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Septentrion. Jaargang 7 (1978)

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Titelpagina van Septentrion. Jaargang 7
Afbeelding van Septentrion. Jaargang 7Toon afbeelding van titelpagina van Septentrion. Jaargang 7

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Genre

non-fictie
sec - letterkunde

Subgenre

tijdschrift / jaarboek


In samenwerking met:

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Septentrion. Jaargang 7

(1978)– [tijdschrift] Septentrion–rechtenstatus Auteursrechtelijk beschermd

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Chronique néerlandaise

Sadi de Gorter,

Paris.

Il y a quelques semaines, j'eus le privilège de m'entretenir pendant une heure et demie tête à tête avec la reine des Pays-Bas. Le Palais de Soestdijk baignait dans une atmosphère d'irréelle lumière lorsque j'arrivai au volant de ma voiture. Une lumière d'entre pluie et soleil qui tombe du ciel comme un rideau de mousseline diaprait la monotone architecture de cet ancien pavillon de chasse flanqué de deux ailes obèses. L'herbe franche de la pelouse centrale était, me semblait-il, tirée vers le perron pour des réunions autour d'un tapis vert. Le printemps jouait dans les arbres une partie de cache-cache avec lui-même, découvrant et dissimulant tour à tour dans l'humide clarté matinale les jeunes feuilles de pastel céladon.

 

Je venais rendre compte, au terme de ma mission de représentant des Pays-Bas auprès de l'Unesco, du travail accompli au service de mon pays. Réception de routine pour un chef d'Etat, mais non visite de tradition pour celui qui se trouve face à la reine Juliana dans son salon familial. Etrange atmosphère: aux tableaux sur les murs qui disent l'Histoire répondaient les portraits et les objets qui disent l'Actualité.

 

La reine servait elle-même le café et orienta la conversation vers un autre aspect de ma fonction passée, celle d'attaché culturel à l'Ambassade des Pays-Bas à Paris. Nous nous sentîmes à l'unisson. Le passé réveilla des souvenirs assoupis. La reine avait lors d'un voyage officiel à Paris en 1950 pris la parole devant des milliers d'étudiants, à une époque où ce n'était pas encore à la mode; elle avait deux ans plus tard assisté dans le théâtre antique d'Orange à une représentation de Joseph vendu par ses frères de Jean Giono, traduction sélective et infidèle de Jozef in Dothan du poète classique Joost van den Vondel. Pour des raisons de sécurité, le service d'ordre avait placé la souveraine sur le côté droit de l'amphithéâtre, face aux coulisses à l'extrémité du fameux Mur. Au lieu du spectacle annoncé, la reine eut droit à un autre: celui du berger qui tentait à grand renfort de coups de bâton de maintenir immobile un troupeau de moutons. Or, cette troupe de vedettes à quatre pattes n'avait un rôle à jouer qu'au dernier acte! Lors d'un nouveau voyage officiel à Paris, vingt ans plus tard, la reine anima une table ronde avec de jeunes Français des deux sexes, de formation et d'origine différentes. Le côté officiel n'était déjà pas banal, mais elle avait de plus dans l'anonymat et l'incognito - ce grand plaisir des princes, selon Balzac - vu non seulement des expositions parisiennes, le Centre Pompidou, où elle aima, comme chacun de nous, l'hospitalité de la bibliothèque publique, mais aussi de multiples pièces de théâtre. Nous parlâmes donc longuement d'art et de littérature. Et du poète Senghor. La reine, évoquant son récent séjour au Sénégal, témoigna

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de l'admiration qu'elle vouait au Président dont elle loua les vastes connaissances et se déclara surprise et heureuse que Senghor ait, avec une merveilleuse lucidité d'esprit, situé à sa place européenne la poésie néerlandaise. ‘Il employa un beau mot pour définir notre culture par rapport aux autres qu'il connaissait, ajouta la souveraine, celui de Néerlandicité’.

 

En rejoignant Amsterdam par les bois et les bruyères du Gooi, je pensais à cette néerlanditude que Senghor avait si joliment appelée ‘néerlandicité’ et je me posais la question de savoir si en utilisant cet élément distinctif, il avait voulu en souligner l'originalité ou s'il avait voulu au contraire en accuser la condition fondamentale.

