Pasture (Rogier van der Weyden), Hugo van der Goes bénéficient d'un large rayonnement en Europe. D'importants hommes d'affaires français, italiens, espagnols et portugais qui séjournent aux Pays-Bas passent eux aussi des commandes chez les différents artistes. Le célèbre portrait du couple Arnolfini par Jan van Eyck, exposé à la National Gallery de Londres, en est un bel exemple. C'est ainsi que les Primitifs flamands deviennent un modèle pour la peinture européenne du xve siècle. Ils voyagent dans toute l'Europe, souvent à l'invitation des différentes maisons royales. D'importants artistes tels que Jean Fouquet, Filippo Lippi et Antonello da Messina, connaissent les peintures de leurs collègues flamands et s'en inspirent. Chez certains artistes méridionaux, nous trouvons des éléments reflétant clairement l'influence des Primitifs flamands. L'artiste espagnol Pedro Berruguet se réfère par exemple dans son oeuvre à la Madonna met kanunnik Van der Paele (La Vierge au chanoine Van der Paele) et au Lam Gods (L'Agneau mystique) de Jan van Eyck. Certains portraits de Jean Fouquet présentent aussi de fortes affinités avec Van Eyck.
Bruges est connue comme ayant joué un rôle de premier plan dans toute cette histoire. La ville était un des centres culturels et économiques les plus importants d'Europe. Il est dès lors logique qu'une des expositions les plus éminentes de ‘Bruges 2002, capitale culturelle de l'Europe’ ait été consacrée au rayonnement européen des Primitifs flamands. Cette exposition thématique (
Jan van Eyck, les Primitifs flamands et le Sud) présentait au visiteur un total de 120 oeuvres, dont 13 de Jan van Eyck lui-même. Toutes n'étaient pas des chefs-d'oeuvre, certaines revêtaient un intérêt plus historique qu'artistique. La reconstruction du retable
Miraflores de Juan de Flandes, un peintre flamand actif en Castille, constituait un des sommets de l'exposition. Les panneaux sont en effet disséminés dans des musées du monde entier et n'ont pu être rassemblés à Bruges que temporairement. Le catalogue contient quelque seize articles, dont un texte de Philippe Lorentz
Hans Memling, ‘Portret van een jonge man’ (Portrait de jeune homme), huile sur bois, 40 × 29, 1475-1480, ‘The Metropolitan Museum of Art’, New York.
sur ‘La France, terre d'accueil des peintres flamands’.
Cette exposition, visitée par plus de 250 000 personnes, montrait non seulement que la peinture flamande comporte des chefs-d'oeuvre de niveau mondial, mais aussi que les pays de l'Europe culturelle tout entière entretenaient continuellement des contacts entre eux et s'influençaient mutuellement.
Des artistes tels que Van Eyck, Rogier de le Pasture, Bouts, Van der Goes, Memling, Bosch sont considérés comme les fondateurs d'un nouveau réalisme artistique. Leurs peintures restent gravées dans la mémoire collective. Assez curieusement, leurs dessins ne sont connus que par un petit groupe de spécialistes. Durant l'été 2002, la ville d'Anvers a organisé dans la Maison de Rubens l'exposition Meestertekeningen van Jan van Eyck tot Hiëronymus Bosch (Dessins de Jan van Eyck à Hieronymus Bosch), où étaient