Skiplinks

  • Tekst
  • Verantwoording en downloads
  • Doorverwijzing en noten
Logo DBNL Ga naar de homepage
Logo DBNL

Hoofdmenu

  • Literatuur & taal
    • Auteurs
    • Beschikbare titels
    • Literatuur
    • Taalkunde
    • Collectie Limburg
    • Collectie Friesland
    • Collectie Suriname
    • Collectie Zuid-Afrika
  • Selecties
    • Collectie jeugdliteratuur
    • Basisbibliotheek
    • Tijdschriften/jaarboeken
    • Naslagwerken
    • Collectie e-books
    • Collectie publiek domein
    • Calendarium
    • Atlas
  • Periode
    • Middeleeuwen
    • Periode 1550-1700
    • Achttiende eeuw
    • Negentiende eeuw
    • Twintigste eeuw
    • Eenentwintigste eeuw
Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584 (1847)

Informatie terzijde

Titelpagina van Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584
Afbeelding van Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584Toon afbeelding van titelpagina van Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584

  • Verantwoording
  • Inhoudsopgave

Downloads

PDF van tekst (2.51 MB)

XML (1.09 MB)

tekstbestand






Genre

non-fictie

Subgenre

non-fictie/brieven
non-fictie/geschiedenis/Opstand


© zie Auteursrecht en gebruiksvoorwaarden.

Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584

(1847)–G. Groen van Prinsterer–rechtenstatus Auteursrechtvrij

Vorige Volgende

† Lettre MCLXVI.
Le Reine d'Angleterre à la Reine-mère de France. Même sujet (MS. P. BR. V. 97).

*** On retrouve ici le style parfois bizarre d'Elizabeth; ampullas et sesquipedalia verba. Sa douleur doit avoir été bien vive, si l'apprêt et la recherche des paroles prouve la réalité et la force du sentiment.
Le Cardinal de Granvelle écrit (le 4 juillet) à M. de Bellefontaine: ‘Je ne m'esbays poinct des practiques que menoit Alençou et ceulx de sa suytte vers les Suysses, pour nous traverser; enfin il a pleu à Dieu en faire quicte le monde, que n'est pas grande perte, et si la maison de Valois demeure excluse de la couronne de France, il n'y aura fauste d'aultre qui y succèdent et ne sçay qui se porroit estre que fusse pire que le dit Alançon’ (ms. b. II. 426).

Madame, si l'extrêmité de mon malheur n'eust égalé mon doleur à sa cause, et ne m'eustrendueinsuffisante à toucher par partie la playe que mon coeur soufre icy, ne me seroit possible que je me fusse tant oublié à ne vous visiter par la compagnie de regret que je vous faye, qui, je m'asseure, ne peut surmonter le mien; car combien que l'en estiés mère, si est ce qu'il vous reste quelques autres enfans, mais moy je ne trouve de consolation sinon la mort, qui, j'espère, nous fera bien tost rencontrer; mais, si vous pouviés voyre la figure de mon coeur, vous la verriés le pourtrait d'un corps sans âme. Mais je ne vous fascheray plus de mes plaintes, en ayant trop des vostres. Il reste

[pagina 410]
[p. 410]

Ga naar margenoot+asteur que je vous advoue et jure que tourneray une bonne part de son amour au Roy mon bon frère et vous, vous asseurant que me trouverez la plus fidelle fille et soeur que jamais Princes eurent, et ce pour principalle cause qu'il vous appartenoit de si près, à qui je m'estois de tout dédié, [ce que], s'il eust eu la faveur divine de plus longue vie, vous l'eussiés plus connu.....

On alloit procéder en Hollande sous peu de jours à l'inauguration du Prince comme Comte et Seigneur. Il ne sera pas superflu de présenter ici quelques observations sur le but et la marche d'une affaire qui, par des préventions de divers genre, a été complètement dénaturée. - On suppose en général qu'il s'agissoit d'un pouvoir presqu'illimité et tout au moins réellement monarchique; que le Prince nourrissoit pour cette autorité suprême un désir ardent, caché sous des intrigues secrètes et sous le voile transparent d'une répugnance simulée; que ses tentatives rencontrèrent une opposition violente de la part des États et surtout de la ville d'Amsterdam; et qu'au milieu de la lutte sa mort intervint, avant qu'il eût, sur aucun point, triomphé de ses antagonistes. Ces assertions sont fausses ou fort inexactes. Les droits et les espérances du Comte, d'après la définition de son pouvoir, n'étoient certes pas propres à flatter une ambition démésurée; ce furent les États et non le Prince, qui firent la proposition, dans leur intérêt plutôt que dans le sien; on n'obtint son consentement qu'après des instances réitérées; l'opposition d'Amsterdam ne portoit pas sur la chose en elle-même, mais sur un délai dans l'exécution; enfin, au mois de juillet 1584 les États avoient résolu que, les délibérations étant terminées, la solennité publique et définitive devoit avoir lieu.

