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Septentrion. Jaargang 16
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non-fictie
sec - letterkunde

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tijdschrift / jaarboek


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Septentrion. Jaargang 16

(1987)– [tijdschrift] Septentrion–rechtenstatus Auteursrechtelijk beschermd

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La philosophie française en Flandre et aux Pays-Bas

La concurrence quasi permanente que, tant en Flandre qu'aux Pays-Bas, se font philosophes anglo-saxons et français en vue d'y tenir le devant de la scène, a longtemps tourné à l'avantage des derniers. Cette prépondérance française ne saurait évidemment nous faire oublier l'influence exercée par les grands penseurs allemands du xxe siècle: Max Scheler (1874-1928), Edmund Husserl (1859-1938), Karl Jaspers (1883-1969), Martin Heidegger (1889-1976) et Jürgen Habermas (o1929). A l'exception du dernier, tous ont d'ailleurs influencé la philosophie française moderne elle-même, notamment à la suite de l'intérêt que l'université de Louvain devait manifester, dès 1945, pour l'oeuvre de Husserl et de Heidegger. Les cours et études approfondies consacrés à Heidegger, les traductions françaises qu'il fit de certaines de ses oeuvres, valurent à l'Anversois Alphonse de Waelhens (1911-1981), à l'époque

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A. de Waelhens (1911-1981).


professeur dans cette même université, un rayonnement considérable auprès du public français. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, de Waelhens s'efforça de faire de Louvain un véritable lieu de rencontre entre philosophies allemande et française, puissamment épaulé en cela par Herman van Breda (1910-1974). Celui-ci avait réussi, à la veille de la guerre, à transférer à Louvain les archives complètes d'Edmund Husserl, les préservant ainsi de la frénésie destructive antijuive des nazis. Du coup, l'Institut Supérieur de Philosophie de Louvain devint un centre d'études très recherché.

Ce fut précisément la pensée de Husserl et de Heidegger, autrement dit la phénoménologie moderne, qui attira la jeune génération des philosophes français: Jean-Paul Sartre (1905-1980), Maurice Merleau-Ponty (1908-1961), Emmanuel Levinas (o1905), Paul Ricoeur (o1913), Jacques Derrida (o1930). Certains d'entre eux vinrent effectuer des recherches à Louvain où se trouvait à cette époque une colonie assez nombreuse d'étudiants néerlandais, en majorité catholiques, venus se former ou se perfectionner en philosophie et par le biais desquels la percée de la jeune pensée française aux Pays-Bas ne tarderait pas à s'opérer.

Il va de soi que l'université de Louvain était loin de monopoliser la nouvelle philosophie française. Certains, tels que Bernard Delfgaauw (o1912), l'avaient déjà découverte à la faveur d'initiatives personnelles. Peu après la fin de la guerre, celui-ci entra en contact avec les cercles philosophiques français et consacra une thèse de doctorat à l'oeuvre de Louis Lavelle (1883-1951), philosophe aujourd'hui quelque peu relégué au purgatoire, semble-t-il, mais à l'époque apprécié pour la finesse et l'acuité de sa pensée existentielle. Il étudia

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R.C. Kwant (o1918) (photo Werry Crone, Utrecht).




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W.A.M. Luijpen (o1922).


aussi, à fond, l'oeuvre de Gabriel Marcel (1889-1973), Jean-Paul Sartre (1905-1980) et Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955). Les retombées de ces longs tête-à-tête intérieurs se retrouvent, dans un langage admirablement accessible, dans ses livres Wat is existentialisme? (Qu'est-ce que l'existentialisme?, 1948), De Wijsbegeerte van de twintigste eeuw (La philosophie du vingtième siècle, 1951), Teilhard de Chardin (1961) et, bien entendu, dans quantité d'articles publiés aussi bien dans des revues spécialisées (telles que la revue louvaniste Tijdschrift voor Filosofie - Revue de philosophie) que dans des revues de culture générale destinées à des publics plus larges.

