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De Gulden Passer. Jaargang 32 (1954)

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De Gulden Passer. Jaargang 32

(1954)– [tijdschrift] Gulden Passer, De–rechtenstatus Gedeeltelijk auteursrechtelijk beschermd

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Jean Michel Bruto, humaniste, historiographe, pédagogue au XVIme siècle
(Notice biographique)
par Mario Battistini

La jeunesse de Bruto

Le Vénitien Jean Michel BrutoGa naar voetnoot(1), descendant d'une vieille famille qui habita la reine de la lagune pendant plus de trois sièclesGa naar voetnoot(2), eut une vie ardente et tumultueuse.

On ne sait pas exactement quand il naquit, mais on peut affirmer qu'il vit le jour en 1517Ga naar voetnoot(3). Toutefois, la période de sa jeunesse

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et de ses premières années d'âge viril est plongée dans l'obscurité, lui-même n'y faisant jamais allusion.

Gonzague, dans sa lettre à Vespasiano, déclare l'avoir connu à Naples quand, jeune encore, il vint visiter la ville, et avoir déjà apprécié en lui, encore enfant, l'amour de l'étude et des lettresGa naar voetnoot(1).

Bruto n'était peut-être pas encore à cette époque élève de l'université de Padoue, où toutefois, - d'après sa lettre de 1560 ou 1561 à Vonico - il se trouvait en 1539 ou 1540. A cette époque en effet Buonamici y prononça l'oraison que, précisément, Bruto envoyait à VonicoGa naar voetnoot(2).

Mais le Vénitien quoiqu'il rappelle l'université de Padoue, quoiqu'il évoque ses anciens condisciples ou ceux qu'il y avait connus, ne fait jamais la moindre allusion, même superficielle, au fait qu'il a appartenu à un ordre religieux. Dans l'édition des Historiae Florentinae parue à Venise en 1764, on dit cependant que lors de son séjour à Florence il revêtit l'habit dominicain au couvent de Saint MarcGa naar voetnoot(3), et Gatteschi ajoute dans sa traduction de ce livre: ‘Bruto peut être resté à Florence un peu plus d'un an; pendant la plus grande partie de ce temps, il fut probablement novice dominicain et dut par conséquent fréquenter des gens dévoués à la mémoire de Savonarole’Ga naar voetnoot(4). Que voulait dire le traducteur par cette allusion à Savonarole? Nous l'ignorons et ne le comprenons pas, Bruto ne parlant jamais du frère de Saint Marc. Il suffit d'ailleurs de se rappeler que, lorsque Bruto se rendit à

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Florence, visite brève, de quelques semaines peut-être, il avait 43 ans, était marié et avait certainement, au moins, une fille d'environ dix ans.

Mais il est d'autre part prouvé que Bruto a appartenu, dans sa prime jeunesse, à l'Ordre des Chanoines réguliers du Latran de Saint Augustin et était déjà diacre quand - nous ne savons pas exactement à quelle époque - il quitta l'Ordre avec dispense de la sainte PénitencerieGa naar voetnoot(1). Nous verrons par la suite qu'il quitta l'Église catholique et eut un moment, bien tard en vérité, une vague idée d'y rentrer, mais l'intransigeance romaine lui fit abandonner ce projet; sa fille Octavie seule abjura après la mort du père. Cependant, s'il avait été promu diacre, il n'avait jamais pu célébrer la messe comme l'affirme faussement un certain Acanthio dans sa dénonciation au Saint Office de Venise en 1565.

Bruto fit donc ses études à Venise, puis à Padoue; il fut élève de Lazzaro Buonamici, dont il rappelait beaucoup plus tard en termes affectueux la science et la bontéGa naar voetnoot(2); il eut comme compagnons d'études - ou amis - Silvio VonicoGa naar voetnoot(3), Agostino Valerio, Niccolò Barbarigo et d'autres encoreGa naar voetnoot(4).

Contraint tout jeune d'abandonner sa patrie, victime de l'adversité et non pas coupable d'une fauteGa naar voetnoot(5), Bruto conserva toujours d'elle un souvenir vivant et ne désespéra jamais d'y retourner. Dans ses lettres, il parle souvent d'elle avec un amour infiniGa naar voetnoot(6);

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et même dans l'Historia Florentina il défend sa Venise à plusieurs reprises contre les attaques des écrivains; notamment au troisième livre, quand un des Florentins exilés plaide la cause de ses compagnons d'infortune devant le doge et le conseil, et au septième, dans le discours de Lorenzo de Medici au roi de Naples; dans le huitième enfin il repousse les dures attaques de Machiavel.

Quand abandonna-t-il Venise? Nous l'ignorons, car jusqu'à 1554 ou 1555, la vie du Vénitien nous échappe. Ce que nous savons avec certitude, c'est que Giolito publia en 1547Ga naar voetnoot(1) onze sonnets de lui qui ne révèlent certes pas un poète. Ces sonnets ainsi que d'autres de divers auteurs furent supprimés dans l'édition de 1548. Pour quelle raison Giolito fit-il ces suppressions? Rien ne nous le dit. Est-ce à ce moment que Bruto fut frappé par ce qu'il appelle en termes vagues fortunae iniuria et qu'il fut obligé à quitter sa ville natale?

Bruto en Belgique (1555)

A la fin de 1554 ou au commencement de 1555, il partit de Milan où il avait séjourné quelque temps et rencontré Vespasiano, Gonzague, Palearius, etc. Par les Alpes Rhétiques et LépontiennesGa naar voetnoot(2), il atteignit Augsbourg, Nuremberg, Francfort, dont il admira beaucoup l'activité commerciale et surtout l'amour de l'étude et l'intérêt que ses citoyens portaient à leurs instituts de cultureGa naar voetnoot(3).

Suivant le Rhin sur un long parcours, il arriva en Belgique, à Anvers au printemps de 1555, sans autre précision de date. Il est prouvé qu'il y passa une grande partie de l'année, au milieu d'Italiens et de Belges unis par un amour commun des arts, des lettres et de l'Italie.

A Anvers, centre et coeur du pays et de l'Europe, la colonie des

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marchands italiens occupait une place importante parmi celles des marchands étrangers. L'histoire des Florentins, Génois, Lombards et Lucquois qui la composaient a été récemment retracée de main de maître, par J.A. GorisGa naar voetnoot(1). Bruto y trouva nombre de compatriotes dont les préoccupations commerciales n'excluaient pas un vif intérêt pour les manifestations artistiques et littéraires. De fait, écrivant à Giovanni Battista Minutoli, le 15 décembre 1560 de la ville de Laurentiano, près de Lucques, le Vénitien cite, parmi les personnes rencontrées à Anvers: les Génois Silvestro Cattaneo, Lazzaro Grimaldi, Agostino, Luca et Stefano Ceva; les Lucquois, Luca, Giovanni, Filippo et Tommaso BalbaniGa naar voetnoot(2); mais il est évident que ses relations furent beaucoup plus étendues.

Il ne parle même pas particulièrement de Silvestro Cattaneo, ce marchand génois avec lequel il fut lié au point de dédier à sa fille, Mariette, La Institutione di una fanciulla nata nobilmente, courte oeuvre pédagogique, écrite à Anvers, certainement en témoignage de l'amitié qui le liait aux CattaneoGa naar voetnoot(3).

Ceci encore prouve que le marchand génois, comme tant de ses compatriotes adonnés au négoce, professait le culte des lettres et des arts, et s'intéressait, malgré ses préoccupations matérielles, à ce qui élève, récrée et retrempe l'âme. Le désir de manifester, même en terre étrangère, cet amour des choses de l'esprit, le désir de tenir haut le flambeau de la langue maternelle, rapprochaient ceux que l'intérêt des affaires et la soif du lucre dressaient souvent l'un contre l'autre.

Nous nous plaisons à imaginer ces marchands, dont beaucoup portaient les plus beaux noms italiens, réunis en assemblées amicales d'abord, plus nombreuses par la suite, peut-être sans distinction de nation (comme on appelait alors les groupes des différentes cités), libres de soucis matériels, parlant, discutant, examinant questions et problèmes littéraires et artistiques. De ces réunions sortit

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cette académie dei Confusi, à laquelle certains écrivains belges font allusionGa naar voetnoot(1).

Il est incontestable que Bruto fut en relation avec les groupes italiens d'Anvers, probablement surtout avec les Génois et les Lucquois, et qu'il intervint dans leurs réunions. Peut-être fut-il l'hôte de Cattaneo; de toute façon, ce quadragénaire actif, qui partageait sa vie entre ses affaires et sa fille, Mariette (à la naissance de laquelle la mère, une Spinola, avait perdu la vie) lui fit connaître de nombreux savants et érudits de la ville.

Dans une lettre adressée à Francesco Forgazio, lettre non datée, mais selon toute probabilité du début de janvier 1574, Bruto rappelle Philippe de MonteGa naar voetnoot(2), musicien du roi, alors à Vienne, qu'il avait connu à AnversGa naar voetnoot(3).

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La conversation, la littérature, la musique, le souvenir de l'Italie réunissaient dans le groupe non seulement de Monte mais aussi un autre musicien belge, Roland de Lassus, qui avait vécu, également en Italie pendant plusieurs années. Ces deux compositeurs de grande valeur, Bruto les retrouvera plus tard l'un en Bavière, l'autre à Vienne et à Prague, et restera lié à eux par une amitié éternelle.

On ne peut exclure de ces conversations Jean Bellère, imprimeuréditeur et traducteur du petit traité pédagogique de Bruto, Christophe Plantin, Grapheus père et fils et combien d'amis encore de la colonie italienne.

Il est certain que Bruto publia à Anvers, outre l'oeuvre pédagogique mentionnée précédemment, un discours en l'honneur de Charles Quint, portant la date du 1er août 1555 et dédié à Philippe IIGa naar voetnoot(1). Cette oeuvre est rappelée par un poète belge qui fut certainement en rapport avec l'auteurGa naar voetnoot(2).

Bruto conserva un doux souvenir de la Belgique, et bien des années plus tard il éprouvait une vive émotion quand des nouvelles lui parvenaient de ce pays ensanglanté par les guerres et les luttes religieusesGa naar voetnoot(3).

Voyage en Espagne et en Angleterre (1556)

De Belgique, Bruto se rendit en Espagne; gravement malade, il y passa, probablement une partie de 1556Ga naar voetnoot(4). Avait-il suivi ou

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rencontré Paolo Tiepolo, ambassadeur vénétien, avec lequel il vécut en familiarité étroite et qui le pria d'écrire l'histoire de Venise? Bruto se déroba à l'invitation, alléguant que d'autres plus dignes que lui pourraient mieux remplir cette tâche, tels Navagero, Valiero, Barbarigo, hommes de grande valeur. Mais pour montrer à Tiepolo qu'il n'avait pas oublié la patrie lointaine vers laquelle, au contraire, sa pensée se tournait sans répit, il lui envoya le premier livre de l'Histoire de l'Italie avec une lettre affectueuse dans laquelle il fait encore allusion à la maladie terrible dont il a souffert et à sa longue convalescenceGa naar voetnoot(1).

Ce fut peut-être d'Espagne qu'il se dirigea, en compagnie du Génois Niccolò Pallavicino, vers l'Angleterre et visita LondresGa naar voetnoot(2); mais nous ignorons quand il prit le chemin du retour parce que la plupart de ses lettres ne sont pas datées; il semble cependant qu'en 1556 il se rendit à Lyon où il ne resta toutefois que quelques joursGa naar voetnoot(3).

De retour en Italie. Séjour à Massa et à Venise (1556/7-1560)

De retour en Italie, il alla très probablement, à Gênes où il connut Francesco BaffigoGa naar voetnoot(4), et de là chez le prince Alberico Cibo Malaspina, à Massa. Il ne nous est pas possible de fixer la durée de son séjour. Nous savons qu'il regagna Venise, par une lettre de Manutius au prince Cibo: cette lettre est placée en tête de la première édition des Epistolae, datée de 1558Ga naar voetnoot(5). Bruto, dit

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Manutius, arrivé quelques jours auparavant à Venise, lui avait parlé des grands mérites et de l'amour de ce prince pour l'étude, et l'avait ainsi poussé à lui rendre un hommage public en lui dédiant les LettresGa naar voetnoot(1).

D'autres éditions de ces Lettres furent publiées par la suite. RenouardGa naar voetnoot(2) affirme avec raison que dans l'édition de 1560Ga naar voetnoot(3), Manutius supprima le nom de Flaminio de la lettre adressée à Alfonso Saulio et que dans des éditions ultérieures d'autres noms furent supprimés ou remplacés.

On a dit que ces suppressions furent imposées par l'autorité ecclésiastique. D'après Renouard elles sont plutôt dues à un refroidissement dans les relations entre Manutius et ces personnes; il retranchait leur nom pour les priver ainsi de l'honneur de figurer dans le recueil de sa correspondance.

Toutefois, pour Flaminio, mort en 1550, la raison en est certainement que toutes ses oeuvres avaient été inclues dans l'Index des livres défendus publié en 1559; elles en furent ensuite retirées, après quoi le nom du poète d'Imola reparut dans l'édition de Manutius de 1571Ga naar voetnoot(4).

De même, nous trouvons le nom de Bruto dans l'édition de 1561 de ManutiusGa naar voetnoot(5) parce que l'Inquisition ne s'était pas encore occupée de lui; mais quand il fut condamné par le Saint Office de Venise, son nom disparut et fut remplacé par le nom fictif de Niccolò CrottoGa naar voetnoot(6). Les deux noms fictifs reparurent dans une édition de Lyon en 1574, et dans une édition d'Alde de 1580,

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ensuite dans celle de Lyon de 1581, et enfin dans celle de 1601Ga naar voetnoot(1).

On peut donc supposer que Manutius, devenu imprimeur du pape et éditeur des décrets du Concile, et chargé de donner une forme élégante au nouveau catéchisme, supprima de son recueil de lettres les noms des correspondants qui n'étaient pas des fidèles avérés de l'Église; il provoqua ainsi la colère de Lambin qui ne voulait pas accepter cette condamnation tacite. Toutefois, si le typographe vénitien supprimait pour cette raison le nom de Bruto, les intérêts commerciaux ne l'empêchaient pas de publier en 1566, 1570 et 1580 certaines de ses oeuvres.

De Venise, Bruto retourna à Massa, auprès du prince. Nous l'y trouvons en novembre 1558, le 27 de ce mois, en qualité de témoin pour un acte rédigé par un notaire de Carrare, Baldacci; acte dans lequel il est qualifié de ‘familier’ du marquis AlbericoGa naar voetnoot(2). Il resta également à Massa pendant une partie de 1559, comptant parmi les intimes du prince et de Girolamo Ghirlanda doctissimus vir et mihi amicissimus’Ga naar voetnoot(3).

Bruto rencontra-t-il aussi Annibale Nozzolini, un des intimes de Cibo? Nozzolini en effet fit précéder ses Rime - dédiées à Cibo - d'une lettre à Ghirlanda, datée du 15 décembre 1560, dans laquelle il rappelle ‘le très érudit Michel Bruto’Ga naar voetnoot(4).

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Bref séjour à Lyon (1560)

De Massa Bruto se dirigea vers Lyon où il prépara la publication des De rebus gestis de Fazio d'après le manuscrit que Cibo lui avait donné dans ce but, et qu'il fit précéder d'une épitre dédicatoire, datée de Lyon, 16 mars 1560Ga naar voetnoot(1). Outre l'édition de 1560, on en possède une de 1562, jointe à l'Histoire de Contarini; mais, comme le remarqua Mazzini, si l'épitre dédicatoire porte la date du 16 mars 1562, tout le reste est identique à l'édition précédente, de sorte qu'on a l'impression ‘qu'il ne s'agit même pas d'une réimpression, mais qu'à un certain nombre de copies de 1560 les feuillets a et b furent changés’Ga naar voetnoot(2).

ZenoGa naar voetnoot(3) et NiceronGa naar voetnoot(4) citent une édition faite à Lyon en 1566, mais toutes nos recherches à ce sujet sont restées vaines. Il est néanmoins certain que d'autres éditions furent publiées dans cette ville en 1570 et 1574, et que, par les soins de Curione, une autre encore vit le jour à Bâle en 1566; dans celle-ci, toutefois, on ne trouve aucune allusion à BrutoGa naar voetnoot(5).

Plusieurs écrivains reprochèrent au Vénitien d'avoir modifié l'oeuvre de Fazio pour la rendre plus élégante; mais l'éditeur Gryphius, dans la lettre au lecteur imprimée à la fin de l'ouvrage affirme que le texte avait été préparé par Francesco Cibo et Giovanni Battista Minutoli, Bruto ayant dû partir de Lyon pour

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se rendre en ItalieGa naar voetnoot(1). Lorenzo Mehus qui réédita le livre de Fazio en 1745 lava Bruto de cette injuste accusation en rapportant ce que Gryphius avait écrit et que les critiques n'avaient pas luGa naar voetnoot(2).

Ce qui intéressait surtout Bruto, c'était l'épitre dédicatoire, éloquente page de louanges à la gloire de la famille Cibo et élégante défense de la théorie soutenue par Alberico Cibo: que les Cibo de Gênes, d'où était issu Innocent VIII, étaient de la même famille que les Tomacelli de Naples, qui avaient donné à l'Église Boniface IXGa naar voetnoot(3). Cette théorie, l'écrivain l'avait déjà amplement développée dans une lettre à Francesco Spinola, écrite de Rome la même année, peut-être à l'instigation du princeGa naar voetnoot(4).

Il semble bien par contre qu'il avait préparé entièrement la publication du manuscrit des Commentarii de César, que Ghirlanda lui avait confié et que Gryphius publia dans le courant de 1560Ga naar voetnoot(5). Il les fit précéder d'une épitre dédicatoire - datée de Lyon, 29 février 1560 - à Antonio Marino, jeune homme de coeur et d'esprit, cher à Palearius dont il était l'élève, et que Bruto avait connu à MilanGa naar voetnoot(6).

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Nouvelles pérégrinations en Italie (1560-1565)

L'époque précise de son départ de Lyon nous est inconnue, mais il est certain que Bruto passa par Milan, où il rencontra PaleariusGa naar voetnoot(1) et Marino auquel il offrit un exemplaire des Commentarii avec dédicaceGa naar voetnoot(2). Il se dirigea ensuite vers Venise où Minutoli lui faisait parvenir sa correspondanceGa naar voetnoot(3).

Nous ne pouvons déterminer le temps qu'il y passa, mais il était sans aucun doute à Pise pendant l'été de 1560. Il y rencontra Bargeo, avec lequel il eut de longues conversations; il lui montra ce qu'il avait écrit de l'Histoire florentine et lui offrit en hommage un exemplaire de celle de Fazio. Il eut ainsi l'occasion de lui parler de Gryphius et le fit en termes tels que Bargeo, déjà enchanté de l'édition de l'ouvrage de Fazio, décida de lui confier l'impression de son oeuvre De VenationeGa naar voetnoot(4).

Bruto passa ensuite par Florence et par RomeGa naar voetnoot(5). Le 1er décembre 1560 il écrivait à Silvio Vonico de la villa de Laurentiano située entre Pise et Lucques. Il lui envoyait par le même courrier le discours que Buonamici avait prononcée, tant d'années auparavant, à l'université de PadoueGa naar voetnoot(6). Ce discours lui avait été envoyé

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à Rome par Perseo Cattaneo d'Udine, ancien élève lui aussi de Buonamici, et professeur depuis un certain temps à l'université de Pise où Bruto l'avait rencontréGa naar voetnoot(1). Le Vénitien était toujours à Laurentiano le 15 décembre 1560Ga naar voetnoot(2), puisqu'il écrivait de là à Minutoli: de la calme campagne, lui disait-il, et plongé dans l'étudeGa naar voetnoot(3).

Il fit peut-être encore une visite à Gênes qu'il admira non seulement pour sa magnificence, mais aussi pour l'activité de ses habitants, car il avait rencontré des Génois dans toutes les villes d'Europe, nombreux et actifs dans le domaine du commerce et dans celui de l'étudeGa naar voetnoot(4).

De la campagne il se rendait fréquemment à Lucques; il avait là de nombreux amis, tel Giuseppe Giova qui lui donna le manuscrit, trouvé à Ischia, de l'Histoire de ContariniGa naar voetnoot(5). Bruto en prépara rapidement l'édition: les De rebus in Hetruria gestis virent le jour en 1562, jointes à l'Histoire de Fazio, avec un numérotage séparé. Ceci confirme ce que nous avons dit précédemment, à savoir qu'elles furent unies aux exemplaires restants de l'ouvrage de Fazio, auxquels furent changées les dates du frontispice et de l'épitre dédicatoireGa naar voetnoot(6).

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Bruto, dans la solitude reposante de LaurentianoGa naar voetnoot(1), s'attacha à perfectionner son Histoire florentine et à préparer l'édition des Epistolae qui sortirent dans le courant de l'année de l'atelier de Gryphius.

Nous ignorons cette fois encore à quel moment précis il se remit en voyage, non vers Lyon mais vers Venise, où nous le rencontrons au début de 1562, alors que son Histoire florentine était déjà à l'officine de Gryphius d'où elle sortit pendant l'annéeGa naar voetnoot(2).

L'Histoire florentine fut jugée très diversement par beaucoup d'auteurs dont les critiques n'étaient pas toujours dépourvues de passion. Mais on ne peut pas affirmer, comme l'ont fait FoscariniGa naar voetnoot(3) et Mazzucchelli, que Bruto ait été poussé à l'écrire par des Florentins opposés aux Médicis, qui vivaient à Lyon et qu'il rencontra au cours de ses voyages à travers l'Europe.

En effet il n'était ni Florentin, ni Toscan et n'éprouvait aucun ressentiment personnel ni contre la famille des Médicis, ni, d'autre part, contre Paolo Giovio le célèbre historien, auteur des Historiarum sui temporis ab anno 1494 ad annum 1547 libri XLV et de différentes Vitae et Elogiae lequel, écrit-il, ‘je n'ai même jamais vu, mais dont j'ai connu le caractère par ses écrits, la vie et les moeurs par les paroles d'autrui’Ga naar voetnoot(4).

Ému, il continue, je n'ai écrit ‘ni par haine ni par esprit de parti’. C'est par amour de la vérité, et par admiration de la grandeur florentine que, libre et indépendant, il avait voulu défendre les Florentins contre les calomnies de Giovio ‘qui s'est ravalé aux plus vils artifices de l'adulateur en un long servage, qui lui rapporta, certes, mais pas plus qu'il n'espérait’. Et, quoique les Florentins ne soient pas les seuls à devoir se quereller

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avec Paolo Giovio puisque ‘il n'y a aux temps actuels presque aucune personne illustre, honorée pour ses actions, qui ne doive chercher quelqu'un pour la défendre contre ses attaques, il n'en est pas moins vrai que sa haine des Florentins est évidente, non moins que son adulation pour la maison des Médicis et plus particulièrement de ClémentGa naar voetnoot(1), dont il espère dignités et fortune’.

Bruto est d'autant plus adversaire de Giovio qu'il estime ‘pas historien, mais violent accusateur’ et écrivain vénal, que, pour rendre hommage à la famille des Médicis, il n'était en rien nécessaire d'écrire ‘des calomnies forgées de toutes pièces, ni des médisances, ni des vilenies, ni des mensonges éhontés contre toute la ville’, parce que la Maison des Médicis est ‘la seule à avoir atteint une si sublime grandeur qu'elle n'a vraiment pas besoin des louanges d'un chétif adulateur pour acquérir une glorieuse célébrité’.

Si, dans son Histoire, le Vénitien exprime donc des critiques, parfois acerbes, contre les Médicis, ce n'est pas la haine qui le pousse, mais l'amour de Florence et surtout l'amour de la vérité, comme il convient à tout écrivain et homme libre, guidé par son jugement libre, ne désidérant ‘se concilier la faveur de personne’. Il ne veut ‘d'aucune façon diminuer la réputation des Médicis qui, vraiment dignes d'éloges, fleurirent dans cette noble Maison, remarquable plus qu'aucune autre le fut jamais. Et par respect pour Cosme et Laurent, qui furent hommes illustres, j'affirme avoir sincèrement relaté les actions qu'ils ont accomplies, à la gloire ou à la honte de leur Maison; de sorte que j'espère, si je puis le dire sans paraître orgueilleux, être loué non seulement comme écrivain diligent, mais aussi impartial et dépourvu de passion’Ga naar voetnoot(2).

Il s'exprimait ainsi dans l'épitre dédicatoire de son livre, adressé à Piero Capponi qui lui avait rendu ‘de rares services’ et avec

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qui il avait vécu à Venise en communauté d'esprit. Et il concluait en confirmant qu'il avait écrit dans ‘la confiance de me préparer une réputation solide et un sûr mérite d'écrivain fidèle, parce que j'avais mis tous mes soins à ne pas commettre d'erreurs et n'avais en aucune partie suivi le méchant usage de céder à des sympathies personnelles; ce que j'estime indigne d'un historien judicieux et impartial’Ga naar voetnoot(1).

Bruto resta-t-il fidèle aux lignes indiquées dans son avantpropos et aux règles qu'il fixa plus tard dans son bref traité sur l'art d'écrire l'histoire? Sans aucun doute, puisqu'il n'épargne ni ses éloges à Laurent le Magnifique, ni ses critiques à Cosme l'Ancien et à son fils Pierre. Mais ce qui lui nuisit par dessus tout, fut d'avoir critiqué les pontifes et la papauté; comme si les uns et les autres, se mêlant aux luttes politiques, pouvaient être exemptés des critiques de l'historien libre! Si l'historien fut critiqué, l'écrivain toutefois fut unanimement loué pour sa maîtrise de la langue et l'élégance, la pureté, la noblesse de son styleGa naar voetnoot(2).

Ce qui lui nuisit aussi fut son intimité avec tant de Florentins adversaires des Médicis, qu'il cite dans ses oeuvres: Ugolino Martelli, ami et admirateur de Piero Capponi, à qui l'Histoire est dédiée; Donato Giannotti, que déjà ‘il aimait avant (de le connaître) parce qu'il était un érudit, de singulière intelligence, et avait bien mérité de Venise’. Par Capponi il avait connu ‘à fond sa modestie, et pour cela je l'aime davantage’. Il était aussi très lié avec Jacques Nardi ‘saint vieillard’ dont Capponi prenait soin et ‘dans la fortune adverse et combattue, l'honorait comme un fils honore son père’. Au cours de son voyage à Florence il rencontra Vettori, rentré il est vrai dans les bonnes grâces des Médicis.

Que les relations de Bruto avec des adversaires anciens ou récents des Médicis lui aient porté préjudice est hors de doute puisque, trente ans plus tard, l'ambassadeur Lenzoni rappelait de Prague

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au grand-duc que Bruto s'était rencontré à Pise avec Bargeo et Baccio Valori qui n'étaient pas des amis des Médicis!Ga naar voetnoot(1)

Ces derniers firent en sorte d'acquérir et de détruire la plupart des exemplaires de l'Histoire florentine. Presque simultanément - début de 1562 -, au moment même où le livre sortait de l'officine, se produisirent les premières attaques de l'Inquisition contre Bruto.

De fait, le 26 mars 1562, le tribunal du Saint Office de Venise invitait publiquement ‘Michel Bruto, professeur, résidant habituellement à San Boldo’ à se présenter dans les trois jours pour se disculper des accusations portées contre luiGa naar voetnoot(2). Bruto était-il encore à Venise ou, ayant flairé le vent, avait-il jugé prudent de s'en éloigner?

Il est certain qu'il ne se présenta pas au tribunal. En séance du 16 juin de la même année, le Saint Office mêla aux accusations précédentes celles contre un certain Troiano Chioffo (déjà parti de Venise) et Giuseppe Moletti, mathématicien, résidant à Venise depuis environ trois ans, précepteur du fils du sénateur Niccolo Zeno, qui fut interrogé le 22 juinGa naar voetnoot(3).

Les inquisiteurs ne purent savoir que bien peu de neuf et de grave au sujet de Bruto: son nom n'est jamais rappelé dans l'inter-

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rogatoire de Moletti dont les relations avec lui semblent occasionnellesGa naar voetnoot(1).

Les choses se calmèrent et Bruto, averti peut-être par un ami, rentra à Venise à la fin de 1562, comme il résulte d'une lettre du 3 mars 1563 de Donato Giannotti à Varchi: ‘Il y a peut-être quatre mois qu'il (Bruto), que je ne connaissais pas, arriva et il vint immédiatement me voir. Il est fixé ici, et aussitôt qu'il aura arrangé certaines affaires, il poursuivra l'entreprise’Ga naar voetnoot(2), c'est-à-dire l'Histoire florentine, au sujet de laquelle Varchi lui avait écrit.

Le Vénitien crut peut-être que le Saint Office avait classé les accusations portées contre lui. Il reprit en tout cas son activité. S'il se désintéressa de son Histoire, il publia par contre, en 1563, les lettres de Longueil avec épitre dédicatoire à Stefano Bonvisi, ancien élève de PaleariusGa naar voetnoot(3). Cette lettre est datée de Lyon, 13 juin 1563, mais on peut estimer certain que Bruto n'y était pas à ce moment.

La querelle entre Muret et Lambin à propos de l'édition des Commentaires d'HoraceGa naar voetnoot(4) suivie d'une réconciliation, reprit après la mort de Lambin et fournit à Bruto l'occasion de s'occuper aussi du grand lyrique latin, dont il publia en 1564 diverses compositions, avec une dédicace à Antonio di Francesco ZenoGa naar voetnoot(5). La même année parurent à Venise plusieurs livres des Commentaires de César que Bruto dédia aux membres de l'Accademia degli AethereorumGa naar voetnoot(6).

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La fuite de Venise. Séjour à Lyon (1565-72)

Si après l'interrogatoire de Moletti l'Inquisition vénitienne oublia Bruto, il n'en fut pas de même de ses ennemis: le 10 mars 1565, une dénonciation écrite fut envoyée à Giulio Contarini contre le Vénitien, ‘maître de grammaire à San Boldo, fugitif de Pise, défroqué; on l'a vu célébrer la messe à Venise, et maintenant il a femme et filles mariées’Ga naar voetnoot(1).

Le 27 du même mois, le Saint Office l'invitait à comparaître dans un délai de trois jours. Mais l'huissier s'étant rendu, le 30 mars, à son domicile, rue San Agostino, ne l'y trouva pas. Les magistrats, constatant l'état de contumace, ordonnèrent la publication de l'acte de comparution, qui fut faite le 5 avril; le 7 une nouvelle citation était émise à charge de Bruto. En même temps que lui, on convoquait Constantino Cato, également maître de grammaire et Cesare Boniparte, avocat, qui furent tout aussi introuvables.

Déclarés contumaces, on les condamnait, le 10 avril, à l'excommunication. Le tribunal ordonna leur arrestation comme hérétiques, et le 30 juin, les députés sur l'hérésie les bannissaient à perpétuité de Venise, des terres de la République, des navires armés et non armés, avec rançon de mille liresGa naar voetnoot(2).

Quant à Bruto, il n'avait pas attendu la citation du tribunal pour mettre entre l'état Vénitien et sa personne bon nombre de kilomètres. Il s'était rendu à Lyon où il avait laissé sa famille, et y reprit son activité. Mais désormais la prudence la plus élémentaire lui interdira tout retour dans sa patrie, loin de laquelle il s'éteindra, toujours nostalgique, vingt-cinq ans plus tard.

L'année suivante (1566) il publiait avec les caractères de Manuce, une étude sur Horace. L'épitre dédicatoire qui précédait l'étude portait la date du 1er janvier 1566, Lyon; elle était adressée à François d'Andrea Ranieri un ancien élève de BrutoGa naar voetnoot(3).

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Il vit donc à Lyon, comme ami intime de Ranieri, partageant son temps entre l'enseignement, l'étude et sa famille. En souvenir de l'affection qui le liait à Donato Giannotti - ‘homme de science et d'innocence singulières, écrivait-il en 1562 à Piero CapponiGa naar voetnoot(1) - il surveilla la réimpression d'un ouvrage publié à Rome en 1540, le Libro della Republica de' Veneziani, à propos duquel il avait écrit dans la lettre à Tinghi traduite par Alberti’. A Giannotti, il fut aisé, n'étant pas Vénitien, de parler de cette république plus élogieusement qu'aucun autre né et vivant dans cette grande ville’. Or, l'oeuvre lui étant ‘tombée entre les mains, imprimée à Venise et mal arrangée et abimée dans chacune de ses parties’, il voulut en faire une nouvelle édition ‘afin que ses beautés soient vues par le monde, purgées et nettoyées de beaucoup de laideurs qui les encombraient’. Il était poussé à ce travail ‘non seulement (par) l'amour et le respect que je porte à ce saint et valeureux vieillard, qui m'a toujours aimé et m'aime comme un fils, mais (par) la dette que j'ai contractée envers ma patrie qui considère ce témoignage si clair et si célèbre comme un grandissime ornement parmi tous ceux qui la font grande et merveilleuse aux yeux du monde. J'ai aussi considéré le profit que tous tireraient de ce travail: la République de Giannotti, vivant, grâce à l'imprimerie, dans la mémoire de ceux qui nous succéderont, ils se feront une vive image et un véritable portrait du bon et du juste gouvernement des villes et des républiques, que ni les Platon, ni les Aristote n'avaient su dessiner malgré la grandeur de leur intelligence’.

Bruto écrivait ces mots, le 1er octobre 1569 (Lyon), dans l'épitre dédicatoire à Giulio Ranieri, non seulement ‘pour la vertu et la beauté de votre âme’ pour laquelle ‘beaucoup vous aiment, car nombreux sont ceux aux yeux desquels resplendit la lumière de votre valeur’, mais aussi pour d'autres raisons qui ‘sont en moi bien au-delà de l'amour et de l'affection que je vous porte; je les rappellerais, pour vous donner confiance en mon coeur reconnaissant qui n'est pas indigne de votre amour, si je pouvais le faire sans offenser votre modestie, ou si vous éprouviez des choses vertueuses faites par vous un plus grand plaisir que celui qui vous

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vient de votre conscience, laquelle, seule, peut égaler la hauteur de votre esprit’.

Amour et gratitude incitaient donc Bruto à écrire cette dédicace, et aussi la pensée ‘que Messire Donato vous a toujours aimés, vous et les vôtres, comme si vous lui aviez été unis par les liens du sang’.

L'oeuvre rééditée à Lyon est supérieure aux éditions précédentes car beaucoup d'erreurs y ont été corrigéesGa naar voetnoot(1).

En 1570 Bruto publiait la Philosophie de CicéronGa naar voetnoot(2) précédée d'une lettre adressée aux jeunes Lucquois résidant à Lyon. Cette lettre fut traduite et publiée par Giulio Delfino, avec dédicace à Vincenzo Buonvisi, avant que l'oeuvre de Bruto vît le jourGa naar voetnoot(3).

Le premier volume des Orationes de Cicéron suivit la même année, le deuxième et le troisième sortirent l'année suivante. Le premier fut dédié à Filippo, le deuxième à Antonio et le troisième à Lorenzo Tebalducci GiacominiGa naar voetnoot(4). Les Giacomini étaient des parents de Vettori. Ce dernier parle d'eux en termes affectueux et prononce des paroles élogieuses à l'égard de Bruto qu'il appelle virum magno ingenio et doctrina praeditumGa naar voetnoot(5).

En 1570, parut également la Rhétorique de Cicéron dédiée aux jeunes Giulio et Battista di Francesco Lomellini, ses élèves, en témoignage d'amitié et d'estime pour leur père, et d'affection pour

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euxGa naar voetnoot(1); et en 1571 des lettres de Cicéron, dédiées à Bacio TinghiGa naar voetnoot(2).

Le voyage en Transylvanie (1572-75)

En 1562 Bruto, alors à Venise, avait été invité à se rendre en Hongrie; mais bien que la proposition le tentât. il refusa, attiré par d'autres études. Elle lui fut renouvelée en 1572, à Paris où il se trouvait momentanément. Il lui sembla que le moment était venu d'accepter et il écrivit dans ce sens à Forgazio, sollicitant quelques facilités pour son transfert, celui des siens et de sa bibliothèqueGa naar voetnoot(3).