Des Auteurs, même d'ordinaire bien informés, se sont trompés à cet égard. Ainsi par ex. v. Meteren écrit: ‘omtrent desen tyd isser groote sprake geweest van den Prince volcomen Grave van Holland te maken, of volcomender macht en authoriteyt te geven, soo de
[pagina 411]
[p. 411]
Ga naar margenoot+andere Landen ook een goeden Heereconden becomen, om t' samen de Landen beter te beschermen. Maer also eenige steden daertoe niet volcomelyck en conden verstaen, so is de sake achter gebleven: maer syn goedgunders wenschten hem sulcx wel, om zyn schade te vergelden, als die 't selve wel verdient hadde, waghende voor de Landen zyn lyf, leven, goet, bloet en vrienden:’ p. 209a. - On pouvoit aisément être dupe des apparences; car en vérité les titres étoient fort beaux: ‘Die van Holland hebben den Prince, boven de Souverainiteit hem alrede opgedragen voor soo lange de oorloge soude duren, ook versocht en aengeboden de absolute Souverainiteit, Graeffelykheid, Hoogheid, en Heerlykheid der Landen metten aankleven van dien, te willen aennemen, regeren en administreren, in der qualité, naem, en eigentlyke tiltre als Grave en Heere derselver Landen:’ Bor. II. 186a. Eux aussi n'auroient pas fait difficulté de se servir des expressions des États de Zélande, qui résolvent: ‘dat men syne Exc. voor hem en syne Erven aenbieden sal den Graefschappe van Zeeland in eigendom’ (Kluit, Holl. Staatsreg. I. 295); conformément au Droit public d'alors, selon lequel le territoire, considéré en général, étoit la propriété du Seigneur, et tout ce qui n'appartenoit pas aux habitants, rentroit dans la classe de ses domaines particuliers (l.l.) Ils se soumettent, comme des sujets à leur Prince légitime; ‘zy verbinden sich als zyne onderdanen, aen hunnen wettigen Heer, Prins, en Grave der Landen’ (l.l. p. 298). - Sans doute de telles expressions semblent indiquer une Souveraineté véritable: mais elle devoit s'exercer d'après de certaines formes, et c'est ici que la forme venoit complètement emporter le fonds.
Pour apprécier la nature du pouvoir qu'on conféroit au Prince, il suffit de jetter un coup d'oeil sur les 49 articles qui en déterminoient les limites (Kluit, l.l. I. p. 336-345). Sanction de tous les prîvilèges, même de ceux dont on n'avoit jamais fait usage (allusion au Grand-Privilège, extorqué par la fureur populaire à la Duchesse Marie de Bourgogne). Nécessité du consentement des États, non seulement pour les impôts, mais aussi pour l'augmentation ou le renouvellement des Privilèges, pour la paix ou la guerre et pour une négociation quelconque. Réunion des Etats annuellement à une
[pagina 412]
[p. 412]
Ga naar margenoot+époque fixe et en outre aussi souvent qu'il leur semblera bon. Désignation aux principaux postes par le Comte, mais sur une nomination de trois personnes faite par les États. Formation par lui et les États d'un Conseil de douze, auquel il peut en ajouter deux, mais avec lequel il délibère sur tout ce qui concerne la défense et le bien-être du pays, d'après une Instruction faite par lui et les États. En cas de violation d'un de ces Articles, avec refus de redresser le grief, liberté pour les États de pourvoir au Gouvernement, comme ils jugeront convenable. - Avec une Capitulation pareille il ne restoit au Comte que le titre; la réalité du pouvoir (T.I. p. 160*) avoit disparu. Les conditions étoient, à peu près, les mêmes qu'on avoit imposées à l'Archiduc Matthias, pour en faire un Gouverneur Général, hors d'état de gouverner (T. VI. 259); les mêmes auxquelles Anjou, honoré du nom presque dérisoire de Souverain, avoit dû se soumettre (T. VII. 401), et qu'il avoit en vain essayé de briser. Le Prince avoit expressément accordé aux États tout ce qu'on pourroit déduire, soit de la Joyeuse Entrée, soit du Traité de Bordeaux (Kluit, l.l. 349). - Le génie supérieur de Guillaume Premier auroit peut-être ici encore réussi, dans la pratique, à écarter les obstacles et à se servir des garanties qui devoient annihiler son pouvoir; toujours est-il qu'entre des prescriptions semblables et l'autorité Souveraine il n'y a rien de commun: Kluit dit; ‘de oorspronglyke en onbepaalde Graaflyke Oppermacht werd nu een zoogenoemde Constitutionele en bevoorwaarde Macht, en de Graaf zelf werd een Constitutioneel Graaf; een Souverein, maar een zeer bepaald Souverein’ (l.l. 351). Peut-être seroit-il plus exact de dire que la dénomination de Souverain étoit déplacée; car elle forme un contraste trop frappant avec la nullité du pouvoir. L'Auteur de la Vie de Guillaume I, malgré sa partialité excessive pour les États, ne peut s'empêcher d'écrire: ‘men moet bekennen dat de Oppermagt van den Graaf, door alle die voorwaarden en bepalingen, al te veel werd besnoeid en dat de gansche klem der Regering bleef in handen van de Staten’ (III. 640). Le Comte, lié par une véritable lex commissoria de ce genre, ne pouvoit être que ce que devint le Stadhouder, le Magistrat héréditaire dans un État Aristocratique et Républicain (T. VII. 3).
[pagina 413]
[p. 413]

