daer mogender wel hondert van wesen. Ieder der selver draegt een gouden sleutel op sijn Borst: en de Knegts van de Bed-Kamer dragender een van stael.
voetnoot1)
Sintsendorf. Philipp Ludwig Menzel von Sinzendorf, von der Fridauischen Branche g. 1671 Kais. wirkl. geh. Rath, Ritter des güldeuen Vliesses, obrister Hof=Canzler, Conferenz=Minister u.s.w. Sohn v. George Ludewig v. Sinzendorf, Kais. wirkl. geh. Bath, Ritter des güldenen Vliesses, Cammer=Präsident u.s.w. (G).
voetnoot2)
Roy de Dan. Frederic IV 1699 à 1730. Wijburg, Wijberg, Weijberg. Diese vornehme adeliche Familie in Dänemarck ist unter dem Könige Friderico IV in Aufnehmen kommen, und hat nachgehends den freyherrlichen Character erhalten; Anno 1720 starb ein Freyherr von Wijberg, als Danebrogs=Ritter, Kön. Staats=Rath und Abgesandter an dem Kayserlichen Hofe, alt 53 Jahr (G).
margenoot+
28 [février]
voetnoot1)
Het was op dezen datum (v. Verbaal v.J.J. Hamel Bruininx) dat deze Edele, Erentfeste, hooggeleerde en wijse voorsigtige Heer Minister een brief van de Stat.-Gen. der Ver. Ned. ontving, wijsende een beslote missive aan den Lt Generaal Dopf met ordre om 't Keyserlijke Hof te diverteren van een expeditie op Napels en Sicilie.
Napels had reeds vroeger getoond het Spaansche juk moede te zijn. Eene zamenzwering in 1700 ten voordeele van Aartshertog Carel, waarvan Jacopo Gambacorta Prins van Macchia het hoofd was, mislukte. Philips V kwam in persoon te Napels en deed veel voor de Napolitanen, waardoor zij toegenegenheid toonden. Als bewijs daarvan gaven zij hem een geschenk van drie duizend ducaten en richtten hem een bronzen standbeeld op. Maar gedwongen zich aan het hoofd van de fransch-spaansche legers te stellen, moest hij hen verlaten en liet den Hertog v. Ascalona als onderkoning achter. Deze kwelde hen door lichtingen van krijgsvolk en opbrengst van geld voor Spanje. Hierdoor was de liefde voor Philips V zeer gedaald. Oostenrijk zag de kans schoon en de expeditie naar Napels had plaats. Prins Eugenius zond in 1707 Graaf Daun met 5000 man voetvolk en 3000 man ruiterij naar Napels. Toen de voorhoede onder Graaf Martinitz (Georg Adam Jgnatius) bij Napels verscheen, kwamen de afgezanten der stad hem reeds met de sleutels te gemoet. Gaeta waar de onderkoning, de Hertog v. Ascalona, op terug getrokken was, werd door Graaf Daun ingenomen, en de Hertog gevangen naar Napels gevoerd, even als de Hertog v. Bisaccia en de Prius v. Cellamare. De Napolitanen ontvingen de Oostenrijkers met onstuimige vreugdebetooning, sloegen het pas opgerichte standbeeld van Philips in stukken en smeten het in zee. Graaf Martinitz en, nadat deze naar Duitschland was teruggeroepen, Graaf Daun werden onderkoningen. z. Colletta, Storia del Reame di Napoli. Zie litt. f. in de Bijvoegsels.
voetnoot1)
Joh. Wenceslaus Graf Wratislau von Mitrowitz, Herr zu Ginetz und Maleschütz, Kais. wirkl. geh. Rath, obrister Canzler. In 1700 Envoye nach Engelland Ao 1707 als Gevollmächtigter an den König von Schweden abgeschickt, bei 3 Kaisern Leopoldo, Josepho I und Carolo VI als Minister, 1712 verstorben (Gauhen). - Courcy, I p. 360.
voetnoot2)
Leop. Mathias, Fürst 1707, erst Graf vou Lamberg. Kaisers Josephi Obrist-Jägermeister, Ober-Stallmeister und vornehmster Favorit, mit der Landgrafschaft Leuchtenberg belehnt. Starb 1717, ohne männl. Erben bei seiner Gemahlin Marien Claudien Gräfin von Künigl zu hinterlassen. (G.)
voetnoot1)
Mon Pére, De Thesaurier-Generaal Mr. Jacob Hop. Zie ook later op Breiner en Strattman.
voetnoot2)
Ses deux filles, Marie Josephinc + 1757. Ep. Auguste III, Roi de Pologne et Electeur de Saxe, qui du chef de sa femme prétend à la succession d'Autriche en 1740.
