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Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VII 1579-1581 (1839)

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Titelpagina van Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VII 1579-1581
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non-fictie

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non-fictie/brieven
non-fictie/geschiedenis/Opstand


© zie Auteursrecht en gebruiksvoorwaarden.

Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VII 1579-1581

(1839)–G. Groen van Prinsterer–rechtenstatus Auteursrechtvrij

Vorige Volgende

[†] Lettre CMLXV.
M. de Villiers au Prince d'Orange. Il est licite de réprimer les Catholiques et de traiter avec Anjou.

*** Cette Lettre a été publiée par M. v.d. Spiegel, Onuitg. St. II. p. 262 - 276, Nous marquons les principales variantes; sans relever les fautes de ponctnation et d'orthographe.
On a déjà vu (p. 134, sq.) que M. de Villiers (‘vir doctus, facundus et admodum ingeniosus,’ Lang. ad S. p. 242) étoit tolérant envers les Catholiques. Il s'exprimoit sur l'Eglise Romaine avec modération. Ce fut par ce ton de charité Chrétienne que,
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[p. 263]
Ga naar margenoot+d'après une Lettre écrite le 23 mars d'Anvers par lui à v.d. Myle (Ep. sel. II. no 59), M. de Meetkerken, ‘talis tantusque vir qualem non existimo habere Flandriam,’ fut amené à se joindre aux Réformés: ‘non existimabat ab Ecclesiâ discedendum, sed quum jam ex nobis intelligat unicam nos agnoscere Ecclesiam, cujus Romana pars est, perque nos minime stare, quominus communes habeamus coetus, nihilque nos amplius quam errorrum reformationem, non Ecclesiae novae veluti fundationem desiderare, adhaec eos qui Ecclesiae Rom. praesunt praefractos esse, neque ullam aut in doctrinâ, aut in morum disciplinâ emendationem admittere, sibi in animo esse ei coetui sese adjungere qui puriorem sequitur religionem.’ Mais la question est traitée ici sous un tout autre point de vue: Villiers demande des garanties, qui lui semblent indispensables à la sûreté de l'Etat.
On reconnoit l'écrivain de l'Apologie dans le ton et les sentiments de cette Lettre; par ex. dans la manière dont il parle (p. 273) de Philippe II (‘Roy incestueux, parricide, meurtrier de sa femme:’ Dumont, V. 1 p. 389b); dans ce qu'il dit (p. 264, sqq.) des Catholiques (‘les Estats ont appris par les insolences, entreprises, et trahisons des ennemis méslés parmi nous que leur Estat étoit en danger de ruine inévitable, s'ils n'empeschoient l'exercice de la Religion Romaine:’ l.l. p. 396a.).
La défection de Rennenberg fit éclater en divers lieux des réactions anti-catholiques: ‘Dese daed heeft veroorsaekt dat de Gereformeerde alom op haer hoede waren en op haer versekertheid dochten, hen niet betrouwende daer sij geen meester waren. Te Deventer en te Zwol waren de Borgeren in wapenen tegen den anderen, joegen sommige Spaengesinde uit, en stormden de Beelden en Cloosteren: in Vriesland, de Omlanden en Drente, allenthalven daer de krijgsluiden konden komen, werden in allede Kerken en Cloosteren de Beelden afgeslagen en vele Papistise personen verjaegt en verdreven, in weerwrake van 't gene Rennenburg uitgericht hadde:’ Bor, II. 170a. De même à Utrecht et à Bruxelles; ci-après, p. 265, 269.
Dans l'Apologie Villiers prend la défense des mesures qu'on le voit conseiller ici. ‘Quand leur chef, qui est dedans Groeningen,
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[p. 264]
Ga naar margenoot+eut prins prisonniers ceux de la Religion, massacrés aucuns....; qui trouvera estrange si les nostres se sont voulus asseurer de leur part:’ Dumont, l.l. p. 403a. - Le Prince aussi ‘konde na dien tijd gene Papisten, hoe getrou sij schenen te wesen, meer betrouwen:’ Bor, II. 169b. Toutefois il continua, plus longtemps peutêtre que Villiers ne l'eût désiré, à protéger l'exercice de la Religion Catholique: p. 265 la noteGa naar voetnoot(2) in f. Même il donna une preuve frappante de sa persistance à cet égard: ‘den 19 Mei quam den Heere van S. Aldegonde met eenen andere in 't Collegie van der Keure, te kennen gevende dat den Aertshertog en den Prins van Oraingnien begeerden en wilden dat de R. Catholijken binnen Ghendt souden hebben vrije oeffeninge van Religie; oft anderzints dat zij twaelf vendelen krijgsvolk in de stadt zouden zenden:’ Gh, Gesch. II. 222.