Ga naar margenoot+On conçoit dès lors que le Prince devoit être médiocrement flatté d'un accord qui le mettoit sous la dépendance et le livroit, pour ainsi dire, à la merci des États. Plusieurs s'étonnoient, s'indignoient presque, en le voyant accepter un joug indigne d'un personnage tel que lui: ses partisans à Utrecht se plaignoient ouvertement des Articles, ‘zoo gelimiteerd en gerestringeerd dat naauwelyks een persoon van zeer kleine qualité ze zou kunnen goedkeuren:’ Bor, II. 380b. Ils observoient, non sans raison, que cette nouvelle forme de Gouvernement avoit pour but unique de consolider le pouvoir des États, ‘sonder dat in het allerminste, immers seer weinig, tot voordeel van de privilegiën en vryheid der burgers daarin wordt gezegd:’ l.l. Mais le Prince, à une époque critique, étoit obligé de tenir compte des difficultés et des exigences du moment. Il falloit aller au plus pressé et se concilier la bonne volonté et le concours de ceux qui avoient l'autorité en main et qui tenoient les cordons de la bourse. S'il eût eu son élévation personnelle en vue, ou même, s'il eût pu, à son gré, choisir une forme désirable et permanente de Gouvernement, il est à présumer que loin de fortifier contre les bourgeois les prétentions de la Magistrature communale, il eût préféré, en s'appuyant sur l'amour et le dévouement du peuple, se montrer le défenseur des droits réels et méconnus de la nation.
La supposition que le Prince avoit, ici encore, ici surtout, l'ambition pour principal mobile, s'explique en partie par une espèce d'anachronisme. Dans nos jugements sur les actions des hommes, nous attribuons trop souvent une part dans l'ensemble de leurs motifs à des éléments que, par mégarde, nous empruntons à un avenir, qui ne pouvoit entrer dans le cercle de leurs prévisions. Ainsi, en appréciant les déterminations du Prince, la Hollande nous apparoît, telle que plus tard, donnant la loi à la République, elle influoit, par ses flottes, ses armées et ses capitaux, sur le sort des peuples et des Souverains. Mais pouvoit-on, à l'époque dont il s'agit, raisonnablement admettre, parmi les éventualités futures, une telle prospérité et une telle splendeur! Durant le cours de cette affaire, la position des Pays-Bas qui, depuis la séparation des Provinces Wallonnes et l'abjuration du Roi, n'étoit guères favorable, devint de jour en jour plus inquiétante et plus critique. Les talents et la douceur apparente du
[pagina 414]
[p. 414]
Ga naar margenoot+Prince de Parme, la désunion entre les Protestants et les Papistes, la mésintelligence des Réformés eux-mêmes, l'inertie ou les résolutions tardives des Princes étrangers, la situation de la France et de l'Allemagne, la trahison enfin de celui qu'on avoit élu Souverain et Protecteur, tout sembloit présager le triomphe final du Roi d'Espagne, et la Hollande, après l'envahissement successif de tant de villes et de Provinces, alloit, selon toutes les probabilités, former le dernier retranchement dans lequel la liberté de conscience devoit périr. En devenant son Chef, le Prince, au lieu de recevoir la récompense de ses nombreux travaux, acceptoit la tâche de guider les derniers efforts dans une cause humainement désespérée.
Nos documents renferment une preuve négative fort remarquable que les conférences touchant sa dignité future n'étoient pas pour le Prince un des objets les plus importants et les plus assidus de ses pensées. En effet, dans ce cas, on devroit s'attendre à beaucoup de détails curieux à cet égard dans les Lettres au Comte Jean de Nassau. Quoi de plus naturel que de retrouver la marche et les phases successives d'une négociation relative au but constant de ses voeux et de ses efforts, minutieusement rapportés dans les épanchements d'une correspondance intime et fraternelle! A peine en est-il question. Le Comte s'informe, il est vrai, de la manière dont il sera pourvu à la désorganisation des Pays-Bas (p. 200 et 208); il semble souhaiter que son frère soit placé à la tête du Gouvernement; mais celui-ci, dans sa réponse (p. 223), glisse rapidement sur ce point; et quant aux démarches des États de Hollande et de Zélande, il n'en est parlé que dans une Lettre de van Reid (p. 294) et dans une Instruction de Norrits allant, au nom du Prince, vers la Reine Elizabeth (p. 367).
Si le Prince avoit convoité des titres et du pouvoir, il lui eût été facile de se faire déférer le Gouvernement-Général. En 1580 le Comte Jean, dont l'opinion étoit celle d'une partie très-considérable des habitants, écrit que les Pays-Bas, pour peu que son frère y eut voulu entendre (‘da es seine Gn. nhur eingehen wollen:’ T. VII. p. 391) eussent préféré l'avoir pour Gouverneur que de traiter avec les François. Mais le Prince, sans se laisser éblouir par un faux éclat, avoit en vue ce qui pouvoit réellement convenir aux Pays-Bas. Aux nombreuses preuves de ses intentions désintéressées, il faut ajou-
[pagina 415]
[p. 415]
Ga naar margenoot+ter ce que Bor rapporte: ‘de Raetsheer meester Jacob Swerius heeft my verklaert dat hy in 1583 (na syn onthoud) onder andere mede gecommitteert is geweest om den Prince van Orangien de Souverainiteit van 't Hertogdom van Braband aen te bieden: maer dat 'et syn Exc. afsloeg, seggende den middel van sich selven niet te hebben om dat te beschermen, en dat hy ook de Konink van Spangien geen oorsake wilde geven te seggen dat hy anders niet hadde gesocht dan hem alle syne landen af te nemen:’ Bor, II. 455. On le voit constamment repousser ou écarter des offres qui, sans lui donner des moyens de mettre un terme, soit à l'inertie et à la tiédeur de la plupart des soi-disant patriotes, soit au conflit des intérêts particuliers, auroient fait cesser tout secours de la part de la France et fait peser sur lui une double mesure de responsabilité.
Il avoit une abondance de motifs pour ne pas se rendre aisément aux sollicitations de deux ou trois Provinces qui le désiroient pour Chef. Sous des dehors magnifiques, on créoit une espèce de Doge, subordonné aux États, impuissant à protéger le peuple contre une Aristocratie qui aspiroit déjà à la réalité du pouvoir souverain. Cette relation particulière devoit probablement déplaire au reste de la Généralité et semer ainsi des germes de mécontentement, de défiance, et de désordre; enfin chez beaucoup de personnes, qui n'avoient pas le mot de l'énigme, elle feroit naître, relativement à l'impulsion nouvelle que les affaires publiques alloient recevoir, des espérances impossibles à réaliser.

Mais, si la répugnance étoit sincère, comment les États réussirentils à la vaincre? En se montrant, de leur côté, moins intraitables, quant à l'acceptation du Duc d'Anjou. Les deux négociations marchèrent presque constamment de front. Plus le Prince, en recommandant l'alliance avec la France, insiste sur le consentement des États, plus ceux-ci exigent que la Hollande, sous son égide, soit à l'abri des dangereuses tentatives d'un Souverain que son caractère et ses relations de famille rendoient suspect; et, à mesure que le secours de celui-ci semble urgent et indispensable, le Prince est disposé à oublier ses scrupules et à subir des honneurs, dont l'avantage étoit pour le moins fort douteux.
[pagina 416]
[p. 416]

