Fokker remporte la bataille des nouvelles commandes
Il y a un an à peine, en 1987, la survie du néerlandais Fokker, l'entreprise de construction aéronautique la plus ancienne du monde, était très problématique. L'effondrement semblait inéluctable, car même une aide de l'Etat néerlandais d'un milliard de florins ne permettait pas à la société d'assurer à temps la livraison à la Swiss Air du premier exemplaire du Fokker-100, un appareil de quelque cent places qui, avec le Fokker-50 plus petit, porte tous les espoirs du constructeur d'avions. Les pouvoirs publics néerlandais menaçaient de suspendre leur aide.
La cause de ces problèmes: plus de dix mois de retard dans la fourniture par un sous-traitant de parties importantes du nouvel appareil telles que les ailes, et les dommages-intérêts élevés à payer par Fokker en raison des retards de livraison. Autre problème encore: le taux de change trop bas du dollar, monnaie dans laquelle sont calculés les prix des nouveaux appareils. Dans ces conditions, Fokker ne réussirait jamais à récupérer les investissements consentis pour le développement du nouvel appareil: un demimilliard de florins.
Pourtant, depuis le début de 1988, l'avenir s'annonçait déjà nettement plus prometteur pour Fokker. Après le déficit important de l'année 1987, qui venait s'ajouter aux emprunts qui doivent un jour être remboursés à l'Etat, la société a enregistré un bénéfice de 3,4 millions de florins pour le premier semestre de 1988.
Maintenant qu'une société prestigieuse comme la Swiss Air semble satisfaite des performances du Fokker-100, d'autres compagnies aériennes s'intéressent de plus près à cet appareil. Plus important encore est le fait que ce nouveau type de Fokker a su s'imposer sur le marché européen et y a battu les constructeurs d'avions américains sur leur propre terrain. Idem pour le Canada, où Fokker a décroché une commande après un âpre duel avec Boeing. Fokker a ainsi reçu des commandes pour une centaine d'appareils. La vente de quatre cents appareils permettrait à la société d'en amortir les frais de développement et apporterait déjà un bénéfice appréciable. Par