Malheureusement, plusieurs lettres du Vénitien ne portent pas de date, ce qui rend difficile, sinon impossible, la détermination exacte du moment où il se trouvait dans telle ou telle cité. Toutefois on sait que le 12 mai 1573 il était à Bâle, après un long voyage à travers l'Allemagne, épuisé, harassé, désillusionné, ayant couru les plus grands dangers à cause de la situation politique et des maladies. Son esprit inquiet, angoissé pour lui-même et pour les siens, ne trouvait le calme que dans la solitude, le réconfort qu'auprès de l'ami ZwingerGa naar voetnoot(4) et dans le souvenir des amis comme Craton et les comtes de Salm qui lui avaient fait le meilleur accueil.

De Bâle il retourna à Lyon, d'où il écrivait le 1er juin de la même année à Étienne Bathoris, prince de Transylvanie, acceptant l'offre qui lui avait été faite de se rendre auprès de lui en qualité d'historiographeGa naar voetnoot(5). Pendant qu'il se préparait au long voyage, de graves événements l'obligèrent, comme il l'écrivait à Forgazio,

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d'abandonner Lyon, le 15 septembre suivantGa naar voetnoot(1). Nous ignorons à quels périls au juste Bruto se soustrayait, lui et les siens, par une fuite rapide, mais il suffit de se rappeler les luttes de religion qui ensanglantèrent alors la France. Beaucoup plus tard, le 23 mars 1577, Bruto écrivant à Dudith, faisait encore allusion à cette terrible époque de sa vieGa naar voetnoot(2).

Il se réfugia à Bâle, fraternellement accueilli par Zwinger; mais il ne s'y arrêta pas longtemps puisque le 5 octobre 1573, il lui écrivait de Nuremberg où il était arrivé après un voyage difficile et dispendieux et d'où il était déjà sur le point de partir, avec sa famille, pour RatisbonneGa naar voetnoot(3). Le 24 novembre il arriva à Vienne, accueilli par son ami Craton médecin principal de l'empereur. Il y resta dix jours, puis se rendit à Sempthe (Schintau) auprès du comte Jules de Salm.

Il s'y trouvait depuis 35 jours quand il décrivait à ForgazioGa naar voetnoot(4) les difficultés rencontrées: la neige, l'état des routes, le manque de compagnie; difficultés qui l'avaient décidé à retourner à Vienne pour y attendre les lettres de Forgazio. Il pressait ce dernier lui disant qu'il resterait en cette ville jusqu'à la fin de février 1574, et le priait d'adresser sa correspondance à Filippe de Monte, musicien du roi, qu'il avait connu en Belgique.

Il semble pourtant qu'il ne séjourna pas longtemps à Vienne et qu'il parcourut rapidement la longue distance qui le séparait de la capitale de Transylvanie, puisque le 23 janvier 1574 il était déjà à Klausenburg (Cluj), d'où il écrivait à ZwingerGa naar voetnoot(5) lui relatant

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l'accueil splendide que lui avait fait le prince Étienne et lui décrivant, en un latin élégant et vivant, les lieux, les us et coutumes des habitants, la richesse du sous-sol; pages remarquables par leur vivacité, les plus belles qui aient été écrites sur ce lointain pays, où, au cours des siècles, les Italiens furent toujours nombreux.

Il y était depuis quatorze jours, comme il le déclarait le jour suivant, 24 janvier, écrivant à Craton pour le remercier de tout ce qu'il avait fait pour lui, et affirmant en même temps être prêt à partir pour Alba Julia (Carlsbourg)Ga naar voetnoot(1).

Le 1er avril il adressait à Craton un message de cette ville: sa sa santé avait été fortement ébranlée par les émotions, les fatigues du voyage interminable, le climat si différent de celui de Lyon. Il était tombé gravement malade et n'avait été sauvé que grâce aux soins savants et affectueux du médecin italien Giorgio Blandrata. Il allait mieux cependant, encore que très faible, et après un mois d'insomnies, ses nuits étaient plus calmes, les douleurs dont il avait souffert ayant diminuéGa naar voetnoot(2).

Dès que sa santé le lui permit, Bruto s'appliqua à écrire l'histoire de la Hongrie, laissée incomplète par Bonfini, ainsi qu'il l'écrit à Craton le 14 janvier 1575Ga naar voetnoot(3).

En Pologne (1576-87)

A la fin de cette année Étienne Bathori était élu roi de Pologne et Bruto lui adressa à cette occasion une oraison latineGa naar voetnoot(4). Il suivit

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le souverain à Cracovie où ils arrivèrent en mars 1576. L'historiographe, pendant son bref séjour en Transylvanie, avait déjà recueilli un matériel abondant pour son travail, puisé dans les archives et glané dans les conversations avec des savants, des diplomates, des courtisans. Il élargit le champ de ses études historiques pour embrasser tout ce qui concernait la Pologne. Le roi le nomma officiellement historiographe de la cour, lui alloua un traitement annuel de 450 thalers avec obligation d'écrire l'histoire de la Hongrie; par la suite il augmenta ces émoluments de 100 thalersGa naar voetnoot(1).

Après avoir suivi le roi à la guerre, lui, né et élevé dans la paix et l'étude, comme il l'écrivait à Craton; après avoir visité une grande partie de la Prusse, de la Saxe, de la ‘Dacie’ jusqu'aux confins extrêmes de la Transylvanie, il revint à Cracovie le 9 novembre 1577Ga naar voetnoot(2), reçut ensuite des augmentations de traitement et une superbe maison dans la citadelle, lieu pittoresque et tranquille d'où la vue s'étendait sur la ville et les campagnes, lieu de prédilection pour le travail et l'étudeGa naar voetnoot(3).

Au commencement de l'année suivante, Bruto reçut la visite de Dudith qui, après la mort de l'empereur Maximilien II, s'était

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retiré en Moravie, dans sa superbe villa près de PaschowGa naar voetnoot(1). Fils d'une Italienne, une Sbardellati, Dudith avait fait ses études à Padoue et avait connu Bruto chez le cardinal Polus; l'ancienne amitié s'était ressoudée par une profonde estime réciproqueGa naar voetnoot(2) et il voulut que l'ami connût sa tranquille demeure, temple de l'étude.

Le Vénitien s'y rendit et y demeura pendant une bonne partie du printemps de 1578Ga naar voetnoot(3), charmé de la magnificence du lieu qu'il décrivit ensuite à Craton et à JulianoGa naar voetnoot(4). Là, dans ce cadre de calme beauté, loin des rumeurs du monde, il comprit mieux encore la grandeur d'âme de l'ami, qu'il représente dans ses lettres comme un homme vraiment vertueux, un être exquis, qui méditait et travaillait avec une joie profonde, ayant uni l'innocence de la vie à l'amour de l'étude.

L'affection et l'estime réciproques cimentèrent une amitié qui ne se démentit jamais: Bruto, chaque fois qu'il parle de Dudith dans ses lettres, le fait en termes élogieux et en phrases des plus tendres. S'il avait dit autrefois refertus omnibus animi et natura muneribus, politioris omnis doctrinae atque elegantiae princepsGa naar voetnoot(5), dans la préface de De CometisGa naar voetnoot(6) il le déclare: Dignus est Philosopho eodem, et litteris elegantioribus, non militari rei solum scientia claro homine. Nam utrumque Dudithius assequitur est et Philosophi

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personam rebus tractandis, summi Viri ingenio et Oratoris scribendi facultate teneaturGa naar voetnoot(1).

A Cracovie il se remit activement au travail, s'efforçant de réunir le plus de documents possible pour son histoire. C'est dans ce but qu'il écrivait, le 15 janvier 1578, à Gaspar Bechesius pour obtenir l'autorisation d'examiner les documents des archives royales relatifs au roi Ferdinand et la correspondance de Sigismond et de Jean; documents que l'archiviste n'avait pas voulu lui montrer sans la permission du roiGa naar voetnoot(2). Isolé du monde, le Vénitien se plongeait littéralement dans l'étude. La belle maison, le recueillement des lieux, la beauté de la nature l'exhortaient au travail auquel le poussait également son désir de faire plaisir au roi au sujet duquel il ne tarit pas d'éloges dans ses lettres aux amis. Il puisait un grand réconfort dans la correspondance de ses amis, principalement de Dudith et de Craton, et était en relations suivies avec Prosper Provana, préfet des salines de Cracovie, au sujet duquel, écrivant à Michel Paxium pour lui recommander son neveu, il se répandat en élogesGa naar voetnoot(3).

Mais on croirait à tort que sa vie s'écoulait dans la paix et la tranquillité. Sa santé déjà ébranlée subit les effets d'un climat souvent rude: il écrivait à Craton après son retour à Paschow ‘santé aggravée par l'âge, ayant déjà atteint la soixantaine’Ga naar voetnoot(4). De plus un accident survenu à la fin de 1577, une chute dans un escalier, l'empêcha d'écrire pendant tout un temps, sa main droite ayant été luxéeGa naar voetnoot(5). Dans la ville et le pays une épidémie faisait rage, le nombre des malades et des morts augmentait chaque jour autour de luiGa naar voetnoot(6).

D'autre part, les bouleversements politiques et religieux de la France l'angoissaient, et seul le soutenait l'espoir de voir enfin

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pacifié ce pays qu'il aimait tantGa naar voetnoot(1). En Belgique, Anvers était ensanglantée par la Furie espagnole, mais les Espagnols, qui mettaient ce pauvre pays à feu et à sang, avaient subi une défaite meurtrière sous MaestrichtGa naar voetnoot(2). Telles étaient les nouvelles que lui communiquaient de chers amis rencontrés jadis à Anvers et maintenant établis à Vienne et en Bavière. Ses ennemis personnels ne l'épargnaient pas non plus, jaloux de la faveur dont Bruto jouissait auprès du roi. Il répète à Dudith qu'il l'estime bien heureux de vivre loin de tous ces courtisansGa naar voetnoot(3). Parmi ceux qui lui donnèrent des ennuis, un GrecGa naar voetnoot(4) s'acharna implacablement contre lui jusqu'au jour où il fut contraint d'abandonner la ville sous la réprobation de tous, en particulier des ItaliensGa naar voetnoot(5).

L'attitude religieuse de Bruto avant son sejour en Pologne

Aux inévitables ennuis de la cour et des envieux s'ajoutèrent à partir de 1578 ceux que lui causèrent les persécutions religieuses. Nous savons bien peu de chose de l'activité de Bruto dans le domaine philosophique et religieux: des documents sûrs nous affirmant son adhésion à la réforme nous manquent, du moins pour la période qui s'étend jusqu'à son départ pour la Pologne. Qu'il ait appartenu à un Ordre religieux dans sa prime jeunesse est incontestable, mais nous ignorons pour quelles raisons il estima nécessaire d'en sortirGa naar voetnoot(6).

Il serait inutile d'examiner les différentes opinions exprimées par des écrivains de tendances diverses sur les raisons pour lesquelles la Réforme ne fit pas, en Italie, de nombreux adeptes, ou du moins ne toucha pas les masses. Mais il est indiscutable qu'elle y trouva des prosélytes dans les classes intellectuelles et cultivées, ainsi que dans certains milieux religieux.

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Il n'est donc pas téméraire de supposer que Bruto ait été amené à suivre le nouveau courant d'idées. Il vit le jour à Venise, fit ses humanités à Padoue: ces deux villes étaient des centres de diffusion d'idées nouvelles; la première, asile tolérant de nombreux proscrits, centre de commerce avec le monde entier; la seconde, lieu de rendez-vous d'étudiants étrangers venus de tous les coins d'Europe et foyer ardent de vie intellectuelle. C'est là que Bruto forma sa culture et aussi fréquenta des hommes qui ne pouvaient laisser son esprit indifférentGa naar voetnoot(1).

Peut-être y connut-il Palearius, qu'il rencontra en tout cas à Naples où il se rendit tout jeune encore. Les idées nouvelles fermentaient également dans le cercle de savants et d'esprits religieux de cette ville: Flaminio, Vittoria Colonna, le cardinal Polus tant d'autres y discutaient, appelant une ère nouvelle pour la foi catholique qu'ils désiraient purifiée.

Il est hors de doute que Bruto fut intimement lié avec Palearius, qu'il l'aima, l'estima très haut, le rencontra à plusieurs reprises à Milan, fut en correspondance avec luiGa naar voetnoot(2) et que le nom de Bruto est rappelé dans son procès. Il semble étrange que Bruto n'ait publié aucune de ses lettres à Palearius ni aucune de celles que Palearius lui écrivit. Notons que Palearius désirait qu'une ajoute fût faite à sa lettre à Luisino, car ses conditions morales et économiques avaient été sensiblement améliorées peu après par le gouvernement milanais, dont il n'avait dès lors qu'à se louer; mais Bruto s'il publia la lettre à Luisino ne se soucia pas de faire connaître celle que Palearius lui écrivaitGa naar voetnoot(3).

Nous ignorons les motifs de cette abstention alors que Bruto publia tant de lettres à Marino, Luvigini etc., dans lesquelles Palearius est rappelé et des allusions sont faites à l'estime et l'amitié qui les liaient. Nous comprenons d'autant moins cette

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attitude que dans la dédicace des Commentaires de César à Andrea Marino, élève de prédilection de Palearius, Bruto parle de lui en termes très élogieux, et que dans la préface des lettres à de Longeuil il considère comme un titre de gloire et un honneur pour Stefano Bonvisi à qui elles sont dédiées, d'avoir eu a tua prima adolescentia professus as eloquentiam studia Aonio Paleario duce, poeta illo quidem optimo atque oratore summoGa naar voetnoot(1). Dans cette épitre dédicatoire il rappelle aussi Michele Guinigi, Vincenzo Malpili et Paolo Sanminiati, Lucquois également summae dignitatis hominis...... quos colo atque observo maxime.

Bruto alla plus d'une fois à Lucques, y séjourna quelque temps et y eut évidemment beaucoup d'amis dont Giuseppe Giova ou Jova, qu'il avait rencontré à Naples, ancien secrétaire de Vittoria Colonna et grand ami de Palearius. L'amitié entre Bruto et lui fut telle que Giova donna au Vénitien le manuscrit contenant l'Histoire de ContariniGa naar voetnoot(2).

Il est notoire que Lucques fut un centre d'activité protestante. Sermini nous en fournit une preuve: il écrit en 1542, parlant des progrès du protestantisme, qu'elle ‘était le lieu le plus corrompu de tous’Ga naar voetnoot(3). Giova, homme de lettres de haute valeur, fut en rapport avec les plus grands savants d'Italie, et Lambin le présente comme un ardent chercheur de manuscrits. Avec quelle affection, quel estime Bruto en parle dans la lettre qu'il écrivait le 8 septembre à l'humaniste français, qui devait périr plus tard, victime de la Saint-BarthélémyGa naar voetnoot(4). Giova appartint à l'Académie des Vignaiuoli qui se réunissait à Rome chez le Mantouan Uberto Strozzi et aux séances de laquelle Molza, Berni, Casa et beaucoup d'autres participaient. Secrétaire de Giberti et de Vittoria Colonna, il fut en relations étroites avec quantité d'adeptes de la Réforme,

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soupçonné dès 1561 et condamné en 1569 pour hérésie; condamnation par contumace, car Giova avait émigré à LyonGa naar voetnoot(1).

Bruto le rencontra de nouveau dans ce centre intellectuel, centre de la Réforme, et centre de réfugiés italiens obligés de fuir leur patrie pour échapper aux persécutions du Saint Office. Le Vénitien fut en commerce étroit avec pas mal d'entre eux; il en parle dans ses lettres mais sans jamais faire la moindre allusion aux questions religieuses. Le nonce de Pologne fait mention dans une de ses lettres à la Cour romaine des relations de Bruto avec Carnesecchi, mais cette affirmation n'est pas confirmée par les interrogatoires du procès qui se termina par la condamnation du FlorentinGa naar voetnoot(2). A Genève, dans toute la Suisse, Bruto comptait également d'innombrables amis parmi lesquels beaucoup suivaient la Réforme ou sympathisaient avec ce mouvement. Anvers même, au moment où il y séjourna, n'échappait pas à la propagande calviniste. Dans la lettre déjà citée à Forgazio, Bruto dit que de graves événements l'avaient obligé à quitter Lyon et que ce fut par un véritable miracle qu'il était parvenu à sauver sa propre vie et celle des siensGa naar voetnoot(3). Bien qu'ici encore aucune allusion n'y soit faite, il est certain que ces événements sont en rapport avec les massacres qui ensanglantèrent Lyon après le carnage de la Saint-Barthélémy et qui causèrent tant de morts, notamment celle du musicien Goudimel, ami de Melissus.

Profondément chrétien, Bruto ayant quitté l'habit religieux, contracté mariage puis divorcé, devait, logiquement, devenir un adepte de la Réforme. Attaché à la France par mille liens de famille et d'amitié, ayant vu s'y dérouler tant d'horreurs, il ne pouvait pas non plus - quel que soit le silence de ses lettres à ce sujet - ne pas s'unir aux autres pour tenter de resserrer les rapports entre les Protestants polonais et les Huguenots. Ces efforts conjugués conduisirent de fait à la Confédération de Varsovie qui contribua

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à l'adoucissement des rigueurs contre les Huguenots et à l'amélioration de leur sort.

L'attitude religieuse de Bruto en Pologne

Ce fut précisément en juin 1578 que le nonce pontifical Monseigneur Calligari arriva à Cracovie avec mission de ramener les hérétiques italiens à l'Église catholique. Quelques jours plus tard il écrivait au cardinal de Come qu'il avait reçu la visite de Bruto: ‘on me dit qu'il est hérétique, et je le crois; lui se dit catholique. Je le cajole pour le ramener si possible, parce qu'il est homme à faire du mal, ayant langue et plume gaillardes et une grande expérience des choses de ce monde. Il fut en rapports étroits avec Carnesecchi et figurera au procès parmi ses complices. Il m'a dit que Blandrata est le chef des Trinitaires en Transylvanie’Ga naar voetnoot(1).

Il ne semble pas, toutefois, que les cajoleries du prélat fissent grande impression sur Bruto; en tout cas il ne parle plus du Vénitien dans les lettres suivantes jusqu'en février 1581 l'ayant rencontré à cette époque à la cour de Varsovie, il écrivait au même cardinal, le 28 du mois: ‘Giov. Michele Brutto (sic), Vénitien, homme de 64 ans, fait profession d'homme de lettres et écrit l'histoire de Hongrie, stipendié par le roi Étienne dont il est un des plus chers familiers; il fut, dans sa jeunesse, frère de la charité à Venise, c'est-à-dire chanoine régulier de Saint Augustin, et étant sorti de l'Ordre à cause de ses agissements condamnables à l'égard d'un autre grammairien, alors qu'ils briguaient tous deux une place dans une certaine école de Venise, il fut accusé d'hérésie et prit la fuite comme conscient du fait. En somme il a été et est un hérétique, et il a eu en des temps et des pays divers peut-être trois femmes qui sont toutes mortes; il reste toutefois des enfants et des petits-enfants. Maintenant, entraîné par l'exemple du roi, averti par l'âge et la conscience, attiré par mon affabilité et celle

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d'autres amis, il promet de se réconcilier avec la Sainte Église catholique et d'abjurer dans mes mains, ce à quoi je l'ai fort exhorté, et j'ai aussi usé de l'influence du roi. Il reste une seule difficulté: qu'il puisse rester dans le monde avec l'habit de clerc séculier. N'ayant pas le pouvoir, je supplie Votre Sainteté de bien vouloir me le concéder - et amplement - et je la prie d'user de toute complaisance pour récupérer cette âme parce qu'il y a en outre grand espoir de gagner par son intermédiaire son très cher ami Dudith, tardivement repenti de sa grande erreur et privé de la protection de l'Empereur. User de rigueur à leur égard ne sert qu'à les effrayer davantage et à les rendre ennemis plus acerbes, tandis qu'en procédant avec douceur, nous en amènerons d'autres au repentir, principalement un Mr Prospero Provana qui, las de cette hérésie, voudrait rentrer dans sa patrie et vivre à Venise. Si c'est nécessaire le roi intercédera en faveur de Bruto (m'a dit sa Majesté), mais certes la cause parle d'elle-même et je crois, selon mon humble jugement, qu'il est très prudent en ce déclin d'hérésie, d'embrasser tous ces enfants prodigues, d'adoucir beaucoup les rigueurs de l'Inquisition d'Italie et des Canons sacrés. D'autant plus que dans ces pays on tient peu compte du fait qu'il s'agit d'un vieil hérétique, c'est-à-dire du temps où cette peste se propageait dans les provinces septentrionales comme la maladie du mouton l'an dernier. Telle est mon opinion, et si mon zèle semble indiscret et peu prudent à Votre Sainteté, je m'en remets à son très savant jugement et décision’Ga naar voetnoot(1).

Le nonce écrivait de nouveau le 30 mars 1581: ‘Enfin Giov. Michele Bruto, avec grande contrition et repentir des erreurs passées, a eu avec moi un entretien poussé à fond; et réellement, pour mettre complètement de notre côté un homme de cette importance, il ne me manque que le pouvoir de lui donner dispense sur l'apostasie et de l'autoriser à porter l'habit de clerc séculier. Il ne fut pas prêtre de messe dans l'Ordre des chanoines réguliers, mais seulement diacre, et il fit profession. Ensuite, sorti avec licence de la Pénitencerie, il fut corrumpu par l'archevêque d'Otrante et son frère mais il pécha contre peu d'articles parce

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qu'il s'aperçut rapidement de la tromperie, et l'emportement de la jeunesse le tourna vers la concupiscence charnelle. Le bruit de sa conversion, confirmé par moi, s'est déjà répandu, à la grande joie du roi (qui à mon intervention a plus volontiers augmenté ses appointements) et de tous les bons catholiques; il me promet aussi une aide efficace pour ramener à nous Dudith et Prospero Provana, Piémontais. Toutefois je supplie V.S. d'être généreuse et de me donner un pouvoir étendu non seulement pour lui mais aussi pour tous les autres apostats de n'importe quelle nation, et avec faculté de déléguer ce pouvoir pour la réduction des Italiens rebelles de Transylvanie et d'ailleurs sous ma nonciature. J'ai ordonné également au P. Odescalchi d'écrire de Coslovar (Koslowar) à ce sujet, à V.S. Ill., comme elle l'aura vu d'après la copie de sa lettre que j'ai envoyée; et puisque Dieu a attendri les durs coeurs de ceux-là, usons de sa bénignité et de sa miséricorde’Ga naar voetnoot(1).

Mais la largesse sollicitée par le nonce qui avait mesuré, comme Odescalchi, la nécessité d'avoir ‘les plus grands pouvoirs pour gagner ces hérétiques italiens, autrement nous les perdrons tous’, ne fut pas comprise à Rome: on demanda trop à deux hommes tels que Bruto et Provana. En effet le cardinal de Come répondit à Calligari le 6 mai 1581: ‘La Sainteté de N.S., touchée par ce que vous lui avez écrit dans vos dernières lettres concernant ces deux hérétiques italiens, Gio. Michele Bruto, Vénitien, et Prospero Provana, Piémontais, se contente de vous donner par cette lettre le pouvoir de recevoir en pénitence et miséricorde les susdits Gio. Michele et Prospero, à condition qu'ils confessent pleinement leurs hérésies et erreurs, nommant les complices et hérétiques qu'ils connaissent, spécialement les Italiens et les Espagnols; et qu'ils rentrent de bon coeur et avec un véritable repentir dans le sein de l'Église catholique, abjurant et détestant leurs hérésies et erreurs. Cette abjuration, comme ils sont des hérétiques connus, devra être publique, comme beaucoup d'autres semblables l'ont été dans ce royaume, afin que ceux qui se sont scandalisés de leur péché soient édifiés par leur conversion. Vous pourrez leur infliger les peines et pénitences que vous jugerez convenables, et leur

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concéder l'autorisation de rentrer en Italie, indiquant toutefois au Saint Office de Rome où ils se trouveront et auront l'intention de s'arrêter. Quant à la dispense dont Bruto aura besoin pour rester hors de l'Ordre, il se la procurera après, tout à loisir, cette dispense devant être expédiée selon certaines formes établies, comme vous le savez.

P.S. Il serait plus convenable et plus agréable à N.S. que Bruto rentrât dans les Ordres, et vous pourrez insister un peu; mais s'il n'y consent pas, vous ne devrez pas refuser de l'absoudre, en lui disant qu'il se procurera ensuite la dispense pour rester en habit de prêtre séculier. Si l'on peut obtenir que tous deux fassent une abjuration publique, vous l'organiserez; mais en dernier ressort vous pourrez même vous contenter de la recevoir en secret’Ga naar voetnoot(1).

Le nonce qui était sur place et qui connaissait hommes et choses, ne cacha pas que les conditions de Rome étaient inopportunes; il écrivit au cardinal, le 23 juillet suivant: ‘Je ferai ce que V.S. m'impose concernant Bruto, mais ce sera une chose incongrue que je l'absolve de l'excommunication d'hérésie et qu'il reste ensuite excommunié pour le péché d'apostasie. V.S. a chaque jour devant les yeux l'exemple de messire Lorenzo Gambara qui était dans le même cas quant à l'apostasie et il semble que Bruto étant brebis plus désespérée mériterait plus grande compassion. J'ai fait beaucoup pour qu'il rentre dans la religion, mais il est inutile de lui parler de cela. Que V.S. me procure donc le pouvoir de l'absoudre de l'apostasie et licence pour lui de conserver l'habit de clerc séculier’Ga naar voetnoot(2).

Les prévisions du nonce se réalisèrentGa naar voetnoot(3) et, quoique Picchena écrivît plus tard que Bruto était rentré dans le sein de l'Église et en faisait ‘profession ouverte’, on peut affirmer au contraire que Bruto n'y rentra jamais.

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Page de titre de la traduction anglaise de La Institutione di una fanciulla nata nobilmente


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Page de l'édition anglaise de La Institutione di una fanciulla nata nobilmente


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Son activité scientifique en Pologne

Son activité scientifique ne diminuait pas et son histoire de Hongrie se poursuivait avec énergie: le 7 février 1580 il pouvait annoncer à Martino Bersovicio qu'il était arrivé, dans sa narration, au siège de Lippa. Ce qu'il avait écrit jusqu'alors, disait-il, équivalait à trois livres des Commentaires de la guerre des Gaules; le copiste était en train d'en faire la transcription, qu'il espérait pouvoir lui envoyer bientôt. A la fin de l'année, il était arrivé à la mort du roi Jean (1571) et le travail comprenait déjà dix livresGa naar voetnoot(1). Après deux autres années de labeur, au début de 1583, le manuscrit complet fut donné au roi.

Celui-ci le fit examiner par le père Antoine Possevin qui déclara ‘qu'il serait défendu aux catholiques de lire cette histoire; et peut-être sera-t-elle aussi défendue dans l'Empire parce qu'elle contient beaucoup de choses contre Clément VII et d'autres, de sorte que, outre ses différentes imperfections, elle porterait préjudice à la confiance de beaucoup de bons’. L'année suivante, à son retour de Transylvanie il conseilla même au roi ‘de ne pas permettre qu'elle sorte telle quelle et sous le nom d'un hérétique’.

Ainsi le manuscrit dut être repris et examiné par Bruto. Après six mois de travail, en août 1584, il le présenta de nouveau au roi, avec les deux premières pages imprimées. Le monarque s'en réjouit mais déclara que l'oeuvre lui paraissait ‘trop longue, trop précise et écrite en un style grave plutôt que courant d'où il lui a ordonné de réduire en un résumé’ tout ce qu'il avait écritGa naar voetnoot(2).

Il ne faut pas s'étonner si Bruto - déjà âgé de 67 ans - qui avait consacré dix ans de sa vie à cette histoire, fut découragé et peiné par la critique même bénévole du souverain. Il reprit pourtant courage et s'appliqua au rude labeur de revision et de modification. Le 25 avril 1586, de Grodno où il avait suivi la Cour, il écrivait à l'évêque Martin Cromer, célèbre historiographe polonais, lui demandant des renseignements et des éclaircisse-

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ments sur son histoire de Vladislas de Hongrie et lui annonçait qu'il avait déjà écrit 25 livres de son propre travailGa naar voetnoot(1). Mais le 12 décembre de cette année le roi Étienne Bathori mourait à l'improviste.

Le retard dans l'achèvement de cette histoire ne doit pas être attribué à lenteur ou négligence de Bruto, souvent contraint de suivre le roi dans ses voyages, à la guerre ou aux multiples diètes; de plus il devait faire des recherches dans les archives et tenir compte des oeuvres publiées sur le même sujet. Ainsi Jean Sambucus (Zsamboski), préfet de la bibliothèque impériale de Vienne, ayant publié dans le courant de l'été 1581 l'histoire corrigée et augmentée de BonfiniGa naar voetnoot(2), il dut pendant de longs mois s'occuper de l'oeuvre, jugée inexacte ou partiale dans plusieurs parties, pour la corriger et rétablir la vérité.

En 1579 Bruto avait fait imprimer le Commentaire sur les comètes de son ami Dudith avec une élégante préface dédiée à MicleczkiGa naar voetnoot(3), et au printemps de 1581 la nouvelle de la mort de Cristophe Bathori, frère aîné du roi lui étant parvenue, il adressa à ce dernier une lettre de condoléancesGa naar voetnoot(4).

Paul Sborovius lui ayant donné un manuscrit de l'histoire des entreprises du roi Vladislas par Filippo Callimaco, il la crut inédite alors qu'elle avait déjà été publiée à Augsbourg en 1519, et la fit imprimer précédée d'une vie de l'historien. Elle parut en 1582, dédiée à André Sborovius, frère de Paul, décédé entretempsGa naar voetnoot(5). Cette publication fournit à Bruto une nouvelle occasion de critiquer

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Giovio qui avait écrit des erreurs à propos des circonstances de la mort de CallimacoGa naar voetnoot(1).

La même année, 1582, il adressa au secrétaire du roi Étienne, Francesco Vesselino, qui se mariait, une longue lettre sur les devoirs conjugaux; écrit plus théorique que pratique, rédigé pour des époux de haute condition - préceptes secs et froids qui se ressentent du milieu et du moment où ils furent écritsGa naar voetnoot(2). Ce traité fut suivi d'un autre sur l'histoire, dans lequel il formule les règles que l'historien doit observerGa naar voetnoot(3); il le dédia au roi Étienne. Parut ensuite un recueil de lettres dédié au chancelier Jean ZamoyskiGa naar voetnoot(4).

L'activité épistolaire de Bruto fut énorme. Craton et Dudith, chers entre tous, lui firent connaître toute une pléiade d'esprits d'élite de toutes les parties de l'Europe. Citons Iacopo Possetovio, loué par lui dans ses lettres, ami et admirateur de Lampride, tous deux intimes de Dudith et de CratonGa naar voetnoot(5); Jacopo Monovio, Herdesiano, Rodingero, Vacherio, les frères Camerarius (surtout Joachim) auxquels Bruto avait envoyé en 1574 une lettre émouvante à la mort de leur père, le célèbre philologue JoachimGa naar voetnoot(6).

Il fut lié avec Melissus; amitié née d'estime réciproque après

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connaissance faite par l'intermédiaire de Bargeo et Monovio. Le 27 septembre 1581, Melissus ayant appris que le Vénitien était sur le point de publier un recueil de lettres, lui adressait, de Nuremberg, un message affectueux auquel il joignait une ode dédiée à Bruto; ode que nous estimons bon de publier, ne l'ayant rencontrée dans aucune éditionGa naar voetnoot(1).

Dans cette composition on sent vibrante encore la passion du poète pour l'Italie où il avait passé environ trois ans (1577-1580), dans l'intimité des plus brillants esprits parmi lesquels Vettori et Bargeo si cher à Bruto qui ne tarit pas d'éloges à son sujet dans ses lettres. L'Ode à l'Italie, un des plus beaux chants de Melissus, se reflète en grande partie dans cette Ode à Bruto.

Celui-ci manifesta son contentement et loua l'art élevé du poète de la Pléiade dans une lettre à Monovio (5 novembre 1581)Ga naar voetnoot(2).

Le même jour il remerciait l'auteur de l'honneur qu'il lui avait fait en lui dédiant ‘l'élégant poème’Ga naar voetnoot(3). L'hiver, les intempéries et occupationum mearum moles, cum tuis tamen minime comparanda empêchèrent Melissus de lui répondre immédiatement. Comme pour s'en excuser, il joignait à sa lettre du 23 mai 1582 un chant magnifique et une épigramme, plus une seconde épigramme adressée à Monovio dans laquelle il fait également l'éloge de BrutoGa naar voetnoot(4); poésies qu'il nous semble intéressant de reproduireGa naar voetnoot(5).

L'ode, la lettre et la réponse de Bruto au poète arrivèrent à temps pour être comprises dans le recueil de lettres qui vit le jour la même annéeGa naar voetnoot(6); mais nous ignorons si la correspondance entre les deux amis continuaGa naar voetnoot(7).

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Une amitié profonde lia également le Vénitien à la famille de Girolamo Buzinskio, qui fut pendant 24 ans procurateur des salines de Cracovie; il mourut en décembre 1580. Bruto donna cours à sa douleur dans une lettre au fils du défunt, Pierre, et y joignit l'épigraphe latine qui devait rappeler le disparu à ses parents et ses amisGa naar voetnoot(1).

Alberto Suetico, Richard Streinn, les frères André et Paul Sborovius, Pietro Monovio, Cristoforo Versevicio, Martino Berzevicio et Paolo Juliano (les conseils de ces deux derniers lui furent précieux pour achever son Histoire de Hongrie faisaient aussi partie du cercle de ses amis, de même que le comte Jules de Salm dont il fut l'hôte lors de son dernier voyage vers la TransylvanieGa naar voetnoot(2).

Le gendre de Bruto ayant annoncé à son beau-père que la famille du comte s'était réjouie de la naissance d'un fils, Bruto adressait à son ami une lettre de félicitations dans laquelle il s'étendait longuement sur l'éducation des enfants. Il tenait, disait-il encore, cette information de son beau-fils qui était tui homo studiosissimus, quod tibi semper optatissimus fuitGa naar voetnoot(3).

Bruto parle longuement dans son oeuvre de cette illustre famille qui avait joué un rôle si important dans l'histoire de la Hongrie, surtout du père du comte Jules sur lequel il demande des renseignements complémentaires, notamment au sujet de ses ambassades auprès de la reine Isabelle et du sultan SolimanGa naar voetnoot(4). On peut dire que l'ultime ami et protecteur que Bruto rencontra lors de son tout dernier voyage, fut le comte Jules de Salm, dont il était l'hôte à Galgocz le 21 décembre 1591; c'est alors que celui-ci remit au vieil historiographe une lettre de recommandation pour un sien parent, Étienne Bathori, juge à la cour royaleGa naar voetnoot(5).

A tant d'amis français, suisses, hongrois, polonais, allemands, il faut ajouter les Italiens, nombreux en Pologne et en Hongrie. Outre le médecin Blandrata qui le soigna et dont il parle souvent, et Prospero Provana, qui fut longtemps préfet des salines de

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Cracovie, il fut intimement lié avec Sebastiano Crivelli de Modène, dont il célèbre les louanges dans l'épitre dédicatoire de l'édition de Callimaco, adressée à André Sborovius, près duquel Crivelli occupait un poste importantGa naar voetnoot(1).

Il fut aussi en relations suivies avec Niccolò Bucella ou Bocella de Padoue, médecin d'Étienne Bathori, que le nonce Bolognetti dit ‘hérétique obstinatissime’, et dont les querelles avec le médecin lucquois Simone Simoni donnèrent naissance à des opuscules ‘pleins de fiel, de calomnies, d'accusations, de reproches’Ga naar voetnoot(2), querelles provoquées non seulement par la mort du roi Étienne mais aussi par la conversion, prétendue ou vraie, de Simoni, contre qui un autre médecin, Marcello Squarcialupi, de Piombino, lança un sévère opusculeGa naar voetnoot(3).

