Septentrion. Jaargang 16
(1987)– [tijdschrift] SeptentrionPhilosophieJournée de la Philosophie à MaastrichtA la mi-septembre s'est déroulée à Maastricht la neuvième Journée de la Philosophie (Filosofiedag). C'est ainsi que s'installe une tradition qui consiste chaque année à programmer des communications philosophiques durant un samedi entier dans une des villes universitaires néerlandaises. Le but recherché est d'offrir à des philosophes néerlandais et flamands une excellente occasion de présenter leur recherche récente. L'originalité de ce projet se trouve renforcée par le fait que ceux qui apportent une contribution à une telle Journée de la Philosophie ont dû prendre eux-mêmes l'initiative d'aller présenter à l'extérieur le rapport de leurs activités. Six mois auparavant, on peut trouver une invitation explicite dans les publications spécialisées pour participer à cette Journée de la Philosophie. Le projet est porté à la connaissance de chaque faculté de philosophie. De cette manière, tous les intéressés ont largement le temps de réfléchir à une communication et d'envoyer à temps un résumé exhaustif de la conférence prévue à une commission compétente. Cette commission est alors chargée de juger du sérieux des envois et de les inscrire dans un programme qui tient compte des sous-catégories de disciplines. A Maastricht, ces dispositions ont donné d'excellents résultats. Parmi les nombreux envois, 40 contributions ont été sélectionnées et classées selon des groupes de spécialité: anthropologie, art, culture et langue, histoire de la philosophie, droit, morale et société ainsi que connaissance et science. Naturellement, ce n'était pas tâche facile que de mettre en place une structure d'unité compte tenu de la large diversité des contributions. Insérer les orateurs dans cinq sessions parallèles requiert expérience et compétence. D'autant plus lorsque l'on veut donner à chaque session une unité thématique. Dans la plupart des cas, la cohérence avec l'orateur précédent ou l'orateur suivant était claire et justifiée. Mais parfois cela n'était pas du tout évident et il fallait - mais de manière tout à fait exceptionnelle - changer de session pour conserver l'unité thématique. On peut dire à juste titre que la recherche en philosophie ne se laisse pas enfermer dans un cadre strict. Au cours d'une telle journée, comme à l'Université du Limbourg à Maastricht, on ne rencontre pas seulement des conférenciers. L'attention des autres participants était grande. On a l'impression çà et là d'étudiants, de professeurs, de profanes montrant un intérêt pour la philosophie dépassant l'amateurisme et venant voir, écouter et réfléchir ensemble sur ce qui est pour l'instant ‘dans l'air du temps’. On décèle une forte curiosité pour les thèmes qui occupent principalement les jeunes. Lorsque l'ancienne génération - professeurs et maîtres de conférence confirmés - vient entendre les sujets qui | |
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inspirent leurs jeunes collègues, il se noue à coup sûr un dialogue intéressant. Les éléments positifs de cette récente Journée de la Philosophie ne sont pas seulement dûs à la grande diversité de l'offre mais également à l'opportunité qui est fournie d'établir des contacts informels. Des philosophes à la sensibilité différente peuvent profiter de cette occasion pour prendre d'autres dates pour des colloques, des séminaires de professeurs étrangers ou des réunions de travail. Le fait que la délégation flamande ait été pour la première fois si importante à Maastricht ne peut à cet égard être entendue que comme une victoire. Cette dernière constatation est d'ailleurs essentielle. La coupure nord-sud s'est trop longtemps perpétuée. L'année dernière, l'Ecole Internationale pour la Philosophie à Leusden a tenté de favoriser les contacts entre philosophes néerlandais et flamands. La journée de la philosophie à Maastricht a permis au dialogue de se poursuivre. La philosophie aux Pays-Bas est mieux structurée dans son organisation - bien qu'on ait parfois pris à la hâte des mesures de restrictions absurdes pour résoudre la situation de l'enseignement. En Flandre, le nombre de centres pour la philosophie est plus limité et les philosophes actifs sont plus individualistes et peut-être bien, précisément à cause de cela, plus aventureux. C'est en raison de ce contexte que le dialogue devrait encore être stimulé entre la philosophie des Pays-Bas et celle des Flandres. Tout le monde y trouverait son compte. En conclusion, n'oublions pas de signaler que les textes des conférences de la journée d'étude sont publiés à Maastricht. Les personnes intéressées peuvent s'adresser à l'‘Organisation de la Journée de la Philosophie’(1). Jacques de Visscher
(Tr. M.-N. Fontenat) |
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