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Arthur Lehning: homme libre et libertaire
Hendrik Brugmans

Né à Amsterdam, le 13 décembre 1906. Etudes de langue et littérature françaises à Amsterdam et à Paris. Docteur ès lettres avec une thèse sur Georges de Porto-Riche, sa vie, son oeuvre (1934). Professeur de français. Membre de la deuxième Chambre pour le parti socialiste (1939-1940). Otage, puis membre de la résistance au cours de la seconde guerre mondiale. Chargé de plusieurs missions par le gouvernement néerlandais. Chargé de cours de littérature française à l'Université d'Utrecht (1948-1952). Auteur de plusieurs ouvrages sur la littérature française moderne et sur des sujets philosophiques, fondés sur des conceptions socialistes et personnalistes: Karl Marx (1936), Diderot (1937), Denis de Rougemont en het Franse personalisme (Denis de Rougemont et le personnalisme français), La notion du ‘peuple’ chez Michelet et Péguy, Rousseau. Personalistische kultuurpolitiek (1946 - Une politique culturelle personnaliste).
Dès 1946, il se consacre à l'Europe. Cofondateur de l'Union européenne des Fédéralistes et du Mouvement européen. Recteur du Collège d'Europe de Bruges de 1950 à 1972. Propagateur de l'idée européenne dans de nombreux ouvrages, essais, articles et discours.
Plusieurs hautes distinctions internationales. Docteur honoris causa de l'Université Catholique de Louvain.
Adresse:
Carmersstraat 85, 8000 Brugge (Belgique).
Rares sont les auteurs néerlandais qui aient une sympathie innée pour le phénomène méridional, pour les peuples latins. Trop souvent, on les considère, aux Pays-Bas, comme émanant d'un univers étranger, étrange, à la fois anarchique et autoritaire, chaotique et fermé. En comparaison, le monde germanique paraît encore plus proche, en dépit de toutes les expériences récentes. Les nations anglosaxonnes... là, c'est vraiment l'embrassade. Les Hollandais ne se considèrentils pas quelque peu comme les Anglo-saxons du continent?
Ce qui s'observe chez les littérateurs se présente d'une façon encore plus accentuée chez les hommes politiques. Rares sont ceux qui, parmi nous, connaissent, de la vie de Jaurès, autre chose que son assassinat en juillet 1914.
Raison de plus de nous réjouir lorsqu'apparaît un homme de grande valeur qui, lui, maîtrise parfaitement plus d'une langue romane et a l'habitude de chercher ses inspirations, notamment, dans le Sud de l'Europe.
Un tel homme est Arthur (Müller) Lehning, historien du mouvement ouvrier international et militant du syndicalisme révolutionnaire. Lui, au moins, et sans y perdre son âme, a pénétré dans l'univers de la pensée et de l'action des Méditerranéens, comme qui dirait: dans le cabinet mystérieux et redoutable d'un Barbe-Bleue.
Nous voici donc en face d'un homme exceptionnel. Mais il est d'autres raisons pour lesquelles il entre difficilement dans les catégories traditionnelles de la vie néerlandaise. Il n'y entre ni comme journaliste, ni comme savant, ni comme militant révolutionnaire, ni encore comme penseur politique. Il est tout cela, mais à sa façon.
L'année dernière, à l'occasion de ses 80 ans, des amis - il n'a d'ailleurs pas d'ennemis, malgré ses prises de position souvent
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Arthur Lehning
(Photo de E. Posthuma de Boer, Amsterdam).
agressives - lui ont offert un volume d'études qui, à la fin, comprend une biographie soigneusement faite, où les activités du personnage se trouvent mises en parallèle avec les événements du siècle. Chez le même éditeur (Het Wereldvenster, Baarn), a paru le premier volume de ses articles de recherche et de combat, sous le titre éloquent, De Draad van Ariadne (le Fil d'Ariane).