Si Bruto tait le nom de Simoni, il cite, contrairement à l'affirmation de Ciampi, Squarcialupi; il parle élogieusement de lui et de Bucella dans des lettres à CratonGa naar voetnoot(4), et dans une autre épître à Zwinger en 1574Ga naar voetnoot(5), bien qu'il ait supprimé le nom quand il publia la lettre.

La mort du roi, privant Bruto de son protecteur et de l'espoir de voir publier son oeuvre, rendait en même temps sa situation très difficile: il ne parvenait qu'à grand'peine à se faire payer ses émoluments et encore avec de tels retards que, souvent, il dut avoir recours aux amis de Cracovie pour vivre.

Dans la lutte qui se déroula pour la couronne, le Vénitien prit

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position pour l'archiduc Ernest. Il écrivit, en sa faveur sous le pseudonyme de Clemente Severiano, un opuscule auquel répondit Luca Chwalowski - qui reçut une nouvelle réponse de BrutoGa naar voetnoot(1).

Mais au lieu du prince Ernest, Sigismond, fils du roi Jean III de Suède, fut élu en 1587. Bruto écrivit contre lui une OraisonGa naar voetnoot(2) qui lui aliéna, semble-t-il, la sympathie de beaucoup de Polonais et de Transylvaniens à cause des éloges qu'il y faisait des Allemands. Mais l'affirmation est peut-être exagérée parce que précédemment déjà il avait manifesté des sentiments favorables aux Allemands et cela dès son premier voyage dans le pays en 1555Ga naar voetnoot(3); dans la suite encore il ne dissimule pas l'admiration qu'il éprouve pour ce peuple, notamment dans une lettre à Craton en 1577Ga naar voetnoot(4).

On lui reprocha également son ingratitude envers le feu roi, son protecteur, mais cette accusation n'est pas fondée puisque Bruto lui a toujours prodigué des éloges, même quand les persécutions des envieux l'angoissaient, même quand le prince, poussé par eux et par Possevin, retardait la publication de l'Histoire de Hongrie, même quand les trésoriers ne le payaient pas régulièrement et le laissaient dans la misèreGa naar voetnoot(5).

Les nombreuses lettres de son Recueil en font foi, tant celles adressées au souverainGa naar voetnoot(6) que celles à ForgazioGa naar voetnoot(7), à Craton ou à Dudith à qui il écrivait notamment que c'est misera vero regum conditio parce qu'ils ne peuvent pas écouter les bonnes choses des amis, ni apprendre quoi que ce soit des ennemisGa naar voetnoot(8); phrase qu'il ne faut pas interpréter comme une critique à l'égard du roi

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mais bien comme une constatation valable pour tous les princes de tous les temps et de tous les pays.

Le souvenir reconnaissant et affectueux que le Vénitien garde dans le coeur pour le défunt, il l'exprime tant dans les oraisons se rapportant à l'élection du nouveau roi de Pologne que dans la lettre - pour n'en citer qu'une - qu'il écrivait le 27 juin 1587 à Dietrichstein, à laquelle il joignait le portrait du feu roiGa naar voetnoot(1).

A Prague (1588-91)
Tentatives de rééditer et continuer l'Histoire de Florence

Il ne restait désormais au vieil écrivain qu'à abandonner pour toujours le pays où il avait passé tant d'années. Il alla à Prague où, grâce à l'archiduc Ernest, il fut nommé en 1588 historiographe de Cour de l'empereur Rodolphe. Il devait toucher 600 florins par an à partir de juin de la même année, comme il est dit dans le décret de l'archiduc Ernest du 16 novembre, par lequel il est ordonné de payer à Bruto les cinq mois déjà écoulésGa naar voetnoot(2).

Bruto, en terminant la lettre à Piero Capponi, mise en tête de ses Florentinae historiaeGa naar voetnoot(3), promettait de continuer cette oeuvre jusqu'à Cosme IerGa naar voetnoot(4). Bargeo l'incitait à la compléter, ne lui épargnait pas les élogesGa naar voetnoot(5), et le Vénitien confirmait sa promesse aux amis.

De fait, Federogo Alberti qui avait traduit les Historiae et était sur le point de les publier ‘étant averti qu'il (Bruto) publierait sous peu ces mêmes 8 livres avec beaucoup d'améliorations et d'adjonctions’ jugea ‘opportun’ de surseoir, ‘en attendant que l'auteur exécute le travail promis et publia alors ‘l'avant-propos

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de toute l'histoire qui, si ce que l'on dit est vrai, n'est pas autre chose qu'une défense ouverte de nous tous contre les calomnies de Giovio’Ga naar voetnoot(1). D'aucuns prirent ce prologue pour la traduction de la préface adressée à Capponi et altérée par Alberti; mais il était en réalité ce qui aurait dû précéder la nouvelle édition complétée de l'Histoire florentineGa naar voetnoot(2).

Mais les Historiae promises ne suivirent jamais le prologue. Le vieil historien n'éprouva le désir de les reprendre que vingt-cinq ans plus tard.

Déjà en 1584 alors qu'il se trouvait à Vienne, il se rendit chez le protonotaire Alberti et le pria, comme celui-ci l'écrivait au grand-duc le 8 janvier ‘instamment qu'en son nom je baise les mains de V.A.’Ga naar voetnoot(3). Puis à Presbourg (Bratislava) il en parla au chevalier Enea Vaini, ambassadeur extraordinaire du grand-duc. Finalement, arrivé à Prague en février 1588, il entra en relations avec Orazio Urbani, résident de Toscane à la Cour, auquel il fournit des renseignements sur la Pologne et sur la guerre entre le duc de Finlande et le roi de SuèdeGa naar voetnoot(4).

Cette circonstance lui donna l'impulsion nécessaire pour reprendre l'idée qui dormait en lui depuis des années peut-être. En tout cas, il s'en ouvrit à Curzio Picchena, secrétaire du résident toscan de Prague qui, le 28 juin 1588, écrivait au grand-duc: ‘Se trouve actuellement à cette cour de Prague Jean Michel Bruto, Vénitien, âgé de 71 ans, célèbre historiographe qui a toujours été au service d'Étienne Bathori, roi de Pologne, depuis le temps où celui-ci était prince de Transylvanie, et ayant pendant ce temps écrit l'histoire de Hongrie. Après la mort du roi il vint ici pour obtenir de l'Empereur qu'il le prît à son service afin de pouvoir terminer en paix son histoire et la faire publier. L'empereur

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a mis longtemps à se décider, pour faire entretemps examiner les écrits de Bruto et l'a finalement engagé aux appointements de 50 florins par mois. Il m'a parlé plusieurs fois d'une histoire florentine qu'il a écrite en latin, il y a nombre d'années, à la demande de certains de ses amis florentins qui habitaient alors Lyon. Elle fut, dit-il, imprimée à son insu et sans son autorisation, et traduite ensuite en langue vulgaire. Et, quoiqu'il affirme qu'elle ne contient rien qui porterait préjudice à la Sérénissime Maison de V.A., il a néanmoins, comme certaines paroles pourraient être interprétées dans un sens différent de celui qu'il leur a donné, plusieurs fois eu envie de la faire réimprimer avec certains amendements; ce qu'il déclare vouloir faire, maintenant qu'il a stabilisé sa situation. Il considérerait comme une grande grâce que V.A. daignât ordonner à quelqu'un d'examiner cette histoire et de noter toutes les parties qui sembleraient avoir besoin de corrections, parce qu'il ne manquerait pas de se conformer à l'avis qui lui viendrait de là. Et pour le reste il se montre serviteur de V.A. et a toujours porté grand respect et révérence à Votre Sérénissime Maison. Il me déclara aussi avoir parlé récemment de ce projet à Presbourg (Bratislava) avec le chevalier Enea Vaini. Je ne veux pas taire à V.A. que ce Bruto a été pendant de nombreuses années éloigné de l'Église catholique mais, lorsque le cardinal Bolognetti était en Pologne, il fit retour à la véritable foi, dont il fait maintenant profession ouverte’Ga naar voetnoot(1).

Impatient d'avoir une réponse, Bruto écrivait de Vienne à Picchena le 22 juillet de la même année, insistant sur l'argument et renouvelant ses protestations d'attachement aux Médicis en un style mi courtisan mi diplomateGa naar voetnoot(2).

A Florence, les secrétaires du grand-duc estimèrent que la proposition du Vénitien ne devait pas être repoussée, et le 2 août Picchena était informé qu' ‘on fera rechercher l'histoire écrite autrefois par Bruto et imprimée à Lyon et, ayant étudié ce qui devra être rétracté et corrigé, on en prendra note et on le lui communiquera afin qu'il puisse l'amender. Car il nous a été dit que la passion qui le fit écrire à cette époque le fit aussi transgresser

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dans beaucoup de choses et nous ne pouvons que nous réjouir de l'excellent esprit qui le porte à se dédire par respect de la vérité’Ga naar voetnoot(1).

Entretemps le sénateur Lenzoni, nouvel ambassadeur toscan, arrivait à Prague. Informé de la position et du désir de Bruto, il n'estimait pas son projet pratique. Le 16 août il écrivait au grand-duc: ‘Quant à Bruto, j'ai dit au secrétaire Picchena que s'il publiait une correction à certains chapitres de son histoire déjà mise en lumière deux fois et traduite en Italien, l'unique résultat serait d'attirer l'attention sur elle et de la faire rechercher par tous les méchants et curieux de ses interprétations. Il serait bien plus conforme à l'intention de l'auteur et à la vérité, que Bruto continuât son histoire jusqu'à la mort de Laurent le Magnifique, à laquelle elle arrive il est vrai mais brièvement, et à partir de laquelle commencent les histoires de Giovio et de Guicciardini. Ainsi elle serait comme une histoire presque nouvelle à cause du développement de ce thème. Il apporterait les corrections convenables aux chapitres notés et dans le sein de l'histoire il pourrait exprimer sincèrement la vérité. De cette manière à peine cette histoire sera-t-elle publiée avec l'indication “augmentée” que la vieille perdra tout intérêt. Je ne veux pas terminer sans dire à V.A. que, quand j'étais jeune étudiant à l'Université de Pise, Bruto y vint presque en cachette et fréquenta alors Baccio Valori, dont il reçut peut-être quelques connaissances d'histoire manuscrite, et aussi M. Pietro Angelio; de sorte que chacun d'eux et tous deux pourront donner des renseignements sur la manière dont Bruto procéda pour écrire cette histoire et où elle nécessite des corrections’Ga naar voetnoot(2).

Picchena qui s'était montré - peut-être diplomatiquement - favorable à l'idée de Bruto se hâta de lui communiquer les propos de l'ambassadeur par une lettre courtoise du 15 aoûtGa naar voetnoot(3).

Comme on le voit Lenzoni n'avait pas pris pour argent comptant les affirmations de Bruto qui n'avait jamais désavoué publiquement ses Florentinae Historiae. L'excuse de ne pas avoir été à Lyon au moment de leur publication n'avait pas grande valeur, et moins encore celle d'avoir interdit la publication qu'on voulait faire de

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leur traduction en 1563 ou 64 à Venise. Ces excuses sont d'autant moins admissibles que dans le prologue traduit par Alberti aucune allusion n'y est faite, et aucune protestation ou réserve n'y est exprimée au sujet de l'édition de Lyon. Il se borne simplement à annoncer une nouvelle édition avec des améliorations et l'addition d'un nombre égal de livresGa naar voetnoot(1).

Par contre dans la lettre à Bacio Tinghi qui se trouve à la fin des Difese dei Fiorentini traduites par Alberti, Bruto justifie son oeuvre contre les critiques des envieux et des méchants avec tant de force, d'énergie, d'esprit passionné qu'il nous paraît un devoir de reproduire sa défense: ‘Je n'ai jamais cru, Tinghi, qu'ayant à publier l'Historia florentina, j'échapperais plus que tant d'autres écrivains érudits et éloquents à la détraction des envieux et des méchants; mais je n'aurais jamais cru sentir leurs morsures avant même de pouvoir soupçonner ce qu'ils me reprochent. Je me réjouis toutefois beaucoup qu'ils ne dissimulent pas ce qu'ils éprouvent; ce qu'ils ne peuvent faire sans rendre leur ignorance évidente au monde. Ils disent que j'ai écrit des choses qui, outre avoir déjà été dites doctement par d'autres, sont aussi très loin de notre mémoire. Voilà ce qu'ils me reprochent! Critique sans fondement, basée sur l'autorité qui leur vient plutôt d'une vaine opinion acquise auprès d'ignorants en toge et à sourcils froncés, que de l'érudition et d'une intelligence supérieure.

Et pourquoi faut-il blâmer celui qui écrit sur des choses qui se sont produites il y a longtemps, au-delà de notre souvenir? Ce fut toujours une entreprise digne d'éloges, d'équité et de justice de conserver vivant le souvenir de ceux qui furent utiles de plusieurs façons à la vie des hommes. Ils acquièrent ainsi gloire et renommée, juste prix de leurs grandes et honnêtes entreprises.

Ils obtiennent tout cela par l'étude de ceux qui écrivent doctement et bien.

Et quand leur but aurait été autre et qu'ils aient voulu en écrivant être utiles à ceux qui les suivront par les exemples des choses passées, ils ne pouvaient donner à leurs écrits une raison d'être plus digne d'éloges: les hommes ne se mettent pas plus à vivre

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vertueusement par les conseils et les enseignements des grands philosophes que par l'exemple de ceux qui, dans et hors de leur patrie, ont accompli de glorieuses entreprises, donnant ainsi aux sages une copieuse matière à en faire leurs enseignements et leurs documents.

Mais pour résumer tout cela en peu de mots: ainsi pourront s'éteindre tous les souvenirs des temps anciens s'ils vivent dans les écrits des savants - quand ces savants le jugent bon - parce qu'ils sont loin de notre mémoire; on peut à peine dire quelle perte résulterait pour le monde de leur oubli.

Mais ce n'est pas tant cela qui leur déplaît; c'est surtout que j'écris ce qui a déjà été écrit par beaucoup d'autres. Ils ne s'aperçoivent pas qu'ils portent ainsi préjudice, en même temps qu'à moi, à Polybe, Denys d'Halicarnasse, T. Live, Salluste, Lucien, Pollion, Velleius, Eutrope, Dion de Nicée, Plutarque, Appien (ce dernier avec quelque raison car il a mis dans son histoire des chapitres entiers de Plutarque sans en changer un mot), et cela pour la seule raison qu'ils ont écrit des choses qui ont été écrites par d'autres. J'ai, moi, composé mon histoire de telle façon que j'assure ceux qui me lisent de ma sincérité, qui me tient à coeur plus que tout, dans la disposition, l'ordre, les délibérations, dans mes comptes-rendus des avis des autres, dans les discours, dans les harangues, dans la variété des jugements et dans la considération de toutes ces choses dont on a besoin quand on écrit. A dessein j'ai voulu montrer que j'entrais en lutte avec tous les écrivains passés qui ont traité les mêmes matières.

Ici, Tinghi, il convient que je demande à quiconque me lit de ne pas m'accuser d'arrogance parce que je parle de moi avec plus de liberté qu'il ne sied à un homme modéré; je le fais provoqué par de multiples voix importunes. Machiavel a écrit avant moi; je lui attribue d'une part éloquence, rare intelligence, style excellent, érudit, grave, sentencieux et tempéré par une admirable douceur, mais je ne lui concède, d'autre part, ni soin, ni étude de ses pairs lorsqu'il narre toutes ces choses qu'il a embrassées dans ses écrits.

Pour moi, le jugement des savants contemporains sur le style me suffisant, je peux hardiment affirmer ceci: un homme né à Florence et plongé depuis longtemps dans les archives de la

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ville, ne pouvait pas avoir reçu aide plus grande pour montrer au monde sa bonne foi. C'est ce que je veux qu'on dise en réponse à ceux qui, bien à tort, me privent du fruit de mon savoir-faire et de ma diligence; à ceux qui me contestent le droit (toujours reconnu à beaucoup d'autres) de chercher le vrai là où il est, plutôt que là où ils le croient. Et s'il fut facile à Giannotti, qui n'était pas Vénitien, d'écrire sur cette République beaucoup plus élogieusement que quiconque né et grandi dans cette ville, s'il fut facile à Paul Emili d'écrire les histoires de France, à Polydore-Virgile celles d'Angleterre, l'un étant de Vérone et l'autre de l'état d'Urbino, pourquoi serait-il défendu d'écrire au sujet des choses de Florence et, surtout, de celles qui sont proches de notre souvenir, avec l'espoir d'en retirer l'éloge d'être un écrivain sérieux et fidèle? Voilà ce que je voulais dire, non pas tant pour ma défense que pour la défense de la vérité, laquelle, pourvu qu'elle se révèle, ne doit prendre crédit ni d'un certain lieu ni d'une certaine personne, mais d'elle seule’.

Cette traduction placée à la fin de la Difesa fut considérée comme une altération d'Alberti à qui David ClémentGa naar voetnoot(1) entre autres reprocha injustement d'avoir ‘donné carrière à sa liberté, et il en a retranché une partie et surtout le passage que j'ai rapporté en latinGa naar voetnoot(2). Il y a ajouté une autre queue, en a usé aussi librement

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que s'il traduisait en son propre drap. Cela ne me fait pas beaucoup regretter la perte de la traduction de l'histoire de Bruto’.

Mais contrairement à cette affirmation, Alberti n'altéra ni le prologue ni la lettre à Tinghi, l'une et l'autre étant des documents de Bruto préparés pour l'édition complète de son oeuvre qu'il avait déjà promise dans la préface aux huit livres sortis en 1562: ‘Legent igitur nostri homines Florentiae, Florentinae historiae libros hos priores, tuo nomine quasi insigni praelato, in luce a me editos, quos brevi, si dederit Deus ut honestissimo labori vita ne desit, alii consequentur, qui ad nostra usque tempora ea fere complectuntur, quae sunt in Italia ut nunquam antea memoria maiorum clariora, atque illustriora gesta’.

Si dans ses lettres à Picchena et à Lenzoni, Bruto a déclaré que son oeuvre avait été publiée à son insu par des amis lyonnais, il avait peut-être oublié ce qu'il avait écrit dans la préface et dans la lettre à Tinghi.

Nous n'avons trouvé aucun auteur qui cite la seconde édition de l'Histoire florentine, mentionnée par Bruto, et toutes nos recherches à ce sujet sont restées vaines; vaines aussi celles que nous avons faites pour retrouver la traduction qu'il dit avoir été publiée à Lyon. Mais il est certain que celle d'Alberti est restée inéditeGa naar voetnoot(1), comme celle que fit le chevalier Leonardo Buini, sans aucun doute au cours du siècle suivantGa naar voetnoot(2), et comme une traduction française, sensiblement plus tardive dont nous ignorons l'époque préciseGa naar voetnoot(3).

Après la lettre de Lenzoni au grand-duc on ne parla plus de corrections ni de réimpression, bien que Bruto écrivît de Vienne le 4 octobre 1588 à Picchena une longue lettre, intéressante à

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beaucoup de points de vue, dans laquelle il lui communique qu'il a déjà ébauché deux livres à ajouter à l'édition projetéeGa naar voetnoot(1).

A Florence on pensa même à mettre l'Index en mouvement, peut-être pour préparer une réception spéciale à Bruto dans le cas où celui-ci rentrerait dans sa patrie ou, comme il avait été fait pour d'autres hérétiques italiens, pour invoquer contre lui les rigueurs de l'autorité civileGa naar voetnoot(2). Quel que fût le but, il est certain que le 28 octobre de la même année (1588), le sénateur Niccolini, résident toscan près du pape, répondait au grand-duc qu'il ferait, conformément aux ordres reçus, les démarches utiles auprès du cardinal Colonna, membre de la congrégation de l'Index, pour qu' ‘on fasse défendre cette oeuvre que Michel Bruto a écrite sur les choses de Florence comme d'auteur hérétique; je crois que ce sera facile’Ga naar voetnoot(3).

A la cour impériale l'existence du Vénitien ne s'écoula pas non plus dans le calme et la tranquillité que son âge et ses mérites auraient dû lui assurer.

Mal vu des fonctionnaires de la trésorerie, il éprouva toujours de grandes difficultés à se faire payer, malgré les interventions répétées de l'archiduc ErnestGa naar voetnoot(4). Les ordres du prince ne supprimèrent pas les lenteurs et les ennuis auxquels Bruto fut en butte: tantôt on le payait en florins hongrois au lieu de florins rhénans ou allemands de valeur supérieure; tantôt on exigeait qu'il se présentât en personne à la caisse de Presbourg (Bratislava) alors qu'il se trouvait à Vienne occupé par ses recherches à la bibliothèque impériale. Il s'adressa alors directement à l'empereur; le 14 mars 1590, l'archiduc Mathias ordonna à la trésorerie de remédier à l'état de choses dont se plaignait le Vénitien; il devait être payé à Vienne pour lui éviter les ennuis du voyageGa naar voetnoot(5).

Mais une autre lettre de l'empereur adressée le 1er juin 1591Ga naar voetnoot(6)

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à son vicaire Étienne Fejérkowy prouve que les difficultés n'étaient nullement aplanies. Le souverain ordonnait en effet au vicaire de veiller lui-même au payement ponctuel des émoluments de Bruto qui, à cause de leur irrégularité, se trouvait dans de graves difficultés financières. Un nouveau décret de l'archiduc Ernest du 18 décembre 1591 témoigne de l'empressement de la trésorerie à obtempérer aux ordres! On imagine facilement la situation de Bruto, dépourvu de moyens, persécuté par ses créanciers, et par conséquent distrait de son travail qu'il continuait néanmoins avec un courage admirable.

Entretemps, à la fin de 1591, il fut avisé que le prince Sigismond avait décidé de publier son Histoire de Hongrie. Le manuscrit était resté en dépôt, à la mort du roi Étienne, à la trésorerie de Grodno; puis après de nombreuses et interminables démarches, il avait été transporté pendant l'été de 1590 à Alba Julia et déposé aux archives du chapitreGa naar voetnoot(1).

Le dernier voyage (1591-92)

Désirant faire une dernière retouche à son ouvrage et peut-être - écrit Blotius - apporter des modifications à ce qu'il avait écrit des Allemands et des AutrichiensGa naar voetnoot(2), Bruto se mit en route pour la Transylvanie le 16 décembre 1591. Il s'arrêta quelques jours à Galgocz (comté de Nyitra, dans la haute Hongrie, près de Freistadtl) chez le comte Jules de Salm, son ami et protecteur, qui le recommanda à un de ses parents Étienne Bathori, juge à la cour royale. Muni de cette lettre datée du 21 décembre 1591Ga naar voetnoot(3) Bruto reprit son dur voyage en plein hiver dans un pays couvert de neige. Le 29 janvier 1592, il arriva à Alba Julia (Carlsberg) où résidait

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le prince. Mais le 16 mai de la même année, 1592, le vieil historiographe mourut à l'improviste, laissant inédite son histoire de HongrieGa naar voetnoot(1).

Si l'on en croit la lettre de BlotiusGa naar voetnoot(2), sa mort fut provoquée par les coups, que lui asséna un noble Transylvanien, dont il voulait épouser la mère! Mais nous estimons plutôt que même ses ennemis s'acharnèrent contre lui après sa mort. En effet à cette époque le vieux Bruto, tourmenté par de graves soucis pécuniaires et l'esprit tendu vers l'oeuvre, qu'il voulait reprendre pour un examen définitif, avait certes bien autre chose en tête que les femmes.

La famille de Bruto

Sa faiblesse excessive envers le beau sexe n'est d'ailleurs nullement prouvée (même s'il conservait dans sa bibliothèque ‘les portraits des très belles femmes’ de Trissino) nous connaissons peu sa vie intime.

Acanthio dans sa dénonciation au tribunal de l'Inquisition de Venise en 1565 affirme que Bruto ‘avait femme et filles à marier’. Une publication rare, parue à Paris en 1567, parle d'une de ses filles, Marzia, qui avait à cette date 14 ansGa naar voetnoot(3).

La jeune fille frappée d'une maladie contagieuse, grave et

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violenteGa naar voetnoot(1) avait été soignée par le célèbre Leonardo Botalli d'Asti, médecin du roi de France, qui l'arracha presque miraculeusement à la mort.

Mais, peut-être pour des raisons d'antipathie personnelle, Giovanni Battista Donati, Lucquois, médecin à Lyon, auquel la renommée de son compatriote portait sans doute ombrage, répandit des calomnies sur son compte et lui adressa de sévères critiques d'ordre professionnel. Ce fut au point que le médecin accusé recourut au magistrat et, par sentence du 21 septembre 1566, confirmée au début de 1567 par le ‘sénat’ suprême de Paris, le ‘préteur’ (prévôt?) de Lyon condamna Donati. Un autre médecin, Jacobus Duoneus, intervint également dans le débatGa naar voetnoot(2).

Bruto, dans une lettre en latin datée de Lyon, 20 septembre, certainement 1566, après avoir fait l'histoire de la maladie de sa fille devant laquelle tant de médecins s'étaient déclarés impuissants et avaient prédit une issue fatale, rendait hommage à la science et à l'abnégation de Botalli grâce à qui - et à lui seul - une fille bien aimée avait été conservée à l'affection des siensGa naar voetnoot(3).

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Nous ne savons rien d'autre jusqu'en 1573, l'année du départ de Bruto, pour la Transylvanie; mais la lettre qu'il écrivit à Zwinger le 5 octobre 1573 de Nuremberg nous apprend seulement qu'il était accompagné de sa famille.

Le 13 janvier 1574, écrivant encore à Zwinger, il lui annonçait le mariage d'une de ses filles avec un jeune homme plein des qualités les meilleures. Ce mariage le remplissait de joie pour plusieurs raisons: il la savait bien casée, pourvue d'un excellent époux, et il la voyait soustraite à la méchanceté de sa belle-mère, dont il traçait un portrait peu flatteur montrant à l'évidence que sa seconde femme ne lui adoucissait en rien une vie déjà assez dure et agitéeGa naar voetnoot(1).

L'année suivante il parvint à se libérer de cette femme en demandant le divorce à l'église calviniste hongroise. Un peu plus tard il prenait une troisième épouse, une Saxonne luthérienne, fille d'un sénateur distingué de Cibinio, la moderne CibiùGa naar voetnoot(2). Il ne la conserva pas longtemps puisque le nonce, écrivant à Rome le 28 février 1581 dit que ‘Bruto eut peut-être 3 femmes qui sont mortes toutes les trois’Ga naar voetnoot(3).

Nous ne savons pas comment s'appelait la fille, dont il annonçait le mariage, les documents ne permettent pas de déterminer s'il s'agissait de celle qui épousa Stefano Henrico, commerçant à Vienne, dont Bruto parle élogieusement à diverses reprises dans ses lettresGa naar voetnoot(4) ou d'Octavie, femme de Baldassare Peverelli, de laquelle nous aurons encore l'occasion de nous occuper.

Une autre fille dont le nom nous est également inconnu, avait épousé le musicien Jacques Anthoine de la Chapelle que le compositeur belge de Monte appelle, en italianisant son nom, Giacomo

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Antonio Tocchi, et qui en 1575, était au service du grand Prieur de FranceGa naar voetnoot(1).

Plus tard, peut-être sur la recommandation de de Monte, le gendre de Bruto vint à Vienne en qualité de musicien de la chapelle impériale, dont le compositeur belge était directeur. Sa famille l'accompagna; peut-être sa femme, qui mourut par la suite; certainement trois de ses enfants: Orfeo, Francesca et un troisième de nom inconnu. En 1589 de la Chapelle fut pris d'un vif désir de retourner en France pour se rapprocher d'une autre de ses filles mariée à un de Croiselles, habitant à Saint Denis près de ParisGa naar voetnoot(2).

Tous essayèrent de l'en dissuader vu la situation politique trouble en France, mais en vain. Ce qui est pire, ‘ce fou - écrivait de Monte - voulut emmener avec lui un de ses enfants malgré les prières de la famille et des amis.’

Le 23 octobre 1589 Bruto, qui avait tout mis en oeuvre pour empêcher le départ de son petit-fils, pas très bien portant par surcroît, écrivait Charles de l'Écluse alors à Francfort, pour le lui recommander chaleureusementGa naar voetnoot(3). Le même jour de Monte remettait à de la Chapelle une autre lettre, en flamand, pour Charles de l'Écluse.

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Elle montre le prix que le grand musicien belge attachait à l'amitié contractée à Anvers plus de trente ans auparavant avec le Vénitien. Il écrivait: ‘Le porteur de la présente sera Mr Giacomo Antonio Tocchi, gendre de Mr Bruto, qui est arrivé ici il y a 8 ou 9 jours. Il va en France à un moment où, s'il y était, il devrait en fuir à cause des choses qui s'y passent. Il emmène avec lui un jeune fils pas très bien portant, avec l'intention, si quelque accident lui arrive, de le laisser à Francfort ou ailleurs sur sa route, pour l'avoir plus près de la France et pouvoir venir le reprendre, si les temps changent. S'il devait l'abandonner à Francfort, je prie autant que je peux V.S. d'en avoir le soin que je sais qu'elle aurait d'un mien petit-fils; et s'il arrivait malheur au père ce serait moi qui répondrais de toute dépense nécessaire. Ainsi, je recevrai de V.S. la plus grande faveur et la plus grande grâce qu'elle puisse me faire parce que j'ai de ce pauvre petit une pitié qui me déchire le coeur; il a la plus belle intelligence qu'on puisse désirer chez un enfant, et nous avons fait l'impossible pour que le père le laisse ici, mais en vain, vu que c'est un homme très entêtéGa naar voetnoot(1). L'enfant est le fils de la soeur de Mme Ottavia, femme de Mr Baldassar Peverelli; ils ont tout tenté pour que le père le laisse avec eux, mais sans résultat et éprouvent un infini regret de se le voir enlever pour le conduire en France en des temps pareils. De grâce, écrivez-moi dès leur arrivée en quel état ils sont et quelle est la décision du père: l'emmener plus loin ou le laisser’Ga naar voetnoot(2).

Hélas les tristes prévisions du grand-père, des oncles et des amis se réalisèrent: l'enfant, bien que laissé à Strasbourg chez Morellio, mourut l'année suivante, pleuré avec d'amères larmes par le vieux Bruto.

Dans une lettre de Vienne à Charles de l'Écluse, du 20 août 1590 et dans une autre du 12 février 1591Ga naar voetnoot(3), le grand-père exhale en paroles émues la douleur poignante qui lui étreint le

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coeur. A cette peine immense s'ajoutaient l'incertitude sur le sort de sa petite-fille résidant en France et la préoccupation due au manque de nouvelles non seulement de celle-ci mais aussi de son gendre de la Chapelle. Ce dernier, ayant laissé l'enfant et les bagages à Strasbourg, n'avait plus donné signe de vie après une lettre écrite de Mons le 14 juillet 1590; il fut en vain recherché par les Peverelli et par Bruto, qui, entretemps, mourutGa naar voetnoot(1).

Finalement, au début de 1593, de Croiselles informa Mme Peverelli de la mort de son beau-frère Giacomo Antonio, et les Peverelli dans l'intérêt des deux orphelins, Orfeo et Francesca, demeurés à Vienne avec eux, envoyèrent à Charles de l'Écluse l'inventaire des objets que le défunt avait laissésGa naar voetnoot(2).

Ottavia, femme de Peverelli, n'avait pas d'enfant comme il ressort des documents déjà cités. Même, et ceci est établi par le bref papal du 21 mai 1596, qui autorisait Ottavia Bruto à rentrer dans le sein de l'Église catholique, la petite nièce Francesca n'était plus chez son oncle; mais nous ignorons son sort parce que le document en question ne fait allusion à elle que comme candidate à une prochaine abjurationGa naar voetnoot(3).

La succession de Bruto

Après la mort de Bruto l'archiduc Ernest fit placer sous séquestre, le 15 juin 1592, tous ceux de ses écrits qui se trouvaient à Presbourg (Bratislava) et en fit dresser l'inventaire, qui lui fut transmis le 27 du même mois. Il ordonna d'autre part à Hugo Blotius, bibliothécaire de la Cour, de vérifier la bibliothèque du défunt à Vienne dans laquelle se trouvait le manuscrit de l'Histoire de HongrieGa naar voetnoot(4).

La trésorerie devait au Vénitien une somme importante que sa fille réclama. L'archiduc Mathias ordonna en conséquence, le 28 septembre 1592: ‘ad supplicem instantiam egregi quondam Joannis Michaelis Bruti, historiographi, relictae filiae Octaviae

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PinerellaeGa naar voetnoot(1) benigne annuerimus, ut eidem restans parentis salarium exolvatur, quare benigne nobis mandamus, ut id usque ad diem obitus dictae ipsius relictae filiae exolvatis’Ga naar voetnoot(2).

Quelques jours plus tard, le 1er octobre, le prince ordonnait que l'on consignât aux héritiers de Bruto les biens mobiliers séquestrés à Presbourg (Bratislava), ‘exceptis tamen libris et scriptis quae ibidem sunt. Itaque eos libros et scripta huc mittatis, reliquum vero omni ipsis haeredibus assignatis’.

Les meubles furent restitués, mais la trésorerie ne se décida pas à solder la dette. Au contraire, le 13 octobre 1592 elle répondait qu'en raison du ralentissement du commerce des bovins, elle n'avait pas d'argent disponible pour régler le compte de la fille de Bruto. Elle ajoutait en outre qu'il fallait obliger les héritiers à consigner les écrits laissés, parce que le défunt n'était stipendié que pour cela.

L'observation était peut-être juste, mais ces fonctionnaires entraient dans une affaire, qui ne les regardait pas, et voulaient en outre s'ériger en juges de l'oeuvre de Bruto. Ils ajoutaient en effet que l'historien avait perçu pendant sa vie 1650 florins 60¾ deniers (?) (danari) et que son travail n'avait pas été en proportion d'une somme si élevée!

Presque deux années s'écoulèrent encore. Enfin, le 5 avril 1594, l'archiduc Mathias auquel Ottavia Bruto avait de nouveau eu recours, donnait encore un ordre de payementGa naar voetnoot(3). Mais il semble que les ordres de l'archiduc étaient comme les lois florentines. Si Ottavia fut enfin payée, ce fut grâce à une circonstance toute particulière: Bartolommeo Castelli, ancien associé de son mari, débiteur du fisc pour 140 thalers, se déclara prêt à se substituer au fisc pour régler le crédit du défunt. L'empereur Rodolphe approuva la proposition et envoya le 4 juin 1596 son assentiment à PresbourgGa naar voetnoot(4). Ainsi Mme Peverelli fut enfin payée.

Fabritius, faisant remarquer avec raison combien Bruto et

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sa fille avaient dû lutter pour obtenir leur argent, ajoute que plusieurs membres de la trésorerie - d'aucuns poussés peut-être par l'Église - éprouvaient pour Bruto une antipathie si forte et si tenace qu'elle leur donnait la force et l'audace de s'opposer constamment aux ordres des archiducs et même de l'empereur dont l'autorité ne paraît vraiment pas très forteGa naar voetnoot(1).

La institutione di una fanciulla nata nobilmente

L'ouvrage pédagogique de Bruto La institutione di una fanciulla nata nobilmente est presque inconnu à cause de sa rareté.

Gerini dut se contenter d'en faire mention. Il ajouta que l'opuscule fut, pendant des siècles, ignoré en Italie et que Moreni le premier y fit allusion, affirmant en avoir vu un exemplaire chez l'abbé Luigi Fiacchi dit ClasioGa naar voetnoot(2).

Nous avons pu examiner quatre exemplaires. Trois sont à Anvers, dont deux au Musée Plantin-Moretus, et le troisième à la bibliothèque communale de cette ville. Un quatrième est conservé à la Bibliothèque nationale de ParisGa naar voetnoot(3). Un cinquième exemplaire appartient au British MuseumGa naar voetnoot(4)-Ga naar voetnoot(5).

