Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens6656. Aan prinses Amalia van Oranje4). (K.A.)aant.Quoyque nous nous disposions à partir pour quand ceste assemblée viendra à se separer, nous avons jugé à propos de faire passer devant ceste depesche, pour informer V.A. en gros de l'estat de nos affaires pardecà, qui est tel en somme, qu'apres avoir travaillé à toute outrance à rajuster la division de Ter Vere, il n'y a pas eu moyen d'en venir à bout, quoyque - non sans scrupule, mais tousjours de l'advis de M. Ingels5) et d'autres - nous nous | |
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estions eslargis à des termes que je ne sçay si V.A. auroit fort goustez. Enfin comme nous avons soustenu qu'il n'y pouvoit avoir d'accommodement imaginable à moins que de trouver quelque forme d'egalité entre les parties, ceux du mauvais costé ont persisté avec une opiniastreté honteuse à vouloir que la pluralité des voix fust de leur costé, qui estoit les mettre en force de mettre dehors les autres, et de fouler aux pieds tout le droict de S.A. De l'autre costé dans l'assemblée il s'est faict des impertinences sans fin, si bien qu'apres tout on y a rempli la place du cor[onel] Marignault sans seulement nous entendre parler. Par où en suitte nous nous sommes avancez à mettre en execution l'election de V.A. et avons faict installer formellement le fils de M. Marignault1) dans ladite place de son oncle2), de Neve3) dans celle de Stertenius4), et Thijssen5) dans celle de Fournier6). Dans ces entrefaictes Flissinghe, bien conduit par M. Ingels, s'est comporté pour la bonne cause avec vigueur et generosité, jusques à avoir refusé hier audience à A. et S., deputez envoyez pour les prier de revenir à l'assemblée, à moins qu'ils se declarassent venus de la part des quatre villes et non de par les Estats de la province. Il importe que nous voyions dans un jour ou deux, à quoy tout aboutira, et c'est le conseil que nous donnent les plus sensez7). A nostre retour, s'il plaist à Dieu, nous aurons l'honneur d'informer V.A. de tout le destail de ceste facheuse commission et, comme j'espere, la rendrons satisfaicte de nos devoirs. Middelb., 26 Mars 1668. |
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