Felix Timmermans (1886-1947), ‘Letterkundig Museum’, La Haye.
entres autres Michel Seuphor. A peu près à la même époque, Timmermans découvrit l'oeuvre dramatique de Henri Ghéon, dont il traduisit
Notre-Dame dans les épines. Henri Ghéon, de son côté, devait assurer la création à Paris de
Et où l'étoile s'arrêta, adaptation pour le théâtre du
Driekoningentryptiek (1923) de Timmermans, adaptation qui connut un succès retentissant. Felix Timmermans avait fait le déplacement à Paris pour assister à la première, le 15 mars 1927. Le 22 juin de la même année, la compagnie du
Vlaams Volkstoneel (Théâtre populaire flamand) représentait la pièce en néerlandais (!) au Théâtre des Champs-Élysées.
Betty Colin traduisit en 1923 De zeer schone uren van Juffrouw Symforosa, begijntje (Les très belles heures de Mlle Symforosa, béguine). Dans une postface, Paul Colin souligne que Timmermans est le plus classique des romanciers flamands contemporains. En 1943, Betty Colin dirigea également l'édition de Psaume paysan (Boerenpsalm), avec pour protagoniste un certain Racine (Wortel). L'Enfant Jésus en Flandre (Het kindeke Jezus in Vlaanderen) parut aux Éditions Rieder, à Paris, en 1925, dans une traduction de Neel Doff.
Les années 20 furent caractérisées par un évident renouveau catholique et une authentique vague de conversions (Chesterton en Angleterre, Huysmans, Ghéon, Claudel, pour ne citer qu'eux, en France). Le prêtre flamand Camille Melloy, qui écrivait en français, consacra à ce phénomène son ouvrage Le beau réveil (1922). Melloy, auteur par ailleurs de vers non dépourvus de charme, composés dans l'esprit de Francis Jammes et de Paul Verlaine, se prit d'amitié pour Timmermans et traduisit son Triptyque de Noël (Driekoningentryptiek), publié en 1931, ainsi que La Harpe de saint François (De harp van Sint-Franciscus), qui parut en 1934 à Paris dans la série ‘Ars et fides’, par l'entremise de Henri Ghéon et de Jacques Maritain.
En 1934, le flamingant Timmermans fut un des cofondateurs et présidents des Scriptores Catholici, une union belge de gens de lettres catholiques appelée de ses voeux par le cardinal Van Roey et dominée par la crème des catholiques et des unitaristes belges, ce qui ne manqua pas d'estomaquer certains flamingants radicaux, écrit G. Durnez dans sa biographie, évoquée ci-dessus (p. 538). Dans son roman en trois parties De Familie Hernat (La Famille Hernat, 1941), le personnage principal tire tous les registres du flamingantisme avec ce résumé de la situation prévalant depuis 1830: ‘La Wallonie était le Maître, la Flandre le valet, encore qu'en fait c'est celle-ci qui aurait dû être le Maître, au regard de son passé grandiose, de ses superbes réalisations, plus nobles par leur esprit et leur culture, mais appauvries à l'extérieur autant qu' émoussées à l'intérieur par les oppressions étrangères.’ (cité par G. Durnez, p. 654).
Cependant, un oppresseur étranger était à nouveau apparu. Felix Timmermans et Ernest Claes jouissant d'une grande popularité en