Double publication donc, qui nous offre l'occasion de présenter Arthur Lehning au public francophone. Il le mérite, car s'il est aux antipodes du Néerlandais ‘moyen’, il n'en représente que mieux ce que les Pays-Bas ont de meilleur: un sens aigu de la justice, une passion pour la liberté, un grand respect, presque religieux, de la personne d'autrui.
Maintenant, qui est Arthur Lehning?
Né à Utrecht, il passa la première partie de son enfance en Rhénanie et son éducation se poursuivit, au départ, dans une école libre, animée par la communauté ‘hernhuttérienne’, descendante des ‘Frères Moraves’.
Jamais on ne dira tous les mérites de ce groupement protestant qui, notamment, donna au monde le grand pédagogue Comenius et dont on trouve toujours l'action là ou la dignité de l'homme et la liberté spirituelle eurent besoin de défenseurs. Communauté souvent persécutée, jamais persécutrice - peu d'églises pourraient en dire autant. Communauté d'une grande rigueur morale, mais sans rigidité dogmatique, accentuant la haute vocation de l'homme, plutôt que son péché originel.
A notre connaissance Lehning a rarement parlé du protestantisme libéral et il ne s'en réclame pas. Soyons donc prudents, et n'attribuons pas son éthique sociale à cette inspiration-là. Toutefois, qui reniera jamais ses origines intellectuelles, même si, plus tard, il leur a tourné le dos? Lehning aurait approuvé Péguy, disant
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que la révolution n'est jamais fidèle à elle-même que si elle est avant tout morale. Ce qui le gêne dans le marxisme n'est pas seulement son goût pour l'action étatique, mais aussi sa tendance à faire de la conscience humaine un produit exclusivement historique, un sur-produit des forces productives à tel moment donné.
Impossible d'évoquer tous les épisodes de cette vie, à la fois pleine de variations et rectiligne. En effet, dans ses premiers articles, dans tel journal estudiantin, on trouve déjà l'inspiration de toute une existence studieuse et militante. Il évoluera beaucoup. Il ne changera pas. En plus, Arthur Lehning est l'exemple même du non-spécialiste qui a des choses sensées à dire sur les sujets les plus divers: poésie, arts plastiques, histoire sociale, théorie politique - et agitation libertaire, bien sûr. Nous insisterons surtout sur ses idées à cet égard.
L'un de ses maîtres à penser, c'est Kropotkine. Mais même à l'égard de ce savant géographe, qui fut aussi un chef libertaire, il garde toute son indépendance d'esprit. Profondément engagé dans le mouvement antimilitariste organisé, Lehning ne pardonna jamais au ‘prince anarchiste’ de s'être si lourdement trompé en 1914, d'avoir partagé la passion antiallemande qui, alors, s'était emparée de tant de révolutionnaires. Sans peine, il reconnut qu'à cet égard, Lenine avait réussi à se tenir mieux ‘au-dessus de la mêlée’. Mais cela ne l'empêcha nullement de regarder le Bolchévisme comme la pire déviation du socialisme mondial.
Son rejet du courant bolchévik ne date pas des premières années-1920, lorsque le gouvernement soviétique prit des mesures de répression féroces, à la fois contre les sociaux-démocrates, les socialistes révolutionnaires et les anarchistes. Il s'en indigna, mais ne fut pas étonné, car, dans le mouvement communiste, il avait découvert, déjà, avec horreur, les germes d'une pensée totalitaire, intolérante, tyrannique. Pour juger cette constatation fondamentale comme elle le mérite, reportons-nous au seul article de Lehning lui-même, dans le ‘liber amicorum’ que nous mentionnions plus haut.
Cette étude analyse la philosophie politique de Philippe Buonarroti, qui participa à la ‘Conjuration des Egaux’ de Gracchus Babeuf et publia, en 1828, donc, vers la fin de la Restauration, un livre fondamental sur cette aventure.