Monseigneur! JeGa naar voetnoot1 leu hier les lettres de v. Exc. du 12me du présent escrittes à MadameGa naar voetnoot(1)), lesquelles il lui a plen de me communicquer, ce qu'elle a faict aussi à Monsieur de S. Aldegonde, et comme il plaist à v. Exc. d'entendre mon advis sur deux poincts, je lui représenterai sommairement ce qui seGa naar voetnoot2 pourroit desduire plus au long si la commodité du temps le portoit. - Quandt au premier, je n'ai jamais trouvé bon de vouloir contraindre les hommes par la voie de la force à quitter leur religion, principallement quand nous avons affaire particulliers contre particulliers, et pour tant, quand il ne se présente aulcun danger, je n'auroi jamais voulu conseiller d'user de

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[p. 265]

Ga naar margenoot+violence contre ceulx d'une aultreGa naar voetnoot1 religion; toutesfois je suis bien d'advis que les Princes et ceulx qui ont authorité, empeschent, en tant qu'en eux est, que les mauvaises opinions ne prennent racine et n'accroissent; comme ceste question a esté amplement vuidée anciennement par St Augustin, mais quandt l'Estat est conjoinct avecq le différent de la religion, je pense bien qu'ilest, non seulement licite, mais aussi nécessaire au Magistrat de s'asseurer; car si, soubz l'umbre de permettre une faulse religion, l'Estat est en danger, seroit, non clémence envers les ennemis, mais cruaulte envers les siens propres, qui pourroient par ceste ccuelle miséricorde perdre la vie, l'estat et la religion. Ceulx de CourtraiGa naar voetnoot(1) se sont perdus, comme on dict, par faulte de recepvoir garnison; cela est vray, mais ce n'est pas la principalle raison, ains pour avoir, contre l'advis de plusieurs, laissé entre eux leGa naar voetnoot2 chef de la conjurationGa naar voetnoot3, en espargnant les convaincus de trahisonGa naar voetnoot4 et lesquels maintenoient avoir bien faict, et pour tant, sans distinction de la religion, je croi que le Magistrat doibt faire sortir des villes ou tenir prisonniers ceulx qui donnent occasion juste d'estre soupçonnez d'entreprisesGa naar voetnoot5 dommageables au publicq. - Quandt au faict d'UtrechtGa naar voetnoot(2), je ne puis comprendrepourquoi ils retiennent

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[p. 266]

Ga naar margenoot+les prestres ausquelz ils ne permettent leur exercice, si ce n'est que, pour retenirGa naar voetnoot1 aulcuns, ils font un passe-droict à tous, ou qu'aulcunsGa naar voetnoot(1) espèrent faire avoir à leurs enfans des prébendesGa naar voetnoot2: mais, quoiqu'il en soit, je n'ose dire mon advis d'une chose de laquelle je n'entends pas le fondement; aussi je ne dispute point s'ils ont bien ou mal faict de passer si avant, car voiant l'exemple de Frize, estantjà persuadé le peuple de la mauvaise intention du Sr de VilleGa naar voetnoot(2), comme elle est ensuivie, et entendant ce qui est advenu à Courtrai, je ne m'esbahi poinct si un peuple, jà assez préparé à telz changementz, a esté esmeuGa naar voetnoot(3); toutesfois, ores qu'il aist passé oultre, la question est comment

[pagina 267]
[p. 267]

