Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VII 1579-1581

† Lettre MXV.
Le Duc d'Anjou au Prince d'Orange. La paix en France (Arch. du Roy., Fr. II. p. 107).

Mon Cousin. Encoires que je vous aye escript, il n'y a que cincq ou six jours, par la voie du S^r de la Rochepot, qui vous aura faict tenir mes lettres à Messieurs les Estats-Généraulx, j'ay nonobstant voulu dépescher le Capitaine la Tour, présent porteur, vers vous, avecq les certaines nouvelles de la paix que je vous donne, estans les articles et traictez finiz, concluz, et arrestez, et le Roy, mon Seigneur et frère, content et satisfaict d'iceulx qu'il a eu pour aggréables. Je feray faire la publication de l'Edict environ Noël, pour à l'instant mesmes procéder à l'exécution, en ce qui concerne les principaulx poinctz et où ma présence est requise. En quoy j'useray de telle diligence que dedans la fin du mois de janvier je pense avoir parachevé; n'estant le Roy de Navarre, mon frère, moins que moy affectionné à désirer la fin de cest affaire et à se préparer au voiage des Bas-Païs, où il m'accompaignera et assistera de toutes ses forces et moiens;

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⁺gaignant le temps de mon costé aulx préparatifs de mon armée, dont mon Cousin, M. le Maréschal de Cossé, résoult avecq le Roy, mon dit S^gr et frère, pour avoir en main les commoditez que je dois tirer de s.M. servans à cest effect. Ce pendant pour effectuer mes promesses que je veulx rendre véritables, je fais assambler sur le bord de la frontière toutes les forces que je puis mectre ensamble promptement, qui ne seront moindres que de 2000 chevaulx et 6000 hommes de pied, joinctes avecq ce qui est de ceste heure près du S^r de la Rochepot, pour les employer indifféremment à ce qui sera nécessaire, tant à la faveur et assistence de la ville de Cambray, qu'à ce que vous jugerez avecq Mess^rs des Estatz-Généraulx estre à faire pour la seureté, tuïtion et deffense des BasPays, ayant donné la charge et conduicte de ceste armée, attendant que moy-mesmes m'y achemine (comme je feray dedans le temps cy-dessus limité), au S^r de Fervacques, l'ung de mes plus spéciaulx serviteurs...... A. Courtraz, le 19^me jour de décembre 1580.

Vostre bien bon Cousin,

Françoys.

A mon Cousin, Mons^r le Prince d'Orange.

+ 1580. Décembre.