Les faits étaient, depuis longtemps, connus.
La Révolution finissait sans éclat dans le Directoire, et Babeuf, indigné de cette déchéance, l'attribua au fait que les Jacobins avaient omis de pousser leur mouvement jusqu'à ses conséquences logiques: de l'égalité politique des citoyens à l'égalité sociale des producteurs. Le complot ne put faire que long feu, et son leader périt sous la guillotine. Mais Babeuf devait figurer comme le précurseur de la nouvelle révolution, celle du XIXè siècle, celle du socialisme. A la veille des Trois Glorieuses, l'ouvrage de Buonarroti (qui se proclama un descendant de Michel-Ange) agit en cristallisateur.
Dans son analyse des ‘Egaux’ et de leurs idées politiques, Lehning ne s'incline pas devant l'idole. Il admire, sans doute, ces pionniers, mais dénonce leur programme où, déjà, la ‘dictature du prolétariat’ semble apparaître.
Cette logique révolutionnaire était d'ailleurs fort défendable, à partir du moment où l'on croit avoir en main la clef du bonheur universel. Une fois ce point de départ admis, tout le reste ne peut que suivre, inexorablement, avec l'archipel du Goulag au bout.
En effet, le raisonnement se base sur une constatation de fait: la grande majorité de la population n'est pas ‘mûre’ pour la révolution sociale. Comment, du reste, le
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serait-elle, vivant, comme c'est son cas, sous l'emprise d'une société injuste qui lui impose, non seulement ses lois, mais aussi ses préjugés réactionnaires.
Non, jamais les travailleurs ne se libéreront par leurs propres forces. Il leur faut une avant-garde de ‘révolutionnaires professionnels’, qui les guide. Et surtout, il ne faut pas demander à tous les Français, inconsidérément, de s'exprimer par un suffrage, fût-il universel, car la masse rurale restera provisoirement le soutien le plus solide du régime actuel. Il sera donc nécessaire de convoquer une Assemblée Nationale, dont les membres seront nommés par l'avant-garde babouviste. ‘Le pouvoir souverain ne saurait être rendu au peuple que graduellement et “au fur et à mesure du progrès des moeurs”. Jusqu'alors, seuls les partisans les plus sages et les plus ardents de la réforme pouvaient propager les idées républicaines dans la population’ (Lehning, Fil d'Ariane, p. 25). Tout Lénine est là, dès 1796.
Mais il ne suffit pas de dénoncer, à ses origines héroïques, une forme de socialisme qui, nécessairement, devait conduire à la dictature impitoyable d'une classe, d'un parti censé la représenter, et finalement d'une troïka, voire, d'un seul homme. Par conséquent, si le socialisme veut rester fidèle à son inspiration fondamentale, un choix s'impose: celui entre le réformisme et la révolution libertaire.
Profondément attaché à la réalité humaine, Lehning a eu, pour certaines réalisations réformistes, un faible qui était en contradiction avec sa philosophie générale. Ne s'est-il pas, quelquefois, trouvé assez proche d'un Henri de Man, qui disait qu'un ‘meilleur éclairage dans un quartier ouvrier, lui importait plus qu'une nouvelle théorie sur la plus-value’? Je n'en jurerais pas. Mais au fond de lui-même, il n'a jamais cessé de penser que toute réforme partielle, aussi ‘radicale’ qu'elle puisse sembler, laisse, malgré tout, intact, le régime d'exploitation capitaliste. Cependant, en même temps, il ajoutera qu'un troc entre le capitalisme privé et l'étatisme risque de ne rien contribuer à l'émancipation humaine. Peut-être même le pouvoir monopoliste s'en renforce-t-il.
