poésie’, où le vieux barde et ‘camé-sur-le-retour’ William S. Burroughs servit une fois de mascotte. L'ambition des Maximalen (Maximaux) est de fournir une victoire sur la poésie des générations antérieures: les mouvements des années trente et quarante qu'ils considèrent comme absorbés par ‘le bien sage et artistique chantournement de natures mortes’. L'objectif que paraissent se proposer les Maximalen est d'exprimer ‘l'espace de la vie intégrale’ comme l'écrivait l'empereur d'une école plus ancienne encore, celle des Vijftigers. Le ‘Mouvement de Vijftig’ emprunte son nom à la décennie (les années cinquante) qui le vit naître, mais les poètes qui en font partie (Lucebert, Gerrit Kouwenaar, Simon Vinkenoog, Remco Campert, Hugo Claus, Jan Elburg) ont depuis en effet fait honneur à leur nom en atteignant voire en dépassant la cinquantaine. Leur révolutionnaire poésie ‘atonale’ qui voulait ‘abolir le lyrisme’ trouve bien grâce, elle, aux yeux de la génération de poètes qui vient de se lever. Cette dernière confronte les critiques au même problème qu'à l'époque. Il y a quarante ans, Bertus Aafjes,
poète en effet rangé, commit l'erreur historique de dire, choqué, de la nouvelle poésie ‘que la SS était entrée au pas de l'oie dans la poésie’. Les Maximalen ressentent leur appartenance à la tradition de la poésie associative et sans rime des Vijftigers. Devant leur violence verbale, il n'y a qu'un seul critique pour oser déclarer sans ambages, lui qui parle ‘d'imitations post-expérimentales’, qu'il pense avoir affaire à de nouveaux oripeaux de l'empereur. Il semblerait qu'une nouvelle maladie soit apparue: ‘le complexe Aafjes’.
Diny Schouten
(Tr. J. Fermaut)
maximaal, anthologie composée par Arthur Lava, In de Knipscheer, Haarlem, 1988.