 

Le mot de Senghor me remit en mémoire l'horreur et la stupéfaction que m'inspira il y a quelques années l'imbécile définition donnée par le Petit Robert de la langue néerlandaise: Dialecte germanique, branche du bas allemand! De retour à Paris, j'ai tenu à vérifier dans la nouvelle édition du populaire Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française si les rédacteurs faisaient amende honorable. Grande est ma satisfaction le mot dialecte a fait place nette à langue. Monsieur Paul Robert qui se flatte d'avoir enrichi l'édition de 1977 de 200 pages supplémentaires, avait par conséquent la place d'ajouter une ligne au texte convenablement remanié. Il l'a fait en des termes qui me laissent pantois. On lit à présent: ‘Le néerlandais, langue germanique, branche du bas allemand; langue officielle de Belgique avec le français’. La surprise passée, j'ai voulu savoir ce que l'on parlait aux Pays-Bas. En feuilletant l'édition ‘enrichie’, j'ai trouvé: ‘Le hollandais, la langue germanique parlée en Hollande’. Disparue la fameuse branche du bas allemand. Je l'ai retrouvée au mot allemand. Mais cette branche appartient à un curieux arbre. La forme substantive dit péremptoirement ‘Les Allemands. Voir Germain, teuton (Cf. Boche, chleu, fritz, frisé, fridolin, etc.)’ Je n'extrapole pas, c'est écrit noir sur blanc, page 50. On ne peut être plus lapidairement analogique mais ce n'est pas la branche que nous cherchons. Voici enfin le bas allemand: ‘représenté aujourd'hui par divers parlers de la plaine de l'Allemagne du Nord’. Cette branche n'a donc pas de feuilles? Que peut-on bien dire du flamand? La page 790 nous renseigne: ‘ensemble des dialectes néerlandais parlés en Belgique’. Un astérisque placé après néerlandais nous renvoie à ce mot. Et la boucle est bouclée.

 

De guerre lasse, j'abandonne le dictionnaire de la Société du Nouveau Littré pour me retourner vers Monsieur Littré lui-même ou plus précisément vers l'abrégé qu'en donne Monsieur Beaujean. Lisons ensemble: ‘Néerlandais n.m. langue hollandaise modernisée parlée aux Pays-Bas et dans la Belgique flamande’. Ai-je eu raison d'attirer l'attention dans ma chronique précédente sur le livre de Pierre Brachin? Il faudra que les glossateurs se le procurent dans les plus brefs délais.

 

Un recueil posthume de Hans Andreus Laatste gedichten (Derniers poèmes) a vu le jour quelques mois après la mort du poète à l'âge de 51 ans. Le cancer a eu raison de cet homme inspiré, rongé par la poésie avant de l'être par la maladie. Seule la dernière des vingt-cinq poésies de la plaquette a été écrite après que le verdict de mort eût été prononcé. Strophes bouleversantes dans lesquelles Andreus confesse qu'il n'écrira plus d'autre poème et il se demande ce qui va suivre à présent et que faire de cette lumière ‘de moi, de toi, quand commencera la chute dans l'inexprimable inattendu’. La lumière qui fut le thème central de l'inspiration du poète - comme l'expliquait Jan van der Vegt dans Septentrion (no. 1 de 1977) - continue à éclairer l'oeuvre d'Andreus. Bien des années auparavant, déjà agonisant par anticipation, le poète regardait jusqu'à l'obsession les nuages passer et il dérivait comme eux ‘seul le ciel sait vers quel destin’ (Ik drijf als een wolk de hemel weet waar). Ah! ce pouvoir des mots. Un jour j'eus entre les mains le manuscrit français du second recueil d'Andreus De taal der dieren (Le langage des animaux) paru en 1953. J'ignore qui en avait été le mauvais traducteur et quel fut le destin de ce manuscrit qu'avait fait circuler la Fondation d'encouragement à la traduction d'oeuvres littéraires néerlandaises. J'avais recopié quelques vers que je retrouvai en juin 1977, peu d'heures avant ou après la mort du poète: Etendu dans la nuit, des mots autour de moi / des mots comme les beaux animaux d'un délire / les grands animaux préhistoriques des mots / les colibris des mots / les éperviers des mots / les monstres abyssaux et lumineux des mots.