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[p. 90]

Le rarissime petit livre est le premier ouvrage sorti de la fameuse officine typographique de Christophe Plantin.

Né vers 1520 à Saint-Avertin près de Tours, Plantin fut élève du typographe Robert Macé II à Caen, avant de s'établir à Paris en 1545 ou 46. En 1549 il émigra à Anvers, où il acquit rapidement la réputation d'habile relieur de livres. Une blessure grave, que lui firent deux malandrins, mit sa vie en péril, l'obligea à abandonner le métier de relieur et à reprendre son ancienne profession de typographe. Le fait que dès 1550 il était inscrit à la corporation de Saint Luc à Anvers sous cette désignation, prouve à l'évidence qu'il considérait comme principal le métier qu'il exerça plus tard avec tant d'art et de splendeur.

Son activité typographique commença en 1555. Ce fut le 4 avril de cette année qu'il obtint son premier privilège, qu'il est intéressant de reproduire, car il confirme que le petit volume de Bruto est bien la première oeuvre sortie des presses de PlantinGa naar voetnoot(1).

Mais si La Institutione di una fanciulla nata nobilmente fut

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imprimée sur les presses de Plantin et porte le colophon ‘De l'imprimerie de Ch. Plantain, 1555’, si le privilège reproduit est au nom du grand typographe, ce fut en réalité le collègue de Plantin, Jean Bellère, qui l'édita. C'est son nom et sa marque que nous retrouvons à la page de titre de quatre de nos exemplairesGa naar voetnoot(1): ‘En Anvers, Chez Jehan Bellère, à l'enseigne du Faucon’ Ce fut lui en outre, à qui nous sommes redevables de la traduction française du texte de BrutoGa naar voetnoot(2).

Nous ignorons si Cattaneo ou l'auteur ont eu leur part dans les frais de l'impression, comme nous ignorons également à combien d'exemplaires l'opuscule fut tiré. Les livres de compte de Plantin en effet n'enregistrent que les 12 exemplaires envoyés à Paris le 12 octobre 1556: six furent vendus à Martin le Jeune, les autres à Arnoul LangelierGa naar voetnoot(3).

Mais il est intéressant d'observer que plusieurs tirages furent faits de ce petit livre.

Parmi les 5 exemplaires connus, deux - l'un conservé au musée Plantin, l'autre à la Bibliothèque communale d'AnversGa naar voetnoot(4) - sont tirés sur papier blanc. Ils constituent certainement des exemplaires du tirage ordinaire.

Le musée Plantin-Moretus possède un autre exemplaire sur papier azuré, avec pages à double encadrement et aux tranches doréesGa naar voetnoot(5), exemplaire semblable en tous points à celui qui se trouve au British museum.

L'exemplaire de la Bibliothèque nationale de Paris, également sur papier azuré, a les pages ornées d'un double encadrement doré, la tranche et les lettres majuscules dorées; mais il présente d'im-

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portantes variantes par rapport à tous les autres exemplaires. De fait, le frontispice ne porte ni le nom ni la marque typographique de J. Bellère, mais l'indication suivante: ‘En Anvers, de l'imprimerie de Christofle Plantin. Avec privilège, 1555’.

La dédicace de l'auteur à Mariette Cattaneo est précédée d'une épitre dédicatoire, qui ne se trouve pas dans les autres livres, adressée à Gérard Grammay: ‘A Monseigneur, Monsieur Gérard Grammay, Receveur de la noble ville d'Anvers.

Christofle Plantin.

Suivant la coustume d'un jardinier ou laboureur, qui, pour singulier present, offre à son Seigneur les premieres fleurs des jeunes Plantes de son jardin ou metairie. Ie vous presente (Monsieur) cestuy premier bourjon sortant du jardin de mon Imprimerie, vous suppliant de telle humanité, à vous accoustumée, le recevoir, comme il vous est de bon cueur presenté. Ce que faisant m'inciterez (si avec le temps m'est donné la puissance) à mettre en avant chose de plus grande importance sous la faveur et protection de vostre Signeurie, laquelle nous veuille Dieu conserver, et touiours augmenter au grand profit, et utilité du bien public. D'Anvers ce 4 de May 1555’.

La marque typographique de J. Bellère portant la devise ‘Si fractus illibatur orbis impavidum ferient ruinae’, qui se trouve à la seconde page dans les autres exemplaires est placée dans celui-ci après l'épitre dédicatoire à la jeune fille, au lieu des vers adressés par Plantin au traducteur, qui se lisent dans tous les autres livres.

Par contre, les vers de Plantin adressés à Bruto sont reproduits après l'épitre dédicatoire comme dans les autres exemplaires. Au verso du feuillet 50 la marque typographique de Bellère est reproduite comme dans les autres, et la lettre aux lecteurs qui termine l'ouvrage porte l'indication: ‘De l'imprimerie de Ch. Plantin 1555’ et non ‘Plantain’, erreur commise dans les autres exemplaires.

La composition du texte italien et de la traduction française prouve, tant par les caractères employés que par leur disposition, que tous les exemplaires appartiennent à une même édition.

Ils présentent tous en outre les imperfections suivantes: les feuillets 10, 12, 14 et 16 sont numérotés 8, 10, 12 et 14; le feuillet

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[p. 93]

46 ne porte que le chiffre 6, défaut qui ne se vérifie toutefois pas dans l'exemplaire de la Bibliothèque nationale de Paris; les 8 premiers feuillets ne sont pas numérotés; le numérotage commence régulièrement dans tous les exemplaires au feuillet 9, indiqué au recto seulement de 1 à 51; le dernier feuillet, comprenant la lettre du typographe ‘aux lecteurs’, sans traduction française, n'a pas de numérotage; celui-ci devrait être indiqué, frontispice compris, par le nombre 61, tel étant le total des pages de l'opuscule dans tous les exemplaires.

De plus un examen attentif des exemplaires d'Anvers et de Paris et les indications précises et détaillées reçues du British Museum nous ont permis de constater dans tous les mêmes erreurs matérielles d'impression, commises exactement à la même page et à la même ligneGa naar voetnoot(1).

Sans entrer dans la question de la marque typographique ni

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dans d'autres qui intéressèrent plusieurs chercheursGa naar voetnoot(1), nous croyons pouvoir affirmer qu'il ne fut fait de l'oeuvre de Bruto qu'une seule édition à deux tirages sur papiers différents mais que Plantin, désirant manifester sa reconnaissance personnelle à Grammay en fit un exemplaire spécial qu'il offrit à ce fonctionnaire important.

Brunet affirme que cet ouvrage fut réimprimé à Paris en 1555, dans les deux languesGa naar voetnoot(2). Mais malgré toutes les recherches que nous avons effectuées nous ne sommes pas parvenu à trouver confirmation des dires du savant bibliographe français.

Par contre une rarissime édition fut faite à Londres par Adam Islip en 1598. Dans celle-ci une traduction anglaise est jointe aux textes italien et français. Elle porte dans le frontispice l'indication très claire de son but: faciliter l'étude des trois langues.

Le volume d'un très petit format, ne mesure pas plus de 12,39 cm sur 7,62 cm (4 pouces et 7/8 sur 3 pouces).

Les pages présentent de très petites marges, beaucoup en sont même complètement dépourvues. Les 55 pages sont marquées au recto de A à K 4. Sur le feuillet du frontispice est reproduite en Italien et en Français sur deux colonnes, l'épitre dédicatoire à Mariette Cattaneo, et au recto du feuillet suivant la traduction anglaise. Le même ordre est suivi dans tout le petit volume qui ne contient ni la lettre à Grammay, ni les vers, ni la lettre aux lecteurs. Il a forcément fallu des caractères très petits pour les pages, qui portent sur deux colonnes le texte italien et la traduction française, mais leur clarté est parfaiteGa naar voetnoot(3).

La traduction anglaise est excellente. On peut aisément en juger

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[p. 95]

par la traduction de la lettre adressée à la jeune Cattaneo que nous ajoutons en annexeGa naar voetnoot(1).

Il n'est pas facile d'en déterminer l'auteur. Ce fut peut-être William Philipps ou William Phijton aussi appelé Fiston, à la demande de John Wolfe, typographe anglais qui vécut longtemps en Italie et imprima à Florence en 1576 deux Rappresentationi ad istantia di Giovanni Wuolfio inglese’. Rentré à Londres il employa plusieurs fois abusivement des marques de typographes italiens, publia plusieurs livres en texte italien et en traduction et fut en rapport avec IslipGa naar voetnoot(2).

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Appendices

No 1
26 mars 1562
Citation de J.M. Bruto devant le saint-office de Venise

Al dì. El Sacro Tribunal chiama su le schale publiche di San Marco et di Rialto Michiel Brutti mistro di schuola solito habitar in contrada di San Boldo che in termine di tre giorni prossimi futuri debba personalmente comparer al Sacro Tribunal ad espurgarsi di quanto si ha contra di lui a detto Sacro Tribunal. Altramente si procederà a quanto per giustitia li parerà non ostante la sua contumacia. Et viva San Marco.

E mi Zaneto comandador al piticion o fato la presente chi è sopra le schale a San Marco et Rialto.

Die 26 mensis Martii 1562.

Supradictum proclama fuit prorogatum par Sacrum Tribunal pro die sabbati de mane, hora consueta sessionis et ita annotari iusserunt.

(au dos)

Proclama de Michiel Bruto maestro da schuola 1562.

 

(Archives de l'État à Venise, Processi del S. Uffizio, portef. 18, fasc. 15).

No 2
22 juin 1562
Interrogatoire de Giuseppe Moletti par le saint-office de Venise

Die jovis 16 mensis junii 1562.

Reverendus Dominus Episcopus Vegliensis exposuit Sacro Tribunali habuisse noticiam a presbytero Joanne Baptista suo capellano, qualiter in hac civitate degunt duo homines Neapolitani qui olim (ut dicitur) banniti fuerunt Neapoli pro crimine heresis et locuti fuerunt cum predicto Capellano nonnullae malignitatis seu iniquitatis verba. Et unus eorundem

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[p. 97]

composuit certa carmina vulgari sermone scripta impiissima et scandalosa in contemptum et vituperium Sanctae Matris Ecclesiae Sanctaeque sedis Apostolicae. Et alter vero sibi dixit specialiter haec verba: O quanto felice et beata Italia se tu apristi gli occhi si come la Francia li hanno aperti, loquendo in materia fidei.

Cui predicti Reverendi domini cum assistentia Clarissimi domini Melchiorris Michaeli fecerunt venire ad se dictum presbyterum Joannem Baptistam Cappellanum Reverendissimi Episcopi supradicti, qui dixit, affirmavit et ratificavit omnia supradicta coram prefato iudicio. Unde unanimiter et concorditer mandarunt ipsos Neapolitanos detineri stantibus praedictis informationibus quae ipsos credunt vehementer suspectos de heresi ad hoc iustitia locus esse possit.

Die sabbati 20 dicti mensis.

II sopradetto Reverendissimo Episcopo Vaglense replicò al Sacro Tribunale alla presentia del Reverendissimo Legato Apostolico et Reverendi tre assistenti etiam di clarissimi messer Marchio Michaele prete et mesier Julio Contarini etiam di San Marco qualmenteli sopraditti duo Napolitani praticano in casa di uno maestro de schola sta a San Boldo in le case nuove dove che concoreno molti preti, frati et altri et ivi ragionano de cose contra la Santa fede catholica.

Qui Reverendissimus dominus legatus cum assistentia etc. Auditis praemissis illico fecerunt venire ad se Capitaneum nuncupatum Albana.

Die 22 mensis julii 1562.

Fu fatto condur nell'Officio un huomo di statura comune, con barba negra et tonda, vestido con saggio et cappa de anni 32 in 33, ut ipse dixit et ex aspectu apparet et fuit interrogatus de eius nomine, cognomine et patria. Respondit: Io nomo Joseph Moletto Ceciliano di Messina, et mio padre si chiamava Filippo et son mathematico.

Et dixit, interrogatus: Sono tre anni che sono in questa terra per precettore del figliuolo del clarissimo misier Nicolò Zen da lui salariato. (Omissis).

Interrogatus: Havete mai praticato in casa de uno certo maistro di schuola che sta a San Augustino overo a San Boldo, respondit: Io l'ho conosciuto questa quadragesima perché io desiderava imparar lettere greche et però io prese amicitia sua per mezzo de un Troiano Chioffo mio amico perchè quel maestro mi voleva legger le lettere greche et io li voleva legger la sphera et così andai tre over 4 volte. E così mi vene occasione di legger alcune elettione a particolari, et così io ho lasciato tal impresa, è ben vero se io lo ritrovava in piazza overo incontrava con lui et io così gli parlava, lo salutava et me interteneva con lui come se fa.

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[p. 98]

Interrogatus che n'è di quel Troiano Chioffo et che ne sapeva de lui, respondit: Venere mattina lui venne a trovarmi a casa, et tolse combiato da me et mi disse che 'l si voleva partire.

Fuit sibi dictum onde lui poi l'è andato? Respondit: Io non lo so et manco li domandai onde che l'andava perchè credo che andasse a Padova.

Li fu detto: Questo venir a dimandarvi licentia dinota pratica et conversatione, et però non è vero simile che non sapiate quello che sia de lui, respondit: io non so altro.

Interrogatus: Quel maestro di schuola che avete nominato di sopra, et questo Troiano li havete per boni chistiani et per catholici? Respondit: Signor si, per quanto io li ho conosciuti. Interrogatus: Havete mai ragionato insieme et disputato in materia di fede? Respondit: Mai, mai, se trovate altramente fate di me quel che vi piace.

Interrogatus: Voi overo suel maistro di schola havete mai compoposto, sonetti, overo versi in materia di Papi et di concilii? respondit: Mai Signore. Mai io ho composto in simil materia cosa alcuna, ne ho visto cosa alcuna da loro che mi habbino mostrato in simil materia.

Gli fu detto: Noi conosciamo che voi non volete dir la verità, che voi non habbiate visto de quelli tali sonetti, respondit: lo non me lo ricordo, nè vi so dir altro.

Interrogatus se lui ha mai detto queste overo simile parole: O felice Italia, se tu apristi li occhi come la Francia; respondit: Signor no, che mai quelle parole le ho dette nè mi ricordo averle dette.

Fuit sibi dictum quod bene advertat dicere veritatem, perchè voi le havete dette et noi el sapemo, respondit: Non mi ricordo haver detto simil parole, nè anche quel Troiano et manco il Mastro di schuola per quanto mi ricordo.

Interrogatus se queste parole dette le ha dette ad altri oltre a loro tre, respondit: non le ho dette mai.

Fuit sibi ditto: se vel faremo dir sul viso, che direte poi? cura aliquantulum excitasset et tacuisset, respondit: Non le ho dette mai. Et dixit, interrogatus: io non ho fratello alcuno et son solo in casa del predeto mesier Nicolò Zeno come ho detto.

El qual Troiano ha un fratello de nome Renaldo che sta a San Polo et è sensale et napolitano. Et quando ditto Troiano venne a tuor combiato da me per partirsi disse che 'l si partiva perchè l'aveva fatto parole con suo fratello.

Et cum fuisset multipliciter interrogatus et admonitus, semper dixit: Io ho detto la verità nè so altro.

[pagina 99]
[p. 99]

Potrebbe esser che havesse detto: Mi dubito che in Italia non venga un disturbo simile come in Francia.

Quibus habitis pro nunc non fuit interrogatus sed remissus ad locum suum. (omissis.)

(au dos)

contra Constantinum Cato

1562.

Michiel Bruto et Cesare Boniparte

 

(Archives de l'État à Venise, Processi del S. Uffizio. Portef, 18, fasc. 15).

No 3
10 mars 1565
Dénonciation portée contre Bruto devant le saint-office de Venise

Clarissimo Signor mio hosservandissimo.

Havendo illuminato il Spirito Santo il cuore de quei che governano, che stirpano et estinguono questa maledicione di questi eretici mi è parso per esserne in tuto di questo vitio neto non solamente esseme io senza, ma non voler neancho spirre (?) dove mi venghi all'orecchie la malledicion di questi ribaldi che io non la discopri aciò vi si facia quella debita provisione che si deve havendo per lettere dato questo aviso all'inquisitore di San Domenico e non se ne essendo fata alcuna provisione mi è parso volersi ancho avisar alla Vostra Magnificenza Clarissima MICHAELE BRUTO maistro di lettere humane a San Boldo e fugitivo da Pisa per la eresia di questo n'è testimonio l'Eccellente Robertello lettor di Padova. Item Michel Bruto è sfratato et è stato visto dir la messa in Venecia et ora à molglie e figlie da marito, di questo testimonianza ne pol dar il Tarsia maestro de gramatica a San Barnaba e mesier Nadal de Conti.

Vostra Magnificentia Clarissima facia mo lei la provision meritevole a simili erori. Che Nostro Signore Idio la conservi et prosperi, di Spoldi (?) adì 10 marzo 1565.

Di Vostra Magnificentia Clarissima afecionatissimo servitor

Quintino Acanthio.

(au dos)

Die 22 martii 1565 per Clarissimum dominum Julium Contareno presentate.

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[p. 100]

Al Clarissimo Signor mio hosservandissimo Misser Julio Contareno procurator dignissimo, a San Moisè. Venetia.

 

(Archives de l'État à Venise, Processi del S. Uffizio, portef. 18, fasc. 15).

No 4
27 mars - 4 avril 1565
Citation de J.M. Bruto devant le saint-office de Venise

Guido Ferrerius Sanctae Romanae Ecclesiae presbiter, Cardinalis Verecellensis nuncupatus, Sanctissimi Domini Nostri Papae Sanctaeque Sedis Apostolicae in toto Serenissimo Dominorum Venetorum Dominio Legatus, Joannes Trivisano Dei et eiusdem Apostolicae Sedis gratia patriarchae Venetiarum Dalmatiaeque primatis et Magister Adrianus Venetus, ordinis Praedicatorum, in eodem Serenissimo Dominio haereticae pravitatis Inquisitor Generalis, Dilecto nobis in Christo Michaeli Bruto, humanarum litterarum professori et in hac inclita civitatis Venetiarum magistro, salutem in Domino sempiternam et nostris huiusmodi imoverius apostolicis firmiter obedire mandatis. Cum apud nos et officium nostrum Sanctae Inquisitionis nonnulli clamores ac inditia heresum sapientia a certis personis (ut credimus) fide dignis contra te devenerint propterea tenore praesentium te citamus, requirimus et monemus primo, 2o, 3o et peremptione quatenus infra terminum trium post praesentium praesentationem tibi per quemcumque iuratum nuncium sive publicum notarium faciendum debeas coram nobis et officio nostro praedicto personaliter comparuisse ad te de praemissis expurgandum et hoc sub pena excomunicationis ac confessi et convicti criminis heresis aliisque penis arbitrio nostro imponendis. Certificantes te quod si in dicto termino personaliter non autem per procuratorem sed excusatorem aliquem non comparueris, nos contra te ad ulteriora ad declarationem incursus poenarum praedictarum et ad alia iuris gravios remedia, uti contra haereticum pertinacem procedemus iusticia mediante ac contumacia tua in aliquo non obstante teque ulterius non citato nisi per affissionem ad valvas Patriarchalis et Sancti Marci Venetiarum Ecclesiarum ac Sancti Officii nostri predicti. In quorum omnium et singulorum fidem has praesentes per notarium nostrum infrascriptum fieri et subscribi sigilloque dicti Sancti Officii obsignari fecimus.

Datum Venetiis in loco Sancti Officii apud Ecclesiam Sancti Marci,

[pagina 101]
[p. 101]

die 27 mensis martii MDLXV, Pontificatus autem Sanctissimi Domini Nostri Domini Pii divina providentia Pape IIIIo, anno VIo.

Presbiter Hieronimus Vincius Cancellarius Sanctissimae Inquisitionis. (au dos)

1565 die 30 mensis martii.

Retulit officio Sanctae Inquisitionis presbyter Nicolaus Lapicida nuncius iuratus se heri fuisse ad domum habitationis Michaelis Bruti in contrata Sancti Augustini causa eundem citanti et non inveniendo dimisisse copiam ultrascriptae citationis in manibus certae mulieris et hoc ad instantiam Excellentissimi domini Blasii Sidnici procuratoris fiscalis dicti Sacri Tribunalis.

Die jovis 5 aprilis. Excellens dominus Blasius Sidnicus procurator fiscalis reproduxit suprascriptam relacionem nuncii et quia dictus Michael Butus latitans et non permittit se personaliter citari dicet ipse nuncius multas fecerit diligentias de ipso inveniendo et citando propterea insterit decerni processum per affixione et eundem mandari citari in valvis iuxta comminationem et formam dictae citationis.

Reverendissimi domini decreverunt processum et mandarunt citari ut petitur.

 

(Archives de l'État à Venise, Processi del S. Uffizio, portef. 18, fasc. 15).

No 5
7-10 avril 1565
Citation de Bruto, de C. Boniparte et de C. Cato devant le saint-office de Venise

Die sabbati 7 mensis aprilis 1565.

Retulit Ser Nicolaus nuncius Sancti Officii se externa die affixisse citationes in valvis contra Constantinum Cato, Michaelem Bruto et Caesarem Boniparte in illas affixas dimisisse in locis nominatis in ipsa citatione et iuxta decretum reipublicae sic instante Excellente domino Blasio Sidnico procuratori fiscali.

Die martis 10 aprilis 1565.

Reverendus et Excellens dominus Blasius Sidnicus procurator fiscalis reproduxit citationes executas in valvis una cum relacione nuncii contra Constantinum Cato et Caesarem Boniparte et Michaelem Brutto respective

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[p. 102]

quorum contumaciam et inobedientiam accusavit et accusat in quam instetit declarari per Reverendissimas dominationes vestras eosdem incidisse et incurrisse censuras et poenas de quibus in monitoriis et citationibus et premissa omni meliori modo etc.

Illmi. et Excellmi. domini pronunciaverunt prout in cedula quam etc.

H. Magnificus dominus Andreas Ceia Decretarius ducalis. ...... p. Nicolaus Lapicida nuncius.

 

(Archives de l'État à Venise, Processi del S. Uffizio, portef. 18, fasc. 15)

No 6
10 avril 1565
Excommunication et ordre d'arrestation des susdits par le saint-office de Venise

Christi nomine invocato pro Tribunali sedentes et solum Deum pro oculis habentes per hanc declaratoriam sententiam quam cum assistentia Clarissimorum dominorum Pauli Cornelio, Bernardi Georgio et Mathei Dandulo equitis et procuratoris Sancti Marci Venetiarum nobilium venetorum ferimus in his scriptis in causa et causis versantibus in officio Sanctae Inquisitionis inter Reverendum et Excellentem iuris doctorem dominum Blasium Sidineum eiusdem officii procuratorem fiscalem ex una et Caesarem Bonipartum palatii Sancti Marci huius inclitae Civitatis Venetiarum cartae solicitatorem et Constantinum Catum ac Michaelem Bruti, humanarum litterarum in eadem Civitate professores et seu ludi litterarii Magistros, reos citatos, et publice proclamatos ad personaliter comparendum in officio predicto infra certum competentem terminum eisdem et unicuique ipsorum assignatum et se coram nobis expurgandum a nonnullis imputationibus praefatis reis et unicuique ipsorum respective datis haereticam pravitatem sapientibus prout in monitoriis contra eosdem et eorum singulos decretis et excutis ac in actis causae reproductis ac etiam stridis seu proclamationibus contra ipsos in locis publicis factis latius respective continentibus partibus ex altera, pronunciamus, sententiamus et declaramus ipsos Caesarem, Constantinum et Michaelem contumaces et fugitivos excomunicationis et alias sententias, censuras et poenas tam in dictis monitoriis contentas quam a iure contra talia perpetrantes promulgatas incurrisse, ipsosque uti excomunicatos publice denunciandos

[pagina 103]
[p. 103]

ac ab omnibus Christi fidelibus evitandos fore prout denunciamus ac evitari mandamus, litterasque declaratorias desuper opportunas decernendas et relaxandas prout decernimus et relaxamus.

Quinimmo mandatum etiam executivum de capiendo ipsos contumaces et fugitivos ubique terrarum per quoscumque iustitiae ministros ut in carceribus detrudantur et de ipsis fiat quod iustitia suadebit similiter decernimus et relaxamus. Et ita dicimus, pronunciamus ac declaramus et litteras declaratorias ac mandatum executivum respective decernimus et relaxamus omni meliori modo.

Lata etc., die martis, decima aprilis 1565.

Ita pronunciavi Guido Ferrerius Cardinalis legatus.

Ita pronunciavi Joannes Trivisanus Patriarcha Venetiarum.

Ita pronunciavi frater Adrianus Valentius Inquisitor generalis et magister.

 

(Archives de l'État à Venise, Processi del S. Uffizio, portef. 18, fasc. 15).

No 7
30 juin 1565
Les susdits sont bannis de l'état de Venise

Al dì. Li Clarissimi et Excellentissimi Signori Deputati contra la heresia fanno intendere a cadauna persona come Sue Signorie Excellentissime per autorità dell'Officio suo hanno bandito deffinitive et in perpetuo di questa città di Venetia et da tutte altre terre et luoghi dell'Illustrissima Signoria et de navilli armati et disarmati, Cesare Boniparte solicitator de cause, Constatino Cato et Michiel Brutto maestri de schuola di grammatica condannati come heretici contumaci et fuggitivi. Et chi li prenderanno et darà nelle forze guadagnerà la taglia iuxta la continentia di essa parte, la quale taglia è di lire mille de piccioli.

Jo Bernardino qm. Jacomo comandr. ò fata la sopradita prohlama a San Marco e Rialto sopra le scale adì 30 zugno 1565.

 

(Archives de l'État à Venise, Processi del S. Uffizio, portef. 18, fasc. 15).

[pagina 104]
[p. 104]

No 8
5 octobre 1573
Nuremberg, lettre de Bruto a Zwinger

Haveva deliberato non prima scrivere a V.S. ch'io fusse arrivato alla corte, donde io potessi scrivergli cose degne della sua espettatione; ma l'occasione di messo mi ha invitato affar hora, questo ufficio con lei, et darli aviso del bene stare di tutti noi, i quali, quantunque per vie difficili molto, et malagevoli, et con grandissima spesa, si siamo condutti a Norimberga sani, la dio mercè, et in buono stato, donde fra un'hora partiremo per Ratisbona, ben proveduti di cocchio et di cavalli, sotto la guida di colui, che non vuole essere da noi indarno chiamato padre; il quale pregando che a V.S., conceda larga vita, et felicità, et salutando il Sig Rettore et tutti gli amici, le bacio la mano, et ne le recomando di cuore. Di Norimberga a V di ottobre del LXXIII.

 

Di V.S.

G.M. Bruto.

 

(Bibliothèque Universitaire de Bâle, Mss. Fr. Gr. I, 15, n. 48 r.).

No 9
23 janvier 1574
Cluj. Lettre du même au même. Description de la Transylvanie

Ad Theodorum Zvingerum

 

Facit, Zuingere, tuorum meritorum in me recordatio, summus item meus in te amor, non secus ut de meis rebus omnibus te faciendum certiorem putem, ac si ea, quae et, mea, et propria sunt, ad te maxime pertinere intelligam. Neque vero ea una est modo mihi causa amoris, quod ita sis meritus de me, ut simul vivere, et te non amare haud possim: sed quae in tua summa virtute est posita: quae etiam cum in eis conspicitur, quorum nulla sunt in nos merita, per se amabilis est, atque expetenda. Ac de rebus meis omnibus, ne mihi pluribus eadem repetenda essent, Fl. Pudentillam lectissimam foeminam feci mei literis certiorem:

[pagina 105]
[p. 105]

in quibus cum alia multa, tum de filia desponsa viro, optimis auspiciis, ut me juvat sperare. Nam, ut appareat, totum hoc ab eo esse, a quo sunt praeclara omnia, tum id a nobis actum, cum nihil mihi minus veniret in mentem suspicari. Is est adolescens cum honesto loco natus inter suos, et spectatae industriae, ac fidei, tum quem imprimis amabilem reddat formae virile decus, cum suavitate quadam et morum elegantia conjunctum. Accedit ingenuus pudor, et Christianae pietatis insigne studium; quod unum ubi desideratur, quaecumque homines sibi ducunt expetenda, obsolescunt. Quid ego vero de his pluribus tecum? qui Dei immortalis admirabilia opera, in humanae vitae theatro, nobis ob oculos constituenda curaris: in quibus qui hoc unum non agnoscit, is neque eum agnoscere videtur, cujus, quae hominum vires non assequuntur, unius sunt aeternae sapientiae monumenta. Jam tibi hoc admirabilius, qui omnium maxime unus nosti, quantopere, ne hoc accideret, laboratum sit, et quibus artibus, insidiisque oppressa innocentia a foemina immanissima extulerit caput. Ita eodem temporis momento, id quod divinae animadversionis est illustre futurum ad posteritatem documentum, et erecta probitas exemplo erit ad bene sperandum de eo, cujus praesidio innocentia invicta stat; et abiecta, ac prostrata nequitia ad deterrendos improbos a male agendo: quae quo vita magis producitur, eo graviores luit, et prolixiores flagitiorum, et scelerum poenas. Habes quae nobis in itinere: caetera cognosce, quae sunt in Daciam proficiscentem consecuta: quae quidem sunt ut volumus: quamdiu sint in hoc statu futura, viderit is, cujus aeterno consilio me, meaque omnia permisi. Excepti a principe, et liberaliter, et prolixe, neque solum, quod desponsum erat, persolutum, sed mea spes etiam, atque exspectatio superata, cum esset summa. Nihil Forgatio in me, nihil principe humanius, liberalius, effusius. Regionis quanta amoenitas sit, ex iis, quae subito licuit animadvertere, eo consilio, ut scribenti de Pannonicis rebus, aliquando usui essent, paucis referre non gravabor: cujus tamen et ubertas, et amoenitas tanta est, ut quanta sit, ne diserto quidem homini facile sit multis explicare. Tota fere Transylvania, montibus, tamquam claustris, munita, ne pateat facile barbarorum incursionibus clauditur. Nam interior, admirabili varietate, hinc collibus sensim se in latas planities demittentibus, hinc assurgentibus leni acclivitate, discriminatur, sed iisdem cultis, et unde fructus omnes leguntur, qui vitae homini sint usui. Rerum omnium incredibilis ubertas, atque adeo, ut, id quod caput est, copiam bonitas aequet. Itaque et generosa vina, cum eorum magna vis sit, et annonae tanta utilitas habetur, ut tantum hic tritici nummo aureo Ungarico paretur, quantum istic, cum ego adessem, aegre quatuor: atque eo amplius. Nam quibusdam in locis, unico, tritici modium X. ubi proventus uberior

[pagina 106]
[p. 106]

laxiorem annonam reddit (cubulum populares vocant) emuntur. Nunc cum creditur annona arctior esse, aurei nummi triente Claudiopoli venit: ubi nunc princeps forum agit, conventu provinciae indicto: qua occasione, ob ingentem concursum hominum, qui undique confluunt, crescere semper annona consuevit. Jam vervecinae carnis, et bubulae pondo, cum triente, emitur Pannonico nummulo, qui est Bacionis Germanici, ut vulgo loquuntur, sexta pars: integer vitulus, quinquaginta, cum est magna caritas, atque id Albae, ubi est principis regia. Salubre, ac mite coelum, usque adeo, ut Itali, quorun est hic non exiguus numerus, negent fructus, quibus per aestatem vescimur, meliores, suavioresve in Italia haberi. Ingenia, ut non ita culta ad hanc vitae elegantiam, quam ipsi mollitiam vocant, ita quae humanitatis jura sancta habeant, et non patiantur ab exteris ulla officia desiderari, quibus constet huminum vita. Nam quod minime elegantiae studeant, plurimum augendo robori, ac viribus, id sibi honestissimum ducunt, militares homines, et quibus ea dedecori sint, quae apud nos vitae usum necessarium habere existimantur, mollia strata, culcitrae, pulvilli, stragula vestis: quae apud illos in deliciis habentur, nostri ita necessaria ducunt, ut si his careant, sibi etiam vita simul carendum putent. Summa hyeme, cum usus requirit, humi, et sub dio, atque adeo, cum omnia sunt strata nivibus, pluvio aeque, et sereno coelo pernoctare; explere sitim aqua, cum non est vini facultas cujus sunt tamen avidissimi, in expeditione praesertim; et quidem, ita obfirmato animo adversus omnia incommoda, atque ea alacritate, ut vulgo homines e scrobibus, in quibus saepe aquae pluviae solent restagnare, etiam cum coeno aliisque sordibus corruptae sunt, id quod mihi nonnumquam licuit videre, non sine magna mea admiratione, libentissime hauriant. Nam si qui sunt, qui in Gallia, Germania Italia, imprimis versati, peregrinos mores adamare in vitae cultu, atque ornamentu videantur, hi cavillis, jocis, obscoenis saepe et contumeliosis vocibus vexati, tamquam effoeminati, et molles, ex aliorum coetu contempti, abiectique exploduntur. Itaque ne sint ludibrio suis, coguntur populi probra, jactura valetudinis, cujus nullam rationem habent, redimere, usque eo, ut, maiore capitis parte abrasa, etiam cum vehementissima frigora sunt, et quae vix sub tectis, atque in hypocaustis vitantur, levissimo pileo tecti, saepe nudo, atque aperto capite incedant. Unum illis armorum studium: quae culta, et perpolita, cura acerrima, fortitudinis laudem habent: probro, neglecta, et dedecori habentur. Nam qui in caeteris delicias contemnunt, curandis equis nunquam sibi faciunt satis; quos haud raro mollius, quam quae nobis sunt carissima, delicatiusque habent. Itaque passim invenias multos, quibus cum sit haud exiguus census, pluris

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[p. 107]

tamen stet equus, quam domus, aut fundus: quod quidem tanto est admirabilius, quanto regio omnis, ut caeterarum rerum omnium, ita equorum, nostris feracior habetur. Aurifodinae multae, e quibus eruitur aurum optimum, ut prima fusura, artis periti XXIV, scrupulos aequare, quae res digna admiratione sit, ac purum putum, defaecatum reddi contendant. Nam aeris, hydrargyri, aliorum metallorum omnium, et fossilis salis tanta copia, ut numerosae familiae dimidia parte taleri, in annum empto habeant satis. Idem candore, cum tritum est, et bonitate excellit, ut prae hoc, marinus sal, et factitius, quo in Italia utimur, sit contemnendus: urbes, praeter paucas, Claudiopolim, Cibinium, Brassoviam, Varadinum, Debrecinum, non ita frequentia, aut magnitudine insignes; pagi, et crebri, et luculenti, praesertim qui a Germanis incoluntur. Laxae aedes, et quae sint ad usum simul, et ad elegantiam extructae perpaucae. Vulgo in casis habitant, ut videtur, minus structuris studentes, quod, ob Turcas Daciae, ex vicina Thracia, imminentes, verentur, ne non sibi, et posteris, sed, si quid durius accidat, hostium commodis, quibus utuntur infestissimis, prospicere videantur. Habes longam epistolam, Zuingere, sed eandem, quo me aequiore animo feras, minus mihi scribendo moderantem, refertam insignibus indiciis amoris: provehor enim, illectus fructu nostrae consuetudinis, ut quaccumque occurrant, quae suppeditent scribenti argumentum, arripiam, unde mihi detur occasio aliqua, per literas tecum colloquendi: quare nihil mihi accidere gratius, aut suavius potest. Datum Claudiopoli X. Kal. Febr. M D LXXIV

 

(Opera Varia Selecta, p. 509-515).

No 10
23 janvier 1574
Cluj. Lettre comme ci-dessus (d'après l'original)

S.P.D.

