Photo O.N D A.H
Il n'était pas rare que les paysans flamands se retrouvent au sein d'associations catholiques car la première génération resta fidèle à sa langue mais aussi à sa foi. A un certain moment, le
Davidsfonds eut quelques sections très actives en Wallonie. De toutes ces associations flamandes subsistent aujourd'hui la
Broederschap van Onze-Lieve-Vrouw van Halle (Confrérie de Notre-Dame de Hal) et le
Band (Lien). Cette dernière fut à coup sûr la plus importante des associations flamandes en Wallonie. En 1976, on ouvrit même à Namur une ‘Maison de la culture néerlandaise’ mais elle dut être fermée dès 1983.
Band survit, non sans difficulté.
Guido Fonteyn consacre un chapitre de son ouvrage aux travailleurs saisonniers flamands, qui furent nombreux, eux aussi, à émigrer en Wallonie. Ils venaient en majorité des régions de Louvain, de Turnhout et de Malines. Le travail saisonnier comportait deux saisons: au printemps, on semait et on désherbait, et les moissons commençaient en septembre pour finir à la mi-novembre. Les saisonniers furent mis au travail par des offices de placement dans une grande partie de la Wallonie, où ils subissaient fréquemment de mauvais traitements. D'ordinaire, les paysans étaient mieux traités. Rétrospectivement, nombre d'entre eux peuvent se dire qu'ils ont eu une vie pénible, sans doute, mais qu'elle a été réussie. La première génération resta fidèle à ses origines flamandes mais les enfants et petits-enfants, après avoir fait des études, se hissèrent dans la hiérarchie sociale et se francisèrent complètement. Les exemples de cette évolution ne manquent pas. Jean-Claude van Cauwenberghe, par exemple, l'ancien ministre-président wallon, est issu d'une famille pauvre d'émigrants flamands ancrée dans la région d'Audenarde depuis six générations.
A la fin des années 1950, l'émigration des paysans flamands vers la Wallonie s'arrêta. En s'orientant vers la culture maraîchère et l'élevage, l'agriculture flamande pallia son manque d'espace mais à partir de cette époque, la Flandre connut surtout un développement économique spectaculaire qui fournit du travail à chacun. Un certain mouvement migratoire de Flandre vers la Wallonie subsiste toutefois aujourd'hui. Il s'agit en majorité de jeunes familles qui partent à la recherche de terrains à bâtir à leur portée, que la