Ga naar margenoot+Dans tout le cours de la négociation cette réciprocité de concessions est manifeste.
En 1580 on va prendre Anjou pour Souverain. La Hollande et la Zélande résistent; elles consentent enfin à sauver les apparences; mais, par une convention secrète, le Prince, auquel déjà on offre le titre de Comte, doit leur garantir la continuation des rapports avec lui seul (VII. 304-309). En juillet Anjou, par l'abjuration de Philippe II, allant succéder aux droits du Monarque, les États semblent presque sommer le Prince de donner suite à ses promesses (VII. 590, sq.). - Déjà en mars ils avoient fait une tentative; ‘dan also de Prince deselve aanbiedinge also absolutelyk voor die tyd niet begeerde te accepteren, so hebben sy aangehouden dat hy deselve ten minste voor eenigen tyd en gedurende de oorloge soude willen aanvaerden, verhopende also provisionelyke ontslagen te blyven om de Souvereiniteit aan den Hertog van Alençon over te dragen, daer toe syluiden geenszins gesint waren, hoewel de Prince daerop selfs aenhielt en daertoe was vorderende:’ Bor, II. 183a. Même il avoit été expressément décidé par les États que la clause ‘soo lange de Landen sullen syn in oorlog ofte wapenen’ seroit supprimée (Kluit, l.l. 213), et il est très-remarquable qu'en 1583 ils rapportent la chose, comme si elle avoit eu lieu: ‘wy hebben gemaekt een solenneel tractaet, by 't welke wy syn Exc. geattribueert hebben de titul van Hoge Overigheid, met absolute macht van in alles te gebieden, en dit sonder prefinitie van tyd, en met uitsluitinge van den Conink van Spangien, 't welk wy te voren onder d'autoriteit van den Conink gedaen hadden en alleenlyk gedurende d'oorloge:’ Bor, II. 190a. - En sept. ils insistent sur sa venue, parcequ'ils veulent exécuter la résolution d'avril 1580 (T. VII. 591). - En déc., deux jours après la nouvelle inexacte du mariage d'Anjou avec la Reine Elizabeth, qui sembloit devoir consolider son pouvoir dans les PaysBas, ils remettent ‘het voltrekken van de Resolutie van den 29 April in de sake van syn Exc.’ sur le tapis (Kluit, l.l. p. 285); mais le 21 déc. l'Avocat Buys rapporte ‘dat syne Exc. verklaard heeft niet geraadzaam te vinden dat alsnog geprocedeert werde om te voltrekken de poincten en artikelen, daarop syne Exc. als Hooge Overigheid absolutelyk soude worden aangenomen’ (l.l.). Aussi
[pagina 417]
[p. 417]
Ga naar margenoot+les députés de la Hollande se trouvèrent-ils embarrassés, lorsqu'en février 1582, il s'agît de prêter serment à Anjou: ‘hebbende geenen last van hare Principalen, die in particuliere handelinge stonden metten Prince, om hem tot een Grave van Holland te maken:’ Bor, II. 304. Toutefois, ‘hebben sy den Hertog neffens de andere Staten der Provinciën, den eed gedaen, door inductie van den Prince, tot wiens particuliere nadeel het ook scheen te strekken’ (l. l). Mais cette condescendance de leur part fut accompagnée d'une Déclaration par le Duc, que le serment ne préjudicieroit en aucune façon à la position spéciale des Provinces de Hollande, Zélande, et Utrecht, acquise ‘so by de Pacificatie van Gent, als by de belofte als wy onsen lieven cousyn den Prince van Orangien gedaen hebben’ (l.l.). Observons que, lorsqu'il s'agit de la dignité de Comte, ce n'est pas une faveur que le Prince reçoit, c'est surtout un bienfait qu'il accorde. Après de longues hésitations (‘na lang dralen:’ Kluit, l.l. 294), l'Acte d'Acceptation fut délivré aux États de Hollande, le 14 août 1582, et le 26 nov. ils lui répondent avoir été ‘daer inne boven maten seer verheucht ende verblyt ende meer veroorsaeckt uwe F.G. ten hoochsten by desen te bedancken van de goede genadige wille, sunderlinge lieffde, ende genegentheyt, die uwe F.G. boven alle voorgaende weldaden den Landen van Hollandt ende Zeelandt daer inne es bewysende’ (Kluit, l.l. 446). De même le Prince leur rappelle que cet accord a été conclu, d'après leur vif désir, et pour les rassurer contre la France: ‘Syn Exc. is verwondert dat de Staaten van den Lande, of eenige lidmaten van dien in agterdenken komen te vallen dat syn Exc. met de Franchoisen of andere iet soude willen handelen dat tot haar agterdeel soude mooghen wesen, aangemerkt sy wel weten hetgeen tusschen henluyden en syn Excellentie is getracteert, ende syn ook kennisse hebbende van de verklaringe en beloftenis by syn Exc. tot hun ernstige versoek aan henluiden gedaan:’ Résol. de Holl. 1583. 396.
En 1583 tout étoit prêt; on n'attendoit que le Prince; il avoit fixé pour sa venue le 15 février 1583 (‘die dag was daartoe aangestemt’ l.l.). Mais il ne put quitter Anvers, à cause de l'entreprise du Duc d'Anjou et des embarras divers qui en furent la suite. L'anxieté des États de Hollande fut évidente. Maintenant surtout ils désiroient la
[pagina 418]
[p. 418]
Ga naar margenoot+rupture complète et définitive avec les François et l'affermissement de leurs affaires par l'inauguration du Prince comme Souverain. Celui-ci, au contraire, travailloit à réconcilier Anjou avec les ÉtatsGénéraux. Il jugea donc nécessaire de contrebalancer en Hollande, par une démarche agréable aux États, l'impression défavorable que ses efforts en faveur du Duc alloient y causer. Il fit exhorter les États à faire ce qu'il savoit parfaitement être conforme à leurs désirs. ‘Is gerapporteert (par M. van der Myle) dat syn Exc., overmits de meenichvuldige practyken en voorslagen van den vyandt, nodich bevint dat syne saecken mede gevordert worde’ (Bor, II. A. St. 43). L'Assemblée ne tarda pas à profiter de cet avis. ‘De Staten van Holland hebben niet langer de sake willen uitstellen, maer hebben den 26 Martij geresolveert dat de brieven daerop sy den Prince tot Grave accepteerden, souden gemaekt en by den Edelen en alle den steden van Holland onderteekent en besegelt werden’ (Bor, II. 187b). Depuis lors, avec une ardeur nouvelle, ils écartent, autant qu'il leur est possible, toutes les difficultés. Le Prince leur fait savoir, le 6 mai, que, la chose étant devenue publique, ‘zonderling door de verzegeling,’ il est urgent, pour éviter les malentendus et la jalousie qui pourroient surgir dans les autres Provinces, de les mettre au fait de ce qui avoit eu lieu (Kluit, l.l. 322). Déjà le 10 mai ils envoyent une Lettre détaillée aux États, tant Généraux que Particuliers, ce dont le Prince, le 13 mai, les remercie (l.l. 469). Le 4 juin, ils répondent à Brunink, envoyé pour s'enquérir des obstacles qu'on prétendoit être survenus de la part de quelques villes, que cette supposition n'a aucun fondement réel; ‘dat het Renversaal alomme by de Steden is verzeegelt..; en, soo verre by de andere Provinciën diesaangaande swarigheid gemaakt soude moogen worden, dat die van Holland niet nalaaten sullen syn Exc. in alles te assisteeren:’ Résol. de Holl. 1583, p. 203. Seulement il est indispensable que son Exc. vienne en personne: ‘is ook geresolveert dat hetselve niet overgeleevert sal worden dan binnen den Lande van Holland, welk Renversaal den voornoemden Brunink vertoont sal worden; ... en syn gecommitteert den Heer van Asperen en een van Dordrecht om met Brunink te trekken aan syn Exc., en denselven te helpen onderregten van de gelegentheid der saken aangaande het Renversaal, en voorts
[pagina 419]
[p. 419]
Ga naar margenoot+ernstelyk te versoeken en aan te houden dat syn Exc. hem binnen den Lande van Holland soude gelieven te transporteeren, ten eersten des doenlyk zynde:’ l.l. Maintenant aussi, malgré leur répugnance, ils se déterminent à souscrire aux points de réconciliation avec Anjou, toujours moyennant leur préservatif habituel; ‘mits die van Holland zich niet verder zouden inlaten dan volgens het Tractaat van Bourdeaux, behoudens de gemeene verdediging: door welke mids of voorwaarde sy ook ten aanzien des Prinsen in hun geheel bleven’ (Kluit, l.l. 303). Dans une Instruction délivrée le 25 juin à des Commissaires se rendant vers lui, les États se montrent peu satisfaits de ses continuels délais et se servent des termes les plus pressants: ‘Alsoo de Staaten door haare voorgaande Gecommitteerden seekeren tyd geleeden aan syn Exc. seer ernstelyk hebben doen versoeken, om verscheide reedenen die alsdoen syn Exc. zyn voorgehouden, ten einde syn Exc. hem binnen den Lande van Holland soude gelieven te laaten vinden, sonder dat de Staaten hetselve als nog hebben moogen genieten, sullen de Gecommitteerden jegenwoordig syn Exc. voorhouden dat, door het afweesen van syn Exc. uit den Lande van Holland de gemeene saaken aldaar in groote swaarigheden en verloop syn gekoomen; ... waarom sy als nog seer ernstelyk versoeken en daar op aanhouden sullen, ten einde syne Exc. gelieve syn saaken en affairen tot Antwerpen alsulks daarna te rigten ... dat met den eersten des doenlyk zynde de reise en het vertrek van syn Exc. na Holland mag gevordert en aangenomen worden, of andersints sullen de Gecommitteerden, van weegen de Staaten, verklaaren en protesteeren dat sy hen onschuldig sullen houden, soo verre door het langer afweesen van syn Exc. eenige periculen of inconvenienten den Lande van Holland souden moogen overkoomen. Te meer, alsoo sonder het byweesen en presentie van syn Exc. binnen den Lande van Holland, niet mogelyk sal syn te procedeeren tot capitulatie, om te voltrekken de inauguratie van syne Exc. als Grave en Heere derselver Landen, hetwelk vooral noodig dient gedaan, doordien hetselve alle de weereldt alreede bekent is gemaakt, enGa naar voetnoot1 sonder groote disreputatie en oneere ten weederzyden verder uitgestelt of nagelaaten sal moogen worden:’
[pagina 420]
[p. 420]
Ga naar margenoot+Rés. de Holl. 1583. p. 273. - Le 25 août les États députent de nouveau vers son Exc., pour le prier, de la manière la plus énergique, de ne plus se fier au Duc d'Anjou; vû que le peuple (de Gemeente) dans toutes les villes de la Hollande pourroit aisément se porter à des excès et tout au moins ne voudroit plus contribuer aux frais de la guerre, si l'on persévère dans une voie que plusieurs jugent funeste et manifestement contraire à la Parole de Dieu: l.l. 368. Après une exhortation pareille le Prince, convaincu qu'une rupture avec Anjou seroit fatale, crut devoir, sans ancun délai, amortir cette résistance, en donnant, comme en 1580, des garanties personnelles; il se montra désormais facile et empressé; mais il est de nouveau évident, par les expressions mêmes dont il fait usage, que les avances et les instances avoient été faites par les États. Le 14 sept. il rappelle avoir donné aux États de Hollande ‘opene Brieven onder syn hand en zeegel, waardoor sy hen behooren te verseekeren van de opregte meeninge en gemoed van syn Exc.:’ l.l. 396. Puis il ajoute: ‘syn Exc. verhoopt dat ook de Staaten geen nadenken hebben genoomen op syne belofte en verklaring, doordien het effect van dien voor een tyd is gebleeven berustende, en syn Exc. op het aanhouden van de Staaten, door hare Gedeputeerden iterativelyk aan hem gedaan, niet en is in Holland gekoomen, om de saaken te voltrekken en ten einde te brengen, gemerkt een iegelyk notoir is en van wege syn Exc. de Staten geopent de oorsaake waardoor syn Exc. voor een tyd hetselve geraden vond uit te stellen, ende daarin verhindert te syn: ... verhoopende korteling met de Staaten van Holland in persoon binnen den voorschreven Lande te communiceeren:’ l.l. p. 396.