 

Facit, Zuingere, tuorum meritorum recordatio, quae, et multa in me sunt, et maxima, summus item meus in te amor, non secus ut de meis rebus te faciendum certiorem putem, ac si ea, quae mea propria sunt, ad te pertinerent; id quod tamen tibi esse persuasum velim. Neque vero ea una mihi modo est causa amoris, quod ita sis meritus de me, ut simul vivere, et te non amare haud possim: sed qui, in tua summa virtute est

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[p. 108]

posita, quae etiam cum in his conspicitur, qui sunt odio digni, si id fieri possit, amabilis est, atque expetenda. Ac de meis rebus omnibus, ne mihi pluribus eadem repetenda essent, tum Squarcialupum amicissimum mihi hominem, et perstudiosum tui tum lectissimam feminam Hesteram Colliam, feci meis literis certiorem: in quibus cum alia multa, tum illud admirabile in primis, Dei immortalis beneficio factum esse, cuius est in vindicandis hominum sceleribus, erigendis iis, qui improborum iniuriis contempti iacent, fortis, atque invicta manus; ut filia, per novercae immane odium, atque inexorabile, adducta fere in salutis discrimen, quo tempore, neque id mihi veniret in mentem suspicari, cum adolescente optimo, honestissimo loco nato, quem domesticae copiae, egregia forma, morum elegantis, christianae pietatis insigne studium comendat, collocaretur. Neque vero nunc necesse habeo, de his agere pluribus, praesertim ad te, qui dei immortalis admirabilia opera in humanae vitae theatro, nobis ad oculos constituenda curaris: in quibus qui hoc unum non agnoscit, is neque eum agnoscere videtur, per quem ea fiunt, in quibus hoc ipsum locum habet quae eadem tanto sunt viribus hominum maiora, quanto is, qui eorum est auctor, omnibus est habendus potentior, sapientior, maior. Atque hoc quidem de filia: quid de noverca scelerata, atque impura foemina? quod foedius supplicium, taetrius, immanius, potest in paricidam excogitari, quod gravius in eum, qui patriam prodiderit, everterit, divina atque humana iura omnia violarit, in quod cruciando cum tortores vires omnes et robur consumpserint, nondum tamen sceleris magnitudine aequarint; qua quo hanc unam, vindex deus humanorum scelerum, plectendam, cruciandam, mactandam curarit? patere, clarissime vir, me elatum studio divinae gloriae illustrandae, latius quam ingenij tui lenitus requirit, de hac tanta re agere tecum. Ita ne vero? eousque amentiae esse progressam religiosam focminam (mitto superiora) ut quae vellet videri, patria Christi caussa exulare, cuius est doctrinae purissimae et castissimae coelestis origo, ut induceret animum lenoniam facere? quid? hoc modo? immo id in ea urbe, in qua, effere turpe, atque obscenum verbum capitale est? quae optimis legibus constabilita, et verae pietatis cultu, pacis otij, concordiae, aequibilitatis singulare exemplum non suis solum est ornamento, sed multis ad salutem subsidio, qui undique eiecti ex torres, patria deturbati ob Christi caussam, in illius complexum, tamquam parentis indulgentissimae, portum, arcem tutissimam confugiunt? Non est hoc homini ultimum constitutum supplicium, ut vitam amittat; aliud est multo gravius, et ad cuius unius mentionem improbi, ac scelerati homines perhorrescant, cum ijs vita relinquitur supplicij loco. Vivat, si illi, cum adeo perdito ingenio sit, potest esse vita iucunda,

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[p. 109]

et quidem diu vivat, longo saeculo putida, infamis inustis ignominiae notis sempiternis, non suo modo iam, sed omnium conscientia abiecta, iugulata, perdita, afflicta: vigeat, sentiat, audiat, videat a se omnes aversos, contemptam se, et despectam omnibus: diu torquentur sceleratus animus eorum recordatione, quae impie et scelerate in deum, in virum, in privignam, puellam castissimam atque innocentissimam excogitavit, elata odio inexpiabili: non carnificis securi (poena enim nulla non ferenda, quam etiam, cum gravis est, brevitas temporis levem facie) non gladio plectatur: non sunt illius flagitia, et scelera uno ictu expianda: fodiatur quotidie conscientiae stimulis, qui ita feriunt, ut faciant vulnus, ita pungunt, fodiunt ut nunquam habescant; ut numquam vacua a dolore, et animi cruciatu sit. Latent in impiorum mentibus secures, gladii, laminae; viget carinifex, tortor; non deest, qui verberet, iugelet, collo laqueos nectat, insuat in rotas, mactet, perdat; cum vita infelix uni viventi invisa neque morte redimi queat, in qua creditum est, esse ultimum malorum omnium institutum. Sed quo ego efferor? Equidem non solum tui videar oblitus, sed mei, qui debis a te, unde haec tamquam a fonte manant. Sed vides quam admirabili providentia, deus hic cuncta administret: qui eodem tempore, quo filia in regia urbe, clarissimis viris praesentibus, quorum sunt illustria nomina, viro nupsit, cuius virtus, pudor, religio, casti mores, etiam si unus mihi e multis deligendus esset, quorum haberetur probitas insignis; facilem delectum efficeret, eodem inquam tempore perfecit ut suo ingenio permisso foedissima, et spurcissima anus, nova Canidia, aut si quid illa fuit unquam exsecrabilius, ludum aperiret, quantum in se esset (quid vero illa non audet, quod sit multo atiam suis viribus maius?) prophanandi pudoris, et vulgo passim pudicitiae prostituendae, in ea, inquam, urbe, quae pudoris domicilium, et sanctimoniae habetur. Verum iam de me, his omissis, quae me non attingunt. Res nostrae videntur optimo statu esse, quam diu sint futurae, viderit is, cuius aeterno consilio me, meaque omnia permisi contentus paucis, et quod adest componere aequus, ut ille ait. Nam ille potens sui laetusque deget, cui licet in diem dixisse, vixi. Vere id an secus, ne mihi videar volens, et prudens negotium facessere, in praesentia disquirere omitto. Excepti a principe sumus, et liberaliter, et prolixe; neque solum repraesentatum est, quod desponsum erat, sed mea spes etiam, atque expectatio superata, cum esset summa. Nihli Forgacio in me, nihil principe humanius, liberalius, effusius. Regio amoenissima collibus discriminata, sed iisdem cultis, et unde fructus omnes leguntur, qui vitae hominum sint usui. Rerum omnium incredibilis, ubertas, atque, id quod caput est, ut copiam bonitas aequet. Itaque et generosa vina habentur, cum eorum

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[p. 110]

magna vis sit et suavissimus panis, cuius tanta vilitas est, ut tantum hic frumenti talero paretur, quantum istic, cum ego edessem, aegre quatuor, atque, eo amplis coronatis. Nam quibusdam in locis taleri dimidia parte, frumenti modius habetur venalis (rubulum populares vocant) qui integro Claudiopoli, ubi nunc princeps forum agit, conventu provinciae indicto, qua occasione, ob ingentem concursum hominum, qui unque confluunt, crescere semper annoma consuevit; Vervecinae carnis, bubulae pondo cum triente, Pannonico nummo qui est Bacionis Germanici sexta pars; integer vitulus, quinquaginta, cum est magna caritas, atque id Albae ubi est principis regia: salubre ac mite coelum, eousque ut Itali, quorum est hic non exiguus numerus, negent, se fructus quibus per aestatem vescimur, meliores, suaviores ut in Italia expertos. Ingenia, ut non ita culta ad hanc vitae elegantiam, ita quae humanitatis iura sancta habeant, et non patiantur ab exteris ulla officia desiderari, quibus constet hominum vita. Nam quod minime elegantiae studeant, plurimum augendo robori, ac viribus, id sibi honestissimum ducunt, militares homines, et quibus ea dedecori sint, quae apud nos vitae usum necessarium habere existimantur, molles stratus, culcitae, pulvilli stragula vestis, quae apud illos in deliciis habentur, nostri ita necessaria ducunt, ut si his careant, sibi etiam vita carendum putent. Summa hieme, cum usus requirit, humi, sub dio, in nivibus, pluvio aeque, et sereno coelo, pernoctare; explere sitim aqua, cum non est vini facultas, cuius sunt tamen cupidissimi, in expeditione praesertim, et quidem ita obfirmato animo adversus omnia incommoda, atque ea alacritate, ut e scrobibus, in quibus saepe aquae pluviae solent restagnare, etiam cum coeno, equorum lotio, aliis sordibus corruptae sunt, id quod mihi nonnumquam licuit videre, non sine mea magna admiratione, libentissime hauriant. Nam si qui sunt, qui in Gallia, Germania, Italia in primis versati, peregrinos mores adamare in vitae cultu, vestitu, ornatu videantur; hi cavillis, iocis, obscenis saepe, et contumeliosis vocibus vexati, tamquam effeminati, et molles, ex aliorum coetu contempti, abiectique exploduntur. Itaque, ne sint ludibrio suis, coguntur populi maledicta, et probra valetudinis, cuius nullam rationem habent, iactura redimere; eousque ut maiore capitis parte abrasa, etiam cum vehementissima frigora sunt, et quae vix sub tectis, atque in hipocaustis vitantur, levissimo pileo tecti, saepe nudo, atque aperto capite incedant. Unum illis armorum studium, quae culta, atque perpolita cura acerrima, fortitudinis laudem habent: probro, neglecta, et dedecori habentur. Nam qui in ceteris, delicias contemnunt, curandis equis nunquam sibi faciunt satis, quos haud raro mollius, quam quae nobis sunt carissima delicatiusque habent. Itaque passim invenias multos, quibus,

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[p. 111]

cum sit haud exiguus census, pluris tamen stet equus, quam domus, aut fundus: quod quiden tanto est admirabilius, quanto regio omnis, ut caeterarum rerum omnium, ita equorum nostris feracior habetur. Aurifodinae multae, e quibus eruitur aurum optimum; ut prima fusura, artis periti XXIV scrupulus aequare, quae res digna admiratione sit, purum, defaecatum reddi contendant. Nam aeris, hydrargiri, aliorum metallorum omnium et fossilis salis in primis tanta copia, ut numerosae familiae dimidia parte taleri in annum empto habeant satis. Nam, et candore, cum tritum est, et bonitate excellit, ut prae hoc marinus sal et factitius, quo in Italia utimur, sit contemnendus. Urbes, praeter paucas, Claudiopolim, Cibinium, Coronas, Varadinum, Debercinium, Brassoviam, fere pagorum similes, qui crebri occurrunt. Laxae aedes, et quae sint ad usum simul, et ad elegantiam extructae, perpaucae: vulgo in casis habitant, ut videtur, minus structuris studentes, quod, ob Turcas Daciae imminentes, verentur, ne non sibi, et posteris, sed si quid durius accidat, hostium commodis, quibus utuntur infestissimis, prospicere videantur. Habes longam epistolam, Zuingere, sed eandem, ut me aequiore animo feras, minus mihi in scribendo moderantem, refertam insignibus amoris notis. Provehor enim, illectu fructu veteris nostrae consuetudinis, ut quaecumque occurrant, quae suppeditent scribendi argumentum arripiam, atque unde mihi videatur occasio aliqua per litteras, tanquam colloquendi tecum dari; qua re nihil mihi accidere gratius, suavius potest. Sed amabo te Clarissime Vir, atque amice optime, haud graveris mihi in hoc uno gratificari, ut de iis litteris, quas femina impurissima, pridie eius diei, quo suspicabatur, nos Basilea soluturos ad Leliam misit matronam castissimam in scribendo mentionem facias, ut ad ea, quae accepi de illius flagitiis, litteris amicorum, si quid illa adhuc moliatur, quod tamen vix credo, quamquam omnia audeat, quae pudorem, religionem, ius, fas, quidquid sancti in vita hominum est, sua impudentia, petulantia procacitate violarit, testimonium tuarum litterarum accedat; quibus si patiatur ab se impetrari, ut subscribat, vir optimus idem, et doctissimus Cottius, et mihi rem gratam, et eo munere dignam faciet, quo in Christi ecclesia fungitur: qua de re etiam a Squarcialupum scribo, cuius tibi res omnes minimas, maximas, etiam si meum hoc officium minus necessarium, summa tua humanitas, illius probitas singularis, atque eruditio efficiat, etiam atque etiam commendo. Vale, et me tui hominem studiosissimum atque amantissimum, amore illo tuo singulari ama.

Datum Claudiopoli X Kal. Febr. MDLXXIV.

 

(Bibliothèque universitaire de Bâle, Mss. Fr. Gr. II, 8, n. 232 c. 1-2).

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[p. 112]

No 11
22 août 1575
Alba julia. Etienne Bathori recommande bruto aux magistrats de Cibiu

Egregij fideles nobis dilecti, Salutem et favorem.

Generosus vir Joannes Michael Brutus, Secretarius noster, enixe a nobis postulavit, ut quod iudicium in causa divortij, a ministris Ecclesiae Ungaricae secundum cum factum esset, id nostra auctoritate comprobaremus. Quoniam vero per se Ecclesiae auctoritas suo robore stat, nostra ea de re super vacaneas existimamus literas. Matrimonium sane, quod cum vestra affini isthic contraxisse audimus, bene et feliciter utrisque evenire optamus. Nam nobis ipse Brutus ob eius virtutes gratus est locumque apud nos tenet honestissimum; quem maiori in dies cum proventu tutaturum speramus. Quod cum ita sit, vobis illum, uxorem, familiam, res suas omnes, ita commendamus, uti ea, quae nobis esse carissima gratissimaque intelligitis.

Datum in civitate nostra Alba Julia XXIX Augustj MDLXXV.

Stephanus Bathorij de Somljo m.p.

 

Egregijs Simoni Miles, Magistro civium, et Augustino Hedwyg, Judici Regio, civitatis nostrae Cibiniensis, fifelibus Nobis dilectis.

 

(Archives de l'État à Cibiù, n. 863 c. 65).

No 12
27 septembre 1581
Ode de Melissus a Bruto

 
Utramque doctum Palladia in schola
 
linguam, et scientem gnariter artium
 
sublimiorum, quae beare
 
corda polo gemina callent,
[pagina 113]
[p. 113]
 
Brutum saluto, qui licet extimis
 
in Sarmatarum limitibus, procul
 
ab Hadrianae separatus
 
Illecebris agat Amphitrites,
 
Jucundioris non tamen immemor
 
nunc creditur mi colloquii fore,
 
quod ad vadosi regna Moeni
 
comiter in Stephani taberna,
 
Praesente ibidem tum Camerario,
 
Sermone grato texere amavimus;
 
cum Teutonas exul per oras
 
finibus Allobrogum relictis
 
ad subjugatos Battoridae tuus
 
se, Brute, cursus ferret Jäzygas;
 
qua pisculento foetus amne
 
lambit humum patriam Tibiscus.
 
Multas ab illo tempore me plagas
 
seu causa Fati, seu variabilis
 
fortuna casus, inquietis
 
ambitibus peragrare adegit.
 
Salutis incertum, haud secus aequoris
 
sulcans arenas navita lubricus
 
jactatur undosis procellis,
 
vi furialis Apeliotae.
 
Hos inter errorum et creperae fugae
 
fluctus vaganti nil mihi suavius,
 
quam sempiternum vatis ultro
 
Angelii meruisse Amorem;
 
Tarpeja quum me sub Capitolii
 
Saxo viderent limina consulum
 
fastos, et antiquo paratu
 
nobile marmor, imaginesque
 
Vetustiorum quaerere Caesarum,
 
ex Marte partis non sine laureis.
 
Quid ille? nequaquam profecto
 
erubuit mihi credidisse
[pagina 114]
[p. 114]
 
Recens suorum nata poëmatum
 
Typisque nondum scripta volumina.
 
Idem reversuros ab Urbe
 
Franciacum poplites in orbem
 
Pereleganti munere carminis
 
Est prosequutus: munere, publicis
 
quod exstat exstabitque libris
 
semper ad innumeros nepotes.
 
At tu, Poloni Regia cui patet
 
Herois, auctor magne, quid exigis?
 
quae condis, aeternis (ut aequum est)
 
Digna lini monumenta cedris?
 
Rex bellicosus materiem suae
 
Virtutis amplam, non sine fomite
 
sui celebrandi ministrat
 
vatibus historicisque doctis.
 
Idem eruditus judicat aptius
 
Prudentiusque, e re quid, et ad status
 
sit publici non obfuturum
 
emolumenta, bonasque leges.
 
Audita nobis cor fodiunt ducis
 
Praeclara tanti dictaque, factaque:
 
cur non et istic Marte duro
 
visa geri feriunt ocellos?
 
Longe sed absum, certe ego Pindari
 
vel Dithyrambos, vel numeros graves
 
Molirer Alcaei minaxue
 
Stesichori genus aemulari;
 
Nihil moratus, queis ferar avius
 
Pennis in altas aetheris orbitas,
 
Novum Melissaei daturus
 
nominis elogium profundo.
 
Alma triumphus laudis adorea
 
ridere gestis; perpetuam et sitim
 
accendit in fibris alumno
 
pota avide semel Hippocrene.
[pagina 115]
[p. 115]
 
Atqui futurum rebor, ut unus et
 
Alter perennem dehinc aquilex novae
 
vestiget undae forte venam;
 
quam nisi reppererit palato
 
Gratis placendam; pol tandem, inquiet,
 
hic celsa celsis gesta poëmatis
 
Aequare sumpsit, rege quondam
 
Battorio, domitore Moschum.
 
 
 
Noribergae, mense septembris anno MDXXCI
 
P. Melissus, Comes Palat, et Eq. Civis Romanus

(Opera Varia, p. 498-501).

No 13
23 mai 1582
Poésies de Melissus

Melos ad Joh. Michaelem Brutum.

Strophe I.
 
Humidos sicut liquores, e sinu foeti Jovis
 
interdiu cum largitate iugi
 
depluentes, seu mamillis
 
Junonis e lactifluis
 
Rorem serena nocte Liber emulsum,
 
ceresque frugiproma,
 
paciferaeque oleae repertrix
 
avidis petessunt desideriis:
 
Idemque anhelant florilegae Napaeae,
 
Dryadesque silvicultrices, non sine
 
Oreadum congrege coetu.
[pagina 116]
[p. 116]
Antistrophe I.
 
Sic vigore, Brute, coeli siderumque roscido
 
mortalia optant secla recreari, et
 
per novas subinde vires
 
Vitale cor animarier.
 
Vitae medullam, traducesque naturae,
 
et succulenta rerum
 
Jäpeti genus ex Olympi
 
sibi fontium venis irriguis
 
haurire gestis, semina quippe fas est
 
et originem satori rerum Deo
 
acceptam in hoc orbe feramus.
Epodos I.
 
Quid? astra nonne vim ratam, secunda sive laeva,
 
in haec infimi soli corpora
 
exercent; hominumque temperant
 
animos, qualitatemque privas
 
coelitus instillant?
 
Ne, Camocnis attributos ordine
 
fati perpetuo motus orbicos
 
genius testatur ipsemet virorum
 
Natalibus claris celebrium,
 
donisque variis adeo praeditorum.
Strophe II.
 
Nemo sane, nemo quisquam nec latinos exstitit
 
inter poëtas, nec catos Pelasgos,
 
cui vel oestro, vel furori
 
fuisse dios ambigas
 
Ignes, canendi causam, eapse re si quos
 
instinctus ille vivax
 
reddiderat generosiores,
 
in eos novae denatorum animae
 
Migrasse creditae, sed enim vegentes
 
sine fine perpetim durant spiritus,
 
boni bonis ingenerati.
[pagina 117]
[p. 117]
Antistrophe II.
 
Musicus quod si cluo ipse, te diserto interprete,
 
nec spernit a me se procul Thaleja;
 
candido imputandum Olori,
 
quem Sol, Venus, Cyllonius
 
Sub Capricorni vertice, in domo Thesei
 
sibi adsciere amicum:
 
tu media in regione coeli
 
resonis lyrae chordis Threïciae,
 
Chirone proximo: neque non volanti
 
cito Pegaso, marinis horoscopum
 
in Piscibus dextra tuenti.
Epodos II.
 
Foetus poëmatum Maro lambebat instar ursi:
 
Levis simius gravis, Pindari
 
audaces ego, liberis licet
 
numeris strictior, Dithyrambos
 
Erute repraesento,
 
Rarus exempli sequendi praebitor.
 
Omnes omnia non callemus, tamen
 
Modica explendae siti facit scatebrae
 
arente quondam fauce, et aestibus
 
de fomite brevi focus ingens relucet.

Norimbergae Francorum ANNO MDXIIXC. Mense Majo.

Paulus Melissus, Comes Palatinus et Eq. Auratus, civis Romanus.

Melissi Epigramma ad Brutum

 
Cum manes in te vivo penitrasse vigore
 
et Livii, et Sallustii
 
Noris Brute, et idem fateatur quisque bonorum,
 
qui scripta lectitant tua:
 
Tun' censes animas sese insinuasse Melisso
 
Horatii atque Pindari
[pagina 118]
[p. 118]
 
Consimili ritu? pol me ac te decipis errans.
 
Umbra, umbra, quam prendi, fuit;
 
Atque ea non tota aut omnis, sed particula umbrae
 
parentis inter somnium.
 
Posteritas quid dicet ad hoc, quod tu arte magistra
 
ex ape facis Lucam bovem?
 
 
 
Eiusdem ad Jacobum Monavium.
 
 
 
Rettulisse pro Attica drachma Atticum talentum,
 
Brutus inquit, Hadrianorum optimus virorum;
 
et meum unum carmen illud unicumque pluris
 
aestimat, quam pondo plurima Atticum talentum
 
Heus Monavi, Brutum oportere esse dico Regem.

(Opera Varia, p. 504-507).

No 14
22 janvier 1582
Cracovie. lettre de Bruto à Camerarius

Michael Brutus Joachimo Camerario S.D.

 

Litteras tuas curavit mihi reddendas V.C. Iacobus Monavius, tardius aliquanto, quam aut ego, aut ipse vellet, omnium quos umquam norim homo officiosissimus, nulla illius culpa, molestia animi incredibili. Mihi quidem eo gratiores, quo diutius desideratae, expectatae minus non quin sciam, me eo loco apud te esse, quo mirifica tua in me merita, et multa, meus in te amor singularis requirit: sed quod, post longum temporis, et locorum spatium, quo fuimus disiuncti, ita sperabam apud te vigere memoriam mei, ut minime necessarium tamen tibi scribendi munus putares. Nunc nullis tu quidem meis meis litteris provocatus, quo tuum officium carius mihi, iucundiusque sit, ita ultro ad me scribis, ut videaris, quid mihi sit agendum, quasi ipse aliud agens, me monere voluisse. Qui tamen quam grato animo erga te sim, quam semper fuerim, non solum ipse scio, conscius mei, sed multi etiam, illustri mea testificatione tuorum in me meritorum noverunt. Nam cum calamitosissimo meo tempore ita me esses complexus summo amore, ut cuius citius posse satisfacere,

[pagina 119]
[p. 119]

quam tibi, fovendo, ac recreando me videreris, ita divisae inter nos officii partes fuerunt, ut tu obliviscendo, quae in me conferres, ego grata recordatione memoria retinendo, ostenderem, inter nos de officii laude institutam contentionem esse: et quidem in qua vinci aequae, et vincere, mihi pulcherrimum esset. Nam ubi tu superior, id nulla mea culpa accidere intelligebam, quae tota esset fortunae acerbitati tribuenda; tua magna cum laude, a quo vinci mihi honestissimum esset: ubi ego referenda gratia non paterer me vinci, ita hoc mihi laudi sperabam futurum, ut tu maiorem modestiae referres: cum quidem appareret, non tibi victoriam praereptam, sed ei abs te concessam, cui maiora tradidisses. Neque contentus hoc grati animi officio, scripto volui id apud posteros testari, haud passus diutius latere, animi tacita conscientia inclusum. Hinc scripta ad te epistola, et fratres tuos clarissimos viros, dedi operam, ut vos orbatos parente, atque cum eo adeo magno familiae vestrae, et totius Germaniae ornamento, exiguis quidem ingenij viribus, sed paribus animi solarer. Quam epistolam cur non patiar emitti in lucem, insignem testem mei erga vos amoris, nulla est caussa; cur emitti velim, maximae, multae et gravissimae. Nihil enim mihi potest accidere gratius, quam omnes homines intelligere, et qui nunc sunt, et qui sunt postea futuri, quando mihi nulla alia ratione licuit, tibi, pro tuis officijs in me multis, parem gratiam referre, hoc grati animi in te monumentum exstare voluisse. Itaque ad cetera officia, quibus est me Monavius prosecutus, magna ex hoc uno accessio est facta; quod ad te epistolae exemplar misit. Et si enim erat consilium, eam, cum alijs excudere, quarum editionem adorno, id quod etiam sum facturas; erit tamen pergratum, cum in ijs coniungi, quae vestro iudicio, hoc est acerrimo, et gravissimo, digna fuit visa, quae posteritas legat. Quod quidem quo a vobis accuratius fiat, visum est aliud ad vos exemplar mittere, a me postremo recognitum, ex quo placet epistolam edi. V. Amplissimo Christ. Herdesiano meis verbis salutem multas impertias, homini de me ita merito, ut si vere dictum est, Hominem esse homini deum, nulli saluti umquam dicatum Romae augustius templum consecratumque sit, quam quod ego illi in intimo pectore dicatum consecratumque habeo. Is enim mihi fuit salus, vitae perfugium, existimationis, et nominis quasi, arx munitissima, quo tempore mihi erant spes vitae omnes deploratae. Vale, et clariss. viros fratres tuos plurimum meo nomine iubeas saluere. Datum ex arce Cracoviensi XI Kal Februar. C IƆ. IƆ. XXCIIGa naar voetnoot(1).

[pagina 120]
[p. 120]

Mitto ad te aliam eiusdem argumenti epistolam ad regem, excusam non ob eam caussam ut venalis prostaret, sed ut rex legendo ne laboraret, qui non invitus mea legit, etiam si non adeo eleganter, et luculenter ex archetypo descripta. Obsecro te per nostram amicitiam, perque ea, quae tibi sunt carissima in vita, ne faciare posthac me desiderio tuarum litterarum tenere, praesertim, que his respondeant meis sunt istic mercatores, quorum nostris habent institutum commercium, neque cum Polonis, et Germanis solum, sed cum Italis etiam. In his est Sebastianus Montelupus, cui litterae tuae recto commendari poterunt, Turrianis marcatoribus florentinis qui istic negotiant, est bene cognitus. Iterum vale.

(au dos)

Clarissimo Viro atque ornatissimo Joachimo Camerario Philosopho, et Medico Norimb. et amico mihi plurimum observando NorimbergaeGa naar voetnoot(1)

 

(Bibliothèque de l'État à Munich, Mss. Latins 10365, n. 11, c. 1).

No 15
22 juin 1582
Cracovie. Lettre de Bruto à Camerarius

Clarissime vir et mihi plurimum observande.

 

Etsi per me as occupationes multas, et gravissimas, tum plus aequo urgentem me, qui has ad te litteras cum aliis ad Monavium affert, vix licet scribere paucis, ut ferunt angustiae temporis, te nolui appellare tamen, et rogare simul, ne patiare a me ulterius tuas litteras desiderari, quibus si dicam nihil mihi posse gratius, aut iucundius accidere, haud te fallam. Scripserat mihi Cl. V. Monavius tibi fasciculum mearum litterarum redditum, qua de re in primis sollicitus eram, ac te respondisse adeo: quod cum sciam abs te factum accurate pro egregia tua erga me voluntate: est quod de me fato quodam querar, mihi parum aequo, quo quidem fit, ut quas omnium maxime desidero, ea postreme mihi omnia reddantur. Posthac Viennam litteras ad generum meum Balthasarem Peverellium mittes mercatorem nemini non cognitum in Vienensi conventu. Is inijt,

[pagina 121]
[p. 121]

iam altero ab hinc anno societatem cum Bartholomaeo Castello, qui in isto conventu vestro habet nonnullos, quibuscum negotiatur: ut tibi non sit certa defutura ratio, ubi tuto ad me litteras perferri velis. Mitto ad te Callimachi parvam historiam, quae utrum digna sit, quam legas ipsa ostendet, tacente etiam me. Aliud exemplar est ad Amplissimum V. Herdesianum; cui ut illud tradas, et me de meliore nota commendes te maiorem in modum oro. Si iam epitaphia illa sunt excusa, gratissimam mihi rem facies, si ad me quam primum curabis. Vale, optime Vir, et omnibus mihi nominibus colende, atque amande, virtutis, doctrinae, morum elegantiae, quae qui in te non agnoscit, is ne sibi ipse quidem est cognitus; qui agnoscit, et non amat, ipse dignum est quem omnes oderint.

Datum e Cracoviensi regia C I I XXCII, X Kal. Jul.

 

tui studiosus Jo. Michael Brutus.

 

(Bibliothèque de l'État à Munich, Mss. Latins 10365, n. 12).

No 16
25 avril 1586
Grodno. Lettre de Bruto à Martin Cromer

Reverendissime in Christo pater, domine et patrone mihi plurimum colende atque observande.

 

Non credo ego te miraturum, nisi tua modestia fiat, ut te ipse minus quam alii multi noris, quae certa est summorum hominum laus, te a me amari et coli, qui sciam, quam sis omnibus colendus et amandus. Virtutis enim est hoc proprium, ut non solum in te viro tanto et si qui sunt similes tui, qui sunt perpauci, sed in quocumque alio conspiciatur, uno aspectu semel visa, rapiat omnes in amorem, atque admirationem sui. Unum enim praemium virtutis maximum, si illa modo praeter ipsam se, ullum praemium novit, ab iis quibus cum nobis communis vitae societas est, amari. Quod cum minime ignores, ne illud quidem iam te miraturum puto, et meam et aliorum esse in te observantiam atque benevolentiam tantam, quantam in te virtutem esse, monumenta eus multa, atque illustria abs te multis tuis scriptis consignata testantur. Atque alios quidem,

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[p. 122]

qui te aeque atque ego diligant, et observent puto esse multos, quibus acque atque mihi quantus es, esse videaris; sed in eo ego iis longius provehor, ut cum nemini in tui studio, atque amore concedam, id non patiar te ignorare. Est vero mihi certa proposita causa, praeter alias, quas habeo communes cum multis, tibi voluntatem hanc in te meam testificandi, studiorum similitudo, in quibus etiam si spes nulla sit, te assequendi, qui iam pridem perveneris ad summum ad te per tua vestigia sequi eodem contendentem, erit mihi in omni posterorum memoria praeclarum. Et tu quidem ita hunc cursum laudis confecisti multis laboribus in arduo et difficili munere perfunctus, ut quemadmodum laborum tuorum fructum uberrimum relulisti; te non desperem, mihi fore adiumento ad eum ipsum cursum laudis conficiendum, quem qui adnixi constantia peregerunt, numquam debito virtutis praemio sunt fraudati. Exorsus scribere historiam Ungaricam, aliquot iam ab hinc annis, cum initium mihi scribendi ab eo loco fecissem, quem Bonfinius sibi statuit finem, eius iam XXV libros bene plenos confeci, sed ita destitutus iis scribendis, quae sunt a nostra memoria remotiara, rerum monumentis, annalibus, regum litteris, publicis actis, sine quibus adiumentis tantum munus expleri non potest, ut me huiusque potuisse pervenire scribendo miraculi instar sit. Perpetua bella quibus per tot annos sunt Ungari a Turcis vexati, cum regia urbe regum tabulariis incendio haustis, tot eversis urbis et solo aequatis, tot bibliothecis incensis, in his Budae Mathiae regis longe clarissima ex desiderio tantarum rerum, lugendi potius domestica mala amplam materiam, quam scribendi gentis res gestas ullam facultatem reliquerunt. Maxime vero a me elaboratum est, his colligendis, quae Ladislai Jagelloni tempore Sigismundi fratris sunt gesta; quae cum iam scripta rex sapientissimus eo consilio recognosci velit, ut dentur typographo excudenda, visum est te maiorem in modum orare, ut si qua eius temporis monumenta apud te exstant, quae faciant ad hoc scribendi argumentum, iis me iuvare ne graveris. Non dubito quidem, qui multa apud scriptorem Polonicarum rerum inveniri queant, quae ad Ladislai tempora spectent; cum ab eo tempore, quo Sigismundus in Polonia iniit regnum frater Ladislaus in Ungaria nihil fere, quod maioris momenti esset, non ex illius consilio auctoritateque administrant. Id si egeris, non solum rem facies te dignam, quem alto loco insignis virtus collocavit, ut multis subsidio esses, sed regi maximo ac sapientissimo pergratam, cuius etiam nomine haec ad te scribo: hoc unum enim maxime illi est curae, ut cum multi iam sciant, mihi hoc impositum munus a tanto rege esse, nihil emittatur in lucem, quod non sit illius summa gravitate et sapientia, mea fide atque industria dignum. Commodum de his ad te scribenti suam mihi operam obtulit,

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[p. 123]

vir optimus, atque humanissimus Joannes Krziwanski, tuus necessarius, mihi hospitii religione et necessitudine coniunctus; quem ego tibi resque illius omnes in primis commendarem, si id a me fieri sine tua offensione posset, cum sciam tui studiosissimum hominem eo apud te loco gratiae esse, quem illius probitas et virtus requivit. Valeas, Reverendissima P. et tua et multorum et reipub. causa adeo, de qua praeclare mereri non desistis.

Datum Grodnae ex Regia aula 1586 VII Kal. Maias Revmi Domini, Dni. et patroni mihi plurimum colendi studiosiss. Jo. Michael Brutus.

(au dos)

Revrmo. in Christo Patri Dno. D. Martino Cromero, Episcopo Varmiensi etc. Domino et patrono mihi plurimum colendo atque observando,

 

(Bibliothèque du Musée de Czartoryski, Ms. 308, p. 371-372).

No 17
17 juin 1587
Cracovie. Lettre de Bruto à Adam Dietrichstein

Viro Diectristanio S.P.D.

 

Quod pollicitus eram me facturum, simulatque Cracoviam advenissem, Stephani Regis effigiem ad vivum expressam, ad te mitto, et quidem eo alacriore animo, quo propius veram illius et germanam imaginem refert: certe ita ei a quo accepi probatam, ut tamquam exemplari ad ceteras fingendas uteretur; mihi sane qui diu apud Stephanum regem vixi, ut ille ait, non lac lacti similius videtur. Exiguum quidem munus est, sed in quo magnae meae erga te observantiae, studii, amoris monumentum exstet. Pictas equidem multas vidi, sed nullam, quae esset tua bibliotheca digna, quae eximia, atque illustria requirit. Ignosce, Amplissime Vir, ita ad te scribenti; et mei enim memor, et tui adeo, quem perpolitum novi cum aliis artibus principe V. dignis, tum politiorum litterarum elegantia, non discedo a consuetudine latine, et recte scribendi, reiecta praepostera illa ratione, quae ut male in Principum regia viget, ita iis est invisa qui inter latinam linguam, et alias norunt habere discrimen. De iis quae hic aguntur in magno comitiorum aestu, ad Principem scripsi; cuius petitio et meliorum, et potiorum suffragatione innixa, adhuc firmior

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[p. 124]

aliorum habetur. Ita enim fere creditur a prudentibus, et peritis rerum, eos qui plurimum possunt, ubi desperent quem malint se promoturos ad regnum, quod credunt futurum, in hunc unum, quem ceteris magno consensu praeferunt sua studia conversuros. Cetera de Principe cognosces; cuius nota sanctissima, et suorum, et suo sanctissimo numine provehat ad optatum finem, Deum immortalem enixe oro. Vale Illme Vir, atque ut coepisti, me in tuorum numero habere pergas.

 

Datum Cracovia XXVII junii CI) I) XX C VII.

 

Jo. Michael Brutus.

(au dos)

Illmo. atque Ampliss. Viro

N. Domino Diectristeino S.C.

 

(Archives de l'État à Prague, Correspondance du cardinal Adam Dietricsycin).

No 18
22 juillet 1588
Vienne. Lettre de Bruto à Curzio Picchena

Molto Magnifico Signor mio osservandissimo.