Reste donc: quoi? L'anarchie. Oui, sans aucun doute. Mais étymologiquement, ce mot ne désigne qu'un rejet, celui de l'‘archie’. Excellent pour mettre en garde l'opinion révolutionnaire contre l'illusion étatiste (en effet, pourquoi une économie bureaucratique serait-elle plus juste qu'une autre, commandée par les multinationales?). Encore faut-il admettre aussi que l'aspiration spontanée des individus et des masses ne les porte pas non plus vers des objectifs équitables. Il faudra donc trouver des organes qui, dès maintenant, seraient appelés à conduire l'éducation des travailleurs et à leur faire exercer, par eux-mêmes, une responsabilité sociale.
Or, c'est ici qu'intervient le syndicalisme révolutionnaire.
Pour beaucoup de citoyens, sera ‘syndicaliste’ tout salarié qui adhère à son syndicat. Mais telle n'est pas l'idée de Lehning et de ses amis. Ceux-ci se réclament d'une tradition latine et notamment française: de la Confédération Générale du Travail et de la Charte qu'elle se donna au congrès d'Amiens, en 1906.
Ce syndicalisme-là s'appuyait à la fois sur les organisations nationales de métier et sur les ‘Bourses du Travail’ locales. Dans ces dernières surtout, le prophète révolutionnaire Fernand Pelloutier avait vu, non seulement des groupements de combat contre le capitalisme, mais aussi et surtout des noyaux d'autogestion ouvrière, au sein desquels les membres apprendraient à conduire leurs propres affaires et où ils s'initieraient sans doute aux idées nouvelles, mais encore à la vaste culture humaine.
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Et la politique? Elle serait une affaire privée de chaque syndiqué, alors que le syndicat lui-même refuserait de se laisser embrigader par quelque parti que ce soit, dût-il s'intituler ‘ouvrier’ ou ‘socialiste’. Le prolétariat ‘farà da se’, à travers de longues luttes et surtout à travers des expériences d'‘aide mutuelle’ (pour reprendre le titre d'un ouvrage capital de Kropotkine). Dans cette perspective, l'autonomie à la base était un élément déterminant, si bien que le syndicalisme révolutionnaire se rapprochait souvent des idées fédéralistes que Proudhon avait défendues à la fin de sa vie, surtout dans Du Principe Fédératif.
Cet ensemble d'idées reste extraordinairement séduisant. Le malheur est que le mouvement ouvrier ne s'est pas orienté de ce côté-là. En France, notamment, après la guerre de 1914-1918, la C.G.T. de Léon Jouhaux devint de plus en plus réformiste, alors que la minorité de gauche, la C.G.T. dite ‘Unitaire’, tombait sous la coupe du communisme et de la ‘Profintern’ moscoutaire.
Le socialisme libertaire était-il donc mort? Non, car si, dans la plupart des pays, l'Internationale ‘Syndicaliste’ n'avait que des effectifs squelettiques, il n'en était pas de même, au moins, en Espagne et, plus exactement, en Catalogne. On allait s'en apercevoir après la révolution qui établit la République et, plus tard, après le ‘pronunciamiento’ de Franco.
Avant la guerre civile, la ‘Federación Anarquica Iberica’ (F.A.I.) et la ‘Confederación Nacional del Trabajo’ étaient unanimes à penser que la révolution politique devait se prolonger en révolution sociale, agraire et industrielle. Cet appel eut des échos certains, même dans les campagnes. Mais bientôt, au moment de la guerre civile, l'option devint toute différente. Que faire? La révolution, pour que la défense eût un sens? Ou bien concentrer toutes les forces disponibles dans l'effort militaire? Ce choix se concrétisa lorsqu'il fut proposé à la C.N.T. d'envoyer deux des siens dans le gouvernement de Madrid. La réponse fut ‘oui’, et pour la première fois, le monde, stupéfait, vit des ministres anarchistes!
L'aventure ne dura point. Les deux syndicalistes révolutionnaires ne purent nullement réaliser leur programme et, en pratique, figuraient dans le cabinet ‘en pots de fleur’. Comme il fallait s'y attendre, une tempête d'opposition se leva alors dans les organisations de base et, surtout, dans l'Internationale.
