Politique
Image de marque en péril
Que reste-t-il de l'élan enthousiaste qui présidait aux débuts du cabinet Lubbers voici un an et demi? En 1986, le parti du premier ministre, les démocrateschrétiens, gagna les élections en remportant un nombre de sièges inhabituel (54, soit plus d'un tiers de l'ensemble des sièges parlementaires). Cette victoire reposait avant tout sur le rayonnement de l'énergique premier ministre. Depuis, de petits scandales ont quelque peu terni l'image de marque du cabinet. Si des élections devaient se tenir maintenant, les démocrates-chrétiens ne conserveraient plus qu'environ 46 sièges tandis que leur partenaire libéral, le V.V.D., n'en retiendrait que 24 sur les 27. Parmi ces petits scandales, c'est l'affaire des passeports qui vient d'abord à l'esprit. Des années durant, les départements ont rivalisé pour la fabrication du nouveau passeport. Le ministère des Affaires étrangères remporta la lutte mais depuis, la confection d'un tel passeport, réfractaire à toutes les formes (modernes) de fraude, a parcouru un long calvaire. Son prix se révèle bien trop élevé et la falsification reste possible. Conséquence: des ministres qui font grise mine et une totale incompréhension de la part du public qui ne comprend pas que le gouvernement ne vienne pas à bout de la fabrication d'un nouveau passeport. Il est clair, par contre, que les fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères ne connaissent rien à la vie d'entreprise. Un passeport moins cher et plus fiable aurait été facile à concevoir, telle est la critique qui circule à La Haye.
Autre affaire qui a sali l'image de marque du cabinet, l'introduction plus que hâtive du nouveau système de financement des études. Les étudiants recevaient leur argent trop tard ou jamais. De plus, les coûts du financement des études se sont révélés beaucoup plus élevés que prévu. Pour combler ce déficit, le montant des bourses devra de nouveau baisser.
Les grands objectifs du cabinet, baisse du chômage et diminution du déficit budgétaire, sont loin d'être atteints. La croissance économique est pour ainsi dire inexistante et, inévitablement, il faudra de nouveau tailler dans les remboursements sociaux pour compenser les dépenses publiques. Les démocrates-chrétiens de la Chambre estiment cette mesure irréalisable parce qu'un armistice a été conclu sur le front social après les interventions draconiennes que le système social, toujours généreux, a connues sous le cabinet précédent. Les relations entre