La ville en Flandre
La Flandre est l'une des régions d'Europe les plus urbanisées. Aussi, les villes y ont-elles eu une influence particulièrement importante sur la vie politique, économique et socio-culturelle. Si la Flandre, à travers l'histoire, a été une région riche, c'est principalement grâce à l'activité économique des différentes villes. Fréquemment, des conflits ont opposé les villes entre elles ou les ont confrontées au pouvoir central. En étudiant les villes flamandes, on en
E. de Bie, ‘Vastenavond te Antwerpen’ (Mardi gras à Anvers), détail, vers 1660.
apprend donc beaucoup sur l'ensemble de la Flandre. La culture flamande est citadine et bourgeoise. En 1991, le Crédit communal de Belgique et la Communauté flamande ont organisé une exposition passionnante: ‘La Ville en Flandre. Culture et société, 1477-1787’. On a publié un catalogue volumineux et très intéressant sur cette exposition. Cet ouvrage, paru en français, néerlandais et allemand, représente plus qu'un catalogue d'exposition: c'est une bonne synthèse de la recherche historique sur la ville dans les Pays-Bas du Sud et sur la culture citadine entre 1477 et 1787.
Le terme ‘Flandre’, dans le titre, s'applique, bien entendu, à la représentation géographique actuelle et pas uniquement au Comté de Flandre du Moyen Age. Des villes comme Anvers et Bruxelles y sont donc abondamment évoquées. Les deux dates citées ne sont pas liées directement à la culture citadine: 1477 est la date du mariage de Marie de Bourgogne avec Maximilien d'Autriche, qui marque l'entrée de la Maison de Habsbourg dans l'histoire flamande, et 1787 réfère aux réformes administratives de l'Empereur Joseph II.
L'histoire des villes de Flandre remonte au Moyen Age. Seule Tongres (Limbourg), date de l'époque romaine. Le ixe siècle, et surtout le xie siècle avec son essor économique et commercial ont vu l'apparition et la croissance de la plupart des villes de la Flandre actuelle. Les villes réellement grandes étaient alors Anvers, Bruges, Bruxelles, Gand, Louvain et Malines.
Le livre, comme l'exposition, comporte quatre grandes parties. La première raconte l'histoire officielle de la ville, celle des annales municipales. On y dépeint l'organisation de la ville, ses richesses et sa puissance. La deuxième partie traite des aspects économiques de la ville. On y montre l'importance, pour l'approvisionnement, des relations entre la cité et la campagne environnante. On aborde aussi, bien sûr, la misère et le dénuement. Les troisième et quatrième parties du livre évoquent surtout l'habitant des villes et son univers. On s'attache tout particulièrement à la vie quotidienne dans le cadre urbain.
Cet ouvrage s'attache donc à