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De Gemeenschap. Jaargang 1 (1925)

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Titelpagina van De Gemeenschap. Jaargang 1
Afbeelding van De Gemeenschap. Jaargang 1Toon afbeelding van titelpagina van De Gemeenschap. Jaargang 1

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Genre

proza
poëzie

Subgenre

tijdschrift / jaarboek


© zie Auteursrecht en gebruiksvoorwaarden.

De Gemeenschap. Jaargang 1

(1925)– [tijdschrift] Gemeenschap, De–rechtenstatus Gedeeltelijk auteursrechtelijk beschermd

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Reflexions sur l'art religieux

II.

Première considération. - Il n'y a pas de style réservé à l'art religieux, il n'y a pas de technique religieuse. Quiconque croit à l'existence d'une technique religieuse est sur le chemin de Beuron, que dis-je, sur le chemin de Saint-Sulpice. S'il est vrai que n'importe quel style n'est pas également favorable à l'art sacré, il est encore plus vrai que l'art sacré, comme nous le disions tout à l'heure, ne peut pas s'isoler, qu'il doit, à toute époque, à l'exemple de Dieu lui-même qui parle le langage des hommes, assumer en les surélevant de l'intérieur tous les moyens et toute la vitalité technique, si je puis dire, que la génération contemporaine met à sa disposition. (A ce point de vue, remarquons-le par parenthèse, il ne paraît pas du tout nécessaire que les artistes chrétiens, et particulièrement ceux qui ne sont pas encore parvenus à la pleine possession de leur métier, fassent exclusivement des travaux d'art sacré).

Il y a cependant, me semble-t-il, dans l'ordre technique, deux conditions requises à l'art religieux comme tel, étant donné son objet et sa destination.

 

1o Il faut qu'il soit lisible. Car il est là avant tout pour l'enseignement du peuple, il est une théologie en figures. Un art religieux illisible, obscur et mallarméen, est quelque chose d'aussi peu sensé que le serait une maison sans escalier, ou une cathédrale sans portail.

 

2o Il faut que l'oeuvre soit finie, je dis finie non au sens académique mais au sens le plus matériel et le plus humble de ce mot. Il y a une souveraine convenance à ce que n'entre dans la maison de Dieu que du travail hien fait, achevé, propre, durable, honnête. Cela doit s'entendre évidemment selon le mode propre au style et aux moyens adoptés, mais l'individualisme moderne et la facilité avec laquelle de nos jours on est content de soi, obligent à insister sur ce point.

 

Seconde considération. - L'art sacré est dans une dépendance absolue à l'égard de la sagesse théologique. Dans les signes qu'il présente à nos yeux, quelque chose d'infiniment supérieur à tout notre art humain est manifesté, la Vérité divine elle-même, le trésor de lumière qui nous est acheté par le Sang du Christ. C'est avant tout à ce titre, parce que les intérêts souverains de la foi sont engagés dans l'affaire, que l'Eglise exerce son autorité et son magistère sur l'art sacré. J'ai rappelé tout à l'heure le décret d'Urbain VIII du 15 Mars

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1642 et la prescription de la 25e session du Concile de Trente. Veut-on encore des exemples? Le 11 Juin 1623 la Congrégation des Rites proscrivait les Crucifix où le Christ est représenté les bras tirés en haut. Le 11 Septembre 1670 un décret du Saint-Office défendait de faire des Crucifix ‘dans une forme tellement grossière et sans art, dans une attitude si indécente, avec des traits si déformés par la douleur, qu'ils provoquent plutôt le dégoût que l'attention pieuse.’ Vous savez enfin qu'en Mars 1921 le Saint-Office a prohibé certaines oeuvres du peintre flamand Servaes.

Il y a là un point qui mérite toute notre attention. Servaes lui-même est un artiste de grand talent, un chrétien plein de foi, et l'on ne peut parler de sa personne qu'avec respect et amitié, je suis heureux de lui rendre ici ce témoignage. Le Chemin de Croix qui a soulevé en Belgique une si terrible tempête a fait naître en certaines âmes de profondes émotions religieuses, que dis-je, a occasionné des conversions. Cependant l'Eglise l'a condamné, et il n'est jamais difficile de comprendre la sagesse et le bien-fondé des décisions de l'Eglise. Malgré lui certes, non dans son âme, mais dans son oeuvre, le peintre, fasciné par le ‘Ego sum vermis et non homo’ d'Isaïe, et concevant son Chemin de Croix comme un pur vertige de douleur, s'est trouvé trahir certaines vérités théologiques absolument capitales, - avant tout cette vérité que les souffrances comme la mort de Notre Seigneur ont été essentiellement volontaires, et que, de la souffrance humaine la plus effroyable, c'est une Personne divine, c'est Dieu qui a souffert, les douleurs et l'agonie de son Humanité ayant été maniées par le Verbe comme l'instrument, comme l'organe, avec lequel Il a fait son grand travail. En même temps, pour ceux qui ne savent pas accorder les pauvres figurations placées sous leurs yeux et la pure image, vivant dans nos coeurs, du plus beau des enfants des hommes, en qui, de même qu'en sa Mère, comme le rappelle Cajetan dans son opuscule ‘De Spasmo beatae Virginis’, les souveraines douleurs du Calvaire, transperçant encore plus cruellement l'esprit que le corps, laissaient la raison debout sous la Croix, exerçant son plein domaine sur la partie sensitive, - pour ceux-là, certaines déformations plastiques, un certain aspect dégénéré du contour prennent la valeur d'une offense à l'Humanité du Sauveur, et comme d'une méconnaissance doctrinale de la souveraine dignité de son âme et de son corps.