Marie Amélie + 1766. Ep. Charles, Electeur de Bavière, qui prétend à la succession d'Autriche du chef d'une de ses aïeules, fille de Ferdinand I.
voetnoot3)
Ses soeurs. L'ainée était morte 1694 s. Le Sage Atl. hist. Marie Antoinette. Josephe, ép. Max Emanuel, Duc de Bavière.
Marie Elisabeth, gouv. des Pays-Bas + 1741.
Marie-Anne, née 1683, morte 1754, ep. Jean V, de Portugal (Bragance); n. 1689, fils de Pierre + 1706.
Marie-Magdelene, née 1689, + 1743. Gouvernants du Tyrol.
voetnoot1)
La comtesse Tschernini, Maria Josepha Gräfin Slavata von Chlum, erste Gemahlin Hermanni Jacobi Tschernin auch Czernin von und in Chüdenitz Kais. wirkl. geh. Conferenz=Rath Ober=Marschall, Obrister Burggraf u. Obr. Statthalter in Böhmen. (G.)
margenoot+
Premier de Mars.
voetnoot1)
Breuner, Breiner, Bräuner. Diese Freyh. u. nunmehro Gräfl. Familie besitzet das obriste Erb=Kämmerer=u. ober Spiel=Grafen=Amt in Oesterreich unter der Enns. De hier gen. is: ‘Ferdinandi Ernesti andere Sohn: Maximilianus Ludovicus Ritter des Ordens von St. Jacob, Kais. wirkl. geh. u. Hof=Kriegsrath, u letzt Gen. Feldm. Ano 1716 von den Türken zerhauen.’
Spiel=Grafen=Amt: vermöge dessen gehören alle Comödianten, Musikanten etc. in Oesterreich unter dieser Familie Herrschaft (G).
voetnoot1)
Wackerbart (Zie boven) Ao 1707 bey seiner Ambassade in Wien vermählet mit Catharina Balbiani, verwitwete Marquisin von Salmour, welche Markgraf Carl Wilhelm zu Brandenburg und Heermeister zu Sonneburg, zu Turin sich heimlich antrauen lassen, aber bald darauf verstorben. (G.)
voetnoot2)
Roy Auguste de Pologne August II (Friedrich) der Starke von Sachsen.
voetnoot3)
Prince Eugene. Le fameux prince Eugene de Savoie, le heros de son siècle, élevé à la cour de France, quitte l'état ecclésiastique, et prend la carrière militaire. Louis xiv lui refuse un regiment et a lieu de s'en repentir. Il passe au service de l'Autriche, y acquiert une gloire immortelle, et meurt en 1736, generalissime, premier ministre, et vicaire general de l'Empereur dans toutes ses domaines. Villars en France fut quelquefois son rival heureux. Ils reparurent en 1733 à la tête des armées. Eugène à soixante dix aus fit dire de lui sur le Rhin que ce n'étoit plus que son ombre (Le Sage Atl. hist.). Il étoit fils d'Eugene, comte de Soissons, Col. Gen. des Suisses et Grisons, Gouverneur de Champagne, + 1673, et d'Olimpe Mancini, + 1708. v. Arneth Prince Eugène. Carlyle Fred. the Gr.
voetnoot4)
Le Comte de Waal, Franz Ferdinand Xaverius und Ferdinand, Grafen von Wahl florirten als Kaisers Josephi (I) Cammerherren; der erste wurde zu gleich designirter Ober=Falkenmeister genennet (G).
margenoot+
2 [Mars]
voetnoot1)
Walesteyn gräfl. Fam. in Böhmen. Carl Ernst Reichs=Graf von Waldstein auch Wallenstein, Ritter von St. Jacob in Gallicien, Kais. wirkl. geh. Rath u. Cammerherr, der in wichtigsten Staats-Affairen Envoye extraord. an den Kön. Franz. Poln. Preuss. Portug. Höfen. verschickt gewesen, auch An. 1691 dem Poln. Prinz Sobieski, den Orden des gülduen Vliesses von dem Kaiser überbracht.
