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Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577 (1838)

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Titelpagina van Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
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non-fictie

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non-fictie/brieven
non-fictie/geschiedenis/Opstand


© zie Auteursrecht en gebruiksvoorwaarden.

Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577

(1838)–G. Groen van Prinsterer–rechtenstatus Auteursrechtvrij

Vorige Volgende

† Lettre DCXL.
Le Prince d'Orange au Comte Jean de Nassau. Pacification de Gand.

*** ‘En ce temps fut traictée et concluë la Pacification de Gand, avec un si grand joye et contentement du Peuple de toutes les Provinces, en général et en particulier, qu'il n'est mémoire d'homme qui puisse se souvenir d'une pareille. Un chacun se peut souvenir des promesses mutuelles d'amitié, d'intelligences, communication de conseil qui y sont compris:’ Apol. du Prince, chez Dumont, V. 1. 398.a On faisoit la paix, et en outre on contractoit une alliance offensive contre les Espagnols. Il falloit un grand péril pour entrainer jusqu'au Clergé dans une telle Union avec des hérétiques. ‘Tantum odium Hispanorum valuit ut alienae a se reli-
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[p. 471]
Ga naar margenoot+gionis hominibus conjungere se praesules ac sacerdotes minime dubitaverint:’ Thuan., Hist. l. 62. Néanmoins cette dernière expression n'est pas exacte. La suspension des Placards dans toutes les Provinces, en Hollande et en Zélande le maintien de la Religion Réformée, à l'exclusion du Catholicisme, étoient des points de nature à faire hésiter. Le Prince affirme: ‘Ceux qui traictoient la Pacification avec mes Députés et ceux de Hollande et Zélande, en la traictant jettoient à la traverse tous les empe- schemens à eux possibles pour la faire mourir en herbe: à quoy sans contredit ils fussent parvenus, s'ils n'eussent craint de tomber en danger, et si le Peuple et toutes les Provinces qui sentoient et prévoyoient de loing cette Pacification devoir estre le fondement de leur Liberté et la restitution de leurs anciens Privilèges, ne les cussent comme d'une voix contraints à la conclure.’ Apol, l.l. Et, bien que la supposition de desseins perfides ne semble pas suffisamment fondée, il est manifeste qu'il y eut des tergiversations, des scrupules, de nombreuses difficultés. - Cela n'est guères surprenant. Le Conseil d'Etat et l'Université de Louvain affirmèrent plus tard que la Pacification ne contenoit rien de nuisible aux intérêts Catholiques; mais la preuve eùt été difficile; car, si le retour des émigrés devoit ralentir en Hollande et en Zélande les progrès incessants de la Réforme, que n'avoit-on à craindre dans les autres Provinces de la rentrée des fugitifs Protestants! Cette considération et celle de la trop grande influence que le Prince pourroit obtenir, inquiétoient plusieurs, les faisoient foiblir et presque rétrograder. L'ennemi eût pu mettre ces lenteurs à profit. ‘Ne tint pas à Sweveghem, au Comte de Reux, Mouqueron, et autres que les Espagnols tous sanglants encores du massacre d'Anvers... en fissent une pareille exécution en la ville de Gand.’ Apol., l.l.
Aussi ne fut-on pas arrivé à un accord, sans la condition très positive de maintenir dans les 15 Provinces le Catholicisme exclusif. ‘Il n'est permis hors des Païs de Hollande, Zélande et Places Alliées, d'attenter quelque chose contre le repos et la Paix publicque, notamment contre la Religion Catholique et Romaine:’ Art. 4. Et, d'après le récit du Prince (l.l. p. 400a), ‘comme un de ceux qui estoyent députés de nostre
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[p. 472]
Ga naar margenoot+part, remonstra à quelqu'un des principaux de l'autre qu'il eust esté meilleur d'accorder quelque liberté (de Religion) pour les subjects des Provinces pour lesquelles ils contractoient, on luy respondit qu'il ne se falloit donner peine de telles choses, et que ceux de Brabant, Flandres, et autres Pays ne demanderoient jamais changement de l'estat de la Religion.’