Quand à la supposition qu'à la mort du Prince, tout étoit encore inachevé, elle ne peut soutenir un examen sérieux. Au contraire Kluit a prouvé (l.l. I. 298-366) que, pour ce qui concerne la Hollande, tout étoit terminé; le Prince étoit Comte de Hollande et avoit un droit acquis à être reconnu pour tel.
Déjà en 1582, par les actes du 14 août et du 26 nov., les engagements réciproques avoient eu lieu. - Le Prince ayant positivement accepté, il ne falloit plus que signer et sceller l'Acte et le
[pagina 421]
[p. 421]
Ga naar margenoot+lui délivrer avec les Articles relatifs à l'étendue de son pouvoir.
Le 26 mars 1583 les États de Hollande décidèrent que l'Acte par lequel ils acceptoient le Prince comme Comte, seroit signé par la Noblesse et les villes selon l'ordre accoutumé. La résolution étoit obligatoire: ‘het was eene besloten en afgedane zaak; en diensvolgens de beloofde zegelinge en onderteekening meer een gevolg van de belofte te voren aan den Prins gedaan dan een vereischte tot de wettigheid der resolutie’ (l.l. 464). La pièce, ayant circulé, étoit signée, au commencement d'avril, par tous: ‘van wege de Ridderschap en Edelen, uit naam van alle de Edelen, by van Egmont, Wyngaerde en Mathenes, elk met zyn byzonder zegel in rooden wassche; en ter ordonnantie van de Burgermeesters en Regeerders van alle de Staten van Holland, by hare Secretarissen, met uithangende zegelen derzelver steden, in groenen wassche:’ Bor, II. 187.
La remise de l'Acte se fit le 7 déc. 1583: ‘by den Hr van Boetzeler is, in presentie van de Heeren van Schagen, Noortwyk, Mathenes, Poelgeest, Nyvelt, d' Advocaat en alle de Gedeputeerden van de Steden, uytgesonderd van Amsteldam en Gouda, zyn Exc. in zyn slaapkamer gepresenteert het renversaal; die de Staten daaraf heeft bedankt:’ Rés. de Holl. 1583. p. 558.
Enfin, les Articles furent, de commun accord, couchés par écrit. Le 6 déc., Résolution ‘dat voor het overleveren van dit Renversaal het Concept van de poincten op de Capitulatie met zyn Exc. zal worden geresumeert en het Renversaal, nevens het voorschreven Concept, zyn Exc. zal worden overgelevert’ (l.l. p. 555). Le lendemain Rapport: ‘dat het Concept zyn Exc. zeer aangenaam was geweest, en dat het geresumeerd zynde, dezelve vyf à zes swarigheeden daarin bevonden hadde, daer op deselve met de Staaten nader zou begeeren te spreeken’ (p. 558). Déja le 12 déc., après une conférence avec le Prince, ‘zyn geresumeerd de poincten van Capitulatie, sulks deselve op de swaarigheeden, by zyn Exc. voorgehouden, waren geredresseert’ (p. 579). Quelques changements lui furent de nouveau communiqués; ‘so is eindelyk by zyne Exc. in de articulen bewilligt, en diensvolgende deselve poincten en artykelen by den Staten staetsgewys besloten; welverstaende dat alle 't zelfde by den Vroedschappen van den steden geapprobeert en bevestigt sal
[pagina 422]
[p. 422]
Ga naar margenoot+worden. Aldus gedaan by syne Exc. en den Staten in 's Hage, 30 Dec. 1583’ Bor, II. 194. - Le 19 mars on décréta: ‘de poincten alomme in de Steden, uitgezondert Amsterdam en Gouda, in de Vroedschappen te communiceren.’ - Et comment les Articles furent-ils accueillis dans les Conseils Municipaux? Wagenaar écrit: ‘of de voorwaarden alomme in de Vroedschappen aan welken ze gezonden waren, werden goedgekeurd, is my niet klaar gebleken. 't Is echter ten hoogsten waarschynlyk, alzoo de Staten, in Mei en Juny, op begeerte van Zyne Doorl., alleen besloten tot eene bezending naar Zeeland en naar Amsterdam en Gouda:’ VII. 524. Il avoit raison de s'exprimer ainsi. La mention expresse et exclusive de ces deux villes prouve suffisamment qu'ailleurs il n'existoit aucune difficulté. Et Bruninck atteste, le 6 juin, que déjà par 14 villes ‘de verzochte approbatie en aggreatie dier Artikelen onder deselve, sonder eenige limitatie of restrictie gesteld en onderteekend, aan handen van zyne Exc. is overgeleverd en hy dezelve in zyne bewaaring heeft’ (Kluit, l.l. 355), tandis que le Magistrat ‘van Rotterdam en eenige andere steden deur heure Gedeputeerden syne Exc. hebben laten aandienen hierop oock geresolveert en deselve poincten en capitulatien insgelycx geratificeert te hebben, willende deselve eerstdaechs aen handen van Syne Exc. overseynden’ (l.l.).
Aussi étoit-on convenu de passer outre. Le 4 juin les États, prenant en considération ‘de swarigheden en 't nadeel door langer vertrek van eindelyke afhandeling der saken met zyne Princ. Exc. nopende de Hoogheid en Grafelykheid van den Lande van Holland en Zeeland, zulks by de Staten eendrachtelyk en met gemeen advyse genoeg ten einde gebracht en besloten’, trouvèrent bon ‘om de Capitulatie staatsgewys gemaakt en besloten, en by de andere Steden bevestigd, aan Amsterdam en Gouda voor te houden, met verklaring en openlyke aanzegging dat, by verder gebrek of weigering, de Staten niet zullen nalaten voort te gaan’ (l.l. p. 356).
Il n'y avoit donc plus rien à résoudre; il ne falloit que la déclaration publique et solennelle d'une résolution irrévocable; l'exécution d'un contrat synallagmatique, et la manifestation d'un fait accompli: ‘alleen de hulding ontbrak:’ Bor, II. 194.
[pagina 423]
[p. 423]

