Henri De Braekeleer, ‘Le Restaurateur de tableaux’, (1876?), Musée Royal des beaux-arts, Anvers.
d'artisans (cordonnier, chaudronnier, potier, allumettier, tailleur ou tisserand) et de femmes appliquées à l'ouvrage, souvent en présence de leurs enfants jouant avec insouciance dans une cour close, un petit jardin ou un intérieur étriqué, ne rebutent pas d'éventuels clients. Néanmoins, lorsque de 1869 à 1876, il s'associe au marchand d'oeuvres d'art Gustave Coûteaux, il améliore considérablement ses chances d'acquérir une renommée. En 1872, la collection royale achète la
Vue d'Anvers (la cathédrale). Le musée de Bruxelles avait déjà acquis le
Géographe. Ses oeuvres sont couronnées dans des expositions nationales et internationales. Indirectement grâce à Coûteaux, il se trouve peut-être en contact avec de jeunes et riches amateurs de tableaux bruxellois. De Braekeleer peint alors ses oeuvres les plus caractéristiques.
Plutôt que de spéculer sur les risques auxquels s'exposait alors un célibataire, constatons que dès la fin des années 1870, une gêne soit psychique, soit physique, empêche De Braekeleer de garder son rythme de production. A partir de ce moment-là, des collègues bruxellois et anversois plus jeunes dénonceront la méconnaissance de son talent exceptionnel. Là encore il est délicat de distinguer la stratégie de la rhétorique moderniste des querelles de clocher et des nouvelles conceptions esthétiques. On ne peut toutefois soutenir sans réserve que son oeuvre s'engage dans une voie entièrement nouvelle.