Alphonse de Waelhens fit paraître ses ouvrages les plus importants en français, ce qui ne l'empêcha nullement d'encourager d'autres à publier leurs travaux sur la nouvelle philosophie française en néerlandais. Si Jean-Paul Sartre fascinait surtout la masse des nonspécialistes, les professionnels, eux, se sentaient davantage attirés par Maurice Merleau-Ponty. A la suite de l'étude particulièrement pénétrante que lui avait consacrée A. de Waelhens (Une philosophie de l'ambiguïté. L'existentialisme de Merleau-Ponty, 1951), parurent, en néerlandais, De wijsbegeerte van Merleau-Ponty (La philosophie de Merleau-Ponty, 1962/1968) de R.C. Kwant et, sous la signature de R. Bakker, deux autres ouvrages: Merleau-Ponty (1965) et Kerngedachten van Merleau-Ponty (Idées-forces de Merleau-Ponty, 1969). Dans ses deux Inleidingen tot de existentiële fenomenologie (Introductions à la phénoménologie existentielle), W.A.M. Luijpen accorde, lui aussi, une large place à Merleau-Ponty. Dans sa critique des diverses disciplines scientifiques qu'il suspectait de vouloir s'arroger, chacune de son côté et toutes un peu trop

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vite, le monopole de la vérité, ce philosophe français avait montré à merveille à quel point il maîtrisait la haute technicité qui sous-tend nécessairement la démarche philosophique. A cela s'ajoutaient ses dons d'écrivain subtil, capable de prouver avec précision, voire méticulosité qu'une réflexion sur le monde doit nécessairement prendre en compte la corporalité propre du sujet pensant. Introduire Merleau-Ponty en Flandre et aux Pays-Bas constituait donc sans conteste un choix enrichissant.

De là à prétendre qu'on n'accordait pas d'importance à Sartre, il n'y a qu'un pas qu'on aurait tort de franchir. On n'en voudra pour preuve que les monographies de L.W. Nauta, C. Struyker Boudier, E. Carp et J.Th. Arntz, toutes fort estimables. De plus, Sartre profita d'une renommée littéraire plus grande, ce qui lui valut de se voir traduit davantage. Non seulement ses romans et nouvelles mais aussi ses essais et ses premiers écrits philosophiques furent traduits. Il faut regretter, hélas, l'absence de traduction néerlandaise de L'Etre et le Néant et de la Critique de la Raison dialectique. Signalons en passant que le même regret vaut également pour la Phénoménologie de la perception, oeuvre maîtresse de Merleau-Ponty.

Estimant à juste titre qu'il ne suffit pas de publier des commentaires et des ouvrages de vulgarisation, mais que la découverte d'un grand philosophe ne peut réellement se faire qu'au contact direct de ses oeuvres, Ad Peperzak, actuellement un des philosophes néerlandais les plus importants, célèbre à l'étranger pour ses travaux sur Hegel, réussit à faire connaître en néerlandais deux philosophes français contemporains: Paul Ricoeur (o1913) et Emmanuel Levinas (o1905).



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A. Peperzak (o1929) (photo Enzo Barbieri, Naples).


De l'oeuvre de Paul Ricoeur, une des plus fécondes en raison de ses qualités didactiques et instructives, Peperzak fit paraître cinq volumes de traductions néerlandaises. Il fut secondé dans son entreprise par deux éditeurs qui auparavant s'étaient engagés à recruter, spécialement à cet effet, une équipe de traducteurs. L'initiative prise par Peperzak, ses introductions d'une clarté didactique exemplaire ont grandement contribué à la promotion, en Flandre et aux Pays-Bas, de l'herméneutique en tant que discipline philosophique. On ne peut donc que regretter qu'à l'heure actuelle on n'ait plus guère de chances de dénicher ces traductions que chez les bouquinistes.

Signalons enfin que l'oeuvre de Paul Ricoeur a eu les honneurs d'une bibliographie systématique, brillamment réalisée par Frans D. Vansina et publiée en version bilingue françaisanglais par les éditions Peeters à Louvain (1985).

Les efforts faits par Peperzak pour diffuser la pensée d'Emmanuel Levinas en Flandre et aux Pays-Bas sont tout aussi méritoires. Quelques années après la parution du livre novateur Totalité et infini (1961), la Leuvens Wijsgerig Gezelschap (Société philosophique de Louvain) consacra ses journées d'études à l'oeuvre de Levinas avec, au programme, une conférence donnée par le philosophe français lui-même et

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R. Boehm (o 1927).