Ga naar margenoot+On a fort exagéré et dénaturé l'opposition.
En Zélande elle semble avoir été considérable. Middelbourg, de commun accord avec Veere et ter Goes, vouloit profiter de cette occasion, pour se ressaisir des privilèges qu'elle avoit perdu. Toutefois, déjà le 20 déc. 1582, les États de Zélande avoient offert le titre de Comte au Prince, et en nov. 1583 les Députés de cette Province et de celle d'Utrecht, ayant appris que la Hollande avoit résolu de délivrer l'Acte à son Exc., déclarèrent ‘hetzelve hun zeer aangenaam te wezen, en dat zy daarin waren verblijd en niet nalaten zouden, elk in den haren, daaraf te doen rapport’ (Kluit, l.l. 329).
En Hollande la dissidence se réduisoit à deux villes, Gouda et Amsterdam.
Puis, quels en étoient les motifs? Loin de pouvoir admettre que ces villes agissoient uniquement par défiance envers le Prince, il se peut que le désir d'étendre son pouvoir sur la totalité des Provinces-Unies, ait contribué beaucoup aux tergiversations d'Amsterdam: ‘of dit alles geschied zy, met oogmerk om gelyk men zegt, eene spaak in 't wiel te steken, of wel om den weg te banen tot eene vollediger en algemeener Aanstelling van den Prins, 't zy tot Graaf, 't zy tot Algemeen Hoofd of Gouverneur over de gansche Unie, is eene by my niet uitgemaakte zaak. Het schynt dat Amsteldam meer helde om hem tot Gouverneur Generaal over de Unie aan te stellen’ (l.l. 314). Les États de Hollande, le 21 juillet 1583, manifestent leur espoir que par les États-Généraux ‘het Gouvernement Generaal syn Exc. voor alle anderen by provisie gedefereert en opgedragen sal worden:’ Rés. de Holl. p. 302. Et, selon Wagenaar (Amst. IV. 38), Amsterdam vouloit donner son suffrage ‘tot aanstelling van eenen Gouverneur Generaal, die zekere Raden nevens zich hebben zou.’ Mais ceci ne pouvoit convenir au Prince, qui jugeoit l'appui de la France indispensable; ‘indien dit ware doorgegaan, zoude en de Graaflyke Opdracht aan den Prins en de handel over de herstelling van Anjou geheel hebben kunnen weghlyven’ (Kluit, l.l. 302). - Ensuite, en cas qu'on ne pouvoit réaliser ce projet, s'il falloit respecter le Traité de Bordeaux et les arrangements avec le Duc, depuis son entreprise téméraire et funeste, il sembloit au moins utile et nécessaire que l'union avec la Zélande et Utrecht,
[pagina 424]
[p. 424]
Ga naar margenoot+ou tout au moins entre la Hollande et la Zélande, fut consolidée par l'acceptation commune et simultanée d'un même Souverain.
D'ailleurs il ne s'agissoit pas de résilier un acte, de revenir sur une résolution unanimement adoptée; mais de suspendre, encore pour un peu de temps, la mise à exécution. ‘Wat ook wegens de Opdragt der Grafelykheid zelve, als niet tot volkomenheid gebracht, in de Resolutiën van Holland later gevonden wordt; wat ook Wagenaar in zyne Vaderlandsche Historie en Beschryving van Amsterdam, en anderen, als door Amsteldam en Gouda geweigerd, wordt aangevoerd, zulks ziet niet op de gedane zegeling en opdracht zelve, maar slechts op het later voltrekken van de zaak’ (l.l. 319). En déc. 1583 le Prince communiqua aux États de Hollande les difficultés d'Amsterdam, ‘tenderende in effect dat syn Exc. met de zaak van 't Graafschap zoude willen alsnog supersederen’ (321): les députés de cette ville protestant que ce n'étoit nullement par manque d'affection envers le Prince, mais, parcequ'il falloit se prononcer dans les deux Provinces en même temps; vû que, dans le cas contraire, le commerce avec la Hollande, à l'égard duquel on fermoit encore les yeux, seroit désormais prohibé par l'Espagne, ce qui causeroit à cette Province une perte dont la Zélande feroit son profit (Rés. de Holl. 1583, p. 558). Des objections du même genre avoient été présentées contre l'abjuration en 1581 (ci-dessus, T. VII. 587). Les intérêts de commerce venoient donc en première ligne. C'est ce qui résulte également du passage de v. Reid; où, parlant de la réunion des États de Hollande et de Zélande, pour déclarer le Prince Comte et Seigneur, il ajoute: ‘darin biszdaher noch allerhandt difficulteten und oppositiones ettlicher stette, denen ihre commercia und schiffart uf Spaniën angelegen waren, gespüret sindt’ (p. 294).
En tout ceci il n'y avoit rien de personnel. Le seul document dans lequel la résistance semble avoir un caractère violent et acerbe, est le fameux discours tenu par C.P. Hooft, en juin 1584 dans le Conseil d'Amsterdam. Kluit, en faisant remarquer le silence complet de son fils, le célèbre historien, qui semble désapprouver l'obstination (de onverzettelykheid) des Amsterdammois et aura vu dans la démarche de son père une étourderie de jeunesse, observe encore que la
[pagina 425]
[p. 425]
Ga naar margenoot+rédaction de cette diatribe, ayant peut-être eu lieu plus tard, se sera ressentie du changement des idées touchant la nature du Gouvernement, et qu'en outre Hooft, tout en se scandalisant d'un change ment de titre, inutile à son avis, ne vouloit nullement se soustraire à l'autorité que le Prince exerçoit depuis plusieurs années (l.l. 357, sqq.). Quoiqu'il en soit, l'opinion étoit individuelle et ne fut pas favorablement accueillie: du moins le Secrétaire, en rédigeant le procès- verbal, écrivit ‘dat de Raeden verstaen dat het Landt van Hollandt niet mag wesen sonder Graef en dat de Raeden wel gesint zyn syne Exc. daertoe aen te nemen’ (Bor, II. Auth. St. 57). Ces mots, il est vrai, ne faisoient pas partie intégrante de la résolution et n'avoient pas de force obligatoire; mais ils furent néanmoins expressément maintenus, par décision de la majorité: ‘nae datter op omgestemt waer of die woorden in 't narré van de Resolutie souden blyven, is by meerder stemmen verklaert Jae:’ (l.l.).

