Septentrion. Jaargang 17
(1988)– [tijdschrift] Septentrion–
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Betje Wolff (1738-1804).
Pour la station thermale zélandaise et pour les Pays-Bas en général, cet anniversaire a été un prétexte suffisant à organiser tout un éventail d'activités littéraires et à déclarer l'année 1988 ‘année Betje Wolff’. La commémoration n'est pas vide de sens. Betje Wolff intéresse à la fois par son oeuvre et par sa personne. Sur le plan littéraire, elle est l'auteur du premier roman épistolaire néerlandais. Avec sa compagne Aagje Pietersz Deken, elle a élevé ce genre littéraire à un niveau certain. (La lecture des oeuvres de Richardson n'est pas étrangère à la qualité de ces écrits). Ensemble, les deux femmes ont rédigé plusieurs romans épistolaires. Leurs meilleures oeuvres furent De Historie van mejuffrouw Sara Burgerhart (L'Histoire de Mlle Sara Burgerhart - 1782) et De Historie van de heer Willem Leevend (L'Histoire de M. Willem Leevend - 1784/5). Betje Wolff fut un auteur estimé en son temps. En 1763, à l'âge de 25 ans, elle débuta avec Bespiegelingen over het genoegen (Considérations sur le plaisir), un recueil de poésie philosophique. Mais dans sa prime jeunesse déjà, elle avait assuré des rubriques littéraires pour la revue De Greyzaard (1767-1769) et s'était laissé inspirer par les idées des Lumières. De plus en plus, on la verrait évoluer vers un rationalisme nouveau, tout de tradition franco-anglaise et reprendre à son compte les idéesclés de Rousseau et de Locke. Sa correspondance et ses publications dites didactiques comme Proeve over de opvoeding (Essai sur l'éducation - 1771) en témoignent. La ‘Dame de Flessingue’ révélerait un tempérament antibourgeois, tolérant, sociable, pacifique et foncièrement philanthropique. La jeunesse de la fille de négociant avait pourtant été autrement tumultueuse. A l'âge de 17 ans et déjà poète, Betje Wolff s'était fait enlever, puis abandonner par un certain Mathijs Gargon, amant d'une nuit. Soudain soucieuse de sa réputation, l'impétueuse avait alors, quatre ans plus tard et sans trop d'enthousiasme, épousé le quinquagénaire Adriaan Wolff. Après la mort de celui-ci, Betje Wolff irait vivre sa vie avec son amie de coeur Aagje Pietersz Deken, qu'elle avait appris à apprécier par correspondance, en 1776. A Flessingue, la direction et les amis du Stedelijk Museum (Musée municipal), Bellamypark 19, ont reconstitué la vie et l'oeuvre de l'écrivain zélandais. Les gravures, dessins et peintures, tout comme les objets et documents, aident à mieux cerner les traits de cette femme vraiment femme qui, discrètement, se dégagent du ‘portrait’. Betje Wolff fait plus qu'appartenir à l'histoire.
Barbara De Coninck |
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