Ga naar margenoot+v. Exc. se doibt comporter à remettre le dict exercice ou non? Il est certain que le Peuple sera encores beaucoup plus esmeu, entendant que les chanoines de Cambrai ont volu rendre la ville aux ennemys, et que les déportementz du Sr de Ville ne les aient encores plus confirmez à ce qu'ilz ont faict, et de jour en jour se descouvrent tant de machinations, menées et trafficquées, que nous voions quasi ouvertement ceulx de la religion Romaine souspirer après le Roi d'Espaigne, ceulx de la ConfessionGa naar voetnoot(1) estre amusez d'une vaine espérance du costé de l'Allemaigne, et tous ensemble penser à choses nouvelles. Et pour tant, ores que je ne vouldroi ès lieux esquelz la religionsfried est establi, que v Exc. la change, sinon qu'on vit ouvertemens, pour maintenir les Romains ou aultres, l'Estat estre en danger, aussi quand par aultres il est violé, comme à Utrecht, je ne pourrai légèrement conseiller que v. Exc. le restitua. Je confesse qu'à Gand je trouvoi bon ce qu'il

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Ga naar margenoot+pleust à v. Exc. de faire l'année passéeGa naar voetnoot(1), mais c'estoit par traitté avecq les Malcontentz, lesquelz il n'i avoit moien de faire sortir de Flandre aultrement, et aussi que par ce moien, s'il eust esté suivi, on restablissoit plusieurs Eglises qui demeurent encores désertes, et en cela je suivoi l'exemple de toutz les Princes et sages conseilliers qui ont assisté aux guerres de France, mais ici je ne veoi point quel proffit reviendra si on remet la papaulté à Utrecht, laquelle nous debvons désirer estre exterminée pour mille raisons, et principallementGa naar voetnoot1 puisque la foi de v. Exc. n'i est engagée. Si on dict, ceulx d'Utrecht l'ont promis, je respon que c'est à eux et non à v. Exc. d'en respondre, et dadventaige que le Conte de RenebergGa naar voetnoot2 estoit signé le second, qui l'a violé. Qui plus est, si v.E. le remet à Utrecht, il aura aultant de raison de le remettre à Amsterdam, Harlem, et aultres, voire plusieurs aultres places; ce que v. Exc. ne pourroit faire, et quandt elle le pourroit, il n'est aulcunement conseillable de le faire, pour plusieurs raisons que la prudence de v. Exc. cognoist suffisamment. Si nous estion surGa naar voetnoot3 une paix généralle et bien asseurée, je pourroi changer d'advis, mais, estants ès termes sur lesquels nous sommes, il me semble, quoique nous tardionsGa naar voetnoot4, que nostre guerre sera guerre de la Religion, et comme je ne blasme point, veu le peu de moiens qu'avoit v.E., l'ordre qu'elle a tenu jusques à présent, et au contraire je blasme beaucoup la témérité de plusieurs qui, par leur folie et ignorance, ont faict tant de maulx, aussy, soubz très humble correction,

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Ga naar margenoot+il me sembleroit estre temps, sans avoir esgard à plusieurs petites difficultés, de se bien asseurer, et principallement à BruxellesGa naar voetnoot(1) et en ceste villeGa naar voetnoot(2), ce que j'estimeroi deb-

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Ga naar margenoot+voir estre faict, non tant par un enchassement de prestres que de prestrisantz. V. Exc. aussi pensera, s'il lui plaist, auxquelz elle est plus obligée de gratifier: ou à ceulx qui ne désirent que son bien et honneur; ou à ceulx qui la haïssent mortellement? et comme elle veoit, pour avoir tant faict en faveur de la Noblesse, ce qu'elle i a advancé, puisqu'excepté Mr le Prince d'Espinoi, ils se sont toutzGa naar voetnoot(1) escoullez. Je sçai que v. Exc. peult dire que ce n'est sa faulte, comme il est vrai, mais par cella cognoist-on plus clairement, quelque bonne mine qu'ils facent les papistes, qu'ilz sont ennemis mortels de v. Exc. et qu'ilz le déclareront en temps et lieu; et m'asseure, devant qu'il soit peu de temps, que les atthéistes, dont il n'y a que tropGa naar voetnoot(2), feront le semblable. C'est, Monseignr, ce qu'il me semble sur le premier poinct.

