Philippe Vandenberg, ‘De eeuwigheid’ (L'éternité), huile sur toile, 200 × 200, 1986-87, collection privée.
spectateur qui ne les connaît pas. Celui-ci par contre peut l'enrichir par son propre entendement et ainsi faire naître un dialogue artistique. L'oeuvre de Philippe Vandenberg, bien qu'ancré dans des éléments très personnels, en offre largement l'occasion. Son style ne lui est pas dicté par une mode ou par des tendances artistiques, il peint d'une façon exubérante, presque expressionniste, parce qu'il y met toute sa personnalité, son énergie, sa passion et ses déchirements.
Après sa formation académique à Gand, il pratiquait un style strictement figuratif, principalement des nus, dans des couleurs calmes, parfois sombres, mais déjà dans un contexte franchement dramatique. Au cours d'un séjour à Paris, il constata que désormais il dominait les techniques du métier et qu'il avait digéré les leçons de l'histoire de l'art. Il affirmait vouloir détruire le virtuose qu'il était devenu, après quoi son oeuvre pourrait vraiment débuter.
A ce relancement, les nus - qui jusqu'alors l'avaient fasciné - furent brisés, déchiquetés de façon presque violente. La facture et le contenu des tableaux en devenaient plus forts, le mouvement pictural plus impétueux, les couleurs plus vives et plus agressives. Ils montraient un mélange d'érotisme et de violence dans lequel l'élément figuratif était supplanté par une certaine forme d'abstraction qui, pourtant, ne dominait pas complètement, car certains motifs restaient présents et gardaient leur sens.