Roger Raveel transforme une chapelle en oeuvre d'art
Dans les beaux-arts contemporains en Flandre, l'artiste peintre Roger Raveel (o1921) a suscité, dès les années 50, un mouvement à la fois novateur et traditionnel. Novateur, parce qu'il a créé un monde plastique qui a révélé au spectateur une vision autre. Traditionnel, parce que cet artiste s'est toujours basé sur le monde limité où il est né et a vécu, le pays flamand typique. Sa vision qu'il appelait ‘nouvelle vision’, consistait dans la création de figures et de situations, représentées dans des couleurs élémentaires. Y étaient insérés des plans monochromes ou des miroirs qui réfléchissaient le monde environnant ou que le spectateur pouvait, en théorie, compléter lui-même. Cet effet spatial, il le mit à profit à plus grande échelle, dans un stade ultérieur, lorsqu'en 1966, il transforma, avec trois autres peintres, les caves du château de Beervelde, près de Gand, en un environnement pictural. De même, en 1976, il réalisa, dans une station du métro bruxellois, une grande fresque Wat bedoelde Ensor met VIVE LA SOCIALE? (Qu'a voulu dire Ensor par VIVE LA SOCIALE?) et, en 1989, il transforma, à Ostende, une gare maritime en un monde oscillant entre rêve et réalité.
Dans cet ordre d'idées, il reçut en 1993 une commande toute spéciale. Le curé d'une petite chapelle de son village natal, Machelen-sur-Lys, non loin de Gand, lui demanda d'agrémenter l'architecture simple de la construction. La chapelle, une maison de Dieu, serrée entre les simples habitations d'ouvriers du hameau, avait été transformée par les paroissiens eux-mêmes qui étaient d'accord pour que l'artiste la marque de son empreinte. Ce qui avait été initialement pensé comme un ornement, se développa en une oeuvre d'art total. S'inspirant des thèmes traditionnels de la religion catholique, l'artiste opta pour une représentation totalement intégrée, dont l'autel faisait également partie. Il choisit le titre De Religie van het Leven (La religion de la