leurs commencer par une aide directe et à petite échelle avant de vouloir combattre les tares de la société.
C'est ainsi qu'il aida autant que possible les victimes des inondations catastrophiques de février 1953 aux Pays-Bas. Il écrivit sur ce sujet un livre pour jeunes De Kleine Ark (La petite arche, 1953), paru en même temps à New-York, Londres, Paris, Amsterdam et Bruxelles et dont la totalité des bénéfices fut versée au fonds pour les catastrophes.
En 1961, il devint membre de la Société des Amis, les Quakers, qui militent avec ardeur pour un monde d'amour, de justice et de nonviolence.
Il était alors professeur de dramaturgie à l'université de Houston au Texas. Alertés par une situation dramatique et intolérable à l'hôpital Jefferson Davis - où l'on soignait surtout des noirs et des pauvres gens - De Hartog, sa femme Marjorie et les membres de la section locale des Quakers y travaillèrent comme volontaires en 1962-63. On y constatait un manque de personnel, de matériel médical, de médicaments et d'argent. L'hôpital devait être financé par l'Etat et la ville, mais les deux instances ne parvenaient pas à se mettre d'accord sur leur contribution respective. Jan de Hartog rédigea une lettre très agressive au journal Houston Chronicle qui faisait autorité, fit des conférences sur le problème et rassembla de l'argent. En 1964, il écrivit le livre The Hospital surtout remarqué aux Pays-Bas. Les réactions de la presse néerlandaise furent traduites et envoyées à Houston où elles provoquèrent de nombreux remous. Pour mettre un terme ‘au scandale’, la municipalité décida un financement différent et plus favorable.
En 1966-67, Jan de Hartog assura les fonctions de représentant des Quakers à Saïgon afin d'envoyer des orphelins vietnamiens dans des familles de Quakers aux Etats-Unis et au Canada. Sa femme et lui mirent leur maison des Etats-Unis à la disposition d'un centre d'accueil et adoptèrent deux petites soeurs coréennes. De Hartog savait cependant que l'adoption entraînait des problèmes. Pour aider les nouveaux parents adoptifs, il consacra à l'adoption un livre riche de conseils et d'expériences personnelles: De Kinderen (Les enfants, 1968) qui eut d'abord un retentissement aux Pays-Bas lequel s'étendit ensuite aux Etats-Unis.
Son roman le plus prestigieux est une vaste fresque historique des Quakers; une tétralogie historique, religieuse et sociale sous le titre The Peaceable Kingdom (Le Royaume de la Paix, 1971-75). Il y a utilisé et repris les matériaux rassemblés à partir de sources historiques mais en même temps il a conçu son oeuvre comme une fiction. Pour accentuer cet aspect, il a changé presque tous les noms - sauf ceux des fondateurs de la Société des Amis et quelquesuns de leurs collaborateurs -, réécrit les dialogues, creusé la psychologie de ses personnages et complété les lacunes de ses sources selon sa propre imagination. Ce faisant, s'il n'a pas écrit l'histoire scientifique des Quakers - et certains lecteurs regretteront cette approche -, il a donné à la Société une bible où la doctrine et le mouvement sont présentés aux masses de façon vivante.
De plus, il ne prétendait pas à l'exhaustivité. Il a extrait de l'histoire mouvementée de plus de trois siècles de quakerisme quelques ‘tranches de vie’, où les ‘saints-Quakers’ ont par leur exemple d'un total engagement pour les malheureux, les défavorisés et les marginaux incité le mouvement à des décisions importantes. C'est ainsi que Margaret Fell s'intéressa au sort des enfants dans les prisons