Quand au second, assavoir qu'aulcuns trouvent mauvais de traitter avecq Monseignr d'Anjou et qu'ilz seroient d'advis qu'on attendit toutes extrémitez, qu'on ne debveroitGa naar voetnoot1 traister avecq un Prince qui n'est de la religion

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Ga naar margenoot+et d'une telle race, il me souvient d'avoir oui dire en ma jeunesse, et Sleidan l'escrit, que du commencement Luther ne trouvoit bon que les Princes se liguassent contre l'Empereur; il avoit quelques raisons, mais aiant oui les raisons des conseilliers des Princes, il changea d'advis. Je di cella, Monseignr, pour plusieurs Théologiens qui se fondent sur des règles généralles, comme faisoit Luther, lesquelles, estant examinées par les circonstances particullières, se trouvent faulses, comme sont ces règles: ‘il ne fault point résister au mal, il ne fault se rebeller contre le Prince,’ lesquelles règles en aulcunGa naar voetnoot1 cas ne doibvent estre gardées, et qui les penseroit garder, les destruiroit; car il nourriroit le mal et ruineroit l'Estat; aussi plusieurs auront bientost dict: ‘il ne fault contracter avecq les infidelles,’ qui se trouveront sur un faict posé incontinent renversés. - Ils allèguent un passage du Deutéronome qui ne conclutGa naar voetnoot2 aultre chose sinon que les Juifs ne pouvoient traitter alliance avecq les peuples de la terre de Chanaäm; qui ne peult rien conclurre pour le regard des aultres, car il leur estoit commandés de les faire mourir et de nettoier la terre en laquelle l'Eglise devoit estre comme réservée pour un temps. L'aultre raison est des deffenses de traicter avecq les Egiptiens, ce qui est encores particulier, car Dieu vouloit que le peuple s'en retira entièrement, mais d'aultre part traitta avec les Chaldéens et, pour n'i avoir traitté, il a esté puni. La troisiesme raison qu'on allègue, est pour ce qu'il a mal pris à plusieurs d'avoir eu alliance avecq les infidelles. Si ils l'ont faict contre l'expresse défense, il ne le fault trouver estrange, mais il en a aussi qui s'en sont bien trouvez, et est un

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[p. 272]

Ga naar margenoot+argument inepte d'argumenter par les événements: car, comme dict Guicciardin, qui sçait, si ils ne l'eussent poinct faict, si les inconvénientz n'eussent esté plus grands. De dire que Monsr d'Anjou n'est de nostre religion; aussi suis je d'advis, et, comme v. Exc. sçait, j'ai tousjours esté, de se passer d'aulcune alliance, tant qu'il est possible, avecq ceulx qui ne sont de nostre religion; combien que j'estime qu'il faut encoires bien distinguer entre ceulx qui ne sont de nostre religion; car aultre chose est de traitter avecq ceulx qui sont entièrement ennemis de la Chrestienté, comme sont les Turckx et avecq ceulx qui portent tiltre de Chrestiens et qui toutesfois errent en aulcuns poincts, car je ne doubte point qu'il ne fust licite à touts les Chrestiens, entre lesquelz il est notoire que plusieurs errent, de s'allier ensemble contre le Turc, et mesmes personne n'a jamais révocqué en doubte qu'il ne soit licite de s'allier avecq ceulx mesmes qui errent le plus lourdement en la Confession d'Ausbourg, comme font ceulx du Duché de VeurtembergGa naar voetnoot1. Or s'il fault venir à ceulx qui font vraie profession de nostre religion, nous n'avons que l'Angleterre qui nous puisse aider, et nous avons peult-estre trop longtemps attendu après son secours; car, quandt aux Allemans, nous voions aussi le peu d'espoirGa naar voetnoot2 qu'il y a, quelque promesse qu'aulcuns fassent, et dadventaige les nostres en Allemaigne sont tenus pour pires que TurckxGa naar voetnoot(1), et les erreurs ès Eglises d'Allemaigne, au moins en plusieurs, sont en quelques articles principaulx plus à rejetter que des papistes; mais, quand nous ne nouspouvons sauver sans contracter avecq aultre, je ne suis d'ac-