 

Il portatore di queste è quel giovane, del quale essendo costì, parlai a V.S. Spero che le qualità sua le faran fede, dove siano conosciute da lei, di quanto di lui le dissi: delia voluntà aspetterò che faccia fede a V.S. da se stesso, servendole fedelmente, come mi ha fatto credere che voglia. Credo che non manchcrà alla bella occasione che se gli appresenta, di sollevarsi a miglior fortuna; la quale è bene spesso di quella maniera che vogliam noi, solo che s'accompagni con lei virtù pari, come io ho detto a lui; promettendogli appresso V.S. dove s'impieghi virtuosamente nel suo servitio, l'amore et la gratia sua; la quale in chi corre così bel campo, come elle fa, si dec stimare, da chi le serve, sopra ogni mercede. È disposto bene a servire, V.S. ne pure nell'ufficio di scrivere, ma in ogni altro servitio, che speri esserle grato, et non disconvenga a giovane ben nato. Dalla cura de' cavalli in fuori, sarà sempre presto ad ogni suo cenno. Servendosi di lui V.S. spero che non habbia a restar ingannata di quanto, io intorno a ciò, le discorsi: ma se pure già si fusse proveduto d'altra

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parte, la prego che voglia col suo mezzo favorirlo, affin e che trovi costì honesto partito; che giova credere che non gli debba mancare, trovandosi a cotesta corte molti signori Italiani, a' quali si confida poter fare grato servitio. Ma di ciò a bastanza.

Dissi già a V.S. haver inteso per buona via, che s'erano fatti volgari, et stampati in Lione gli otto libri dell'Istoria fiorentina, ch'io haveva scritti molti anni a dietro latini, et fatti stampare da' Giunti l'anno LXII. Et se bene mi pare essermi portato con modestia tale, ch'io non sia incorso in giusta riprensione, essendo stato mio fin solo, il difendere così nobil natione, come la fiorentina e da' morsi et dalle punture di alcuni scrittori de'nostri tempi, et del Giovio sopra tutti; dubito nondimeno, che il traduttore, il quale non so già chi si sia, vi aggiunga di suo, et mi faccia dir quello che non fu mai intentione mia. Prego pertanto V.S. che voglia haver in consideratione l'animo mio buono, ch'ella ha conosciuto ch'io ho in questo affare, et se così le pare espediente, ne faccia motto con sue lettere a Firenze, et provegga che gli otto libri già stampati latini siano riveduti, et notati que' luoghi, dove si può credere ragionevolmente ch'io offenda, che se sarà tuttavia, sarà contra l'intentione mia, promettendosi di me pronto animo nell'emendare dovunque mi si faccia vedere ch'io habbia errato. Già più d'una volta sono stato richiesto a ristampargli, et fra gli altri, dagli heredi del Vechelo in Francofort, nè ho voluto consentir mai che si ristampino, se non prima visitati, et con permissione del Serenissimo Gran Duca, al quale dopo l'Imperatore mio Signore, a chi ho consacrato il servitio mio, offerisco quanto voglio, dolendomi di non valer quanto vorrei, et insieme un desiderio ardente di pensar sempre a tutte quelle cose ch'io creda che sia di satisfattione di S. Altezza, et di allontanarmi dalla contraria, obligandomi a ciò la fama che già per tutto questo mondo ch'abitiamo, risuona del suo gran valore. Et con questo facendo fine le bacio la mano, et me le raccomando.

Di Vienna a' XXII di luglio del XIIC Servitore affettionatissimo G.M. Bruto.

(au dos)

A Curzio Picchena

segretario del Gran Duca

di Toscana,

Praga

alla Corte Cesarea.

 

(Archives de l'État à Florence, Mediceo, liasse 4344, c. 439-440).

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[p. 126]

No 19
15 août 1588
Prague. Lettre de Curzio Picchena à Bruto

Molto Magnifico Signor mio Osservandissimo.

 

Quanto al negotio dell'historia V.S. sa quello che io scrissi al Sermo. Gran Duca mio Signore dal quale a punto questa settimana ho hauto risposta, et mostra veramente non solo di approvare questo nobil pensiero di V.S. ma anco di gradir molto la buona voluntà sua verso quella Serma Casa, specificandomi che farebbe ritrovar quell'historia, et notare i luoghi che paressero meritar qualche ritoccamento con dar poi adviso di tutto. Poco innanzi ch'io ricevessi questa lettera di V.S. era arrivato qui il Sr. Francesco Lenzoni nuovo Ambasciatore di Toscana, il quale come Senator principalmente di quella Nobil Città, et persona ripiena d'ogni virtù ha molta cognitione del valore di V.S., con dimostrarsi anche per la parte sua obligato delle fatiche che ella durò in honor di tutta quella Natione; et havendoli io comunicato quanto ella ha in animo di fare intorno alla detta historia, egli ha considerato, esser difficilissima cosa il pensar di sopprimere un'opera che in latino et in vulgare sia già stata messa in luce più d'una volta, col volerla hora far ristampare solamente mutata in alcune piccole particelle, onde va dubitando che la nuova fatica di V.S. riuscisse del tutto vana, et non sodisfacesse all'intentione sua. Però nel discorrer fra noi sopra questo particulare il Sig. Ambasciatore mi ha dichiarato quai sarebbe la sua opinione; la quale perchè mi par molto fondata su le ragioni io non voglio mancar di referirla confidentemente a V.S. acciò che poi ella s'appigli a quella resolutione che le parrà megliore. Dice adunque che se V.S. intende di voler spegner l'historia vecchia, con far viver la nuova, non gli par che ci sia modo più oportuno, che il dar augumento alla nuova di qualche libro d'avantaggio, col testificare ancora in una epistola dedicatoria, come già la fu stampata senza licentia et saputa di V.S., et senz'haver ricevuto da lei l'ultima mano. Per il quale augumento se le offerirebbe la più bella occasione, che mai habbia havuto historiografo alcuno per ciò che il Sig. Ambasciatore si adopererà per farle havere per mezzo del Sermo. Gran Duca tutte l'informationi, che fussero bastanti a scriver ogni successo della vita di Lorenzo de' Medici, il che a punto par che manchi all'historia di V.S. par arrivar giustamente al principio di quella del Guicciardino. Et oltre di questo si

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potria in un medesimo tempo procurar d'haver qualche lume di più d'alcuna particularità degna di memoria, delle quali forse all'hora V.S. non fu informato. Hora ella potrà considerare et risolvere quello che ella voglia fare et da me accetterà tutto questo che io le scrivo come da persona che desideri sommamente di servirla, sopra di che le piacerà di rispondermi qual sia la mente sua, et assicurisi che dal Sig. Ambasciatore in questa occasione, et in qual si voglia altra, ella può aspettar ogn'aiuto et ogni servitio, com'ella conoscerà dagl'effetti, et per ora non mi sovvenendo altro che scriver a V.S. le bacio le mani, et prego N. Signore Dio che la prosperi.

Di Praga alli 15 di agosto 1588

Di V.S. Molto Magnifica servitore affmo.

Curtio da Picchena.

(Risposta del secretario

al Sig. Giov. Michle Bruto)

 

(Archives de l'État à Florence, Mediceo, liasse 4344, c. 440-441).

No 20
4 octobre 1588
Vienne. Lettre de Bruto à C. Picchena

Molto Magnifico Signor mio osservandissimo.

 

Le lettere di V.S. de' XV di Agosto solamente hier l'altro mi fur rese, essendo state tutto il tempo a dietro appiattate fra moite lettere di mio genero; credo ciò havendo procurato il nimico della generation humana, il quale m'invidiava quel piacere ch'io haveva a ritrarre, che indovinava che havesse ad esser infinito. Nè può esser stato opera d'altri che di lui, l'haver trovato via, che V.S. si dolesse di me giustamente senza mia colpa, che pure è cosa strana da udire; et io mi dolesse di lei con ragione, et senza colpa sua; Ella desiderando lungamente risposta delle sue lettere, sopratutto che tanto a me importavano, io tormentandomi che V.S., essendole io tanto servitore et amico, non istimasse le mie degne di risposta. La cagione di ciò fu, che di quel tempo che le capitaro in mano di mio genero, io mi trovava in Ungaria, dove fui intorno a XX giorni, et quando io fui di ritorno, mio genero si trovava alla fiera di Linze; al quale s'ha a perdonare, se fra molti suoi affari, quello che suole spesso

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avvenire a mercanti, si scordò questo mio che per aventura non credeva chc tanto m'inportasse. Godo sommamente che l'animo mio buono sia gradito dal Serenissimo Gran Duca di quella maniera che V.S. mi scrive, pregando Dio, che accompagni questo stesso mio animo buono con la gratia sua, sollevandomi tanto da terra, ch'io speri con qualche rilevato servitio arrivare al sommo della gratia sua; il che nondimeno se averrà mai, non crederò che s'habbia a tribuire a merito mio alcuno, ma alla benignità sua non meritando in ciò ch'io facessi per servitio suo intorno a ciò, ma pagando debito. L'opinione ch'io ho havuto di ristampar gli otto libri emendati, è stata sempre ad un fin solo, che non si ristampasser come suole spesso avenire, senza ch'io ne sapessi altro, prima ch'io non gli havessi ricognosciuti con maggiore accuratezza. Il quale incomodo mi ha fatto più temere l'havere certo aviso, che si sono tradotti in volgare et istampati in Lione, con molto mio dispiacere, dubitando non senza ragione che chi si sia che gli habbia tradotti, non mi faccia dir di quelle cose, le quali non havendo mai havute in animo, non hanno potuto uscir dalla mia penna. Del quale animo mio farà buon testimonio Francesco de' Franceschi Sanese libraro conosciuto in Venetia per huomo honorato, et d'intiera fede; il quale havendo già trovato chi haveva intrapreso di fargli volgare, et perciò datigli danari fu da me pregato a lasciar l'impresa, affine ch'io non fossi costretto per ciò ricorrere al magistrato M. Francesco Sansovino, il quale sapendo ch'io era allhor in Vinetia, me ne parlò, et hebbe da me la medesima risposta ch'el primo.

L'authorità del Sig. Ambasciatore può tanto appresso di me, quanto dee chi rappresenta la persona di così gran Principe; il quale non havrà ornato di titolo di Ambasciatore suo gentilhuomo nel quale non sia valore, et virtù pari per sostenerlo: tuttavia mi fa parere questa mia deliberatione necessaria, la tema ch'io ho, che come già ho detto, non si ristampino da altri. Nè mi rimove da questo pensiero il sapere, che e primi stampati, che fur ottocento, si siano sparsi qua et là, raccordandomi che Agostino dottore di Santa Chiesa publicò i libri delle ritrattationi, nè si recò a dishonore il confessar di esser huomo, et di haver errato; il che veggio haver fatto altri con molta laude, ad esempio suo, sino a questi tempi. L'occasione di ristampargli con qualche accrescimento ci sarebbe, havendo io oltre a gli otto libri stampati, materia presta per due libri; ma V.S. sa ch'essendo io a servitio dell'Imperatore et occupato molto intorno alle cose d'Ungaria, delle quali mi trovo già havere scritto XXVI libri, che quanto prima si hanno a mandar alla stampa, a gran pena potrei condurre in uno steso tempo ciò ch'io ho scritto di Firenze, con la giunta di due libri, i quali si può dire più presto che siano abbozzati che altro.

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[p. 129]

Bene mi da cuore di poter far ciò che saviamente è stato pensato da V.S. sopratutto raccordandomi del peso degli anni ch'io porto sulle spalle ch'è tanto grave quanto sono le forze deboli, che lo sopportano, et con una epistola scritta di quella maniera che V.S. quasi mi abbozza, dar opera, che tutto quello che s'è scritto sin hora si publichi con quegli avertimenti che mi saranno somministrati da Firenze d'ordine di S. Altezza. Resta ch'io preghi V.S. caramente affar le raccomandation mie all'Illmo. Sig. Ambasciatore, ringratiando S.S. della memoria che tiene di me tanto maggiormente, quanto più ciò riconosco dalla cortesia sua, non havendo io merito alcuno, donde io mi promettessi tanto. Che s'io ho mostro verso la nation fiorentina buona voluntà difendendola da' morsi, et dalle punture di maligni scrittori, ciò s'è fetto da me per quell'obligo, che le ha chiunque sia nato in Italia; essendo quella città, che prima d'ogni altra ha fra noi risuscitato quelle arti, che trovate per l'uso et per l'ornamento della nostra vita, giacevano sepolte in oscure tenebre di eterna oblivione. Di maniera che chi ama et honora il nome Fiorentino non merita laude, facendo quanto dee; ma merita biasimo, chi conoscendo quanto gli dee non l'ama, et l'honora; chi ne dice o ne scrive male merita supplizio. Con che facendo fine le bacio la mano di cuore raccomandandomele.

 

Di Vienna a IV di ottobre del XIIC.

Di V.S.M.M.

 

affettmo servitore

G.M. Bruto

(au dos)

Al M.M. ecc.

Sig. Curtio Picchena

a Praga.

 

(Archives de l'État à Florence, Mediceo, liasse 800, c. 321-322).

No 21
23 octobre 1589
Prague. Lettre de Bruto à Clusius

Clarissime Vir, atque omni observantia colende.

 

Qui has tibi litteras reddit, est gener meus, vir, ni me amor fallit, dignus, cui omnes viri boni, et similes tui plurimum faveant. Ei est iter in Galliam,

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[p. 130]

ubi filiam habet nuptam viro, cuius caussa, etiam si ardente regno funesto bello, videantur qui sunt inde detrahendi, nobis invitis proficiscatur. Adducit secum filium, puerum eximiae spei, atque indolis, dulce quidem atque amabile onus, sed grave idem, longum atque arduum iter suspicienti, utinam non aeque periculosum, et plenum discriminis, ut, nobis sollicitis, de patris, et filii salute sit magnopere laborandum. Accedit, quo magis utriusque caussa anxij simus, parum firma pueri valetudo: iam enim annus integre agitur, cum scabie laborat, adeo quidem pertinaci malo, ut, nihil nobis reliqui ad summam diligentiam facientibus, tam foeda lues superet remedia omnia. Haec nobis caussa in primis gravis visa, ut non ego solum tui homo studiosissimus, id quod mihi ad tuam mihi benevolentiam promerendam potuit satis videri, sed clarissimus etiam Vir Ph. Montius, apud quem hic divertimus, homo tecum vetere amicitia et necessitudine coniunctus, statueret sibi illum maiorem in modum commendandum, atque id quidem non modo mea caussa, amici veteris, sed suopte ingenio ad omnem humanitatem, atque hospitalitatem propenso: accidit enim, quae puerum maxime ornant, morum elegantia, et suavitas, qua ita oblectatur, ut cum patre, meque adeo, ex cuius filia est natus, amore in eum, et studio certet. Ergo si hominem statues tibi omni studio et genere officij complectendum; et rem facies tua humanitas dignam, et ad meum erga te amorem, et benevolentiam magnum cumulum addes. Pluribus non est visum uti, ne viderer tua animi alacritate dubitare, quae tibi in perfungendis humanitatis officijs ita insita animo est, ut ex his nullum tibi uberiorem fructum spondeas, quam qui ex recte sibi conscio animo proficiscetur. Vale optime Vir, et quo me semel amore es complexus, prosequi pergas. Zquidem dabo operam tecum omnibus officijs certando, ut intelligas te non male meis fovendis adiuvandisque tuam operam studiumque potuisse.

 

Datum Pragae XXIII mens. Octob. XIC.

 

Tui studiosiss. Jo. Michael Brutus.

 

(Bibliothèque de l'Université de Leyde).

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[p. 131]

No 22
20 août 1590
Vienne. Lettre de Bruto à Clusius

Clarissime ac praestantissime Vir mihi plurimum colende atque observande.

 

Clarissimus vir Lubetius multis tibi, ut audio, amicitiae et necessitudinis vinculis devinctus, ut est non iuris solum, sed officij, probitatis, humanitatisque consultissimus, suis litteris ne nuper certiorem fecit, de parvi pueri nepotis mei obitu adiectis multis ex interiore philosophia praeceptionibus, quibus conceptum animo dolorem ex tanta facta iactura abstergerem. Credo ex pueri ingenio, quo nihil fuit suavius, aut amabilius, facta coniectura, suspicatum esse, imparem me dolori ferendo fore. Neque in eo est omnino falsus. Certe neque diuturno rerum usu parta prudentia in tam longo vitae cursu; neque ijs artibus excultus animus, quarum fructus est, contemnere, quae in nos tela parum aequa fortuna intenta habet, aeque atque eius gravissima, ac prudentissima monita vindicare a summo dolore potuerunt. Ad eas litteras ita respondi, ut quo illi tuto reddantur, in summa tua humanitate omnem spem repositam habeam. Itaque te maiorem in modum, si id modo pateris, rogo atque oro, ut simulatque dabitur tibi tabellarij facultas, qui Argentoratum eat, cures meas has litteras perferendas; quas qui tibi reddet quattuor idem coronatos numerabit, quos Lubetius Morellio, Viro optimo deberi ait, apud quem puer in convictu fuit. Eos quidem si una cum litteris curabis Lubetio numerandos rem mihi gratissimam facies. Qua de re ut paucis tecum agam, facit eximia mea de tua virtute opinio; quae quidem est tanta, ut in officio persolvendo, plus tu voluptatis, quam qui per te eo sublevatur, haurire, consueveris. Hic in magna sumus expectatione Gallicarum rerum, quarum ut felicem exitum speremus, facit vere Christianissimus et fortissimus rex, quem deus vindicem, atque ultorem sceleratorum hominum, et invectae per tot saecula ab impijs tyrannidis in Christianum orbem, alterno suo consilio delegit. Vale, Clarissime Vir, et me, ut pridem coepisti, de meliore nota amare pergas.

Datum Vienna, 20 Augu. CIƆ IƆ XC

Tui studiosiss. atq. amantiss.

Jo. Michael Brutus. S.

 

(Bibliothèque de l'Université de Leyde).

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[p. 132]

No 23
12 Février 1591
Vienne. Lettre de Bruto à Clusius

Clarissime Vir, mihi plurimum colende atque observande.

 

Sero, sed aliquando tamen, litteris tuis respondebo, id quod spero, te, pro singulari tua humanitate, in optimam partem accepturum. Occupationibus enim gravissimis districtus, ex meo sensu facta de aliis coniectura, non temere soleo litteris amicos lacessere, quos occupatos esse intelligo, nisi quid accidat, quare magno etiam cum eorum incommodo, sint interpellandi. Ut enim deesse scribendi officio, cum id occasio requirit, inhumanum est; ita est diffluentis otio, et plane cessantis, crebris litteris, nullo subiecto argumento, unde fides sit fuisse necessario scribendas, amicos a gravioribus rebus, saepe quae sint rectis hominum studijs iuvandis, avocare. Quo quidem in genere ita tu excellis, ut qui tibi intempestivis litteris obstrepat, is non in te magis, quam in multos, de quibus non cessas doctissimis tuis scriptis bene mereri, videatur peccare. Quod adeo amanter, atque accurate, quae tua humanitas est, sis omnia executus, de quibus tecum meis litteris egeram, propterea minus verbis tibi gratias ago, quod te scio, eorum quae praeclare agis nullum uberiorem fructum expectare, quam qui a recti animi conscientia suppeditatur. Nepotis interitum, optime spei, atque indolis pueri, si ille interitus modo, et non certus potius in coelum ascensus existimandus, ita tali, ut quod aegre possem ab animo impetrare saucio acerbissimo sensu doloris, a ratione impetrarem, cui malui acceptum referre, quam tempori, a luctu, et moerore revocatum animum. Accidit hoc vero, rei exitum, qui secutus est, animo praesagienti, tum ex pueri habitu, tum ex anni ratione facta coniectura, cuius rei testes meas ad te scriptas litteras habes, ad quas te reijcio. Sed de filio hactenus: de patre nunc solliciti sumus, ita iamdiu eius desiderio languentes, ut caussam diuturni silentij quarentibus, nihil non triste occurrat, aetas grandis, belli tempus, quo Gallia ardet, hominis condicio, inter telorum, et tormentorum fulmine versantis. Auget sollicitudinem, quod Clariss. V. Lubecius ad me scripsit, cum est illi nuncius de morte filij allatus, quam impotenti animo tulit, non bene valuisse; cum ad conceptum animi dolorem, generi, et filiae cura accederet, quos ut Lutetia, salvis rebus educeret, magnopere laborabat. Quae cum ita se

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[p. 133]

habeant, gratissimam nobis rem facies, et te dignam, si ad eas litteras, quas hac de re ad D. Lubecium scribo, tuas addes, et virum optimum, et sua sponte ad omnia humanitatis officia propensum rogabis, ut si quid de homine audivit, quod vix est hoc tempore sperandum, ne gravetur nos facere certiores, ita paratos animo, ut quidquid illi evenerit, totum ab eo agnoscentes, a quo nihil manare non optimum potest, simul aequi, et boni facturi. Nos quidem suspicabamur, quo propius filium esset, apud Lingonas receptum quaesisse: sed hoc ipsum filij audita mors multo incertius reddidit.

Vale, Clarissime Vir, et tua, et reipublicae caussa diu laetus, atque incolumis: quod ut tibi diuturnum, sit, deum immortalem etiam, atque etiam oro.

Datum Vienna pridie Jdus Febr. CIƆ IƆXCI.

Tuis studiosiss. Jo. Michael Brutus. S.

 

(Bibliothèque de l'Université de Leyde).

No 24
12 août 1591
Vienne. Lettre de Bruto à Clusius

Clarissime Vir mihi plurimum colende.

 

Singularis meus in te amor, tua erga me eximia voluntas, mihi spem faciunt, meam apud te commendationem neque levem, neque vulgarem futuram, ubi aliquem statuam tibi omnium hominum officiosissimo commendandum: unus enim es cum paucis, ut mihi semper meis in rebus es visus, qui in benigne faciendo fructum unum speres te ex animi tui conscientia referre uberrimum, ubi datur occasio de viro bono, honesto, atque industrio bene merendi: cuiusmodi cum semper Pierius meus se esse ostenderit, dignus certe vir, propter morum probitatem, atque industriam, quem omnes ament, atque in luculentiore re esse velint, ausus sum illum tibi non commendare solum, sed de meliore etiam nota commendare. Est vero illius non speciosa, et ad tempus fucata atque dissimulata virtus, sed in qua una viri boni veram commendationis caussam agnoscant, ut etiam si tantum nos assequar verbis hunc tibi hominem commendando, quantum cupiam, et velim, audeam te ad illius probita-

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tem, pudorem, modestiam reijcere, quam ita in primo statim suo congressu, et sermone prae se ferret, ut sperem te ita statuere, ad tuum studium, favoremque promerendum nulla illum maiore, atque accuratione commendatione, eguisse. Quibus in rebus te sibi adesse velit, ita ab ipso cognosces, ut sperem te intelligere, ex ijs ipsis rebus, virum bonum, fidei, atque officij amantem tuo consilio atque auctoritate, iuvandum promovendumque suscepisse.

Vale, Clarissime Vir, et ut iam pridem coepisti amare pergas.

 

Datum Vienna 12 die mensis Augusti CIƆ IƆ XCI.

Tui studiosiss. 10. Michael Brutus. S.

 

(Bibliothèque de l'Université de Leyde).

No 25
25 janvier 1592
Vienne. Lettre d'Octavie et Balthasar Peverelli à Clusius

Monsieur. Daultant que le Sr. Bruto mon Pere ne se trouve a present en ceste ville, sy ne laisseray je pas ainsy asseure de votre courtoisie de vous escrire la presente qui sera tant pour vous qaluer que pour vous prier tres humblement de prendre la pene d'escrire un petit billet a Monsieur Lubetius, en Argentine, le priant qu'il luy plaise de nous faire la grace de s'enqueter aupres de Monsieur Morel sy mon beau frere ne luy a jamais escript ny faict querir les hardes qu'il avoit laisse en ses mains, duquel mon beau frere nous n'avons jamais seu nouvelles que devant le deces de notre tres chier Anthoine, que nous faict grandment doubter de sa personne, nous semblant impossible que estant en vie il n'ay sceu trouver quelque moyen pour nous faire scavoir de ses nouvelles, et s'enqueter pour en scavoir des notres, et tant plus ayant icy en nos mains deux siens enfans. Sy ainsy est doncq que ses hardes se trouvent encores la comme nous croyons scur qu'il ne les aist pas estes sans nous edvertir nous sommes tres tous de resolue advis de les faire transporter icy aupres de susdits siens enfans. Et pour ce faire nous vous envoyons joincte la presente la coppie de l'inventoire envoyee par le susdit Sr. Morelle, qu'il vous plaira aussi d'envoyer audit Sr. Lubetius, lequel vous plaira de suplier en notre nom qu'il luy plaise de prendre la peine

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de les encheminer suyvant l'ordre que non mary escrira cy dessoubs de sa propre main.

A tant finiray la presente en vous priant de m'excuser sy j'ay trop pris de hardiesse, et prieray le Createur vous avoir et maintenir, Monsieur, en parfaite sancté heureuse et longue vie.

 

De Wienne ce XXV jour de Janvier 1592.

Celle qui vous desire tout bien

Ottavia Peverella de Bruti.

 

Sr. mio. La mia moglie ha scritto a V.S. come La vede per causa de non so che robbe del Sr. Giaco. Anto. mio cognato che lasciò in Strosburg, e poi che non ne haviamo nova alchuna e havendo qua doi soi figliuoli si desidera che quelle sue cose vengano qua e V.S. sarà servita di procurare di haverle in sue mani e consignarle al Sr. Hobri che celle manderà qua e se gli anderà qualche spesa lui sodisfarà V.S. et io sodisfarò certissimamente il Sr. Hobri, pregandola a perdonarci del travaglio, all'incontro mi offerisco sempre a riservire V.S. in che gli piaccerà comandarmi con pregargli da N.S. ogni sorti di felicità e gli bascio le mani. Di Vienna alli 25 di Genaro 1592.

Di V.S. molto Magca. affmo. servitore

Baldassare Peverello.

 

(Bibliothèque de l'Université de Leyde).

No 26
1er septembre 1592
Vienne. Lettre d'Octavie Peverelli à Clusius

Monsieur, la douleur, que m'a aporté la mort de Monsieur Brutus mon pere votre bon et cordial amy, m'a tellement saisie que ie n'ay pas plus tost peu sufire a mon devoir, en vous donnant conte de la reccue de Votre Lettre, de quoy ie vous prie me vouloir excuser, mesurant la perte que iay faitte a la foiblesse de mon coeur, encore de present navré de profunde playe, de la quelle a iamais me demeurera la cicatrice. Non d'avoir perdu mon pere mortel, mais de l'avoir perdu en pais barbare, loing de moy, et de touts les cieus, et de toutte sorte de gouvernement,

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apartenant a la viellesse et foyblesse de son corps, mais puis qu'il est ainsi plust a Dieu ie ne puis faire aultre chose sinon que me remettre a sa bonne volunté, et faire que la raison me serve de guide, pour voyager en ceste vallee de misere, iusques a tant quil plaira a Dieu de mi laisser. Or aians l'occasion du porteur de ceste presente, que sera un ieune homme serviteur du Sr. Ubri, ie nay voulu laisser de vous donner de nos nouvelles, vous remerciant de la paine que vous avez prise a me donner conte des choses apartenentes a mon beau frere, de la vie du quel nous n'avons nulle esperance n'ayant eu de ces nouvelles de puis la 14eme de juillet de l'an 1590 qui a esté la lettre qu'il escrivit a Mons. Lubecius, touttefois atendent ici de court Monsieur Vanero, le quel nous scavons estre esté aupres des notres a Sainct Denis nous avons resolu d'atendre a qu'il nous en dira pour apres donner ordre conforme a votre advis, a ces ordres, afin que Mon. Morel, des mains du quel elles sont, demeure libre et descharge de toutte obligation, en fin de quoy vous remerciant tres humblement de la paine qu'il vous a pleu de prendre pour moy ie vous prie, Monsieur, de notre Sr. le comble de toutte felicite, et avec mon mari et nepeux ie me racomande a Votres Bonnes graces, de Vienne le premier iour de septembre 1592.

Celle qui vous desire tout bien

Ottavia Peverella de Bruti.

 

(Bibliothèque de l'Université de Leyde).

No 27
17 février 1593
Vienne. Lettre d'Octavie Peverelli à Clusius

Monsieur, en suivant le conseil que m'avez donne, j'ay voulu attendre plus seures nouvelles de mon beau frere, Mons. de la Capelle devant que de vous importuner davantage avec mes lettres, les quelles nouvelles j'ay avec mon grand regret, receues telle que ie les avois il y a long temps estimé de recevoir, s'adioustant perte a perte, et douleur a douleur, mais d'autant que tel est l'ordre de notre miserable course, par volunté de Dieu, pour relever nos espris en plus haute lieu estant toutte esperance ces choses caduques et mondaines, il fault necessairement reconeistre le tout pour le salut de nos ames. Or, affin que soyez mieux informé de la

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fin de sa course, ie vous envoye la ci enclose de Mons. de Crosilles, gendre du dit defunct, et mon neveaus, pour apres l'envoyer a Mons. Lubetius, et a Mons. Morel, pour les rendre certifiex du fait, come aussi l'invantaire soubs escrit de mon mari et de moy au nom de Orphée et de Francoise, fils du dit defunct, pour la recue de ce que est contenu en iceluy, pour puis apres, faire le tout tenir des mans de qui ordonera le Sieur Abraham Homer, du quel Vous seront rendues les presentes et si cest trop oser que de prandre tant d'ardiesse envers Vous, ie Vous suplie de m'en excuser, en donant la faculté a Votre courtoisie et bonté, qui m'asseure de ce faire, avec desir de tousiours m'employer avec les miens en tout ce que vous nous conoistrez bons pour vous faire etc. En fin de quoy, en vous priant de notre Seigneur, Monsieur toutte sorte de felicité, ie me recomande avec mon mari, et tous les miens a Vos bones graces. Da Viene, le XVII me de frevrier 1593.

 

Celle qui vous desire tout bien Ottavia Peverella, de Bruti.

 

Inventaire des choses trouvées dans le bahu appartenant à Monsieur Jacques Anthoine de la Chappelle.

 

Un couvre chef frangé.
Un chappeau de feutre.
Un pourpoint de velour les manches de satin.
Un bas de chaussé a bote de laine grise.
Un aultre semblable.
Un pourpoin de hault de chaussé de Camelot de Turquie.
Un pourpoin de satin.
Un hault de chaussé de velour figure.
Un petit sachet ou il y a de la fourure dedans.
Un manteau de sarge de Florence.
Un hault de chaussé de satin.
Un gobelet de bois plain d'aultres petits goblets de boys.
Trois cuieilliers d'argent.
Un livre de musicque
Une peau d'asne pour escrire.
Un linge ouvrage de Turquie.
Quatre mouchoirs.
Un medal d'argent.
Trois petits forcies.
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[p. 138]
Une demi douzaine de colet de chemise, trois petits et trois grands.
Deux chemises.
Des papiers de musicque.

 

(Bibliothèque de l'Université de Leyde).

No 28
21 juin 1596
Rome. Bref pontifical en faveur d'Octavie Peverelli

Nuntio apud Mentem Tuam nostro copiosius intelliges. Datum Romae, apud Sanctum Marcum sub Annulo Piscatoris, die XXI junii 1596, Pontificatus Noster anno quinto.

 

Dilectae in Christo filiae Octaviae Peverellae Brutae, Clemens P.P. VIII s.

 

Dilecta in Christo filia, salutem et Apostolicam benedictionem. Multo cum spirituali gaudio legimus litteras tuas, quas nobis reddidit Dilectus filius frater Josephus Ordinis Minorum, Austriae Provincialis, vir doctrina, prudentia et zelo Dei praeditus, qui copiosius et distinctius ea de tua conversione narravit, quae iucundissima nobis fuerunt. Benedictus sit pastor ille bonus, qui oviculam suo sanguine redemptum, a via salutis aberrantem, per eundem religiosum hominem servum suum tam diligenter quaesivit et invenit, et in humeros misericordiae suae sublatam, ad ovile Ecclesiae catholicae reportavit, ut esset gaudium in coelo Angelis Dei; et nobis qui eiusdem aeterni sacerdotis, et pastorum Principis locum in terris, quamquam immeriti tenemus, liceret convocare in spiritu, bonos omnes et dicere, congratulamini nobis, quia invenimus ovem nostram, quae perierat et tibi quoque gratulamur filia, quod, admirabili Dei benignitate, ex tenebris et umbra mortis emerseris et quae antea tu ipsa tenebrae fueras, nunc lux in Domino sis, ambula ergo ut filia lucis, in omni sanctitate et veritate, et narra omnibus, quanta fecerit tibi Deus, cuius misericordia magna fuit super te, et fore confidimus, quare te apertis ulnis paternae caritatis, ut tibi de nobis merito pollicita es, recipimus intra gremium catholicae ecclesiae in visceribus Jesu Christi, et quoniam ut scribis, multa impedimenta erant, quo minus ad nos venires,

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[p. 139]

nepotem tuum, quem habes carissimum, tui loco libentissime vidimus, et excepimus, iuvenem, ut nobis est visus, pium et modestum nos tuis et tuorum commodis, quantum cum Domino poterimus, semper propensi erimus, cetera et praesertim de nostra in te voluntate uberius intelliges ex eodem fratre Josepho, cuius pios in Vinea Domini labores probamus, tibi interea nostram Apostolicam benedictionem, quam humiliter postulasti, benigne impartimur, Deumque precamur, qui te vocavit in admirabile lumen suum, ut ipse te in sancto proposito confirmet, et custodiat, usque in finem in diem Christi.

 

Datum Romae ut supra.

 

(Bibliothèque Vaticane à Rome, armoire XLIV, vol. 40, c. 258).

No 39
Traduction en anglais de l'épître dédicatoire a Mariette Cattaneo dans l'édition de Islip

TO THE WISE AND VER
tuous Gentlewoman, Mistresse
Marietta Catanea
 
Right wise and curteous gen-
 
tlewoman, I could not de-
 
uise to dedicate this Trea-
 
tise - of the necessary, fitte,
 
and convenient education
 
of yong Gentlewomen to
 
one to whome it is more

convenient and necessary, Then to your selfe; neither yet present you with anything that more then this might be agreeable unto you.

For besides this, that in you onely hath consisted the cause that mooved me thereunto, my Present bringeth with it no lesse manifest and notable witnesses of divers rare and eminent vertues that are imprinted within

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[p. 140]

your vertuous mind, Then love & reverence, which more earnestly I beare unto the Lord Silvestre Cataneo your good father, to whom I have written. And although by so good beginnings hitherto apparent & knowen to be in you we côceive a certê & most assured hope that of your self you wil in short time become as vertuous as we desire: notwithstâding, as the fairest plants by the contintuall labour and expert hand of the husbandman, procure fruites much more delicate and sweete than otherwise they would, so by adding that care and diligence which is meet and convenient, unto the vertuous minde and noblenesse of nature, already ingrafted in your heart; wee may expect and persuade our selves that the fruites of your vertues will soone be ripened, and become of a most sweete and pleasaunt taste: which peradventure, not beeing laboured, would never proove so exquisite.

You are to acknowledge the receit of divers gifres by God bestowed upon you, which to many others are denyed: among whome, although already you have made a beginning (as we hope) you shall from henceforth be much more commendable, in that it hath pleased him to indue you with a spirit most richly replenished with all his most goodly and singular graces, and of Nature (commonly more sparing and covetous in departing her rich giftes among us then wee could wish) you have received equally both grace and beautie (which in your ancestours was much commended, and which we hope will be in you a good beginning of a vertous and honourable life.) Lastly, fortune hath given you Nobilitie, which beeing accompanied with those most goodly vertues that are already seene too openly in you, will in your riper yeeres (as presently in this newe and springing youth you are seene and knowne among the most excellent maidens of this Citie) make you a singular example to the renoumed and Noble Ladies of this our time touching all the good qualities that of women may bee required. And in truth you are most happie, as beeing one to whome it hath pleased God to bee so liberall of his grace, which you shall more shewe unto the worlde, if you be alwayes as carefull and diligent to preserve them, as God hath shewed himselfe liberall in imparting them unto you.