Monsieur mon frère. Je vous escripvis par mes dernièresGa naar voetnoot(1) du 9me jour du mois de septembre passé, ce qui estoit icy escheu depuis la perte de la ville de Zierixzee, et les remuemens qui alors estoyent commencez à naistre en Brabant, Flandres, et aultres lieux du pays, avecq la prinse d'aucuns des Seigneurs et de ceulx du Conseil d'Estat à Bruxelles, et ce pour avoir (suyvant les indices qui en estoyent) favorisé à l'insolence des Espaignolz, qui, entre aultres leurs oultraiges, avoyent de force occupé la ville d'Allost en Flandres. Depuis ces choses ont eu tel succès, que quasi tout le Pays-Bas s'est ouvertement déclaré contre les Espaignolz, et non seulement contre ceulx qui par violence tenoyent la ditte ville d'Allost, mais aussi contre tous les autres Espaignols estans encoir espars au dit pays en divers lieux. Et a esté procédé si avant en cela, que les provinces de Brabant, Flandres, Haynau, Arthoys, et aultres, ont premièrement faict accord et ligue par ensamble de chasser de commune main les dits Espaignolz, et à cela employer toutes forces possibles, avecq protestation toutesfois que leur religion Catholycque-Romaine et l'obéyssance du Roy demeureroyent en leur entièr. Et, comme ilz ont considéré de pouvoir malaisément mectre une entreprinse

[pagina 473]
[p. 473]

Ga naar margenoot+de tel poix en effect, sans assistence de ceulx d'Hollande et Zeelande, ilz ont par diverses fois envoyé vers moy et les dits Estats, nous déclarer la volunté et bonne délibération qu'ilz avoyent, pour une fois mectre fin à tant de misères et calamitez passées, d'entrer avecq nous en une bonne et ferme paix. Et, comme moy et les Estatz d'Hollande et Zeelande n'avons jammais tendu à aultre but, que de veoir remis le pays de par deçà en bonne union et concorde, et en son ancienne liberté et splendeur, toute tyrannie ostée et chassée, leur avons respondu estre du tout disposez d'entendre à une bonne pacification; et de faict, aprez quelques difficultez ostées, ont esté nommez certains Députez d'ung costel et d'aultre, lesquelz, estanz depuis quinze jours ençà entrez par ensamble en communication dans la Ville de Gand en Flandres, ont tellement besoingné que, par la grâce de nostre bon Dieu, la paix a esté arrestée et conclue entre nous et les aultres pays le xxviije jour du mois d'octobre passé. Les particularitez et conditions ne me sont encoir envoyées, mais je les attendz d'heure à aultre, et, les ayant, ne fauldray de vous en faire part au plustost. Nous avons matière de louer ce bon Dieu de ce qu'il Lui a pleu nous regarder en Sa miséricorde et ou vrir les yeux aux aultres pays pour voir ce qui convient à leur propre bien. Dont j'espère que cette paix nous apportera avecq le temps ung bon et parfait repos, et que de tout le bien et bonheur qui nous en reviendra, vous aurez aussy vostre part. Je vous prie le signifier de ma part à tous noz bons parens et amis par delà, avecq mes très affectueuses recommandations en leur bonne grâce, et offre de tout service.

Les Espaignolz tiennent encoir quelques places fortes,

[pagina 474]
[p. 474]

Ga naar margenoot+et taschent par tous moiens de s'emparer de la ville d'Anvers, que Dieu ne vueille; car ce seroit l'entière ruyne d'icelle. Nous aurons encoir quelques affaires à les faire vuyder le pays: toutesfois j'espère que, voyans ceste paix entre les dits pays, et eulx estans abandonnez de toute aultre gendarmerie, ilz quicteront tant plustost le jeu.