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[p. 273]

Ga naar margenoot+cord avecq eulx, à sçavoir qu'il nous soit totallement défendu; ains je soustien, quand il n'apparoist aultre moien, que nous ne pouvons, sans blesser nostre conscience, laisser périr tant d'Eglises et veoir devant nos yeux ruiner tant de peuples, comme je le monstrerai briefvement par ciaprès: quant à la race, personne ne peult nier qu'en la race de France il n'i aist de plusGa naar voetnoot1 gens de bien qu'en celle d'Espaigne, en laquelle il ne s'est encores trouvé un homme de bien, et si on veult restraindre la race à la Roine-mère, je vouldroi que ces bonnes gens me déclarassent ce qu'ils estiment de la race de ce Roi-père, qui tue son fils, tue sa femme et espouse sa niepce, et quelle sera ceste race d'enfants nais en un si vilain inceste qui debveroient par ci-après règner en ce pais. Je demande s'ils vouldroient obéir à des bastards? ils diront que non-; or ces enfants, nais en inceste, sont plus à rejetter que des bastards: en somme, combien que je n'ignore pas ce que les docteurs en ont disputé, dont la plus part ont esté sçavantz, mais aulcuns d'entre eux peu exercitez aux circonstances particullières, èsquelles gist, comme dict Cicéron, la prudence, toutefois je me remets à ce qu'en dict Calvin, sur le 3 verset du 7 de Deutéronome; il est vrai qu'il remonstre bien les inconvénientz qui en peuvent venir, mais aussi il touche la règle qu'il faut tenir, à sçavoir, que de gaieté de coeur nous ne facions point telles alliances, mais quandt nous sommes contraincts et quand la contraincte y est, que nous ne facions contract qui oblige nostre liberté de religion; iciGa naar voetnoot2, si nous- sommes contraincts ou non, on le pourra cognoistre par l'advis des provinces, car s'il i a autre moien, je n'en

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[p. 274]

Ga naar margenoot+suis d'advis, mais si les Provinces déclarent qu'elles ne se peuvent défendre, il ne fault pas attendre un prophète, car je prendrai l'advis commun pour la volonté de Dieu, et non pas le jugement d'aulcuns qui ne veoient pas et ne peuvent veoir le dedans de affsaires. Si doncq nous sommes contraincts, il reste de faire tellement nostre marché que nous ne mettions en danger nostre liberté, mais au contraire que nous l'advancions le plus qu'il nous sera possible, et d'aultant, Monsr, que Dieu a choisi v. Exc. pour ce faire et qu'il i aura tousjours assez de gens qui essaieront de diminuer ou anéantir la vraie religion, je supplie très humblement v. Exc. ne trouver mauvais si je l'exhorte à rendre le parti de la religion le plus avancé que faire se pourra et principallement en ceste conjoincture. Dieu i sera glorifié, qui le remunérera. L'ydolatrie, laquelleGa naar voetnoot1 il fault, selon nostre pouvoir, désraciner, en sera plustost abbatue, et mesmes v. Exc. en aura, selon ce monde, plus de support; ces choses ont esté considérées par les gens de bien anciennement ....Ga naar voetnoot(1). Si nous venons maintenant aux Chrestiens, il me fauldroit, Monseigneur, un long temps pour monstrer les alliances de Constantin, ses enfans, Théodose, Martianus, Justinianus, et aultres, avecq paiens et hérétiques, pareillement des Roys de France, j'enten des premiers, des Lombards, et aultres, qui ont maintenu les premiers la religion; mais, en nostre temps, personne n'accuse les Escossois qui gardent leur alliance de 800 ans avec les Rois de France, et toutesfois ils ont receu la religion,

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[p. 275]