 

Il est tentant pour un amateur d'art contemporain de classer les peintres d'aujourd'hui - à l'instar de ceux d'autrefois - en grands et petits maîtres. La prudence s'y oppose et pourtant seuls les petits maîtres (ceux qu'Eugène Fromentin appelait curieusement les peintres assis) sont à portée de la bourse des fervents de l'art moderne. A la condition d'ailleurs que les oeuvres convoitées soient de petits Petits Maîtres. A l'encontre des fans du jazz, les fans de la peinture ne délirent pas au contact de la gloire. Pour eux, un tableau est un confident silencieux. Il est cette part de nature, cette fraction de vie ou de méditation, cette unité de vision dont ils ont besoin dès la minute où ils

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Rembrandt: ‘Saskia au lit’. Le dessin appartient à la Fondation Custodia (Coll. F. Lugt) Institut Néerlandais, Paris.


les ont ‘reconnues’. Personnellement, j'aime les petits maîtres d'aujourd'hui, mais je prends garde de ne pas les nommer. De leur vivant, il va de soi, même si pour la circonstance je les appelais de petits Grands maîtres. Comme les choses sont plus simples quand le temps a fait son oeuvre. A une récente exposition de l'Institut Néerlandais de Paris avaient été réunis sous le titre Rembrandt et ses contemporains 10 dessins du premier et 122 des seconds. Bien entendu, malgré la subtilité et la délicatesse des uns, l'habileté et l'exactitude des autres, il était manifeste que la grâce et la fraîcheur, la poésie et la générosité des quatrevingts contemporains n'auraient pas suffi à compenser le seul Rembrandt si par malchance il avait été absent. Et pourtant l'ensemble des ‘petits maîtres’ marquait l'exposition de son empreinte en lui donnant cette unité de mesure - ce commun dénominateur des 2500 dessins d'artistes flamands et hollandais de la célèbre collection Frits Lugt entreposée à l'Institut Néerlandais - dont la signification s'inscrit dans la justification donnée par René Huyghe à la rédaction de son Dialogue avec le visible. S'interrogeant sur l'opportunité d'écrire sur l'art, Huyghe constate que la vue n'a que faire des paroles ‘si l'homme regardait, savait regarder avec ses yeux, et non avec ses habitudes, avec ses préventions et ses croyances’. M'abritant sous le parapluie de cet éminent philosophe de l'art, je rêve de suspendre aux murs de ma chambre la première oeuvre de tous les petits maîtres de demain. En somme, il me faudrait quatre mille murs.

 

Au premier janvier 1977, la Flandre comptait selon l'Annuaire régional de l'Institut national de la statistique de Belgique 5.565.991 âmes. Un petit calcul

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Roger Forissier: ‘Amsterdam, les pontons’. Le tableau a figuré à l'exposition ‘Peintres français en Hollande’, organisée à Paris en 1961.


m'apprend qu'il s'agit là d'une densité de population de 618 habitants par kilomètre carré. Au moyen âge, la Flandre était la région la plus peuplée du monde. L'habitude est une seconde nature.

 

Le même jour me tombent sous les yeux le calendrier des représentations du Scapino Ballet d'Amsterdam et celui du Koninklijk Ballet van Vlaanderen. Je lis que le Ballet royal de Flandre s'est produit en une centaine d'endroits en Belgique, mais aussi dans dix-huit autres pays; il y a donné en 1976-1977 un total de 235 représentations. Le Scapino ballet, dont je ne dispose que du calendrier d'avril 1978, a joué ce mois-là à Enschede, Utrecht, Assen, Amstelveen, Arnhem, Venlo, Rotterdam, Vlaardingen, Dordrecht, Delft, Maastricht, Franeker, Sneek, Dronten, Amsterdam. Je suis persuadé que l'ensemble des troupes chorégraphiques et théâtrales des bas pays suit ce même rythme endiablé, voire le même itinéraire. Cette information me remet en mémoire l'anecdote suivante: un directeur de théâtre de La Haye reçoit un candidat acteur qui à force de vouloir monter sur les planches trépignait d'impatience. Bien, lui dit-il en secouant la cendre de son gros cigare, je vois que vous aimez les voyages. Je vous engage si vous me jurez sur l'honneur que vous supportez les déplacements en autocar.