And if such as have gathered and reaped togither great quantities of treasures, keeping them with great watchfulnesse, are never so well assured thereof that they continue wholly freed from such care, with how much more studie and diligence ought wee to procure the conservation of those goods, in the attaining whereof, lyeth and consisteth humane felicitie, and in their losse, all infelicitie and miserie? To that end onely tendeth the good instructions, counsailles, and precepts of those

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[p. 141]

that teach you and all that which at this present I write, which although it bee lesse then is convenient for so vertuous a Gentlewoman as you are: neverthelesse, if you respect the mind and good desire that in me ought to surmount abilitie, the one beeing most great, and the other of little value, you will accept in good part, and lay it up amongst those things that are most precious unto you. In the meantime by this my labour dedicating my affection uno you (which is great and not altogither unworthy to bee accepted by you) I beseech the Lorde, that guiding our desires with his favour hee will supply that which wee coulde not perfite, who onely can doe what pleaseth him, and will doe nothing but that onely which is for our good and eternal salvation: you to the contrary, esteeming that you can yeeld us no greater praise or reward (although wee have done that for you which in time may turne both to your honour and profit). Then to become such a one as we have taught you to be, you will inforce your selfe by earnest and heartie prayers unto God (who never refuseth to heare such as humble themselves unto him) that hee will defend and keepe you from the enemies of humain felicitie, which in this life are infinite in number, in such manner that the clearnes of the puritie of your mind may in no sort bee soiled nor offended. With the graces and vertues by God bestowed upon you, you are likewise enioyned to live well and vertuously: and as from trees we expect and attend such fruite as by secret instigation and their proper vertues wee hope they will bring foorth: so from you are expected all the good and notable operations that vertue ingendreth, and that alreadie are ingrafted in your heart: The hope that is conceived of you is so great, that although you grow up and increase in vertue, prudence, temperance, and generositie, the world neverthelesse will not therewith be satisfied in you still promising it selfe a larger quantitie of your great worthinesse: and therefore following such as having a long and difficult voiage to performe, doe make the more hast, so much the more you must inforce your selfe to surpasse those that are your inferiours, as God hath graunted you greater means to attaine thereto, than he hath given to them: alwayes fearing, that to you great dishonour you stay not behind, and you shall from day to day advance your selfe.

Wherewith making and end, wishing you all true and perpetuall felicitie, I

 

bid you farewell.

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[p. 142]

L'oeuvre de Bruto

I. Lettres.

Epistolae clarorum virorum..., a J.M. Bruto comprehensae. Lugduni, apud haeredes Seb. Gryphii, 1561; réédité en 1582.
Selectarum epistolarum libri V. Cracoviae, 1583.
Opera varia selecta, nimirum epistolarum lib. V; de historia laudibus sive de ratione legendi scriptores historicos liber; praeceptorum coniugalium liber; epistolis et orationibus compl. Berolini, 1698.

II. Éditions et commentaires d'auteurs classiques.

In Commentarios C.J. Caesaris variarum lectionum liber ex vetustissimo codice Carrariensi. Ad Andream Marinum Adolescentem CI. Lugduni, apud haeredes Seb. Gryphij, 1560.
Horatius in quo quidem praeter M.A. Mureti scholia J.M. Bruti habetur animadversiones... Venetiis, Aldus, 1564; réédité en 1570.
C.J. Caesaris Commentarii de Bello Gallico... Venetiis, Aldus, 1564; autres éditions: Venise, in aedibus Manutianis, 1566; Anvers, Plantin, 1570 et 1574; Lyon, 1581; Francfort, 1600.
Horatius ex fide atque auctoriate decem librorum manuscriptorum opera Dionys. Lambini Monstroliensis emendatus ab eodemque commentariis copiosissimis illustratus. His adierimus Jo. Michaelis Bruti... Venetiis, apud P. Manutium, 1566.
M.T. Ciceronis de philosophia, t. I., Lugduni, Ant. Gryphius, 1570.
M.T. Ciceronis Orationum, a J.M. Bruto emendatum Vol. I-III. Lugduni, apud Antonium Gryphium, 1570-1571, Réimpressions: vol. I, Anvers, Plantin, 1584; vol, II-III, Anvers, Plantin, 1585; vol, I à Douai en 1601 et à Rouen en 1608.
Rhethoricorum ad C. Heremnium, libri quatuor, M.T. Ciceronis de inventione libri duo J.M. Bruto animadversionibus illustrati. Lugduni, apud A. Gryphium, 1570. Rééditions à Leyde en 1571 et à Leipzig en 1828.

III. Éditions d'auteurs humanistes.

Bartholomaeus Facius, De rebus gestis ab Alphonso primo Neapolitano rege commentariorum libri decem, J.M. Bruti opera primum in lucem
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[p. 143]
edita, ac summo studio vetustissimis collatis exemplaribus emendatis. Lugduni, apud haeredes Seb. Gryphii, 1560.
Contarini V.C. de rebus in Hetruria a Senensibus gestis... Lugduni, apud heredes Seb. Gryphii, 1562, Réédition: Venise, apud Ant. Pinellum, 1623, dont une réimpression par Brumann, Thesaurus antiquitatum, Lugduni Batavorum, 1723.
Christophori Longolii epistolarum libri IIII., Bartholomaei RICCIJ de imitatione libri tres a J.M. Bruto emendati. Lugduni, apud haeredes Seb. Gryphii, 1563. Réédité à Bâle en 1580.
La republica di Vinegia di Messer Donnato Giannotti. In Lione, per Antonio Gryphio, 1569.
Philippus Callimachus, De rebus gestis a Vladislao Poloniae atque Hungariae rege libri tres. Cracoviae, A. Lazarus, 1582.

IV. Ouvrages

Sonnets dans ‘Delle rime di diversi nobili huomini et eccellenti poeti nella lingua toscana’. Venetia, Gabriel Giolito de' Ferrari, 1547.
La institutione di una fanciulla nata nobilmente. Anvers, de l'imprimerie de Ch. Plantin, 1555.
De rebus a Carolo V. Caesare Imperatore gestis, J.M. Bruti oratio. Antverpiae, apud Joan. Bellerum, 1555.
Primus liber de instauratione Italiae.
Secundus liber de instauratione Italiae.
De origine Venetae urbis.
J.M. Bruti Florentinae historiae libri octo priores. Cum indice lucupletissimo. Lugduni, apud haeredes Iacobi Iuntae, 1562.
Histoire de la Hongrie (restée en manuscrit jusqu'en 1868).
Ad Stephanum Bathoreum de regno a Polonis delato gratulatio. 1576.
Ad Stephanum Bathoreum Poloniae regem, de morte fratris sui Transilvaniae Principis, epistola consolatoria. Cracoviae, ex officina Lazari, 1581.
Praeceptorum coniugalium liber unus, ad V.C.F. Veselinum. Cracoviae, A. Patricovii, 1583.
De historia laudibus sive de certa vita et ratione. Cracoviae, 1583.
J.M. Bruti, Sacrae Caes. Maiestatis historici, ad amplissimum atque illustrissimum Poloniae et Lithuaniae Senatum, universosque regni Poloniae ordines, de Ernesti Archiducis Austriae, augustae maiestatis Principis, et de universae familiae Austriacae laudibus, oratio.
voetnoot(1)
Quelques données sur Bruto dans: Gaddi, De scriptoribus ecclesiasticis, graecis, latinis, italicis, Florentinae, 1648; M. Foscarini, Della letteratura veneziana, Padova, 1752; Degli Agostini, Notizie istorico critiche intorno alla vita e alle opere degli scrittori veneziani, Venezia, 1752; G.M. Mazzuchelli, Gli scrittori d'Italia..., Brescia, 1763; Le storie fiorentine di G.M. Bruto tradotte da G. Gatteschi, Firenze, 1834. Voir également notre notice Jean Michel Bruto, historien et pédagogue, dans De Gulden Passer, 1925, p. 152-157, traitant plus spécialement du séjour de Bruto à Anvers. - Notre biographie de Bruto repose en premier lieu sur les données contenues dans sa correspondance qui fut publiée: Epistolae clarorum virorum..., a J.M. Bruto comprehensae. Lugduni, apud haeredes Seb. Gryphii, 1561 (citée désormais: Epistolae), rééditée en 1582; J.M. Bruto, Selectarum epistolarum libri V, Cracoviae, 1583. Qui furent repris dans J.M. Bruto, Opera varia selecta, nimirum epistolarum lib. V; de historia laudibus sive de ratione legendi scriptores historicos liber; praeceptorum coniugalium liber; epistolis et orationibus compl., Berolini, 1698 (citée désormais: Opera varia).
voetnoot(2)
Epistolae, p. 176 (lettre à Paolo Tiepolo): ‘locus quem maiores mei CCC annos retinuerunt honestissimum’. Cfr. Degli Agostini, op. cit., t. I, p. 2 a, 495 et svtes; A. Serena, La cultura umanistica a Treviso nel seculo XV, in Miscellanea di storia veneta, série III a, t. 3, 1912, p. 330; Gaddi, op. cit., t. I, p. 97.
voetnoot(3)
Mazzuchelli, op. cit., t. II, p. 4 a, n. 2, voulant corriger A. Zéno, qui affirme que Bruto naquit en 1523, se trompe en fixant la date de 1580 pour la lettre de celui-ci à Craton (Opera varia, p. 354-360) alors qu'elle est de 1582. Dans cette lettre, Bruto déclare avoir 65 ans: ‘jam ad LXV annum provectum’. Dans une autre lettre à Craton (Ibidem, p. 338-348) non datée, mais sans aucun doute de la fin de 1577 ou du début de 1578, il affirme avoir 60 ans. Picchena écrivait le 28 juin 1588 que Bruto avait 71 ans et Blotius écrit que, au moment de sa mort, en 1592, Bruto avait 75 ans. Il est donc certain que 1517 est l'année de la naissance du Vénitien.
voetnoot(1)
Epistolae, p. 100, lettre à Gonzague: ‘Equidem memoria teneo, cum adolescens admodum me Neapolim contulissem eius urbis visendae causa, quam famam acceperam esse in primis Italiae clarissimam: te puerum adhuc in omnibus artibus magna cum laude operam dare, quae esse dignae viro principe viderentur’.
voetnoot(2)
Epistolae, p. 205-212; Opera Varia, p. 592-599.
voetnoot(3)
‘Multa dum esset Florentiae, qua quidem in Urbe divi Marci Coenobio nomen dederat’.
voetnoot(4)
Op. cit., p. viii. Un Michel di Bianco di Bruto, appelé en ce temps Bruto, né à Empoli, revêtit l'habit à Saint Marc de Florence le 7 janvier 1529. On ignore la date de sa mort. Aucun autre Bruto ne figure dans les registres du couvent, comme me l'attesta le R.P. Benelli.
voetnoot(1)
Annales Ecclesiastici,, Roma, 1856, t. III, p. 281: ‘a prima juventute nomen dederat Ordini Canonicorum Regularium Sancti Augustini Lateranensium, religionem solemni sacramento postea professus sacro etiam Diaconatus ordine sussignatus fuerat’. Cfr aussi la lettre du nonce du 30 mars 1581 (voir plus loin, p. 62).
voetnoot(2)
Epistolae, p. 205: ‘virum omnium nostrae superiorisque aetatis doctissimi, atque eloquentissimi’.
voetnoot(3)
Ibid., p. 205-206. C'est à Vonico qu'en 1560 ou 1561, il envoyait l'oraison prononcée vingt ans auparavant à l'université par Buonamici: ibid., p. 207.
voetnoot(4)
Ibid., p. 178-179, à Tiepolo.
voetnoot(5)
Ibid., p. 176: ‘Nam quod illa careo hoc tempore, neque ulla illius culpa locus, neque dedecore ullo meo accidit, sed fortunae iniuria’.
voetnoot(6)
Ibid., p. 169-181, à Tiepolo: ‘... mihi charissima eadem est Italiae omnis ornamentum unum maximum et decus’. Aux p. 181-192, dans Ex priore libro de Instauratione Italiae, il en parle plusieurs fois.
voetnoot(1)
Delle rime di diversi nobili huomini et eccellenti poeti nella lingua toscana, Venetia, Gabriel Giolito de'Ferrari, 1547, p. 161-163. Cfr. S. Bongi, ANNALI di G. Giolito de'Ferrari, Roma, 1890-1895, t. I, p. 206.

voetnoot(2)
Epistolae, p. 102, à Gonzaga: ‘Namque cum superiore anno cum Mediolani aliquandiu commoratus, unde per Rhetorum et Lepontiorum Alpes eram iter in Galliam Belgicam facturus, ad te salutandi causa venissem’.
voetnoot(3)
Ibid., p. 307-326, à G.B. Minutoli. Le long passage relatif à la Germanie est à la page 321.
voetnoot(1)
Étude sur les colonies marchandes méridionales (Portugais, Espagnols, Italiens) à Anvers de 1488 à 1567. Louvain, 1925.
voetnoot(2)
Epistolae, p. 307-326, à Minutoli. La lettre à Alexandre Milesio, écrite de Laurentiano le 16 décembre 1560, ne se trouve pas dans les Epistolae de 1561, mais dans celle de 1582, et dans les Opera Varia, p. 566-583.
voetnoot(3)
Sur La Institutione, voir plus loin, p. 89.
voetnoot(1)
Remo, Middeleeuwsche handelsbetrekkingen tusschen Vlaanderen en Genua, in Biekorf, XXIX, 1923, p. 162.
voetnoot(2)
G. Van Doorslaer, La vie et les oeuvres de Ph. de Monte, dans Mémoires de l'Académie de Belgique, 1921, et Deux lettres de Ph. de Monte, dans Mechlinia, 1927. P. Bergmans, 14 lettres inédites de Ph. de Monte, dans Mémoires de l'Académie de Belgique, 1921. M. Battistini, Ph. de Monte en Italie, dans Mechlinia, 1928. Ce compositeur belge dont l'oeuvre a heureusement été mise en lumière dans son pays il y a quelques années, naquit à Malines en 1521. Il se rendit en 1542 en Italie chez Cosimo Pinelli, patricien génois résidant à Naples, père de l'humaniste Giovanni Vincenzo, et rentra au pays vers 1554. Selde, vice chancelier de la cour de Vienne, en mission à la cour de Bruxelles, le signalait en 1555 au duc Albert V de Bavière pour la chapelle duquel il s'occupait de recruter des musiciens, dans une lettre qui campe en quelques lignes un portrait caractéristique du ‘maestro’. De Monte passa nombre d'années en Italie et y noua de multiples amitiés; il se prit pour notre pays d'un amour si particulier qu'il le considérait comme sa seconde patrie. Il parlait et écrivait notre langue comme un véritable Italien et l'aimait au point d'italianiser son nom. Presque toutes ses chansons et les paroles de ses compositions musicales sont rédigées en Italien, et la plupart de ses oeuvres furent publiées en Italie où il retourna vivre de 1557 à 1568. En 1555, de Monte se trouvait à Anvers, intimement lié avec de nombreux Italiens dont il se souvenait encore longtemps après, puisque, en 1576, il dédiait au Génois Giovanni Grimaldi le troisième livre des Madrigali à six voix: TENORE di Filippo di Monte, maestro di cappella della S.C.M. de l'imperatore Massimiliano 2o. Il 3o libro dei Madrigali etc., in Venetia, A. Gardano. Cfr. G. Van Doorslaer, op. cit., p. 45, 98 et 221. L'épitre dédicatoire à Grimaldi dit ‘in Aversa’, mais il s'agit certainement d'une erreur d'impression.
voetnoot(3)
Opera Varia, p. 221-224: ‘clarissimum virum Philippum Montium regiae musices magistrum; qui cum homine illustris nominis, et omnibus humanitatis officiis mecum conjuncto, mihi, jam ab eo tempore, quo in Belgis agebam, summa familiaritas intercedit’.
voetnoot(1)
De rebus a Carolo V. Caesare Romanorum Imperatore gestis, Joannis Michaëlis Bruti oratio, Antverpiae, Apud Joannem Bellerum sub insigni Falconis, 1555. Elle fut réimprimée dans Orationum ac elegiarum in funere III. Principum Germaniae..., Francofurti ad Moenum, 1566, t. I, p. 190-214. M. Lipenius, Bibliotheca realis philosophica, Francofurti, 1682, cite une édition de Hanovre, 1611.
voetnoot(2)
Nic. Crudius Nicolaii-Hadr. Marius-Ioannes Secundus, Poemata et effigies trium fratrum belgarum. Lugduni Batavorum, apud Lud. Elzevir., 1612, p. 70: ‘Ad Carolum V. Imp. de Michaele Bruto’.
voetnoot(3)
Opera varia, p. 208-210 et 211-212, à G. Bechesius. Cfr. notre article J.M. Bruto dans De Gulden Passer, p. 155.

voetnoot(4)
Epistolae, p. 99-104 à Gonzague: ‘... superiorem annum totum lustranda Germania, Gallia, Hispania consumpsi, cum omne autumni tempus, ac magnam partem hyemis periculoso ac gravi morbo conflictatus, in Hispaniam traduxissem...’
voetnoot(1)
Epistolae, p. 169-181 et 181-192: Ex primo libro J.M. Bruti, de instauratione Italiae. Le deuxième livre, dédié à V. Gonzague, se trouve aux pages 106-169. In Opera varia, outre les deux livres cités et les lettres (p. 1002-1006), il y a une lettre à Tiepolo et un discours, De origine Venetae urbis (p. 611-631).
voetnoot(2)
Epistolae, p. 290-302, à Pallavicino: ‘Memini enim admodum adolescentem cum una in Anglia essemus superioribus annis’. Cfr. p. 320 et 205, lettres à Minutoli et à Vonico.
voetnoot(3)
Dans l'épitre dédicatoire mise en tête des Commentaires de César, Lyon, 1561, adressée à Marino, Bruto écrit: ‘... jam cum ex Hispania rediens Lugduni aliquot dies substitissem...’

voetnoot(4)
Epistolae, p. 300.
voetnoot(5)
Pauli Manutii, Epistolae et praefationes quae dicuntur. In Academia Veneta, 1558. Mazzucchelli, op. cit., ne rappelle que l'édition de 1560.
voetnoot(1)
‘... qui (Bruto) cum superioribus diebus Venetias venisset, mira quaedam de animi, ingenii, consilii tui praestantia, de studio erga nobiles disciplinas, praeterea de humanitate ac morum elegantia praedicabat’.
voetnoot(2)
Annales de l'imprimerie des Alde, Paris, 1825, t. II, p. 224.
voetnoot(3)
Cette édition ne porte pas l'indication ‘Academia Veneta’ comme celle de 1558, mais seulement ‘Aldus’.
voetnoot(4)
E. Cuccoli, M.A. Flaminio, Bologna, Zanichelli, 1897, p. 95.
voetnoot(5)
Epistolarum Pauli Manutii, libri V., Quinto nuper addito eiusdem quae praefationes appellantur. Venetiis, 1561. La lettre à Cibo porte toujours la date de 1558.
voetnoot(6)
Epistolarum P. Manutii X. Duobus nuper additis eiusdem quae praefationes appellantur, Venetiis, in aedibus Manutianis. La lettre à Cibo porte la date de 1558. La phrase altérée est: ‘vidi jam de Laurentii Medices vita libros a Nicolao Crotto conscriptos; qui superioribus diebus...’
voetnoot(1)
Epistolarum P. Manutii libri X, quinque nuper additis, Lugduni, apud Clementem Baudin, 1574. Idem, Venetiis, 1580. P. Manutii libri XII eiusdem quae praefationes appellantur, Lugduni, apud Carolum Pesnot, 1581. Idem, Benae, 1601.
voetnoot(2)
G. Sforza, Alberico Cibo Malaspina ed il suo carteggio lett., in Scritti varii d'erud. e crit. in onore di R. Renier, Torino, 1912, p. 1071 et svt. Le contrat se trouve aux archives notariales de Carrare, mais il m'a été impossible d'en avoir copie.
voetnoot(3)
Ce lettré fut au service de Ricciarda Malaspina et de ses fils, Giulio et Alberico, et se consacra surtout à la philosophie qui devait lui valoir, à l'âge de 73 ans, les persécutions du Saint Office. Arrêté en 1568, enfermé au château de Massa puis dans les prisons de l'Inquisition à Rome, il fut libéré en février 1571. Alberico Cibo, qui était intervenu en sa faveur auprès des cardinaux Alessandrino, Pacheco et d'autres encore, lui écrivait le 3 mars 1571 pour lui exprimer sa joie et l'assurer que ‘quand vous serez ici, je vous verrai volontiers ainsi que vos fils, comme par le passé, et je serai prêt à vous accorder toute faveur’. Cfr. G. Sforza, G. Ghirlanda di Carrara, vittima dell' Inquisizione, in Giornale Stor. della Lunigiana, XI, fasc. 1o, 1920.
voetnoot(4)
Rime di Annibale Nozzolini, Lucca, Busdrago, 1560. Il dédia à Cibo et à Elisabetta della Rovere le DIALOGO del flusso e reflusso del mare, Lucca, Busdrago, 1561.
voetnoot(1)
Bartholomaeus Facius, De rebus gestis ab Alphonso primo Neapolitano rege commentariorum libri decem, J.M. Bruti opera primum in lucem edita, ac summo studio vetustissimis collatis exemplaribus emendatis. Lugduni, apud haeredes Seb. Gryphii, 1560.
voetnoot(2)
U. Mazzini, Appunti e notizie per servire alla bibliografia di B. Facio, in Giornale stor. e lett. della Liguria, 1903, fasc. 10-11 et 12, p. 400 et svt.
voetnoot(3)
Dissertazioni Vossiane, p. 65.
voetnoot(4)
Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres etc., Paris, 1733, t. 21, p. 320-321. Il rappelle aussi une édition des sept premiers livres, par les soins de Francesco Filipomo, Mantova, 1563 et une traduction italienne de Giacomo Mauro, Venezia, 1580.
voetnoot(5)
F. Guicciardini, Historiarum sui temporis libri viginti, ex italico in latinum sermonem nunc primum conversi et editi Coelio Secundo Curione etc., Basileae, Petrus Perna. Suit: Bartholomaii FACII rerum gestarum Alphonsi I regis Neapolitani, et Pontanus, de Ferdinando I rege Neapolitano.
voetnoot(1)
B. Facius, op. cit. On lit à la fin: ‘Antonius Gryphius lectori: ‘Vix a nobis coeptae erant manus admoveri his Facii commentariis imprimendis, cum quidem J.M. Brutus, cuius studio quodam mirifico et sigulari, magna erat nobis oblata spes emendatos illos in primis in lucem edendi, in Italiam gravissimis evocatus negotiis, decessit. Erat equidem exemplar quod is nactus erat longe corruptissimum. Ita autem id quod incepit praestitit Brutum cumulate, ut si manu scripti codices cum hoc a nobis excuso conferantur: nemo iam quanquam ille parum aequus sit futurus, qui fateatur de B. Facii nomine, optime J.M. Brutum meritum esse... Nam et Genuae antea Franciscus Maria Cibo, vir clar. et doct. multa quae depravata erant, et ingenio restituerat: et Lugduni cum adhuc esset sub paelo opus, iam Bruto profecto, Minutulus ut maxime valet iudicio emendavit etiam multa’.
voetnoot(2)
Florentiae, 1745. Cfr. autres éditions: Neapolis, Gravier, 1769 et Burmann, Thesaurus antiquitatum, Lugduni Batavorum, 1723.
voetnoot(3)
G. Sforza, A. Cibo ed il suo çarteggio, p. 1071.
voetnoot(4)
Epistolae, p. 192-205.
voetnoot(5)
In Commentarios C.J. Caesaris variarum lectionum liber ex vetustissimo codice Carrariensi. Ad Andream Marinum adolescentem CI. Lugduni, apud haeredes Seb. Gryphij, 1560. Bruto écrit dans la dédicace: ‘... cum superiore anno essem Carrariae... incidi in manu scriptum codicem CC ferme ab hinc annis descriptum... impetravi ab optimo principe facillime, ut mihi potestas fieret describendi... Favit autem plurimum in hoc mihi Hieronymus Ghirlanda Carrariensis... a quo ipse codex servabatur’.
voetnoot(6)
Bruto écrivait à Marino: ‘Adhuc in Hispania cum essem, et multos alios a qui haec de te praedicarent saepe audiebam libentissime, Et Greg. Rorarium in primis et studiosissimum tui hominem et amantissimum mei...’
voetnoot(1)
Epistolae, p. 302-307: ‘Mediolani Aonium Palearium conveni, a quo homine doctissimo atque amantissimo tui earum literarum exemplar accepi, quas ad te ille in Hispaniam’. La lettre à Minutoli confirme sa présence à Milan (p. 284): ‘Spero equidem non longe abesse tuas litteras Mediolani datas quas me de toto tuo itinere doceant... et de Facii historia, qua in re tibi Gryphius strenue operam dat...’.
voetnoot(2)
Epistolae, p. 302-307:... obtuli ei (ad A. Marino) libellum variarum lectionum in Caesaris Commentariis illius nomine inscriptum, quem quidem et hilare accepit, et sibi esse gratissimum munere perliberali testatus est’.
voetnoot(3)
Epistolae, p. 284, dans laquelle on parle de l'impression de Fazio: ‘Dederam equidem ad te litteras Venetias et P. Manutio...’.
voetnoot(4)
Epistolae, p. 277-282, Bargeo à Minutoli: ‘Superiore aestate cum iam antea Brutus noster e Gallia in Italiam rediisset, seque Florentiam conferret, Pisas ad me venit...’. Bargeo à Bruto (p. 224-228): ‘Legi eam partem historia tuae, quam a me legi passae sunt, et angustiae temporis, et occupationes meae tum plurimae, tum gravissimae’. Cfr aussi p. 286-289, lettre de Bargeo à Gryphius, Pisa, 4 nov. 1560, et p. 10-13, appendice, lettre de Bargeo à Minutoli.
voetnoot(5)
Ibidem, p. 192-205, Bruto à F. Spinola.
voetnoot(6)
Ibidem, p. 205-213, Bruto à Vonico: ‘Haec scripsi e Laurentiano villa longe amoenissima Luca altero milliario distat, propter viam, quam Pisas itur...’.
voetnoot(1)
Ibidem, p. 205-213, Bruto à Vonico: ‘Horationem vero ad me Romam misit Perseus Cataneus, vir quidem multis aliis nominibus mihi maxime amandus, virtute, probitate, ingenio etc...’.
voetnoot(2)
Ibidem, lettre citée à Vonico: ‘Hunc (a Laurentiano) tamen ego recessum quaesivi assiduis concursationibus fessus, quae me iam pene, Europa lustranda, confecerunt...’.
voetnoot(3)
Ibidem, p. 307-326, à Minutoli, datée de Laurentiano, XVIII Kal. Januari.
voetnoot(4)
Epistolae, p. 316, à Minutoli: ‘... Genuae sum aliquandiu commoratus...’. Pour le voyage précédent à Gênes, cfr. p. 300.
voetnoot(5)
Ibidem, p. 14-17 à Lambin (appendice: Lucques 1er mars 1561). Dans la préface de l'Histoire de Contarini Bruto écrit: ‘Atque horum mihi exemplar vetustissimum, cum diu in obscuro latuisset, Josephus Jova, homo pereruditus et studiosus in primis antiquitatis mihi commodavit... Cum enim superiore anno Lucam venissem, Contareni commentarios mihi tradidit legendos ex Aenaria insula ab eo aliquot ab hinc annis allatos’.
voetnoot(6)
F. Contarini V.C. de rebus in Hetruria a Senensibus gestis..., Lugduni, apud heredes Seb. Gryphii, 1562. Une autre édition fut faite à Venise apud Ant. Pinellum, 1623 et fut réimprimée par Brumann, Thesaurus antiquitatum, Lugduni Batavorum, 1723.
voetnoot(1)
Lambin répondait à B. à Laurentiano le 4 avril 1561: Epistolae, p. 17-19, appendice.
voetnoot(2)
J.M. Brutio Florentinae historiae libri octo priores. Cum indice lucupletissimo, Lugduni, apud haeredes Jacobi Iuntae, 1562. L'exemplaire que nous avons est celui que Batelli présenta à la censure florentine; il porte l'autorisation de Maurice Bernardini en date du 6 juin 1833.
voetnoot(3)
Della letteratura veneziana, Padova, 1752, t. I.
voetnoot(4)
J.M. Bruto, op. cit., préface. Pour le portrait moral de Giovio cfr V. Cian, Giovanae di P. Giovio poeta fra i poeti etc., in Giornale stor. del la lett. Ital., 1891, t. 17, p. 277 et svt.
voetnoot(1)
Jules de Médicis, devenu pape Clément VII.
voetnoot(2)
Cfr Opera varia, p. 566-583; lettre à Milesio du 16 décembre 1560: ‘Inde nostri homines honesta aemulatione incensi politiores literas impensius colere coeperunt unius familiae Mediceae regia munificentia luculentis stipendiis e Graecia arcessitis, qui graecas literas juventutem docerent, quo genere laudis maximos reges, atque opulentissimos superarunt’.
voetnoot(1)
Sur l'histoire ultérieure des Florentinae historiae, voir p. 72.
voetnoot(2)
Bargeo, à propos de l'Histoire florentine, lui écrivait:... quod pure, caste, Latinae denique atque ornate scribis...’ (Epistolae, p. 224).
voetnoot(1)
Voir plus loin, p. 75.
voetnoot(2)
Voir en appendice, no. 1.
voetnoot(3)
Giuseppe Moletti, né à Messine en 1531, appartenait à une vieille famille noble qui se fixa ensuite à Seminara. Ses études faites, peut-être à Messine, il alla à Padoue (1556), puis à Vérone et à Venise où il exerça la médecine, tout en s'occupant d'enseignement privé. Épris des mathématiques, il étudia l'astronomie et, après avoir servi de 1570 à 1577 Guglielmo Gonzaga, duc de Mantoue, il fut, en 1577, appelé à enseigner les mathématiques à l'Université de Padoue, occupant la chaire restée vacante à la mort de Piero Catena; il y professa jusqu'en 1588, année de sa mort. Il prit part aux travaux de réforme du calendrier, fut en correspondance avec Galilée et en 1587 donna son avis sur Lamma et theorema du grand mathématicien. Si l'Inquisition vénitienne n'inquiéta pas Moletti par la suite, il le doit probablement à la protection de la famille Zeno à laquelle il resta fidèlement attaché, au point de dédier à son ancien élève, Caterino Zeno, les Commentaires aux 6me et 7me livres de Ptolémée. Dans son testament, rédigé à Padoue le 9 septembre 1587, est également stipulé un legs en faveur de Caterino: ‘Lasso all'Illmo Sig. Catarino Zeno, mio amico et Signore il mio Teatro del mondo colorito che mi fu lassato dal Sig. Niccolo che sia in gloria’. Cfr A. Favaro, Amici e corrispondenti di G. Galilei: Giuseppe Moletti, in Atti reale Istituto Veneto di Scienze, lett. e arti, t. 77, série 9, t. 2, p. 48-118 (1917-18).
voetnoot(1)
Voir en appendice, no 2.
voetnoot(2)
Opere politiche e lett. di D. Giannotti, coll. e annot. da F.L. Polidori, Firenze, 1850, t. II, p. 427.
voetnoot(3)
Christophori Longolii epistolarum libri IIII, Bartholomaei RICCIJ de imitatione libri tres a J.M. Bruto emendati, Lugduni, apud haeredes Seb. Gryphii, 1563. Une autre édition fut publiée à Bâle, en 1580.
voetnoot(4)
Niceron, op. cit., t. 17, p. 163.
voetnoot(5)
Horatius in quo quidem praeter M.A. Mureti scholia J.M. Bruti habetur animadversiones... Venetiis, Aldus, 1564. Une autre édition fut publiée également à Venise ex bibliotheca Aldina, 1570.
voetnoot(6)
C.J. Caesaris Commentarii de Bello Gallico..., Venetiis, Aldus, 1564. Autres éditions: Venise, in aedibus Manutianis, 1566; Anvers, Platin, 1570 et 1574; Lyon, 1581, Francfort, 1600. P. de Nolhac, La bibliothèque de F. Orsini, Paris 1887, cite une édition de Platin de 1575.
voetnoot(1)
Voir en appendice, no 3. Il semble que Robertello, un des plus acharnés persécuteurs de Curion et de Palearius, n'était pas étranger à l'accusation. Cfr Sigonio, Disputationes Patavinae et G. Sforza, Un episodio poco noto della vita di A. Paleario, in Giornale stor. della lett. italiana, XIV, 1899.
voetnoot(2)
Voir en appendice nos 4, 5, 6 et 7.
voetnoot(3)
Horatius ex fide atque auctoritate decem librorum manuscriptorum opera Dionys. Lambini Monstroliensis emendatus ab eodemque commentariis copiosissimis illustratus. His adiecimus Jo. Michaelis Bruti..., Venetiis, apud P. Manutium, 1566.
voetnoot(1)
Florentinae historiae, Praefatio.
voetnoot(1)
La republica di Vinegia di Messer Donato Giannotti, in Lione, per Antonio Gryphio, 1569. Dans certains exemplaires on lit la date de 1570, mais il s'agit de la même édition; la date seule est modifiée. - Cfr A. Zeno, Note alla biblioteca del Fontanini, Venezia, 1753, t. II, p. 222-223, et Gamba, Testi di lingua italiana, Venezia, 1829, p. 299, no 1216.
voetnoot(2)
M.T. Ciceronis de philosophia, t. I, Lugduni, Ant. Gryphius, 1570. L'épitre dédicatoire porte le titre Nobilissimae atque ornatissimae Lucensium iuventuti Lugdunensis conventus, J.M. Brutus S.D.
voetnoot(3)
Epistola di Giov. M. Bruto posta innanzi ai libri della Philosophia di Cicerone, trad. dal latino in volgare da Giulio Delfino, In Lione, appresso Antonio Griphio, 1569. La lettre à Buonvisi porte la date: de Lyon, le 20 août 1569.
voetnoot(4)
M.T. Ciceronis Orationum vol. primum, a J.M. Bruto emendatum, Lugduni, apud Antonium Gryphium. Ils furent réimprimés par Plantin, Anvers: le premier en 1584, le deuxième et le troisième en 1585. Cfr J. Denucé, La correspondance de C. Plantin, Anvers, 1911-13, t. VI, p. 26-28. Le premier volume fut également réimprimé à Douai en 1601 et à Rouen en 1608.
voetnoot(5)
P. Vectorius, Variarum lectionum, Florentiae, apud Juntas, 1582, p. 385.
voetnoot(1)
Rhetoricorum ad C. Heremnium, libri quatuor, M.T. Ciceronis de inventione libri duo J.M. Bruti animadversionibus illustrati, Lugduni, apud A. Gryphium, 1570. La lettre à Lomellini est datée de Lyon, 1er janvier 1570. D'autres éditions parurent à Leyde en 1571 et à Leipzig en 1828.
voetnoot(2)
M.T. Ciceronis. Epistolae ad Atticum ad Brutum et ad Quintum fratrem, Lugduni, apud Ant. Gryphium, 1571. La lettre à Tinghi porte la date: de Lyon, 1er avril 1567.