Ga naar margenoot+les Anglois avecq la Maison de Bourgoingne, l'Empire avec la France, et les Suisses les uns avec les aultres et avecq la France et la Maison d'Austriche. Et quandt à l'Allemaigne, où la pluspart des disputeurs ont esté nourris, assavoir aux escosles; les Princes protestantz avecq les papistes, le feu Electeur de haulte mémoire, qui estoit de mesme confession que nousGa naar voetnoot1, avecq touts les Princes, et à présent le Duc Casimir, voire qui a transigéGa naar voetnoot2 avecq son frère et a laissé introduire aultre religion à Heidelberg, et lui-mesmes a voulu estre compris ès traitez de France entre les confédérez du Roi de France. C'est done pour monstrer suffisamment qu'il n'est pas défendu simplement de traicter avecq ceulx qui ne sont entièrement de nostre religion, quandt on ne s'en peult passer, et pleust à Dieu qu'on le peult faire, mais qu'il fault seulement prouveoirGa naar voetnoot3, tant que l'entendement humain le peult permettre.

Je supplie très-humblement v.E. de prendre ce petit discours, faict en haste, de bonne part.

Ga naar voetnoot4M. de la NoueGa naar voetnoot(1) sortit avant-hier de Gand... Nous l'avonsprié de venir en ceste ville, où il a affaire; et prin-

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[p. 276]

Ga naar margenoot+cipalement pour la querelleGa naar voetnoot(1) des Anglois et des FranMars. çois qui s'allume de plus en plus..... M. Davidson m'a mandé par homme bien asseuré, qu'on faict de trèsmauvaises offices à v. Exc., ce que Milord de l'EstreGa naar voetnoot1 m'en a asseuré.

Quand à ce qu'il plait à v. Exc. mander à M. de St. Aldegonde et à moi que l'Empire prendra ce Païs en protection, avecq un interim et mandement au Roy de retirer les forces, de quoy le Peuple ne se contente beaucoup; toutesfois me semble que la longeur des résolutions ne nous peut beaucoup profiter en toutes sortes... En Anvers, ce 17 mars 1580.