Vous aurez sans doubte, par le commun bruyct, entendu l'invasion qu'ilz ont faicte depuis briefz jours ençà de la ville de MaestrichtGa naar voetnoot(1) et le meurtre des bourgeois par eulx illecq perpetré.... Escript à Middelbourg, ce 1er jour de novembre 1576.

D. Juan, ayant appris à Milan sa nomination, fit un voyage en Espagne, traversa la France en secret, et arriva au commencement de novembre à Luxembourg, aux confins et, pour ainsi dire, sur le seuil des Pays-Bas.

Venoit-il employer la douceur ou la force? Falloit-il craindre sa perfidie ou bien ajouter foi à sa sincérité?
En posant cette question il ne peut s'agir de la Hollande et de la Zélande. Aux yeux de D. Juan la guerre contre ces Provinces duroit encore. La terminer étoit son devoir; il ne dissimule rien à cet égard. - La question concerne le reste des Pays-Bas. Dès lors il paroit indubitable que sa mission étoit éminemment pacifique, et qu'il désiroit de bonne foi l'exécuter.

Le Roi vouloit toujours l'obéissance accoutumée et le main-
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[p. 475]
Ga naar margenoot+tien du Catholicisme. Impossible de s'entendre sur ces deux points. Mais faut-il en chercher la cause dans sa mauvaise volonté?
Il ne pouvoit remettre son autorité aux Etats-Généraux. Proposer chose pareille, c'étoit, selon plusieurs, ‘desservice, rebellion, et crime de lèse-Majesté:’ p. 399.
Quant à la Religion, lors même que le Roi, reniant ses convictions personnelles, eût voulu se relâcher à cet égard, il étoit lié par un serment, et pressé par les exigences de ses sujets Catholiques. - De même en Françe on ne fait ‘serment au Roi qu'à condition de maintenir l'Eglise Catholique, Apostolique et Romaine:’ Mém. de Mornay, I p. 445. Et Maximilien II, assez mauvais Papiste, eut des scrupules dans un cas pareil: ‘Esse hoc contra juramentum quod praestitit ordinibus regni, quando est inauguratus:’ Lang., Ep. secr. I. 2. 121.
Pour les Catholiques le Privilège le plus cher étoit le maintien, et, pour plusieurs d'entr'eux, la domination intolérante du culte Romain. D. Juan écrit aux Etats-Généraux: ‘Op de oude oprechte Roomse Catholijke Religie zijn de Conink en syne voorsaten ontfangen en gesworen voor Princen en Heeren van den Lande, en heeft U onder syn protectie en bewaernisse genomen:’ Bor, 836h. De même Réquesens, reprochant aux Réformés leur insistance, ajoute: ‘Alsoo sy begeerden die reïntegratie ende restitutie van alle Privilegien, Usancien, Costuymen en Rechten van den Landen, behoirden oick tselve gedaen te worden voor d'eerste punct ende fondament van al 't gene dat die Religie aengaet:’ v.d. Spiegel, On. St. I. 11.
On pouvoit jouer sa Couronne aussi bien en tolérant le Protestantisme qu'en le persécutant: l'histoire de Henri III et de la Ligue en fait foi. Dans les Pays-Bas le parti ultra-Catholique, encore fort puissant, n'eut pas été, en cas pareil, disposé à rester passif. On peut en juger par la déclaration du Sr de Champagny à Junius: ‘Gy selve hebt my opentlijk gesegd,’ écrit celui-ci, ‘waer 't sake dat de Koning ons diergelijk iets (de oeffeninge onser Religie) toestond, gy woudet selve de wapenen tegen hem aannemen, en soudet ook het gansche Land, so verde het in uwer macht ware, tegen syne Majesteit doen rebelleren:’ Bor, 240.a
[pagina 476]
[p. 476]