voetnoot(3)
Opera varia selecta, p. 224-226.
voetnoot(4)
Ibidem, p. 248-267, 267-272 et 272-275, à Craton.
voetnoot(5)
Ibidem, p. 84-86.
voetnoot(1)
Opera varia, p. 221-224. Toldy, Brutus Janos Mihaly magyar kiralui tortenetiro Mayar histonaja, dans Monumenta Hungariae historica Scriptores, t. XII-XIV, Pest, 1863-76, écrit que le départ de Bruto de Lyon eut lieu en 1572; C. Fabritius, Intorno alla vita di G.M. Bruto, in Rivista Tortenelmi Tar, Budapest, 1879, p. 337-352, soutient avec raison que ce fut en 1573. De fait, Bruto écrivait au roi Étienne le 1er juin 1573 de Lyon (op. cit., p. 84-86).
voetnoot(2)
Op. cit., p. 370-378: ‘Cum ex inimicorum manibus, sceleratorum hominum evasissem, magno vitae periculo defunctus, ut mihi esset coelum, terra, maria omnia clausa: ad te unum mihi tamquam certo vitae naufragio perfuncto statui perfugiendum’.
voetnoot(3)
Voir en appendice, no 8.
voetnoot(4)
Opera varia, p. 221-224, sans date, mais du 7 ou 8 janvier.
voetnoot(5)
Ibidem, p. 509-515. Cfr en appendice, nos. 9 et 10. Nous avons voulu donner intégralement la transcription d'après l'original conservé à la Bibliothèque Universitaire de Bâle (no 9) pour montrer les modifications que Bruto apporta dans le texte imprimé (no 10). Sur les descriptions de la Transylvanie, cfr. G. Bascapè, Le relazioni fra l'Italia e la Transilvania nel secolo XVIo, Roma, 1931.
voetnoot(1)
Opera varia, p. 281-284; 284-287 et 287-289, à Craton. Dans la 2me lettre du 24 janvier 1574 Bruto écrit: ‘... ad hunc diem, qui est a meo adventu XIV, fuimus Claudiopoli, propediem ituri Albam Juliam, ubi est regia atque illius mandato destinata mihi certa domus...’.
voetnoot(2)
Ibidem, p. 287-289.
voetnoot(3)
Ibidem, p. 289-295: ‘Impositum munus scribendi superiorum Pannoniae regnum res gestas, quem tum a Bonfinio, tum ab aliis ad nostram memoriam usque sunt literis consignata’.

voetnoot(4)
Ibidem, p. 19-65: ‘Ad Stephanum Bathoreum de regno a Polonis delato, gratulatio’. Avec dédicace datée: Kal. Januar. 1576.
voetnoot(1)
Les mandats de paiement sont du 17 janvier, 22 octobre 1577, et 28 juillet 1578. Cfr A. Veress, Il Veneziano G.M. Bruto e la sua storia d'Ungheria, dans Archivio Veneto, t. VI, 1929, et Fontes rerum hungaricarum, t. III par A. Veress, Budapest, 1918.
voetnoot(2)
Opera varia, p. 329-334, du 23 nov. 1577: ‘Cracoviam redii V. idus nov., non regiae modo, in quam tantum est meum odium, quantum in regem studium quem unice colo, sed belli incommodis etiam, mensem tertium jam perfunctus. Habes grandem natu hominem, a prima aetate ad pacis artes institutum coactum officio rectis oculis belli faciem intueri, igni, ferro, sanguine horrentem aciem, inter strepitum aut vincentium militum, aut cadentium, nihil non atrox tetrumque admittere auribus, ad tentotira usque accidentibus tormentorum globis: ut tota castra fauciorum vocibus personent, quorum malorum finem quaerunt omnes: qui futurus finis sit, is qui hominum res curat, viderit Deus’. Bruto suivit le roi pendant les mois de juillet-octobre 1577, c'est-à-dire pendant environ trois mois, et non trois ans comme il a été dit.
voetnoot(3)
Ibidem, p. 554-555, à Piscorovio, 20 nov., 1577: ‘Habito in arce, luculenta domo, circumfusus libellis totus...’. Et p. 325-329, à Craton, 2 janv. 1578: ‘Decreta mihi domus in Cracoviensi arce, saluberrimo loco, et unde est despectus in subiectam urbem, et longe lateque patentes campos, ut ad usum, voluptas accedat, quae ex loci amoenitate est summa, faxit Deus ut solida, diuturnaque sit...’.
voetnoot(1)
Ibidem, p. 516-520, à Juliano: ‘... fuit hic, per aliquot dies Duditius, abduxit me secum in Paschovianum quo ita abditus latet’.
voetnoot(2)
Ibidem, p. 370-378, à Dudith: ‘Vidi enim te adolescentem ad Benacum, apud Polum Cardinalem, quem ille secessum sibi delegerat...... atque vidi at agnovi statim, non cuiusquam iudicio, aut ex oris lineamentis, sed ex iis ipsis virtutibus, quae in te natum ad honestatem, et ad decus, divinae indolis, et spei adolescentem, eum esse, quem ego divinabam iudicare’.
voetnoot(3)
Le 33 janvier Bruto était encore à Cracovie (Ibidem, p. 331-325). Dans une lettre à Craton (p. 321-325) il écrivait qu'il avait répondu de Paschow à sa lettre du 30 mars et qu'il espérait être bientôt à Cracovie.
voetnoot(4)
Ibidem, p. 321-325 et p. 516-520 à Juliano. A la Bibliothèque Universitaire de Bâle (Mss. fr. GR. II. 8, no 233) se trouvent les extraits de ces deux lettres qui furent envoyées à Zwinger.
voetnoot(5)
Ibidem, p. 136, 322-323, 423, 520 etc. Sur Dudith, cfr Revue des études hongroises et franco-hongroises, Paris, 1924 et J. Faludi, André Dudith et les humanistes français, in Études françaises pub. par l'Institut français de l'Université de Szeged, 1927, mais on n'y rappelle jamais Bruto.
voetnoot(6)
Cfr plus Loin, p. 66.
voetnoot(1)
Ibidem, p. 217-220 et 204-208.
voetnoot(2)
Ibidem, p. 211-212, 213-214, 520-522 et 528-530.
voetnoot(3)
Ibidem, p. 608-610: ‘Aplissimum virum Prosperum Provanam, Salinarum Cracoviensium praefectum, inter praecipuos amicos colo atque observo plurimum’.
voetnoot(4)
Ibidem, p. 338-342: ‘... jam LX annum ita luctor... maximum est meis viribus diffidere’.
voetnoot(5)
Ibidem, p. 390-394: ‘... luxata manu, ob lapsum scalae, hoc puero dictavi...’.
voetnoot(6)
Ibidem, p. 528-530, à P. Juliano.
voetnoot(1)
Ibidem, p. 378-390, à Dudith.
voetnoot(2)
Ibidem, p. 208-210 et 213-214, à Bechesius.
voetnoot(3)
Ibidem, p. 390-394.
voetnoot(4)
Ibidem, p. 289-295, à Craton: ‘In his Lodovicus quidam Carrio habetur, Epidaurius genere scriptor...’.
voetnoot(5)
Ibidem, p. 316-319 et 334-338, à Craton.

voetnoot(6)
Cfr plus haut, p. 31.
voetnoot(1)
G. Marangoni, L. Buonamici e lo studi padovano nella la metà del' 500, in Nuovo Archivio Veneto, serie Nuova, anno 1o, 1901.
voetnoot(2)
Epistolae, p. 253-256, 256-258, 258-260, 260-262, et 302-307.
voetnoot(3)
La lettre de Palearius à Luisino se trouve dans les Epistolae, p. 260-262; celle de Palearius à Bruto dans Lazzeri, Miscellaneorum ex mss. libris bibliothecae Collegii Romani Soc. Jesu, t. II, p. 169-171, Romae, apud fratres Palearinos, 1757. Cfr Morpurgo, Aonio Paleario, Città di Castello, 1912, p. 122-123, où la lettre est complétée d'après le Codex Ambrosianus.
voetnoot(1)
Ch. Longolius, Epistolarum libri IIII..., Lugduni, apud haeredes Seb. Gryphii, 1563. Cfr plus haut, p. 47.
voetnoot(2)
Cfr plus haut, p. 42.
voetnoot(3)
E. Solmi, La fuga di B. Ochino, in Bullettino senese di storia patria, 1908, fasc. I.
voetnoot(4)
Opera varia, p. 605-608, à Lambin: ‘Jovam... vir quidem est, cum dignus ipse, quem omnes ament, tum nulli non cognitus, cuius aliquod nomen hoc tempore in Italia sit; carus sit omnibus, qui illum cognitum habent’.
voetnoot(1)
Ferrero e Muller, Carteggio di V. Colonna, Torino, 1889. Reumont, V. Colonna, Torino, 1892. Lettere di A. Caro, pub. par Mazzucchelli, Milan, 1830.
voetnoot(2)
Manzoni, Il processo di P. Carnesecchi, in Miscellanea di storia italiana, t. X, Torino, 1870.
voetnoot(3)
Opera varia, p. 221-224. Cfr plus haut, p. 51-2.

voetnoot(1)
Monumenta Poloniae vaticana, t. IV, J.A. Caligarii, nuntii Apostolici in Polonia, epistolae et acta (1578-1581), p. 23, no 12, Pubb. dal Collegio storico Acc. lett. di Cracovia, Cracovia, 1915.
voetnoot(1)
Monumenta Poloniae, p. 571-572, no 317.
voetnoot(1)
Ibidem, p. 595, no 331.
voetnoot(1)
Ibidem, p. 638, no 354.
voetnoot(2)
Ibidem, p. 733-734, n. 413.
voetnoot(3)
Ibidem, t. III, p. 429, 727-733.
voetnoot(1)
Opera varia, p. 226-232, 232-234, 244-245 et 342-354. Toldy, op. cit., t. I, p. xlvii.
voetnoot(2)
A. Veress, op. cit., p. 149-178.
voetnoot(1)
Voir en appendice, no 14.
voetnoot(2)
Antonii Bonfinii rerum Hungarariarum decades quatuor..., Francfurti, apud A. Wechelium, 1581.
voetnoot(3)
Andreae Duditii de Cometarum significatione commentariolus, Basileae, 1579. Juste Lipse, écrivant à Dudith en 1584 loue la préface de Bruto: J. Lipsii epistolarum selectarum centuria prima, Antverpiae, Jo. Moretus, 1614, p. 108-110, ep. 92.
voetnoot(4)
Ad Stephanum Bathoreum Poloniae regem, de morte fratris sui Transilvaniae Principis, epistola consolatoria, Cracoviae, ex officina Lazari, 1581. Se trouve dans Opera varia, p. 87-121.
voetnoot(5)
Philippus Callimachus, De rebus gestis a Vladislao Poloniae atque Hungariae rege libri tres, Cracoviae, A. Lazarus, 1582. Se trouve également dans Rerum Hungaricarum scriptores, Francofurti, 1600, p. 284 et svt. et dans Cromerius, Vitae claris. hist...., Jenae, 1740, p. 248-255.
voetnoot(1)
Sur Callimaco, cfr.: L. Calvelli, Un umanista italiano in Polonia, in Miscellanea stor., Valdelsa, 1916.
voetnoot(2)
Praeceptorum conjugalium liber unus, ad V.C.F. Veselinum, Cracoviae, A. Patricovii, 1583. Se trouve aussi dans Opera varia, p. 779-892. Le 22 juin 1582 Bruto écrivait à Craton à propos des préceptes, qu'il les avait écrits ‘quasi in solitudine et ubi nulla legendi facultas aut copia librorum esset’ (cfr. Opera varia, p. 365-369).
voetnoot(3)
De historia laudibus sive de certa vita et ratione..., Cracoviae, 1583. Et aussi dans Opera varia, p. 639-778.
voetnoot(4)
Selectarum epistolarum libri V, Cracoviae, 1583. Et dans Opera varia, p. 1-639.
voetnoot(5)
Opera varia, p. 438-440, 445-447, 447-448, etc.
voetnoot(6)
Opera varia, p. 464-478: ad Joachnium et fratres Camerarios. La bibliothèque de Munich en Bavière possède deux copies de cette lettre (Mss. Latins 10363, no 108 et 10365 no 10) qui présentent certaines variantes de peu d'importance. Joachim Camerarius, célèbre philologue, eut 5 fils: Godefroy, Louis, Joachim junior étaient enfants à la mort de leur père; Philippe (1537-1564) fit ses études à Padoue, Ferrara, Bologna; Joachim (1534-1598) étudia à Bologne et fut l'ami de Falloppio, Pinelli, etc. Bruto le rappelle à Monavio ‘Camerario meo... Germaniae Lumen’ (Opera varia, p. 484-488, lettre du 8 août 1582) Voir en appendice, nos 14 et 15.
voetnoot(1)
Voir en appendice no 12.
voetnoot(2)
Opera varia, p. 501-503, 520-522, 522-528 et 488-490. Epistolarum, p. 262 et suivantes pour Bargeo.
voetnoot(3)
Opera varia, p, 501-503.
voetnoot(4)
Opera varia, p. 503. Sur Melissus, cfr Delitiae poetarum germanicorum. Francofurti, 1612, t. IV, et Musae errantes, Francofurti, 1616. Voir également P. de Nolhac, Un poète rhénan ami de la Pléiade, Paul Melissus. Paris, 1923.
voetnoot(5)
Voir en appendice no 13.
voetnoot(6)
Opera varia, p. 507-509.
voetnoot(7)
Dans une lettre écrite de Cracovie le 10 décembre d'une année impossible à déterminer, Bruto prie Monavio de lui dire pourquoi Camerarius et Melissus ne lui répondent pas (Mss. bibliothèque de Munich, n. 19367, no 386. Copie extrait).
voetnoot(1)
Ibidem, p. 198-204.
voetnoot(2)
Ibidem, p. 221-224, à Forgazio.
voetnoot(3)
Ibidem, p. 164-167, au comte de Salm.
voetnoot(4)
Opera varia, p. 177-179.
voetnoot(5)
Voir plus loin, p. 81.
voetnoot(1)
Opera varia, p. 133-155 et 156-161. Sur Blandrata, cfr V. Malacarne, Commentario delle opere e delle vicende di G. Blandrata, nobile Saluzzese, archiatro in Transilvania ed in Polonia, Padova, 1814.
voetnoot(2)
S. Ciampi, Notizie dei medici, maestri di musica, cantori, pittori, architetti ecc italiani in Polonia, Lucca, 1830, p. 49 et svt.; Lucchesini, op. cit., t. IX, p. 242.
voetnoot(3)
Le British Museum possède les opuscules suivants: N. Bucella, Responsum ad refutationem de sanitate... Stephanum Polonorum regis... quae sub nomine N.B. emissa est, Cracoviae, 1588; Idem, Refutatio scripti Simonii Lucensis titulum fecit D. Stephani primo Poloniae regis sanitas vita medica, aegritudo mors, Cracoviae, 1588; Idem, Confutatio responsi Simonis Simonii, Cracoviae, 1588. Simonis Simonii lucensis primus romani, tum Calviniani, deinde lutherani, denuo romani semperque autem athei summa religio authore D.M.S.P., 1594. Veress dans Fontes Hungaricarum rerum, p. 199, cite aussi: Disputatio de putridine, authore Simone Simonis philos. medic. doct..., Cracoviae, 1584.
voetnoot(4)
Opera varia, p. 1150-1152 et 1152-1155 à Craton, toutes deux de 1585.
voetnoot(5)
Voir en appendice, no 10.
voetnoot(1)
S. Ciampi, op. cit., p. 47-49.
voetnoot(2)
J.M. Bruti, Sacrae Caes. Maiestatis historici, ad amplissimum atque lustrissimum Poloniae et Lithuaniae Senatum, universosque regni Poloniae ordines, de Ernesti Archiducis Austriae, augustae maiestatis Principis, et de universae familiae Austriacae laudibus, oratio (Opera varia, p. 901-936).
voetnoot(3)
Opera varia, p. 1121-1137, à Minutoli et p. 566-583 à Milesio. Celle à Minutoli se trouve aussi dans Epistolae, p. 307-326.
voetnoot(4)
Opera varia, p. 329-334.
voetnoot(5)
Ibidem, p. 19, 547, 560.
voetnoot(6)
Ibidem, p. 81-86.
voetnoot(7)
Ibidem, p. 133 et 156.
voetnoot(8)
Ibidem, p. 289-295, 298-300 et 419-438.
voetnoot(1)
Voir en appendice no 17.

voetnoot(2)
C. Fabritius in Rivista Tortenelmi Tar, 1879, p. 343.
voetnoot(3)
Sur l'Histoire florentine, voir plus haut, p. 43 svtes.
voetnoot(4)
‘... quo brevi, si dederit Deus, ut honestissimo labori vita ne desit, alii consequuntur qui ad nostra usque tempora ea fere complectuntur...’.
voetnoot(5)
Epistolae, p. 224-228. Bargeo à Bruto: ‘Perge igitur, ut incoepisti, et quod tam a te summis vigiliis perfectum est, ne patiare diutius desiderari ab hominibus nostris’ (p. 228).
voetnoot(1)
Le difese de' Fiorentini contro le false calunnie del Giovio, In Lione, appresso Giovanni Martino, 1566. La lettre d'Alberti précédant la traduction porte la date: Roma, 1o agosto, 1565.
voetnoot(2)
Cfr plus loin, p. 78.
voetnoot(3)
Archives de l'état, à Florence, Mediceo, liasse 4340.
voetnoot(4)
Ibidem, Mediceo, liasse, 4343, c. 20. Urbani écrivait le 10 février: ‘la guerre avec le duc de Finlande contre le roi de Suède me fut confirmée par un Gio. Michele Bruto, qui était en Pologne stipendié pour écrire l'histoire et maintenant il est venu ici ayant fait le voyage par la Pologne supérieure’.
voetnoot(1)
Archives de l'état à Florence, Mediceo, liasse 4344, c. 368.
voetnoot(2)
Voir en appendice no 18.
voetnoot(1)
Archives de l'état à Florence, Mediceo, liasse 273, c. 137 t. (minute).
voetnoot(2)
Ibidem, Mediceo, liasse 4344, c. 453.
voetnoot(3)
Voir en appendice no 19.
voetnoot(1)
Cfr plus haut, p. 72.
voetnoot(1)
David Clement, Bibliothèque curieuse historique et critique, t. V, Hanovre, 1754, p. 337-344.
voetnoot(2)
Le passage que le critique considère comme supprimé est le suivant: “minime hoc tamen mihi esse omittendum censeo, et invitum me et recusantem, amicorum modo ut priores hosce libros ederem, adduci autoritate potuisse: cum quidem non prius quam universam historiam absolvissem, hoc mihi statuerem esse agendum. Ita autem in hanc unam rem totus animo et studio incumbo, ut brevi (si mihi sit comes vita futura) sperem me probaturum non ostentasse unquam me id quod minus possem, sed quod ostentassent alii, qui sunt permulto hoc tempore, multa opera me et studio assequutum esse. Ac me tamen ea mente fuisse, cum alii sunt testes viri honestissimi et mihi amicissimi, tum ipse unus es, Bacci, in primis. Scis enim cum Iacobo Florido esse actum diligentissime, viro optimo et virtutis atque industriae singularis, ut haec suo sumptu imprimenda curaret, inscio primum, mox plurimum etiam repugnante me: cum penitus staret, nihil inchoatum et non plane absolutum in lucem proferre”. Passage qui ne se trouve pas dans la traduction d'Alberti, non parce qu'il l'a supprimé, mais parce que Bruto l'a omis dans la nouvelle lettre à Tinghi: s'il avait conservé presque intégralement la première partie, il trouva nécessaire de modifier la dernière.
voetnoot(1)
Mazzucchelli, Gli scrittori d'Italia, t. I, p. I a, p. 302. Dans l'édition des Storie, Venise, 1764, on dit que Alberti: ‘... in Etruscum idioma elegantissime vertit, quae tamen iniquo fato adhuc latet’.
voetnoot(2)
Cfr les manuscrits de la Bibliothèque de Florence décrits par Gentile, t. 2, p. 302. Buini fut admis parmi les chevaliers de S. Stefano le 31 décembre 1609 et on peut par conséquent estimer qu'il était né vers 1590; cfr G.V. Marchesi, La galeria dell'onore, Forli, 1735, t. I, p. 393.
voetnoot(3)
G. Molini, Documenti storici, t. I, p. 53, Firenze, 1836. La bibliothèque de l'Arsenal de Paris possède le ms. 3408 (121 H.F.) ‘Jean Michel Bruti, Historiae de Florence, traduction française. Il se compose de 110 feuillets. Écriture du 18me siècle, provenant de Mr de Pauliny. G. Histoire, no 3063.
voetnoot(1)
Voir en appendice no 20.
voetnoot(2)
M. Battistini, Per la storia dell'Inquisizione fiorentina, in Bilychnis di Roma, juin 1929.
voetnoot(3)
Archives de l'État de Florence, Mediceo, liasse 3297.
voetnoot(4)
Fabritius, in Rivista Tortenelmi Tar, 1879, p. 346.
voetnoot(5)
Ibidem, p. 346.
voetnoot(6)
La lettre est dans Toldy, Brutus Janos Mihaly, dans Monumenta Hungariae historica scriptores, t. XII, p. lxii.
voetnoot(1)
Fabritius dans Rivista Tortenelmi Tar, 1879, p. 341-342 et 347.

voetnoot(2)
Toldy, op. cit., p. lxv.
voetnoot(3)
Fabritius, op. cit., p. 348, rapporte entièrement la lettre, le comte dit notamment: ‘Johanne Michaelo Bruto, Caesaris historico, viro clarissimo a multis iam annis perfamiliariter utor: eumque propter insignem eruditionem et sapientiam, quo nomine etiam magnis principibus acceptus est, et plurimi semper feci et dilexi...’.
voetnoot(1)
Sur l'histoire de Hongrie de Bruto, cfr l'intéressante étude, citée p. 54 n. 1, du prof. A. Veress, qui prépare sur ce sujet un travail complet.
voetnoot(2)
Monumenta Hungariae Historica, t. 12, p. lxiii-lxiv: ‘Mortis causa adfertur ab aliis alia. Sunt qui dicant, ab inimico quodam suo, Transylvano nobili et lucupleto fustigationem (Itali bastonadam vocant) et pene lumbifragium esse passum, quod uxori priori in Germania adhuc superstiti, aliam, gente Transylvanam, inimici sui, quem modo memoravi, matrem superinducere ausus fuisset’.

voetnoot(3)
Discussio ineptae defensionis cuiusdam Joannis Baptistae Donati Lucensis editae, adversus D. Leon Botallum Astensem medicum regium. Authore Marco Procero P. Huic discussioni inserta invetiet lector Praetoris Lugdunensis, et supremi Senatus Paris. decreta adversum eundem Donatum, simul elegantissima epistola doctissimi viri Jo. Michaelis Bruti, et historia M. Iacobi Dyonaei medicinae et chyrurgiae studiosi, ex quibus totius huius controversiae rationem et progressum cognoscere, et de ea iudicium ferre facile poterit, Parisiis, apud Joannem Foucherium, via Jacobaea, sub scuto Florentiae. Cum privilegio regio.
voetnoot(1)
Dans l'opuscule cité, p. 23, dans une lettre adressée ‘J.M. Bruto Leonardo Battallo consiliario et medico regio, S.’ Bruto écrit: ‘Incidit Martia filia in gravem morbum cum febre ardentissima dies, noctesque perpetue exagitata estuaret. Non nocte, non interdiu somni accessio, non doloris, quo gravi imprimis, et vehementi angebatur, intermissio, non quies ulla, quae vi morbi conflictatam afflictis prostratisque viribus levaret: crurum et brachiarum crebra iactatio, cibi non modo cupiditas nulla sed fastidium, et cum sumeret, nausea et vomito, quae cum nunquam non consequeretur, nulla ratione tamen supprimi posset. Iam quae res nobis maiorem incessisset metum, dolor lateris accedebat et crebra eademque difficilis respiratio caeteraeque morbi notae, quae gravissimae medicis solent, et tristioris eventus videri’.
voetnoot(2)
Op. cit., p. 31: Jacobus Duoneus medicinae et chirurgiae studiosis ad candidum lectorem.
voetnoot(3)
Bruto dans la lettre citée, p. 87, n. 2: ‘Itaque Botalle, qui ita de tua exstimatione detrahit, tibi ille quidem facit iniuriam: sed eius tamen iniuriae pars maxima in eos redundat, quorum tu testimonio summorum hominum non parte aut conciliato gratia sed singulari virtuti debito, et spectatae tuae illustris in ore hominum, et sermone pervagaris mea quidem auctoritate haud satis scio quanti apud homines futura sit (magnam sane, si ea modo consulenti suae fidei debetur, spondeo futuram), sed si quid tamen est in me auctoritatis, quoque minime mihi ego tribuo, hoc possum vere affirmare non solum te in curatione filiae omnia alia summa cum laude praestitisse, quae recte a te procurata administrataque esse eventus, ut iam dixi declaravit: sed qua in re te urget adversarius maxime et perstringit, in eo contendo divinum fuisse’.
voetnoot(1)
Voir en appendice no 9 et 10.
voetnoot(2)
Ibidem, no 11.
voetnoot(3)
Cfr plus haut, p. 61.
voetnoot(4)
Opera varia, p. 164-171, au comte de Salm: ‘... vir optimus gener meus’ et p. 298-300, à Craton: ‘generum meum plurimum amo’.
voetnoot(1)
Cette année, de Monte publia les Sonnets de Ronsard mis en musique, et précédés d'une lettre de la Chapelle au grand Prieur dans laquelle le musicien écrivait que considérant ‘l'affection que vous portez à l'art de la musique et le désir que le Seigneur Philippe de Monte, excellent maistre d'icelle, avoit de se donner à cognoitre à vous, comme à celuy de qui la renomée pour vos rares et singulières vertus parvenue jusques à lui le convioit à ce faire, l'heure m'a tant favorisé que vous m'aiant de nouveau pris à votre service, j'ay eu charge expresse et prière de sa part, par lettres desquelles il accompagnoit ses chansons françoises qu'il m'envoioit, de les mettre en lumière sous votre nom, les vous dédiant et consacrant, afin qu'elles soient communiquées aux François: en faveur desquels principalement il les avoit faites’: Sonetz de P. de Ronsard mis en musique à 5, 6 et 7 parties par Philippe de Monte, Maistre de la chapelle de l'Empereur. A Paris, par Adrien le Roy et Robert Ballard imprimeurs du Roy. Une autre édition fut publiée à Louvain chez Pierre Phalese, imprimeur de musique et à Anvers chez Jean Bellère, libraire à l'Aigle d'Or, 1575. Cfr G. Van Doorslaer, op. cit., p. 268-269, avec le texte intégral de la dédicace, et p. 161 et 162. Un exemplaire intéressant se trouve à la bibliothèque communale de Mons.
voetnoot(2)
Voir en appendice no 27.
voetnoot(3)
Ibidem, no 21.
voetnoot(1)
“Want t'es een mensch die van synen sinne is, nyet willende naer iemants raet doen, ende stuer met dat arme kint.”
voetnoot(2)
Bergmans, op. cit., p. 20-21 et G. Van Doorslaer, op. cit., p. 292-293.
voetnoot(3)
Voir en appendice nos 22 et 23. Les différentes lettres de Bruto à Charles de l'Écluse ont également été publiées par Laida dans Revue hongroise: Irodalomtor-teneti kozlemenyck, 1900, p. 480-483.
voetnoot(1)
Voir en appendice no 25 et 26.
voetnoot(2)
Ibidem, nos 27. Sur Clusius cfr F.W. Hunger, Charles de l'Écluse, 's Gravenhage, 1927, et De Toni, Relazioni del Clusio con dotti ital., dans Atti del Ro Istituto Veneto, t. 70, 1911, et Memorie R. Accademia delle scienze di Modena, 1912.
voetnoot(3)
Voir en appendice no 28.

voetnoot(4)
Fabritius, op. cit., p. 348.
voetnoot(1)
Erreur d'écriture; à corriger en Peverellae.
voetnoot(2)
Fabritius, op. cit., p. 349.
voetnoot(3)
Fabritius, op. cit., p. 349-351.
voetnoot(4)
Cfr Fabritius, op. cit., p. 351 qui rapporte intégralement le document: ‘In rationem debiti illius quod Hieronimus q. Pitti apud Cameram istam habuit ac postmodum Hyeronimo Scoto, hic autem Bartholomeo Castell porro cessit, iam dicto Castell centum et quadraginta talleros istic numeratos esse ecc. Cum autem memoratus Castell cum toto illo debito alio reiectus ac translatus sit, ideoque ad refundendos centum illos et quadraginta talleros teneatur, quos etiam Octaviae Pinerellae (sic) filiae Joannis Michaelis Brutj quondam historici nostri in rationem sui ibidem restantis salarii se numeraturum obtulit, prout in id benigne quoque assensimus. Quare nos eius rei clementer certiores reddere voluimus, mandantes ut dictam summam ex memorati Brutj salaris superinde ipsius Penerellae quietantia defalcari, nec non praefatum Castell eo nomine liberum pronunciari curetis ecc’.
voetnoot(1)
Ibidem, p. 352.

voetnoot(2)
G.B. Gerini, Gli scrittori pedagogici italiani del seculo XVI, Torino, 1897, p. 372. Moreni y fait allusion dans sa Biblioteca ragionata della Toscana, Firenze, 1805. Mais ni Foscarini, ni Turaboschi, ni Mazzucchelli dans leurs ouvrages cités plus haut n'en font mention.
voetnoot(3)
Acheté dans la vente Verhoeven, en octobre 1810, au prix de 26 florins de Brabant. Cfr M. Rooses, Christophe Plantin, imprimeur anversois, Anvers, 1882, p. 30.
voetnoot(4)
Le musée l'acheta en 1860 à Londres. Je remercie Mr Marsden, conservateur de la section des imprimés, pour toutes les indications qu'il a bien voulu me fournir sur cet exemplaire.
voetnoot(5)
Il existe en outre un exemplaire à la Bibliothèque royale à Bruxelles (note de la rédaction).
voetnoot(1)
‘Sur la Remonstrance faicte au privé conseil de l'empereur nostre signeur de la part de Christoffle Plantain, imprimeur et libraire juré, résident en ceste ville d'Anvers, contenant comment il a recouvert à se grans coustz et despens, et faict visiter par les commissaires à ce députez certains livres, intitulez, le premier, l'Institution d'une fille noble par Jehan Michiel Bruto, le second: Flores de Seneca et le IIIe, le premier volume de Roland furieux, traduit d'italien en françois; desquelz trois livres il a les deux fait transduire et translater, assavoir celluy intitulé l'Institution d'une fille noble etc., d'italien françois et l'autre Flores de Seneca de latin en espaignol, lesquelz il désideroit bien imprimer ou faire imprimer, assavoir ladicte Institution d'une fille noble en italien et françois, les dicts Flores de Seneca en espaignol et ledict premier volume de Rolandt furieux aussy en italien et franchois, mais ne le oseroit faire obstant les ordonnances et placcartz faictz sur le faict de l'Imprimerie sans premièrement avoir sur ce consentement et acte à ce servante LA COURT après que par la visitation desdicts livres, iceulx ont esté trouvez non suspectz d'auculne mauvaise secte ou doctrine a permis et octroyé, permect et octroye par cestes audict Christoffle Plantain, imprimeur, de povoir par luy ou par aultre imprimeur juré, résident au pays de par deça, faire imprimer les susdicts trois livres, assavoir l'Institution d'une fille noble et Roland le furieux en franchois et Flores de Seneca en espaignolz tant seulement, et iceulx vendre, distibuer et mectre à vente par tous lesdicts pays de par deça, sans pour ce aucunement mesprendre envers sa majesté. Saulf que au surplus il sera tenu se rigler selon les ordonnances faictes et publiés sur le faict de la imprimerie. Donné en la ville d'Anvers, le Ve d'apvril 1554 devant Pasques. (Signé) De la Torre.’ Cfr M. Rooses, Ch. Plantin, imprimeur anversois, Anvers, 1890, p. 27-8; id., Le Musée Plantin, p. 17.
voetnoot(1)
Pour le cas spécial de l'exemplaire de la Bibliothèque nationale, voir plus loin, p. 93-4.
voetnoot(2)
Voir les vers adressés par Plantin au traducteur: ‘C.P. au traducteur. Si tu poursuis en tes traductions. Amy Ballère, ainsi qu'as commencé...’
voetnoot(3)
M. Rooses, op. cit.; du même, Le musée Plantin-Moretus, Anvers, 1913, p. 31-32.
voetnoot(4)
Ce dernier est mutilé: les feuillets 9-16 manquent. Ils ont été remplacés par une copie faite à la main.
voetnoot(5)
La belle reliure de l'exemplaire plantinien fut probablement réalisé par Plantin. Cfr J. Rudbeck, Ch. Plantin relieur, dans: Sept études publiées à l'occasion du quatrième centenaire du célèbre imprimeur anversois Christophe Plantin, Bruxelles, 1920, p. 62-75, et M. Sabbe, Een Plantijnsch bandje?, in Het Boek, 1922, p. 209-212.
voetnoot(1)
Erreurs que nous rapportons en partie:
foglio 4 v.: brutti pour bruti
foglio 4 v.: nonne pour non
foglio 6 v.: publiblico per publico
foglio 8 v.: al qua pour al quale
foglio 8 v.: stranieri pour straniero
foglio 12 r.: nonne pour non
foglio 16 v.: tenzoniero pour tenzoniere
foglio 16 v.: prenti pour pronti
foglio 20 v.: dispezzo pour disprezzo
foglio 20 v.: decretto pour decreto
foglio 22 r.: laquale pour la quale
foglio 22 r.: corotta pour corrotta
foglio 22 r.: u timo pour ultimo
foglio 22 v.: convitto pour convito
foglio 28 r.: sciver pour scriver
foglio 30 r.: volorosa pour valorosa
foglio 32 v.: de pour di
foglio 32 r.: istesta pour istessa
foglio 38 r.: Sire pour Sirene
foglio 40 r.: caloro pour coloro
foglio 40 r.: amanzato pour avanzato
foglio 40 v.: panne pour pane
foglio 48 v.: quelli pour quelle
foglio 50 r.: quantun pour quantunque
foglio 50 r.: trapportare per trasportare
foglio 51 v.: lengua per lingua

 

voetnoot(1)
M. Rooses, Plantin et l'imprimerie plantinienne, p. 19, Gand, 1878, J.C. Brunet, Manuel du libraire, t. I, Paris, 1860, p. 1306; Ruelens et De Backer. Annales plantiniennes, dans le Bulletin du Bibliophile belge années 1858 à 1865, Bruxelles. Les Annales philologiques, t. I, nov. 1825, Bruxelles, contiennent une étude intéressante du baron Reiffenberg sur l'exemplaire de Paris. Cfr aussi: Le Courrier des Pays-Bas de Bruxelles, no 327 du 23 nov. 1625.
voetnoot(2)
Brunet, op. cit., t. I, p. 1307.
voetnoot(3)
Ce rare exemplaire appartient à la Bodleian Library d'Oxford. Je remercie vivement le prof. Bell qui a bien voulu examiner l'opuscule et me fournir les renseigne ments les plus importants.
voetnoot(1)
Voir en appendice no 29.
voetnoot(2)
La Dictionary of national biography, contient une large et intéressante documentation à ce sujet.

voetnoot(1)
Dans l'édition de 1698, p. 633-636, la date est rendue de la manière suivante: CIƆ IƆ XIIXC.
voetnoot(1)
Le postscriptum que nous reproduisons d'après l'original, ne se trouve ni dans l'édition de 1583, ni dans celle de 1698.


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Over dit hoofdstuk/artikel

auteurs

  • Mario Battistini

  • Jean Michel Bruto


datums

  • 26 maart 1562

  • 22 juni 1562

  • 10 maart 1565

  • 10 april 1565

  • 30 juni 1565

  • 5 oktober 1573

  • 23 januari 1574

  • 22 augustus 1575

  • 27 september 1581

  • 23 mei 1582

  • 22 januari 1582

  • 22 juni 1582

  • 25 april 1586

  • 17 juni 1587

  • 22 juli 1588

  • 15 augustus 1588

  • 4 oktober 1588

  • 23 oktober 1589

  • 20 augustus 1590

  • 12 februari 1591

  • 12 augustus 1591

  • 25 januari 1592

  • 1 september 1592

  • 17 februari 1593

  • 21 juni 1596