margenoot+
1580. Mars.
margenoot+
1580. Mars.
voetnoot(2)
voetnoot1
Ou jé (j'ai).
voetnoot(1)
Madame: la Princesse d'Oránge. Elle étoit restée à Anvers: le Prince, avant son départ, écrit aux Députés de la Flandre: ‘je vous prie d'advertir les particuliers Gouverneurs de vostre Province de ne laisser d'escrire et envoyer les lettres à ma femme:’ de Jonge, Onuitg. St. II. 69.
voetnoot2
q. se Sp. que je.
margenoot+
1580. Mars.
voetnoot1
d'u. a. Sp. de la.
voetnoot(1)
Courtrai. Cette Ville avoit été surprise le 27 févr. par les Mécontents: ‘Flandria mirifice attonita Cortracensi fortuna,’ d'après Marnix; Ep. sel. p. 790.
voetnoot2
le Sp. le Pensionaire Parmentier (T. VI. p. 335).
voetnoot3
conj. Sp. c. et obéi aux Lettres du Conseil d'Estat.
voetnoot4
de tr. omis.
voetnoot5
d'entr. - publicq. chez v.d. Sp. omis.
voetnoot(2)
d'Utrecht. ‘Eenige private burgeren hebben uit een groten ijver, sonder te letten op de contracten tusschen die van de Religie en de Catholijke, ...... hen opten 7 Martii begeven in al de kerken daer tot die tijd toe de Roomse Religie geexerceert was, volgende 't contract, en hebben aldaer met een grote furie afgeworpen en gebroken alle beelden, altaren en diergelijke dingen:.... hoewel het vele mishaegde, so dorst hem nochtans niemand daer jegens opposeren:’ Bor, II. p. 172a. En outre les Magistrats avoient été le même jour contraints de faire plusieurs concessions aux Réformés: l.l. - Les Etats de la Province et le Clergé Catholique s'adressèrent au Prince qui étoit à Amsterdam. Le 23 mars celui-ci fit un arrangement provisoire: ‘hij vond niet raedsaem eenig finael besluit daerin te maken, opdat hij de sake willende beter maken, die niet verarchde:’ l.l. p. 173a. Il sentoit devoir ménager les Réformés: ‘hij bevond dat de herten van het meerdeel der Borgerije seer waren gealtereert tegen die van de Geestelijkheid, deselve suspecterende als of zij correspondentie hielden metten vijanden, hoewel daervan in 't minste niet bleek:’ l.l. Toutefois il laissa deux Eglises aux Catholiques: p. 137b.
margenoot+
1580. Mars.
voetnoot1
S. gaigner.
voetnoot(1)
aulcuns. Voyez ci-après le Mémoire du 3 juin.
voetnoot2
S. pr. à la mode d'Allemagne.
voetnoot(2)
de Ville; Comte de Rennenberg: T. V, p. 581.
voetnoot(3)
esmeu, De même à Gand: ‘den 28 Febr. veroorzaekte de tijdinge van het innemen van Cortrijk eene groote beroerte in de stadt.’ Gh. Gesch. II. p. 208.
margenoot+
1580. Mars.
voetnoot(1)
Confession d'Augsbourg. Les Luthériens comptoient que, par l'intercession de l'Allemagne, où ils étoient vus de meilleur oeil que les Calvinistes, la Confession d'Augsbourg seroit admise dans les Pays-Bas: c'est bien ce qu'entendoit l'Electeur de Saxe en parlant, en 1577 au Député de D. Juan, en faveur ‘der rechten Christlichen Evangelischen Lehr,’ et encore, ‘der rechte reine Ev. Lehr:’ T. VI. p. 268. On comprend dès lors que, se distinguant d'ailleurs volontiers des Calvinistes, ils se montroient contraires au changement de Souverain: ci-dessus p. 163, in f. En 1581 ‘heeft tot Woerden de Predicant van de Confessie van Augsburg in de kerke.... seer heftig tegen de Staten gepredikt, en op 't stoel geseid dat het haar niet geoorloft was den Conink van Spangien haren natuerlijken erf-Heere om ontrouwigheid en tyrannije af te setten, en dat de eed die op sulk afsetten gefundeert was, met goeder conscientie niet konde geschieden:’ Bor, II. 282, sq.
margenoot+
1580. Mars.
voetnoot(1)
l'année passée. T. VI. p. 507.
voetnoot1
S. généralement.
voetnoot2
S. van den Berch. Erreur!
voetnoot3
S scurs d'.
voetnoot4
S. tendions.
margenoot+
1580. Mars.
voetnoot(1)