Er ist letztens der regierenden Kaiserin Obrist=Hofmeister gewesen, und ist den 7 Jan. Ano 1713 gestorben (G.).
voetnoot1)
Kufsteyn. Kufstein, Alte adeliche Familie in Bayern und in Oesterreich, wo sie das Erb=Silber=Kämmerer=Amt besitzet.
voetnoot2)
d'Eteorco (?) zie beneden.
voetnoot3)
Martinitz Eines der ältesten und anschnlichsten Häuser in Böhmen Maximilian Guidobald (Graf von) Herr in Hagensdorf und der Anfangs Kais. Hatschier=Hauptmann, danach Kaisers Josephi (I) Ober=Hof=Marschall. (G.)
Hatschier Hauptmann Capitaine de la garde des Archers. Sur son frère George Adam Ignace voyez litt. e. Bijvoegsels.
voetnoot4)
Comte de Saubur (?) misschien Zobor, waarop het Verb. v. Bruyninx van 6 Maart 1707 betrekking heeft: ‘Verleden Sondag 6 deser is aen het middagmaal een seer sware querelle voorgevallen tusschen den Hr. v. Stralenheim Extris Env. v.d. Con. v. Sweden (Carel XII) en den Hongaersche Hre Grave van Zobor, hebbende de Heere Env. een soufflet gegeven aan den Grave Zobor, waarop S.K.M. dese laetste aenstonts in arrest heeft doen nemen.’ Gauhen: als er (Stral.) einstmals mit Marco Adam Graven v. Czobor, einem Ungar. Kais. Cammerherrn in gesellschaft sich befanden u. dieser seines Königs Gesundheid zu trinken refusirte, gerieth er mit demselben in harte Thätlichkeit, u. wie der Graf. vom Könige ungebührlich gesprochen, ward er demselben vom Kaiser alsbald ausgeliefert und nach Stettin in arrest gebracht.
voetnoot1)
Charles III. Roi d'Espagne ou Charles VI Empereur 1711. Gem. Elisab. Christ. d.v. Hert. Lud. Rud. v. Bronswijk Blankenborg und Wolfenbuttel getr. 1708 (Hubn.) Zie boven.
voetnoot2)
Les soeurs de Joseph I. Zie boven pag. 293. Marie Elisabeth Gouvernante des Pays-Bas. n. 1680 + 1743 arriva à Bruxelles au mois d'Oct. 1725. Le duc Charles de Lorraine fut nommé adjoint à l'Archiduchesse au mois d'avril 1741 Elle mourut le 26 Aout de la même année au chateau de Marimont.
De oudste Maria Antonia, Gemalin van Max. Eman. Keurv. v. Beyeren was (v. Hubn.) reeds dood 1692.
margenoot+
3 [Mars]
voetnoot1)
Carolus Josephus, des Heil. Röm. Reichs Graf von Paar, Freyherr auf Hartberg und Krottenstein, Herr der Herrschaft Fürstenfeld, Kais. wirkl. geh. Rath uud Kämmerer, Obrister Reichs=Hof=und dero Erb=Königreiche und Lande General=Erb=Postmeister, Ritter des güldenen Vliesses etc. geb. 1654 + 1725 (G.)
voetnoot2)
Wurmbrand, Wurmprand. Eines der ältesten gräfl. Häuser in der Steyermark, allwo es das Erb=Ober=Küchelmeister=Amt besitzet. (G.) Grand maitre des cuisines.
voetnoot1)
Prysing, Preising, Preysing, gräfl. Familie in Bayern zu unterscheiden von den Grafen Prösing in Oesterreich, wiewohl sie sich auch in Oesterreich ausgebreitet (G.)
margenoot+
4 [Mars]
voetnoot2)
Le Secretaire Consbroek. In het verbael van Jacob Hop de Vader van Cornelis Ao 1698 p. 591 vo, wordt de naam geschreven Consbrug.
voetnoot3)
Dankelman Carl Friedrich, Freyherr -, Ano 1695 zum ersten Reformirten Kays. Reichs Hof=Rath ernenuet. - Sohn von Eberhard von Dankelman der Chur=Brandenburgischer Obrister Staats-Minister und Präsident und in den Freyherrnstand erhobeu, Ao 1698 aber in Ungnade fiel, und auf die Festung Spandau gebracht wurde. Zie litt. c. Bijvoegsels.
