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Keetje (1919)

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Titelpagina van Keetje
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Genre

proza

Subgenre

roman


© zie Auteursrecht en gebruiksvoorwaarden.

Keetje

(1919)–Neel Doff–rechtenstatus Auteursrecht onbekend

Vorige Volgende
[pagina I]
[p. I]

[Proloog]

- Keetje, mon Dieu, les petits n'ont put aller à l'école depuis deux jours: comment voudrais-tu... sans manger?

- Hein, faisais-je.

Et je me levais de mon vieux canapé, et prenais au portemanteau tout un attirail de prostituée, qu'une fille morte de tuberculose avait laissé chez nous. Je mettais les bottines à talons démesurés, la robe à trois volants et à traîne, un trait de noir sous les yeux, deux plaques rouges sur les joues et du rouge gras sur les lèvres. Je levais tous mes cheveux sur le sommet de la tête pour me donner l'air plus âgée, car dans les maisons de rendez-vous les patronnes, par crainte de la police, me chassaient quand elles voyaient ma frimousse de seize ans. Un chapeau, un châle, je n'en avais pas.

En m'attifant, j'épiais ma mère... Va-t-elle venir avec moi? Je ne vais pas seule; non, pour rien au monde...

Au moment de sortir, je la regardais. Alors

[pagina II]
[p. II]

seulement elle mettait hâtivement son bonnet et son châle.

Dans la rue, je l'observais de côté. Voilà, elle vient avec moi... Quelle honte qu'une mère semblable... En ville, elle marchera derrière moi, elle regardera aux mêmes vitrines; si l'on m'accoste, elle fera semblant de ne pas me connaître; quand je suivrai un homme, elle m'emboîtera le pas de si près que l'on remarquera qu'elle m'accompagne; puis elle attendra que je sorte... Ah! c'est infect... Et j'allongeais le pas de façon qu'elle haletait.

- Oh! Keetje...

- Ah! que fais-tu là? va-t-en, tu me dégoûtes.

Et je la devançais.

Bientôt je me retournais. Oh, si elle était rentrée et me laissait aller seule... Je la cherchais du regard le long des boutiques du faubourg, et la voyais éperdue, essayant de me rattraper... Quelle abomination... Elle ne sent donc pas l'abjection de ce qu'elle fait? Oh, que je la hais, que je la méprise... Et je l'attendais.

- Ah! Keetje, haletait-elle. Et elle essuyait de la main son front en sueur.

- Que fais-tu à côté de moi, quand je sors faire la putain?... Est-ce que tu devrais me suivre, es-tu une mère? Ah! pouah!

Elle me regardait en clignotant précipitam-

[pagina III]
[p. III]

ment des paupières, se faisait toute petite, évitait de me frôler.

Au centre de la ville, je la devançais encore, mais lui soufflais de ne pas s'éloigner trop, et, terrifiée de la corvée qui m'attendait, je lui secouais la main.

- Tu m'entends, ne t'éloigne pas trop!

Et la pérégrination du racolage commençait.

Au retour, toute ma morgue était tombée. Elle me soutenait, et me conduisait comme une aveugle le long des boutiques fermées.

- Oh! mère, je ne peux plus avancer sur ces bottines... ces talons... Oh! que j'ai mal aux doigts de pied! et mes reins... chaque pas, ainsi sur la pointe des pieds, me donne un choc dans les reins... Si je les ôtais...

- Non, ma petite fille, tu attraperais du verre dans les pieds. Asseyons-nous un peu sur ces marches.

- Ah! quelle fatigue... cinq heures, nous avons marché cinq heures...

- Oui, tu dormiras demain toute la matinée... Marchons encore un peu; là-bas, il y a une boutique ouverte; j'achèterai des vivres, et tu auras aussi du café chaud.

Je laissais traînermarobe dans la poussière, je m'essuyais mon rouge, et geignais en m'appuyant sur elle et me tenant de l'autre main aux devantures. Je ne disais rien du dégoût des

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[p. IV]

mâles inconnus, du désir de les insulter chaque fois qu'il fallait m'y livrer, de la rage même de les mordre qui me prenait quand ils s'emparaient de mon corps. Quelle étrange pudeur entre nous deux, de ne jamais toucher à cette question...

Au bas de l'escalier, elle murmurait:

- Montons doucement, pour ne pas éveiller les enfants.

Je tombais sur mon canapé. Elle allumait le feu, mettait de l'eau bouillir, puis m'ôtait mes bottines et me tirait un peu le bout des bas.

- Ah! que j'ai mal, que j'ai mal...

Elle me déshabillait, me couchait et me couvrait.

- Tout de suite, tu auras du café.

Et elle arrivait avec la tasse pleine, un oeuf et des tartines et me faisait manger sans penser à elle-même.

- Là, ma douce, maintenant tu vas dormir.

Elle me recouvrait et étendait encore son châle sur mes pieds.

Dormir!... il était bien question de cela pour moi. Toute la nausée des heures passées m'abreuvait: je m'agitais et me contorsionnais, de révolte.

- Dors, ma douce, demain tu auras encore du café; puis je te ferai les cartes. Dors, ma douce.

[pagina V]
[p. V]

Et je m'endormais; mais j'étais si pâle et contractée, me disait-elle le lendemain, qu'elle avait passé la nuit à aller de son lit à mon canapé. Quand je me réveillais, elle était penchée sur moi.

- Ah!

Et elle apportait le café chaud avec les tartines et l'oeuf; et elle me tenait ma tasse, et ajustait un coussin dans mon dos.

- Je vais te faire les cartes.

Elle étalait les cartes sur mes genoux.

- Sept, une lettre... sept, avec de bonnes nouvelles... sept, il est un jeune homme brun qui...

- Mais je n'aime pas les bruns. Hou, je n'aime aucun... Hou...

Et d'un coup des genoux, je faisais voler les cartes à terre.

- Avec tes bêtises... une lettre, ce sera un exploit du propriétaire; et l'homme brun, une brute d'huissier... Et toi, tu négliges tout pour ces balivernes, tu crois à cela... Pouah, est-ce possible! quelle mère! Allons, soignons pour le dîner des petits: cela vaudra mieux.

Je sautais du lit, et ses yeux clignotaient, et son regard me suppliait, mais rien à faire: J'étais reprise de tout mon dégoût, de toute marancune, dont je lui lançais le venin à jet continu.


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