Au reste on ne sauroit disconvenir que le Prince, après avoir hésité longtemps, pressoit en 1583 et 1584 un dénouement final. Cette modification dans sa conduite n'a rien de surprenant.
D'abord, c'étoit le seul moyen d'obtenir l'acquiescement de la Hollande à son systême politique.
Ensuite, la convention auparavant secrète, étant devenue notoire à tous et la communication officielle aux autres Provinces ayant eu lieu, les États compromettoient leur dignité et celle du Prince, en traînant, pour des considérations secondaires, la chose en longueur. Ils en étoient convaincus eux-mêmes: apprenant l'opposition de la Zélande, ils écrivent le 28 juillet 1583: ‘dat wy bemerken 't tot groote schadeGa naar voetnoot1 en kleinagtinge soo van syn Exc. als ook van den Lande van Holland soude strekken, dat nadien die van Holland aan de Generaliteit en alle Provinciën in het particulier, diesaangaande haare meyninge hebben ontdekt, alsnu syn Exc. in Holland koomende (overmits het agterhouden van die van Zeeland) hetselve die van Holland niet souden effectueeren, nogte voltrekken:’ Rés. de Holl. 1583, p. 276.
Puis, il falloit absolument apporter remède à la désorganisation du
[pagina 426]
[p. 426]
Ga naar margenoot+Pays. L'incertitude des rapports amenoit un désordre complet. Depuis janvier 1583 on pouvoit dire: ‘présentement, comme sçavez, il n'y a point de gouvernement général en ces pays’ (ci-dessus, p. 233). Le Prince sollicitoit en vain l'union générale, ‘non point de nom, de tiltre, et en pappier, mais de courages, volontés, moiens et facultés’ (p. 371). Il se plaint, le 14 nov. aux États de Hollande, dans une Proposition très-énergique; ‘dat men nu meer dan negen maanden tyd sonder Regeeringe is geweest,’ et c'est à cause de la désunion croissante, qu'il veut au moins rallier les trois Provinces (la Hollande, la Zélande et Utrecht) entre lesquelles et lui il y avoit depuis longtemps un lien spécial: ‘wy hebben voor oogen genomen dat ons toestond toezigt te nemen op de Landen en Provincien van ouds en altyt te samen gestaan hebbende onder onsen Gouvernemente, met het meerendeel van dewelke wy ook aangevangen hadden de gewenste vrydom des Vaderlands, mitsgaders de Christelyke Evangelische Religie, te vorderen en te handhouden:’ (Rés. de Holl. 1583. p. 515). - ‘Chascun se gouvernant à sa fantasie et lui restant seulement un nom spécieux de tiltre d'honneur, il n'avoit peu exécuter chose d'importance, ni en assaillant, ni en défendant’ (ci-dessus, p. 370), et son autorité étoit à peu près nulle (No 1166a), là même, où en 1576 et 1581 on lui avoit conféré un très-grand pouvoir. Un rétablissement de l'ordre étoit indispensable, et, pour prévenir une dissolution prochaine, il falloit que la double négociation avec Anjou et avec le Prince, aboutit à un résultat. D'ailleurs on ne doit point oublier que, si le Prince avoit de propos délibéré ‘remis cest affaire en quelque longueur, pour éviter les calomnies des meschants et les soupçons d'aulcuns’ (ci-dessus, p. 367); et si ‘jamais il n'eût passé plus oultre, si on eût pu lui montrer une plus sûre voie’ (l.l. 368), cependant il avoit toujours été d'avis de se retrancher dans les provinces maritimes où durant quatre années (1572-1576) il avoit résisté à tous les efforts. On peut admettre, avec la Régence de Gouda, que lui aussi désiroit leur conserver une position spéciale et séparée: ‘wy kunnen geensins geloven dat syne F.G. oyt van advys is geweest, of geweest soude hebben, dat men de landen van Holland en Zeland, neffens de andere, de Majesteit van Vrankryk soude opdragen, dewelke hy
[pagina 427]
[p. 427]
Ga naar margenoot+altyt voor een sekere retraicte heeft gehouden, niet uyt ambitie of eygen begeerlykheid (die wy niet geloven in hem oyt plaetse gehad te hebben), maer omdat hy den Francoysen noyt de geheele sake dorst betrouwen.... En daerom hebben wy gesien met hoe grote naersticheit syn F.G. de Landen van Holland, Zeland, en Uytrecht, altyd heeft versekerd en geschout de vermenginge van dien met den saken van Vrankryk of van d'andere Provintiën:’ Bor, II. 491.
Enfin, l'acceptation du Prince qui, dans une partie considérable des Pays-Bas, devenoit ainsi, d'une manière définitive, le successeur du Monarque déchu, étoit un renouvellement de l'abjuration du Roi d'Espagne. La marche des affaires étoit déplorable; les Papistes et les Espagnolisez, encouragés tant par les querelles des Provinces que par les succès du Prince de Parme, redoubloient leurs efforts. On faisoit sentir la possibilité, l'opportunité, la nécessité, on faisoit valoir les avantages d'une réconciliation avec le Souverain légitime et naturel. Il falloit, par une démarche éclatante, décourager ces espérances et couper court à ces menées. Le Prince considère sous ce point de vue la communication franche et complète des États de Hollande aux États-Généraux (ci-dessus, p. 418): ‘Wy hoopen vastelick dat daerby verhoedt jae genouch affgesneden sal syn alle occasie van reconciliatie metten Coninck van Hispanien, daer anderssints eenighe genouch scheenen naer te luysteren ende de ooren te bieden’ (Kluit, l.l. p. 471). Et en 1584 on observoit avec raison ‘dat de vyandt in Vlaenderen de stadt en burgerye van Gent onder anderen daer mede soeckt kleynmoedigh te maecken, datsy haerluyden op dien van Hollandt niet hebben te verlaten, in 't aansien dat die van Hollandt in hen selven oneens zyn:’ Bor, II. A. St. 56. Peut-être aussi le Prince vouloit il donner une preuve nouvelle et indubitable de sa constance et de son dévouement. Quelques uns présumoient que, fatigué d'un labeur inutile, las de tant de mécomptes, poussé à bout par les tracasseries de l'intérêt particulier, et désespérant de trouver un moyen de salut, il inclineroit à faire sa paix avec Philippe II, ou du moins à se retirer en Allemagne (L. 1156). Se laisser nommer Comte de Hollande, c'étoit anéantir de pareils soupçons. Loin de foiblir devant la tempête, il retrempoit ses forces dans l'adversité même, d'après la parole du poète: ‘Tu contra audentior ito Quam tua te
[pagina 428]
[p. 428]
Ga naar margenoot+fortuna sinet’. Portant un nouveau défi au Roi, il ratifioit sa déclaration de 1572: ‘Je suis résolu de partir vers Hollande et Zélande, pour maintenir les affaires par delà, tant que possible sera, ayant délibéré de faire illecq ma sépulture’ (IV. 4). Acceptant un honneur périlleux et funeste, il se livroit au fanatisme des meurtriers: car, en le reconnoissant pour Seigneur, on provoquoit la fureur de ses ennemis; il y avoit pour lui un redoublement de danger personnel; en faisant un pas décisif, il marchoit au sacrifice, et devoit prévoir que c'étoit une victime qu'on alloit couronnerGa naar voetnoot(1).