Arthur Lehning y joua un rôle considérable, en apportant les arguments les plus massifs à l'arsenal des ‘antiparticipationnistes’. Le Combat Syndicaliste publia une série d'articles, où la direction-C.N.T. fut attaquée avec violence. Malheureusement ceux-là n'avaient pas tort qui prévoyaient que la grande force anarchiste allait y sombrer - ce qui se produisit en effet, sur tous les plans...
Lorsqu'on lit les études de combat de Lehning (l'accouplement de ces deux mots est caractéristique de lui), on y voit à la fois le militant et l'historien. Car il est impossible de le caractériser sans au moins mentionner brièvement ses mérites envers l'histoire, comme archiviste et éditeur d'ouvrages essentiels.
En 1935, il devint officiellement membre du ‘staff’ intellectuel de ‘l'Institut International d'Histoire Sociale’, où il sera responsable de la section ‘Anarchisme’ et ‘Pays latins’. Nous disons ‘officiellement’, car déjà avant cette date, il avait déployé des efforts inlassables pour persuader l'anarchiste Max Nettlau, de céder ses immenses archives à l'institut d'Amsterdam. L'aventure mérita d'être conté: on en retrouve les épisodes dans l'ouvrage collectif.
Mais Lehning ne se contenta pas d'en- | |
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richir des archives (qui, bientôt, devaient être mises en sécurité au moment de la guerre: autre aventure héroïque!...). Il s'attela à la publication des ‘Archives Bakounine’, dont le volume VII parut en 1979.
Bakounine: vieille connaissance pour lui, et vieux sujet de recherches. puisqu'il aborda cette étude systématique dès 1925, année où il suivit les cours de Célestin Bouglé à la Sorbonne et passa un nombre d'heures incalculable à la Bibliothèque Nationale. Remarquons en passant que pendant ce séjour-là, il passa son examen de chauffeur de taxi parisien! Mais il est improbable qu'il exerça jamais ce métier en pratique...
Ainsi, pendant plus d'un demi-siècle, Lehning s'est penché sur la figure du grand rebelle ruse, qui était la bête noire de Marx. Bakounine, penseur, révolté et penseur révolté - écrasé par la dialectique inexorable de l'immense machine marxienne. Bakounine, plus intuitif que bâtisseur de système, mais infiniment fécond. En son honneur, Lehning ‘exegit monumentum, aere perennius’.
Un dernier mot sur lui. Il était certes, homme de doctrine et lutteur dans plusieurs organisations souvent éphémères. Polémiste redoutable. Mais il ne cessa jamais non plus de caresser un rêve: celui de l'union des révolutionnaires. Des révolutionnaires politiques et sociaux, mais aussi de ceux qui voulaient forcer le renouveau dans la pensée et dans l'art, dans l'architecture, dans les lettres et dans le film comme dans la musique.
Ce rêve-là, il l'a incarné pendant deux ans, dans une revue internationale qui, de 1927 à 1929, publia une vingtaine de numéros. Dans le Liber Amicorum, Kees van Wijk consacre dix pages à cet épisode. Mais... j'allais l'oublier: le nom de la revue? ‘i 10’! Ce qui signifiait...? Eh bien, comptez sur vos doigts: a-b-c-etc..., puis, le ‘i’ est la neuvième lettre, avant le dix... Dans son rôle de rédacteur en chef, Lehning fit de très nombreux voyages, en Allemagne, en Suisse et en France, pour susciter des vocations, recruter des articles et former l'avenir intellectuel. Faut-il, dans ces conditions, s'étonner si les noms les plus prestigieux de cette époque paraissent parmi les amis et collaborateurs d'‘i 10’?
Rien que des hommes libres dans cette équipe, mais pas tous, comme lui, des libertaires... |
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