De Gulden Passer. Jaargang 46

f. 9 v^o

Jean Goropius, médecin et savant, non seulement mit en lumière, avec une admirable habileté, bien des secrets de l'art médical et beaucoup de choses obscures mais, de plus, par l'effet d'un génie presque divin, éclaira et révéla le premier bien des choses de la science chrétienne et de la science philosophique qui, jusqu'à présent, étaient ensevelies depuis plusieurs milliers d'années sous de profondes ténèbres, et, cela grâce à la langue primitive¹. Nos amis me disent ici que les traits de son visage sont reproduits dans les miens. Cet homme éminent, quoiqu'absent, je l'ai suivi souvent avec grand amour et vénération et j'embrasse et admire particulièrement depuis toujours ses oeuvres véritablement divines (que mon ami l'illustre Hubert Languet², de pieuse mémoire, m'a fait connaître et m'a le premier recommandées). C'est pourquoi savant et aimable Ortelius, ne prends pas en mauvaise part si, sur le conseil de Jacques Monau³, notre ami commun, je n'ai pas hésité à inscrire mon nom aussi sur l'album de tes amis, ainsi qu'un souvenir tiré de la philosophie de Goropius⁴. Sois sûr que je serai toujours fidèle grâce à cette véritable amulette. Jean Herman⁵, médecin et citoyen de Breslau, 31 janvier de l'année 8 (1578).

1 grâce à ou pour le bénéfice de la langue primitive. Il est difficile de savoir si la prima lingua désigne l'hébreu que Goropius connaissait ou le néerlandais que cet humaniste considérait comme la langue primitive parlée par Adam et Eve.

2 Hubert Languet, voir f 120 v^o, p. 95.

3 Jacques Monau, voir f 94, p. 72.

4 Après ceci, groupe de signes incompréhensibles qui paraissent être des caractères hébreux.

5 Nous ne sommes pas parvenu à établir la biographie de ce Jean Herman, médecin à Breslau.

f. 10

Jean Goropius Becanus, médecin d'une érudition profonde et d'un jugement admirable, dont les contemporains admirent dont la

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postérité admirera les écrits, la goutte l'a emporté hier¹.

Abraham Ortelius a écrit ceci au sujet de son ami, 1574.

Jean van Gorp (Hilverenbeck, 1518-Maestricht, 1572), termina ses études de médecine à Louvain, voyagea en Italie, en France et en Espagne où il fut attaché à la maison royale. Il abandonna son art, s'adonna à l'étude des langues anciennes et s'installa à Anvers. Il travailla avec Plantin de 1563 à 1567. Il est l'auteur des Origines Antverpianae (Anvers, Plantin, 1569). Ses oeuvres complètes ont été publiées en 3 volumes par Laevinus Torrentius sous le titre: Opera Joan. Goropii Becani... (Anvers, Plantin, 1580). Paquot, Mémoires, t. III (Louvain, 1764), pp. 27-36.

1 heri signifie ici récemment; en effet, Jean van Gorp est mort à Maestricht en 1572.