Biuxelles. Là aussi les menées des Catholiques donnèrent lieu à de nouvelles violences de la part des Réformés. Le 22 avril: ‘Le pensionaire de la ville de Bruxelles Mre Guillaume van der Haghen, en vertu de ses lettres de crédence, at remonstré le misérable et pauvre estat de la dite ville, et demandé assistence et secours d'argent des aultres provinces, sans aulcun délay, ou qu'aultrement la ville est en apparent hazard de se perdre. Et en oultre que aulcuns bourgeois et soldats, tenans garnison en la ditte ville, se sont avanchez d'entrer en. aulcunes églises, monastères et aultres lieux pieux, y aiant faict plusieurs insolences et pilleries; ce que cause telle altération entre les uns et aultres, que les bourgeois, avecq le magistrat et guldesGa naar voetnoot1, se sont opposez à la rage et violence, ayants prins aulcuns autheurs de la faction, desquelz ilz ne sçavent avoir la raison et justice, à cause que le Colonnel SteuwaertGa naar voetnoot2, pour l'absence de M. le Gouverneur van den Tymple, ne veult rien faire sans commission de s. Alt. et de Messrs du Conseil d'Estat, priants que le plaisir de s. Alt. et des dits Srs soit la faire dépescher, à ce que, par faulte de punition et honne justice, la ville ne tombe en très-dangereuse ruine, à la irréparable perte de la Généralité; surquoy est résolu d'envoyer quelc'un aux Estats d'Hollande et Zeelande pour les requérir affin qu'ilz furnissent les deniers qu'ilz doibvent pour la garnison de la dite ville, et que l'on dépeschera commission sur le Gouverneur van Tymple et Steuwaert, affin que de commune main ilz procédent à la punition des chiefz selon l'exigence du mésuz et l'information qu'ilz trouveront, de laquelle ilz envoyeront copie à son Alt.:’ Rés. MSS. d. Et.-G.
voetnoot1
gilden.
voetnoot2
Stuart.
voetnoot(2)
ceste ville. ‘Fet untur hic utrimque Pontificii, sed nescio quamdiu ferentur, et si abesset binc Archidux, non diu, ut existimo, ferrentur; dico de Monachis et Sacerdotibus Pontificiis.... Cal. Mart.’ Lang, Ep. s. I. 2. 813. ‘Trajectensium exemplum imitatae sunt aliae urbes quae ad Episcopatum pertinent. Idem etiam factum est in urbibus Flandriae.... Ego sane metuo ne brevi idem hic accidat; nam videntur animi hominum eo propendere, et est difficile populum armatum in officio continere... 14 Mart.’ l.l. p. 815.
margenoot+
1580. Mars.
voetnoot(1)
toutz. Voyez ci-dessus, p. 36, in. f.
voetnoot(2)
que trop. ‘Les affaires s'eschauffans en Flandres, surtout celles de M. le Duc d'Anjou, M. du Plessis retourne à Anvers, et là dans le bruit des affaires achève son livre de la vérité de la Religion Chrestienne, pour opposer à l'Athéisme qui ne se couloit pas seulement, mais à face ou verte entroit presque partout:’ Vie de Mornai, p. 55.
voetnoot1
q.n.d. S. avant qu'ils devroient.
margenoot+
1580. Mars.
voetnoot1
quelque, certain. S. moins bien aultre.
voetnoot2
S. contient.
margenoot+
1580. Mars.
voetnoot1
c.d. D, de W. S. c. de Wittenberch.
voetnoot2
S. de moien.
voetnoot(1)
Turckx: p. 7, et la Lettre du Comte Jean, du 30 mars.
margenoot+
1580. Mars.
voetnoot1
S. pl. de, ce qui semble préférable à cause de l'opposition avec un.
voetnoot2
S. ainsi.
margenoot+
1580. Mars
voetnoot1
laquelle - désraciner. S, omis.
voetnoot(1)
....Suit une série d'exemples tirés de l'histoire des Juifs.
margenoot+
1580. Mars
voetnoot1
que n. Chez v.d.S. omis.
voetnoot2
S. soubsigné.
voetnoot3
pourvoir par de bonnes conditions et garanties.
voetnoot4
Ce qui suit se se trouve pas dans notre MS.
voetnoot(1)
de la Noue. Son absence (p. 85) avoit été courte. Le Prince écrit le 21 janv. aux Députés de Flandre qu'il a de lui une Lettre du 15: ‘il me mande... que son intention estoit de passer avant dedans la France pour entendre à ses affaires particulières, mais qu'ayant entendu par les vanteries des Espaignols estants à Paris, se promettans beaucoup plus que j'espère ils ne feront, une partie de ce qui estoit passé depuis son retour, est venu en diligence se rendre à Cambray:’ de Jonge, Onuitg. St. II. 66.
margenoot+
1580. Mars.
voetnoot(1)
querelle. Les Anglois, d'après des Lettres de Marnix à v.d. Myle, continuèrent à montrer de la jalousie et de la mauvaise volonté: ‘Lanouius urget ut in Flandriam mittantur auxilia, praesertim Anglorum;... sed, quicquid moliamur, nihil apud Norreisium promovemus. Omnino puto maturandum, imo accelerandum Principis adventum, quem unum censeo huic malo remedium afferre posse:’ Ep. sel. p. 797. ‘Post captam Mechliniam Angli nullis aliis machinis retrahi potuerunt nisi argenteis... Eâdem morositate quâ Mechliniam tenuerant, renuerunt se Lanouio et reliquis Gallis velle adjungere:’ l.l. p. 817, sq.
voetnoot1
Leicester.

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Over dit hoofdstuk/artikel

datums

  • 17 maart 1580