margenoot+
1584. Juin.
margenoot+
1584. Juin.
margenoot+
1584. Juin.
margenoot+
1584. Juin.
margenoot+
1584. Juin.
margenoot+
1584. Juin.
margenoot+
1584. Juin.
margenoot+
1584. Juin.
margenoot+
1584. Juin.
margenoot+
1584. Juin.
voetnoot1
Une particule négative semblé omise.
margenoot+
1584. Juin.
margenoot+
1584. Juin.
margenoot+
1584. Juin.
margenoot+
1584. Juin.
margenoot+
1584. Juin.
margenoot+
1584. Juin.
voetnoot1
schande (conjecture de Kluit).
margenoot+
1584. Juin.
margenoot+
1584. Juin.
margenoot+
1584. Juillet.
voetnoot(1)
couronner Je ne crois pas m'être exprimé d'une manière trop forte, en disant: ‘de Grafelijke kroon, in den schier reddeloozen toestand, was, om het dus uit te drukken, het teeken waarmede het slagtoffer ten doode gewijd werd:’ Redevoering over Willem I (Amst. 1843), p. 24.

Vorige Volgende

Footer navigatie

Logo DBNL Logo DBNL

Over DBNL

  • Wat is DBNL?
  • Over ons
  • Selectie- en editieverantwoording

Voor gebruikers

  • Gebruiksvoorwaarden/Terms of Use
  • Informatie voor rechthebbenden
  • Disclaimer
  • Privacy
  • Toegankelijkheid

Contact

  • Contactformulier
  • Veelgestelde vragen
  • Vacatures
Logo DBNL

Partners

Ga naar kb.nl logo KB
Ga naar taalunie.org logo TaalUnie
Ga naar vlaamse-erfgoedbibliotheken.be logo Vlaamse Erfgoedbibliotheken

Over het gehele werk

titels

  • Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série)


auteurs

  • over Willem van Oranje


landen

  • over België (Wallonië)

  • over Duitsland

  • over Frankrijk

  • over Spanje