A une époque où la verité de la Foi est de toutes parts menacée, comment nous étonner que l'Eglise s'inquiète plus que jamais des déformations doctrinales qui peuvent se trouver impliquées dans certaines oeuvres d'art destinées à l'usage des fidèles, quelles que soient par ailleurs leur valeur esthétique, et les émotions salutaires qu'elles

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peuvent susciter ici ou là, et quelles que soient la piété, la foi, la droiture d'intention de l'artiste qui les a produites.

Qu'il nous soit toutefois permis d'ajouter qu'à ce même point de vue dogmatique l'écoeurante sentimentalité de tant de productions commerciales doit affliger également la saine théologie, et n'est sans doute tolérée que comme un de ces abus auxquels on se résigne pour un temps, en égard à la faiblesse humaine, et à ce qu'on peut appeler en accommodant un mot des Saint Livres, ‘le nombre infini des gens de mauvais goût.’

Cette régulation suprême de la théologie, dont nous venons de parler, et qui suppose chez l'artiste une vraie culture théologique, n'impose à l'art sacré, cela est évident, aucun genre esthétique, aucun style, aucune technique particulière. Nous devons cependant comprendre qu'elle lui communique comme spontanément certaines directions générales. Ainsi les caractères intrinsèques de l'objet représenté ont certainement pour l'art sacré une importance toute particulière: non pas certes au point de vue de l'imitation naturaliste du détail matériel et de l'apparence pittoresque, qui est plus inconvenante et plus abjecte là que partout ailleurs, mais au point de vue des lois de la signification intellectuelle. Si on refléchit à la déficience essentielle des moyens d'expression de l'art humain par rapport aux mystères divins auxquels ils s'appliquent, à la terrible difficulté qu'il y a à exprimer dans une matière sensible des vérités qui traversent le ciel et la terre et qui joignent les réalités les plus opposées, on sera même amené à penser que pour atteindre une certaine plénitude spirituelle, l'art sacré, si riche qu'il doive être de sensibilité et d'humanité, devra sans doute toujours garder quelque chose du symbolisme hiératique et pour ainsi dire idéographique, et en tout cas de la forte intellectuallité de ses traditions primitives.

 

Troisième considération. - C'est la dernière. Et c'est tout simplement, qu'une oeuvre d'art religieux, doit être religieuse. Elle n'est pas belle sans cela, puisque le beau suppose essentiellement l'intégrité de toutes les conditions requises. Comme le faisait remarquer notre cher ami Paul Cazin, dites à un artiste qui traite un sujet religieux ‘qu'il a mis au monde un chef-d'oeuvre, mais que son chef-d'oeuvre n'est pas religieux ‘vous lui ferez beaucoup de peine .....’ Et Cazin d'ajouter aussitôt, non sans quelque malice: ‘il n'appartient qu'à Dieu seul de toucher les coeurs d'un sentiment de piété devant le plus méchant chromo, devant la plus désolante croûte, aussi bien que devant le chef-d'oeuvre le plus sublime’. Cela est vrai, mais cela n'empêche pas que normalement certaines oevres ont de soi une valeur, un rayonnement d'émotion religieux, d'illumination intérieure,

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et, proprement, de sanctification. Mais, comme Maurice Denis l'a montré dans tant de réflexions pénétrantes, cela ne tient pas au sujet lui-même. Cela ne tient pas non plus, j'en suis persuadé, à une recette d'école et à une technique particulière. Ce serait une grand illusion de croire que des angles maladroits et une matière pauvre sont le moyen d'expression nécessaire d'une émotion franciscaine, ou qu'une raideur géométrique, des tons austères et ternes soient requis pour donner à l'ouvrage le cachet de la dignité bénédictine.

Il n'y a pas de règles pour donner à un objet d'art une valeur d'émotion religieuse. Celle-ci dépend au contraire d'une certaine liberté intérieure à l'égard des règles. On n'y parvient que sans la chercher directement, et qu'en participant soi-même, d'une manière ou d'une autre, à la vie spirituelle des Saints: ce que la commune atmosphère chrétienne des temps de foi rendait facile aux artistes, même lorsqu'ils se tenaient fort loin, à beaucoup de points de vue, des exemples des saints, mais ce qui, de soi, et en l'absence de ces secours extérieurs, requiert dans l'ême elle-même le rayonnement habituel des vertus théologales et de la sagesse surnaturelle. Et il faut encore qu'en raison d'une insuffisante maîtrise ou de faux principes d'école, la vertu d'art ne reste pas séparée, isolée de cette sagesse. mais qu'entre elles le contact soit mis, et que celle-ci puisse librement user de celle-là comme d'un souple et infaillible instrument.

 

JACQUES MARITAIN.


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