margenoot+
5 [Mars]
margenoot+
6 [Mars]
voetnoot1)
Comte Schönborn, Fridericus Caroius Kais, w.g. Rath und Reichs=Vice=Canzler von Ano 1705 bis Ano 1734.
voetnoot2)
Straatman, Strattman. Diese nunmehro (Gauhen 1740) abgestorbene vornehme gräfl. Familie in Schlesien und Oesterreich ist zwar von keinem sonderlichen Alterthum, aber von desto grösseren Meriten um das Röm. Reich. Sie stammt aus dem Herzogthum Cleve her, wie Pufendorf berichtet. Heinrich Johann Franz Graf von Strattman und Peuerbach Herr zu Ort u.s.w. Kais. w. geh. Rath, Cammerherr, Ambassadeur in England, Polen u.s.w. und Plenipotentiarius bey den Rijswickschen Friedens=Tractaten, starb An. 1707 alt 47 Jahr, ohne Erben von seiner Gemahliu Eleonoren Theresien, Gräfin von Schellard zu hinterlassen. (G.)
In de jaren 1688/89 van het gezantschap van Jacob Hop naar Weenen, was Graaf von straetman hofkanselier. Gerard hamel bruinincks, de vader van den Envoyé J.J. hamel bruinincks, was toen Resident der Staten te Weenen. Over de benoeming van Jacob hop en een brief aan hem daarover van den Raadpensionaris fagel zie N.J. den tex, Acad. Proefschrift over Jacob hop. Amst. 1861 p. 116.
voetnoot1)
Prince Zalm, Carolus Theodorus Otto, Vorst van Salm, Opperhofmeester van Keis. Josephus g. Jul. 1645, + 1710 tot Aken; Gem: 1: Godefreda Maria Anna dr. v. Graaf Wolfgang in Hayn en Gelehn, Gem. 2: Louise Maria oudste dr. v. Paltsgraaf Eduardus, + 1679. (Hubn. Tab.).
voetnoot2)
Breiner v. plus haut. mon Père: Jac. Hop de vader v. Corn. was 2 maal als gezant te Weenen geweest v. 4 Nov. 1688 tot half Aug. 1689, toen het Groot Verbond werd gesloten, en van 1698 tot 21 Sept. 1700 ter regeling der Spaansche Successie.
voetnoot1)
Guido de Starremberg. Guidobaldus Graf von Stahremberg, nu Starhemberg geschreven, waarvan reeds boven. Kön. General-Feldmarschall, geh. Rath und Gross Comthur der Balley Oesterreich, der An. 1737 verstorben. An. 1683 bei dem Entsatz von Wien. An. 1708 Commando in Italien; An. 1708 in Catalonien über Königs Caroli III in Spanien Armee (G.)
voetnoot2)
Gronsfeld. Ehemalige alte und vornehme gräfl. Familie im Herz. Limburg, so von dem Schlosse, Städgen und grafschaft Gronsfeld den Nahmen bekommen. Im xv Seculo durch Catherinen Gräfin von Gronsfeld an die Grafen von Bronchorst durch Heyrath gelanget (G.)
General Gronsfelt v. (Hubn. 444) de Gronsfeldsche Lin. van de graven van Bronkhorst. Johannes Franciscus gr te Gronsfeld, g. 1639, was Keyserl. Generaal en Gouverneur te Luxemburg sedert 1716, + 1719, Gem. l Eleonora, dr. v. Ferd. Fred. Ego te Furstenberg. De 2 Maria Anna Gravin v. Iltenbach
voetnoot3)
Mansfeld. Mansfeld, Eine alte sehr berühmte gräft. Familie in Thüringen. Stammschloss an der Wipper 1 Meile von Eisleben; waarschijnlijk Heinrich Franz Kaysers Leopoldi Hof=Kriegs=Raths Präsident von dem Kaiser An. 1696 zum Reichs=Fürsten erkläret (G.) gem. 1 Maria Louise dr. v. graaf Carolus van Aspremont, Wede Hertogs Caroli III van Lottringen; 2 Francisca Vorstin v. Auersberg. (H. Tab.)
voetnoot4)
Wilz, peut-être Welz, voralters die Welzer, ein gräfl. Haus in den Kais. Erb=Landen, welches das Ober=Erb=Stäbelmeister=Amt in Cärnthen besitset (G.) Stäbelmeister, Maître des fourrages ou Ecuyer?