des communications faites par le regretté Albert Dondeyne et par Rudolf Boehm, professeur à l'université de Gand. Les retombées de ces journées d'études devaient s'avérer extrêmement fructueuses pour les philosophes d'expression néerlandaise, incitant bon nombre d'entre eux à se plonger dans l'oeuvre de Levinas. Par ailleurs, la publication des actes dans la revue Tijdschrift voor Filosofie suscita maints articles critiques et commentaires. Une première traduction (plutôt faible, il est vrai) de Totalité et infini vit le jour, à laquelle s'ajouta, sous la signature d'Ad Peperzak, une publication plus importante, intitulée Het menselijk gelaat (Le visage humain, 1969), et réunissant une série d'essais représentatifs de la pensée de Levinas. Le choix, effectué sous la seule responsabilité du philosophe néerlandais, en fit un livre exceptionnel, resté totalement inconnu en France. L'ouvrage qui en est actuellement à sa sixième édition, continue à enregistrer un vif succès. La liste de ceux qui se livrèrent à des commentaires approfondis sur l'oeuvre de Levinas est loin d'être close. Le philosophe amstellodamois Theo de Boer publia une excellente étude Tussen filosofie en profetie (Entre philosophie et prophétie, 1977), et une traduction annotée de l'essai De Plaatsvervanging (La substitution, 1977). Il s'est engagé, en outre, à diriger une nouvelle traduction de Totalité et infini, susceptible de résister à l'épreuve de la critique. Il nous faut mentionner aussi Luk Bouckaert, auteur de Een filosofie van het gelaat (Une philosophie du visage, 1977), de même que Roger Burggraeve dont on ne saurait passer sous silence l'ampleur colossale des travaux déjà accomplis. Maître de conférences à Louvain, ce dernier est l'auteur d'une monumentale thèse de

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R. Burggraeve (o1942).


doctorat sur Levinas et d'un répertoire bibliographique fort utile inventoriant la presque totalité des oeuvres de Levinas et des publications qui lui ont été consacrées. On lui doit enfin une étude récemment parue, Het gelaat van de bevrijding (Le visage de la libération, 1986).

Il est assez curieux de constater que la phénoménologie constitue sans conteste le premier

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courant philosophique français à avoir retenu l'attention en Flandre et aux Pays-Bas. Le relatif désintérêt dont elle semble actuellement victime, n'a pas manqué d'entraîner un changement de perspective. Le structuralisme et la philosophie du langage forment ainsi les thèmes majeurs de l'ouvrage collectif Denken in Parijs (La pensée philosophique à Paris, 1979), auquel collaborèrent des auteurs néerlandais et flamands, tels que Samuel IJsseling, Paul

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S. IJsseling (o1932).


Moyaert et Egide Berns. Dans leurs articles, ceux-ci traitent de philosophes français qui s'appellent maintenant Jacques Lacan, Louis Althusser, Michel Foucault et Jacques Derrida. Le premier fut psychanalyste mais les trois autres, en particulier Michel Foucault, devinrent des auteurs à succès dans les milieux académiques. La plus grande partie de l'oeuvre de Foucault a été traduite et on en trouve une présentation intelligente dans le livre de l'Anversois Marc Lambrecht, Excerpten en kritieken (Extraits et critiques, 1982).

Ces derniers temps a surgi, une fois encore en provenance de Louvain, un courant nouveau, tendant cette fois-ci à élargir l'audience de Jacques Derrida chez les néerlandophones. Autour de son oeuvre s'est réuni un groupe de philosophes sous la houlette de Samuel IJsseling. A l'occasion des journées d'études, organisées en 1982 par la société philosophique Leuvens Wijsgerig Gezelschap, on invita Derrida à y prendre la parole. Tout récemment encore fut publié, sous la direction d'IJsseling, un ouvrage collectif émanant d'un groupe d'études: Jacques Derrida: Een inleiding in zijn denken (Jacques Derrida: une introduction à sa pensée, 1986). Les articles du rédacteur en chef y voisinent avec ceux d'Egide Berns, Arnold Burms, Paul Moyaert, Rudolf Bernet et Jacques Deryckere. Signalons enfin que l'on commence à traduire Derrida en néerlandais: l'Amstellodamois Ger Groot vient de traduire et d'annoter Sporen (Eperons, 1986).

La diffusion de la philosophie française en Flandre et aux Pays-Bas a été incontestablement une entreprise couronnée de succès. En sera-t-il de même à l'avenir? Quoi qu'il en soit, une chose paraît d'ores et déjà certaine: le repli du français dans nos contrées au bénéfice de l'anglais. Pour l'heure, la philosophie française semble quelque peu pâtir du succès que se taillent chez nous John Rawls, Richard Rorty, Bernard Williams et quantité d'autres philosophes anglo-saxons.

JACQUES DE VISSCHER

Chargé de cours en philosophie d'art et en philosophie sociale aux Instituts Supérieurs Saint-Luc à Gand.

Adresse: Paul Fredericqstraat 46, B-9000 Gent.

 

Traduit du néerlandais par Urbain Dewaele.


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