 

Quand on regarde un paysage d'Amsterdam du peintre français Roger Forissier, on a l'impression que parmi les couleurs qu'il étale à plein tube sur sa palette figure aussi la lumière.

 

La mort d'Henry Fagne peine ceux qui ont apprécié chez cet éditeur-poète la foi de l'homme seul

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face à l'esprit de création. Fagne avait sacrifié ses travaux personnels au profit de l'oeuvre de ses contemporains. Il avait souvent donné un coup de pouce à un poète de langue néerlandaise en le traduisant pendant qu'il en faisait la lecture. Septentrion a publié de lui en 1976 (no. 1) la traduction de quelques sonnets du poète flamand Maurice Gilliams dans laquelle Fagne exprime l'essence du vers avec l'élégance et la sobriété de l'homme inspiré, sans les béquilles de l'écriture de base. Infidélité au texte d'origine? Non, Henry Fagne comme tant d'autres traducteurs de poésie, affirmait les limites de la traduction en laissant l'auteur maître du destin du poème, tout en lui choisissant un endroit de refuge approprié.

 

Cette réflexion me remet en mémoire la farce bien innocente dont je me rendis coupable dans mes jeunes années. A un poète belge d'expression française je demandai un jour ce qu'il pensait de la traduction suivante:

 

La mort grande, du fond des sonnantes armoires De l'orgue, érige en chant de gloire, immensément, Vers les voûtes, le nom du vieux Ruwaert flamand Dont chaque anniversaire exalte les mémoires.

 

J'ajoutai que le poème entier était écrit à la gloire d'Artevelde. Il me fit relire la strophe, hocha la tête et conclut que c'était-là de la vraie poésie, mais qu'on humait de prime abord la traduction. Je n'eus pas le courage d'avouer que les vers étaient d'Emile Verhaeren.

 

Le peintre néerlandais Bessel Kok et sa femme française la céramiste Marie-France Kok Adam participent chaque année à la belle saison à l'organisation de vacances insolites en Rouergue. De quoi s'agit-il? De joindre, pour le citadin en congé payé, l'utile à l'agréable, le travail à l'atelier ou dans la nature, sous la direction d'un artiste, tout en se livrant aux formes multiples des distractions vacancières coutumières dans le département de l'Aveyron. L'atelier du couple à Marnhac par Saint Géniez d'Olt est le lieu d'accueil d'apprentis artistes qui peuvent courir des stages de 2, 3 ou 4 semaines et repartir, si le talent a donné des fruits généreux, avec un album de croquis, de dessins, de gouaches, de pastels, d'aquarelles, de collages ou de peintures à l'huile, comme au bon vieux temps du carnet de voyage.

 

Ces vacances insolites se pratiquent à travers le Rouergue tout entier et la bosse artisanale est favorisée aussi bien en dinanderie qu'en peinture sur soie, en tissage, en poterie, en vannerie, qu'en céramique, sculpture, fer forgé ou travail du cuir. Mais là ne s'arrête pas la liste des possibilités insolites pour le vacancier en mal d'activité. Il peut changer de violon d'Ingres au cours des ans et pratiquer successivement la fabrication de petits meubles ou autres travaux d'ébénisterie,

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Vacances insolites en Rouergue avec un couple d'artistes néerlandais dans la vallée du Lot ou avec cent autres artisans de Rouergue.


comme il peut troquer les stages d'histoire de l'art, de musique, de danse et d'art dramatique avec l'étude de la géologie, de la botanique, des plantes médicinales, ou encore s'adonner à la connaissance du cheval ou de la vie à la ferme, aux problèmes de mécanique automobile ou de façonnage de marionnettes. Une heureuse initiative missionnaire. Le fanatisme des vacanciers insolites tourne le dos à l'Europe de la discorde et des massacres. Charlemagne fit couper la tête de 4500 Saxons en l'an de disgrâce 782 ‘parce qu'ils ne pensaient pas comme lui’. Bessel Kok et ses semblables parlent, ai-je cru comprendre, le langage fraternel et bon enfant du geste des travailleurs.

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