voetnoot5)
Rapag=Rappach, Stam=Schloss in der Steyermark. Carl Ernst Graf von - Kais. Kriegs.=Rath. Obrister Land=und Haus=Zeug=Meister, Vice Commandant zu Wien, Erb=Land=Stäbelmeister und Cämmerer, und letztens General-Feld-Marschall. An. 1719 verstorben. Dessen Sohn Carl Adolph war An. 1714 Kais. Cämmerer und nachgehnds zugleich Kais. Obrister und Kommandant der Festung Kufstein (G.)
margenoot+
8 [Mars]
voetnoot1)
Christianus Augustus Hertog v. Saxen Zeits, g. 1666, werd Rooms Catholijk 1695, Bisschop van Rab 1696, Cardinaal 1706, Aartsbisschop van Gran 1706, + 1725 (H.)
voetnoot2)
Wieser, Wiser. Diese vornehme freyh. und gräfl. Familie in der Pfalz hat zwar vermöge der Geschlechts=Urkunden mit Anfang des 16ten Seculi den Adel Stand erhalten, sie ist aber schon gute Zeit vorhero in Oesterreich begütert und in Polen gewesen, wie denn Graf Wurmbrand in seinen Collectaneis Geneal: bey Beschreibung des geschlechts von Vellendorf anführet.
Ferdinand Andreas von Wieser auf Zwingenberg, Friedelsheim und Hirschberg, welcher sich durch seine langwierige Gesandschaften an dem Kais. Hofe, und insonderheit durch das glücklich geendigte Ober=Pfälzische Restitutions=Negotium sattsam bekannt gemacht, und mit seiner Gemahlin, Marien Charlotten Amalien, Gräfin von Leiningen=Westerburg die An. 1734 Todes verblichen, seinen Stammmit männlichen Erben fortgepffanzet.
voetnoot3)
Electeur Palatin. Johann s Wilhelmus v. de Paltz Nieuwburg g 1658, Keurvorst 1690, + 1716 Juni. Gem. l. Maria Anna d.v. Keiser Ferd. III. De 2. Maria Anna Louise d.v. den Groot-Hert. Cosmus III v. Florencen. hubn. tab. (Zie boven bij Dusseldorp).
margenoot+
10 [Mars]
voetnoot1)
Auf der Wyden, probablement Wieden: Eintheilung in innern Stadt, und 34 vorstädte, 1863 aufgehoben jetzt in 9 Bezirken; wovon das IVe Wieden heisst, hier waarschijnlijk bedoeld.
voetnoot2)
Le Cardinal de Saxe Christ. Aug. v. Saxen Zeitz, z. boven
voetnoot3)
Le Général Heester, Heusler, Häusler, Heister. Eine ansehnliche gräfl. Familie in Oesterreich, die ihr Aufnehmen dem berühmten Kais. General Gottfried von Heister, der sich zuvor und nunmehro (G. 1740) theils vor 100 jahren im Polnisch=Schwedisch=Deutschen wie auch im Türken=Kriege sonderlich signaliret gehabt, zu danken hat. Er starb an. 1679, 2 Söhne nach sich lassend, welche in den Freyherrn- und hernach in den Grafenstand erhoben worden. Der ältere, Siegbert, von An. 1706 Kais. Vice=Kriegs=Präsident und endlich wirkl. geh. Rath, Gen. Feld Marschall in Ungarn wider die Türken und Malcontenten. Von seiner ersten Gemahlin, einer von Zinzendorf, hinterliess er Graf Rudolphen, Kais. Cammerherrn und Obristen, der An. 1717 vor Belgrad geblieben, u. Albertum Kais. Cämmerer wie auch Inner-Oester reichischen Hof=Kriegs=Raths=Vice=Präsidenten (G.)
margenoot+
11 [Mars]
voetnoot1)
1683 siege de Vienne. Wien wurde zweimal von den Türken belagert unter Soliman II von 22 Sept. bis 15 Oct. 1529 und unter Mohamed IV von dem Gross=Vizier Kara=Mustahpa, vom 14 Juli bis 12 Sept. 1683. - Johann Sobieski, König von Polen, und Markgraf Ludwig von Baden mit dem vereinigten Heer der Polen, Oesterreicher, Sachsen, Bayern und Franken befreiten Wien von dieser letzten Belagerung (B.) Bij deze belegering was Generaal von Dopff als Generaal=Quartiermeester bij de troepen van den Frankischen Creitz met Georg Friederich Vorst te Waldeck, geb. 1620 + 1694 (Zie op litt. b. Bijvoegsels).