Ga naar margenoot+En tout ce qui lui sembloit possible et licite, le Roi ne faisoit plus guère de difficultés.
Le système du Duc d'Albe étoit complétement abandonné. Le Roi vouloit reconquérir les esprits, et avoit prouvé cette intention par des actes très significatifs; l'envoi de Réquesens (T. IV. p. 259), les négociations de Breda (p. 261), la révocation du dixiéme denier, l'administration laissée par interim au Conseil d'Etat (p. 375).
On doit done supposer que la nomination de D. Juan étoit en harmonie avec cette politique.
Le Marquis de Havré, revenant d'Espagne, avoit, en annonçant sa venue, donné les assurances les plus positives de l'inclination du Roi à la douceur. S M. lui avoit commandé de déclarer ‘syne grote liefde tot syne Erf-Nederlanden en de begeerte die hy heeft dattet al gestelt werde in goede peise, rust en tranquilliteit, mits conserverende het heilig Catholyk Roomse gelove en syne behoorlyke autoriteit tot welvaren derselver Landen, sonder eenige andere saken ter wereld te pretenderen.’ Bor, 705a. Et Hopperus lui avoit également affirmé au nom de S.M. que le Roi, ‘als een seer genadig en goedertieren Prince, dikmaalGa naar voetnoot1 geresolveert hadde syne ondersaten te tracteren by de heste en soetste middelen dat mogelyk ware:’ l.l. 704b.
Le Cardinal de Granvelle approuve le choix de D. Juan. Il en écrit le 1r juin au Roi, ajoutant ‘yo no faltaré de corresponder, como V.M. manda, a lo que me querran conferir, aunque aqui estoy lexos’ (MS. Brux. II. p. 178). Et cependant il conseilloit fortement tout ce qui pouvoit tendre à pacifier les Pays-Bas. Après la prise de Ziericzee, et quelques succès du Gouverneur Billy en Frise, il écrit au Roi: ‘Supplico con toda humilidad a V.M. no se dexe engan̅ar de los que quisiessen sobrestos successos fundar esperanças para differir la pacification, pensando obrar mejor, prosiguiendo por la fuerça, pues seria gran engan̅o y ruina.... Es menester alguna vez ceder al tiempo, y doblarse a lo que no se querria, para alcancarlo pues mejor.’ Rome, 21 août (MS. Brux. II. p. 126.)
On a prétendu que D. Juan avoit reçu une instruction ostensible,
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[p. 477]
Ga naar margenoot+‘om den Lande een goet ghenoegen te geven;’ une autre secrète, ‘om 't verbond te doen breecken ende des Coninx vertredene authoriteyt wederom op te richten:’ v. Reydt, p. 16a. Le Prince dans son Apologie dit: ‘N'ay-je pas encores les Lettres signées de la main du Roi et d'un des sécretaires de son Estat, et cachetées de ses armes, qui font foy de la charge donnée à D. Jean?.. Par icelles nous avons cognu que toute la différence entre D. Jean, le Duc d'Alve et L. de Requesens estoit... qu'il ne pouvoit pas si longtemps cacher son venin:’ Dumont, V. 1. 399a. Mais que conclure de ces reproches? Qu'on avoit recommandé à D. Juan de prévenir ou de briser une Ligue, qui sembloit dangereuse; et, à cet effet, de complaire aux provinces Catholiques, et de dissimuler à l'égard de plusieurs actes dont on sauroit un jour punir les auteurs (voyez aussi p. 451).
Il est vrai, le parti qui vouloit la guerre, avoit proposé, en 1573, D. Juan pour successeur du Duc d'Albe (T. IV. p. 259); mais, en 1576, ce ne furent pas ses talents militaires qui déterminèrent le Roi. Certainement, en ce cas, on eût songé à augmenter considérablement l'armée dans les Pays-Bas. Granvelle écrit: ‘Toute l'altération des Pays-d'embas est fondée sur le résentement du maulvais traictement que les Espagnolz ont faict à ceulx du pays et sur leurs menaces, et, pour faire cesser le tout, il convenoit ung petit céder, s'accommoder au tempz; ce qu'ilz ne font; me doubte qu'il y en a qui désirent faire continuer les troubles et contraindre S.M. à la guerre, pour en faire leur prouffit; au lieu qu'il est apparent que S.M. prétend d'accommoder le tout doulcement; car aultrement il n'eust envoyé le Sr D. Jean seul, sans gens de guerre: Rome, 6 déc. 1576’ (MS. B.B.I. p. 89).
Pour choisir D. Juan, le Roi avoit d'autres motifs. Né dans les Pays-Bas, fils de Charles-quint, il avoit le talent de gagner les coeurs par ses manières et son affabilité. Strada, le comparant au Prince de Parme, dont cet écrivain se fait volontiers le panegyriste, écrit néanmoins: ‘Longe anteibat Austriacus, et corporis habitudine et morum suavitate... Eminebat in adolescente comitas, industria, probitas:’ p. 615. Son aptitude et ses inclinations guerrières, au lieu de déterminer Philippe, le
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[p. 478]
Ga naar margenoot+firent quelque temps hésiter. L'inquiétude à cet égard se manifeste par un redoublement d'exhortations à procurer la paix, à éviter tout ce qui pourroit la compromettre. ‘Inter monita abeunti data primum ac supremum fuit ut, omissis armis, Provincias, quibuscunque conditionibus, salvâ Religione atque obedientià pacaret:’ Strada, 617. Et D. Juan connoissoit fort bien la volonté du Souverain. ‘Pacis ineundae rationem super omnia commendatam sibi a Philippo Rege meminerat:’ l.l. 518.

Mais si le Roi étoit sincère, D. Juan l'étoit-il également? Ne désiroit-il pas une rupture, afin de pouvoir cueillir de nouveaux lauriers?
Les ordres du Roi étoient trop positifs pourqu'on puisse aisément admettre cette supposition.
Il n'y pas lieu de révoquer en doute les assurances de D. Juan si fortes et si souvent répétées. - Son caractère étoit impétueux, nullement dissimulé. Il étoit plutôt irréfléchi dans les délibérations politiques: ‘non eâ aetate et usu rerum, ut ipse per se proprio ingenio remp. gereret: itaque laternae absque lumine a rerum peritis vulgo comparabatur:’ Thuan., l. 64, p. 212f.
Sans aucun doute la charge qu'on lui avoit confiée étoit peu conforme à ses habitudes et à son naturel. Il devoit rétablir la tranquillité et conduire à bon terme des négociations difficiles et délicates. Habitué au commandement absolu et nourri dans les combats, il pouvoit moins qu'un autre supporter les contradictions, les tracasseries, et les lenteurs. Delà quelquefois la violence de ses propos. ‘De Staten waren te gelycken by een wyngertstock, dewelcke in sich vruchtbaer ware, dan most besneden worden:’ Bondam, On. St. I. 315. ‘Don Jan was seer ontstelt, en sprak met een furie en verstoort gemoed:’ Bor, 775a - J.B. de Tassis, après avoir fait mention de l'arrogance extrème de Sweveghem et Champagny, qui sembloient vouloir persuader D. Juan, ‘non lenibus nec modestis verbis, sed loris ac fustibus, sicut servum’ (III. 242), ajoute: ‘tantà Principis indignatione ut, post multam patientiam, campanulae argenteae (une sonnette) manum admoverit, ubi unnm corum feriret, sed ratione retentns furorem repressit:’
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[p. 479]
Ga naar margenoot+Mais, plus il avoue franchement que sa mission lui pèse, plus il y a lieu de croire qu'il se proposoit de la remplir. Le noeud Gordien lui eût causé moins d'ennui, s'il avoit cru pouvoir le couper. Sa position lui devenoit surtout intolérable par le sentiment qu'il devoit la tolèrer. Voici comment il s'exprime dans un entretien confidentiel: ‘Regem nihil votis magis magisve expetere quam pacem, in quo quidem ille naturae propensione et vitae instituto plane a se sit dissimilis; fateri quidem se inclinatiore esse ad bellum animo; hoc vero in istis provinciis se non affectare:’ Burm, Anal. I p. 56. - Ceci est rapporté par Schetz dans son Commentarius de rebus quae inter Jo Austriacum et Belgio Ordines actae fuerunt (l.l. p. 1-113), traité extrêmement remarquable. L'Auteur, homme de mérite, nullement ami des Espagnols (Tom. I. p. 83), avoit pris une part très active aux négociations. Son récit simple et détaillé, que d'ailleurs il n'avoit aucune intention de rendre public, semble écrit avec calme et impartialité. Il ménage le Prince d'Orange bien plus qu'on ne pourroit s'y attendre de la part d'un Catholique zèlé. Il ne le nomme point, même quand il devoit presque nécessairement le nommer: ‘animos hominum malo aliquo genio instigante diffidentia invasit:’ p. 19. Il ne rétracte rien de ce qu'il a dit pour l'excuser à D. Juan lui-mème: ‘quod hactenus tot expeditionibus fortunam tentârit, id coactum potius injuriis, quam suopte ingenio fecisse:’ p. 95. On doit avouer que les conversations particulières consignées dans cet opuscule semblent prouver que la conduite du Gouverneur étoit, du moins quant à la tendance générale de ses actes, exempte de duplicité. M. Ranke, dans une intéressante digression (Fürst. u.V. I. p. 167-183), semble plùtot le plaindre que le condamner; le Commentaire de Schetz est de nature à fortifier ce sentiment de véritable pitié.