voetnoot2)
Wackerbart, Prince d'Auvergne. (z. boven).
voetnoot3)
Schottenthor, waarschijnlijk naar Schotsche Benedictynen gen. die door Heinrich II Jasomirgott eersten Hertog v. Oostenrijk in 1158 naar Weenen geroepen werden. Bij Hubner staat Jasemergott. Edw. Brown vertelt ons ‘dat het Schotze convent bij de Poort voorheenen een groote onthaelplaets was voor Schotten op haer lange Pelgrimschap na jerusalem en merkt aen dat St. Colman, een der Heyligen van de grootste eerbiedigheid in dit land, een Schotz-man was.’
voetnoot1)
Maximilianus Wilhelmus, g. 1666, is in Keiserlijken krijgsdienst; werd Ridder van het gulden Vlies 1721. Hij was de zoon van Ernestus Augustus en van Sophia dr. v. Frederik V van de Palts; Broeder van George I van Engeland. (H).
voetnoot2)
August Joachim Graf von Sinzendorf, von der Ernstbrunnischen Linie, Kais. Cämmerer und General-Major, ist An. 1707 in einem Duell mit dem Grafen Romboald von Colalto erstochen worden, gleichwie zugleich gedachter sein Gegner vor dem Degen geblieben.
Colalto, eine gräfl. Familie in den Kais. Erblanden, so aus der Treviser Mark im Venetianischen herstammet. (G.)
Verbael v. Bruijninx. ‘Na eenige eerroerige woorden in 't verleden najaer gepasseerd tusschen den heere Overste Grave von Sintzendorf ende den Heere grave van Colalto is op den 11den deses eene swaere droevige rencontre even buyten dese stadt tusschen dese twee heeren voorgevallen, waerinne den eerste aenstonts van een steek door sijn hals op de plaets is doot gebleven, ende den anderen te middernaght omtrent aan een steek door sijn buick is overleden.’
margenoot+
12 [Mars]
voetnoot1)
‘Bruggen die van veele duysende Boomen nevens malkander zijn opgemaekt, volgens de wijse en manier van Bruggen te maken diese aldaer hebben.’ (Edw. Browns Reise).
voetnoot2)
Mr. Guarient. Guarient und Räal, auch Quarient. Von dieser freyh. Familie in O., allwo sie An. 1704 unter den Herren-Stand aufgenommen worden, meldet Baron von Hoheneck, dass sie aus dem Veronesischen herstammen von dar sie sich An. 1406 in Tyrol niedergelassen, und dasiger Land-Matricul einverleibet worden. Ignatius Christoph, Freyherr von Guarient und Räal, Kais. Hof=Kriegs=Rath und Abgesandter, An. 1698 am Russisch=Czaarischen Hofe, und An. 1706 an der Ottomanischen Pforte. In Moscau bekam er den neugestifteten St. Andreas Orden, und liess nach seiner Rückkunft zu Wien das ‘Diarium itineris in Moscoviam’ in fol. auf eigne Kosten drucken. Weil er darinnen von dem Czaar Petro I Alexiewiz und scinen Hof=Ministeren viele nachtheilige Passagen mit einfliessen lassen, ward es auf Czaarischen Befehl in der Stadt Moscau öffentlich verbrannt, und auf öfteres Sollicitiren in Wien confisciret (G.)
margenoot+
13 [Mars]
voetnoot1)
Soliman II le Grand, le Conquérant, le Magnifique, le Législateur, le plus célébre des Sultans Ottomans, n. 1494; mit le siége devant Vienne avec 120000 hommes (1529). Il eut pour successeur Selim II, qu 'il avait eu de la célébre Roxelane (B).
Soliman fit la paix avec l'Empire en 1538 a Grand-Varadin.
Ook Edw. Brown spreekt er van: ‘Sommigen zeggen dat op dese plaets de tent stond van Solyman de Heerlijke, toen hij Weenen belegerde,’ - ook ‘dat hij van voornemen was den Toren van St. Steven tot de grond toe af te schieten, maar op waarschouwinge der Bass'as bereydwillig was den Toren te sparen, op voorwaerde dat de stad de Halve Maen en de Star op den top desselfs wilden stellen.’
voetnoot1)
Mecontens d'Hongrie, Die Malcontenten.