D. Juan, sincère ou non, devoit paroître suspect.
Dès son arrivée le Prince mit tout en oeuvre pour le rendre tel Il y réussit.
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[p. 480]

Ga naar margenoot+Certes, après tant de perfidies et de massacres une confiance implicite n'étoit pas de saison.
Le Prince ajoutoit réellement peu de foi aux promesses de modération et de douceur.
Toutefois il est permis de supposer qu'il exagéroit ses craintes. Il étoit trop bien informé des délibérations de la Cour d'Espagne pour croire qu'on vouloit de nouveau mettre les Pays-Bas à feu et à sang Et puis il est évident que, plus D. Juan etoit de bonne foi, plus le Prince avoit intérêt à répandre partout le soupcon. Plus un rapprochement entre le nouveau Gouverneur et les 15 Provinces sembloit facile, plus il étoit urgent de le prévenir. La Hollande et la Zélande devoient être victimes d'un tel accord. Les Espagnols partis, les Provinces Catholiques, reconnoissantes, et pour se laver du soupçon d'hérésie et de révolte, alloient exiger partout la domination du Papisme. La guerre contre le Prince et les siens devoit être la première conséquence de la paix, et le maintien de la discorde, dans des conjonctures pareilles, étoit presqu'une condition de salut.

margenoot+
1576. Octobre.
margenoot+
1576. Novembre.
voetnoot(1)
dernières. La Lettre 610.
margenoot+
1576. Novembre.
margenoot+
1576. Novembre.
voetnoot(1)
Maestricht. Le pillage eut lieu le 28 oct. Les soldats se livrèrent à toute sorte d'excès: ‘sodat de gene die in 't leven bleven, haer selfs ongeluckiger achten dan degene die vromelijk vechtende daer dood gebleven waren:’ Bor, 725b.
margenoot+
1576. Novembre.
margenoot+
1576. Novembre.
voetnoot1
Peut-être ditmael.
margenoot+
1576. Novembre.
margenoot+
1576. Novembre.
margenoot+
1576. Novembre.
margenoot+
1576. Novembre.

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  • 1 november 1576