La couronne de Hongrie fut declarée héréditaire dans la maison d'Autriche en 1687. Les empereurs n'eurent pas moins à combattre les révoltes successives de Béthlem-Gabor, de Tékéli et des Ragotsky.
Bethlem-Gabor menaça Vienne dans la guerre de 30 aus Il mourut 1629.
Tékéli (Emeric), magnat hongrois, n. 1658 fut un des chefs des mécontents qui tentèrent de se soustraire à la domination Autrichienne en 1676. Il eut part au siège de Vienne en 1683 avec Kara-Mustapha. Ragotzky ou Ragoczi (Franc: Leopold le dernier des) nommé chef par les mécontents de Hongrie en 1701, tint 10 ans la Hongrie séparée de l'Autriche (B.)
Il signe lui-même son nom ainsi: franciscus Rakoczi dans une lettre à Mr. Bruvnincx du 16 fev. 1707, Ad condigna Illustritatis Vestrae officia paratus.
margenoot+
14 [Mars]
voetnoot1)
Portugal. Pierre II (de Bragance) mort 1706. 9 Dec. régent en 1667, roi en 1683; prend le parti des alliés dans la succession, d'Espagne, signe le traité de Methuen si favorable a l'Angleterre. Marié a 1. Marie de Nemours + 1683 divorcée de son frère Alphonse IV. 2. Marie (de la maison Palatine) de Neubourg + 1699.
voetnoot2)
Bartholdi avoit été envoyé à Vienne, à la place de Dankelman afin de persuader la cour de Vienne à reconnoitre la Prusse comme Royaume en 1701.
voetnoot3)
Comte de Ranzau, Ranzov. Christian Detlef, An. 1721 meuchelmörderischer Weise erschossen. - Als er wegen einiger Brouillerien mit seinen Unterthanen der Reichsgrafschaft (Neu=Ranzau) Streitigkeiten hatte, suchte er solche durch Herzoglich=Holsteinische Truppen zum Gehorsam zu bringen, welche aber sich der ganzen Grafschaft bemächtigten, und aus einer Prätension an das Haus Gottorp bringen wollten.
margenoot+
15 [Mars]
voetnoot1)
Abbé de Kempten Die mächtige Fürst Aebte v. Kempten (Campodunum) besassen ein gebiet von 16 □ Meilen.
L'abbaye de Kempten étoit un des états du 3e Cercle (Souabe) de l'Empire. Rupert Freyherr v. Bodman Abt zu Kempten, war An. 1711 Kais. Principal=Commissarius bey der Revision des K. Cammergerichts, und darauf zum Reichs=Hofraths-Präsidenten, ernennet.
De Koning v. Portugal don Pedro II was reeds 9 Dec. 1706 gest. maar men wachtte waarschijnlijk met den rouw wegens de feesten, balen en andere divertissementen van het carneval (v. Bruyninx Verbaal) dewelke van dit jaer seer kostelijk en magnificq sijn geweest.
margenoot+
16 [Mars]
voetnoot1)
16 Maart, zie litt. d. Bijvoegsels.
voetnoot1)
Verbael v. Hamel Bruyninx 19 Maart 1707 no 175. ‘Den 17 deeses 'soghtens is den Heere Generaal Dopff weder van hier nae beneden vertrocken, sullende sijne reyse so veel spoedigen als 't immers mogelijck sal sijn om hoe eerder hoe liever aen Uw Ho. Mo. verslagh te konnen doen van 't success van Sijne Negotiatie aen dit Hoff; ende heeft Welgemte Heere Generaal voorgenomen sig onder weegs nergens op te houden, als voor soo veel alleenig noodig sal sijn om sig en passant met den Heere Grave van Rechteren te aboucheren.’
margenoot+
17 [Mars]
margenoot+
17
voetnoot1)
Schönbrun, das Kais. Lustschloss an der Wien, ward als Jagdschloss für Kaiser Matthias + 1619 begonnen unter Maria Theresia 1775 beendigt.
Poggersdorf, Purkersdof; Sankpelden. St. Poelten, Bischofisitz mit stattlichen Gebäuden. z. boven.
margenoot+
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19
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margenoot+
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margenoot+
23
voetnoot1)
De terugreis nemen zij nu langs een anderen weg.
Farembach (nu Burgfarrnbach?)
Emskerk, Emskirchen.
Langefelt, Langenfeld.
Possenheijm, Bosenheim.
Kintsingen Kitzingen.
margenoot+
24
margenoot+
25
margenoot+
26
voetnoot2)
Heugst, Höchst.
voetnoot3)
Oostrich, Oestrich.
voetnoot4)
Rinkhouw, der Rheingau.
margenoot+
27
voetnoot5)
log de Binger, Bingerloch.
voetnoot6)
rattenturm, Mäusethurm.
voetnoot1)
l'Atsman, Assmanshausen (?).
voetnoot2)
Retshausen, Trechtingshausen(?) wat de ‘image’ aanwijst niet te vinden.
voetnoot3)
Baggerag, Bacharach, ad Bacchi aras.
voetnoot4)
le bancq de sable ‘die Bank.’
voetnoot5)
Sankouerden, Santgewer, Sanckewerdt, St. Goar, le pont volant n'existe plus. Onder de ‘curieuse coperen platen’ van J. Luiken, die het werk van Edw. Brown ‘vercieren,’ vindt men er een voorstellende ‘de vreemde mislicke manier van doen te S. Gewer, want daer staet vast gehegt een koperen Hals-band, hierin moeten de vreemdelingen hare halsen steken, dan vragen se de selve af, of se met water of wijn willen gedoopt wesen! die aen de zuynige kant zijn verkiesen dan water, waertoe ordinaris een van 't geselschap sig gereed houd met een Emmer en hem dien over 't hoofd stort. Karel V gaf een hals-band van koper, de Koninginne van Sweden een groote silvre Kop, of Beker voor het tractement.’
voetnoot6)
l'Electeur; de Keurvorst v. Trier Joh. Hugo von Orsbeck + 1711 De vader van Cornelis Hop, Jacob Hop, had in 1698 op zijn tweede Zending naar Weenen (Verbaal 1698 p. 3 vo, 4 en 5) den Keurvorst van Trier ‘gesalueerd omtrent Coblents, tot Carlich (Kehrlich?) een van des selfs lusthuisen.’ De Keurvorst had Jacob Hop ‘seer krachtige sinceratien’ gedaan ‘van de continuité sijner fermeté en attachement aen de Interessen van Sijne Majesteit (Willem III) en van hare Ho. Mo.’
voetnoot1)
Alexandre Comte de Dohna qui avoit été Gouverneur du Roi de Prusse. Sa fille Louise Charlotte n. 1688, epousa Fréd. Guill. Comte de Neu-Wied n. 1684.
margenoot+
28
voetnoot2)
Niederwied, Friedrichstein gen. het Teufelshaus.
voetnoot3)
Bilderbeeck de Heer Resident - (Verb. v. Jacob Hop 1648 p. 101 vo). Bronkhorst? Mr. Vincent v. - ? Raadsheer in den Ho. Raad v. Holland 1677.
margenoot+
29
voetnoot4)
Johannes Ernestus, Graaf v. Nassau Weilburg, g. 1664, is in dienst van Keur-Paltz. Gem. Maria Polyxena, Dr. v. Graaf Fridericus Emico v. Leiningen-Hartenberg 7 febr. 1662 getr. Apr. 1683+1726. (H.)
voetnoot5)
L'Electeur (zie in het begin der reis), Johannes Wilhelmus van de Paltz-Nieuwburg, g. 19 Ap. 1658 Keurvorst 2 Se. 1690 + Juni 1716, oud 58. Gem. 1 Maria Anna Docht. v. Keiser Ferdinandus III, 25 Oct. 1678 + 14 Ap. 1689 oud. 35.
De 2. Maria Anna Louise, Docht. v.d. Groot-Hert. Cosmus III v. Florencen geb. 11 Aug. 1667 getr. 22 Ap. 1691. (H.)
voetnoot1)
v. den Berg: Joh. v. den Bergh? g. 1664, Burg. te Leiden + 1755 Lid v.d. Raad v. State, in 1706 gedep. te velde. Goslinga p. 172 zegt: connu par son opposition à l'élection du prince d'Orange comme Stadhouder, et éliminé pour ce motif de ses fonctions en 1748. Vrede Corr. mil et dipl. p. 270.
margenoot+
31 [Mars]

voetnoot1)
Publications de la Societé hist. et arch. dans le duché de Limbourg. T. iv. Maestricht 1867.


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  • R.W.J. baron van Pabst tot Bingerden

  • Corn. Hop

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  • R.W.J. baron van Pabst tot Bingerden


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datums

  • 28 februari 1707

  • 17 maart 1707