Oeuvres complètes. Tome IV. Correspondance 1662-1663
(1891)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 1015.
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toute l'Astronomie, a scavoir celle de l'Equation du temps. Je me souviens que j'ay eu de la peine devant que de la pouvoir entendre a fonds, et maintenant je n'en ay pas eu moins, à la traiter en sorte qu'elle vous pust estre intelligible. Vous verrez par le discours cy jointGa naar voetnoot1) que ma Table n'a pas estè bastie sur les observations faites par le moyen de mes horologes, mais sur des fondements tres solides, ces observations n'ayant servi qu'a me rendre certain de la justesse des pendules, comme en effect j'en suis assurè par l'espreuve de 5 mois de suite, en comparant les nombres de la Table avec les inegalitez observees entre les jours apparents et ceux de mon horologe. Je souhaite que vous en puissiez faire l'experience de mesme que moy avec vostre pendule de 3 pieds qui comme j'entens par vostre derniereGa naar voetnoot2) ne veut pas encore cheminer; mais apres que vous aurez vu celuy qu'emporte Monsieur BouillautGa naar voetnoot3) qui est semblable au mien, et que vous aurez remarquè en quoy ils different, vous pourez plus facilement le corriger que jusqu'icy par toutes les instructions que j'ay sceu vous donner sur ce sujet. cependant je vous diray sur ce que vous me demandez touchant la verge des palettes, qu'elle n'y est point suspendue par un filet, mais appuiée sur le pivot d'en bas. J'ay tout a fait bonne opinion des Lunettes de Monsieur d'EspagnetGa naar voetnoot4) par ce que vous m'en raportez, mais je m'estonne qu'il ne les essaye pas sur Saturne, que l'on observe facilement depuis quelques sepmaines. J'envoyeray a Monsieur FrenicleGa naar voetnoot5) ainsi que j'ay promis mes dernieres observations de cette Planete, qui s'accordent parfaitement avec mon Systeme. Aupres de Monsieur de Monconis vous pourez veoir le livreGa naar voetnoot6) que Eustachio Divinis avec le Pere Fabri ont publiè dernierement contre mon dit Systeme. Ce n'a estè qu'un an apres qu'il est parvenu a moy, le pacquet du Prince Leopold ayant estè 9 mois en chemin, et il ne me semble pas digne de response. Je vous rends graces des morceaux de miroirGa naar voetnoot7) que j'essaieray de couper de la maniere que vous dites, mais il me semble que ces petites limes doivent estre extremement dures. Je suis bien aise d'entendre des nouvelles de Monsieur le Marquis de Durazzo, n'en ayant point eu de luy depuis que j'eus l'honneur de le veoir en cette ville. Je fus marry qu'en Angleterre il s'estoit defait du LivreGa naar voetnoot8) de Baliani, qu'il avoit dessein de m'apporter. | |
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J'escrirayGa naar voetnoot9) touchant les experiences du vuide a Monsieur Chapelain en respondant au discoursGa naar voetnoot10) qu'il m'a envoyè touchant cette derniere qui est si difficile a expliquer. Je voy que ni luy ni vous n'estes pas bien instruits du fait de la dite experience, en ce que vous croyez, que l'eau ayant descendue une fois, ne veut plus descendre apres; ce qui n'est pas, si non alors qu'estant descendue, on la laisse ainsi dans le vuide environ 24 heures. car par ce moyen toutes les bulles d'air en sortent peu a peu, en sorte qu'apres l'on n'en voit plus naistre aucune et alors ayant laissè remonter cette eau dans la boule de verre et l'en ayant remplie exactement, elle ne descend point du tout apres celà, quoy qu'on vuide le recipient, si ce n'est qu'il y naisse encore une petite bulle, ce qui arrive rarement, car alors elle descend toute en moins de rien. J'espere que je trouveray chez nos libraires le Systeme de SaturneGa naar voetnoot11) de Hevelius avec les Eclipses, pour vous l'envoyer. Pour les observations de ♃ et des tasches du ☉, je ne les ay pas vues. si c'est autre chose que l'appendix SelenographiaeGa naar voetnoot12). Le Mercurius et Venus in SoleGa naar voetnoot13), je scay qu'il est desia imprimè avec une observation remarquable de Parelies, et j'attens avec impatience l'exemplaire qu'il m'en a promis. s'il m'en vient plus d'un, je vous en feray part, ou autrement si tost que je le trouveray a vendre, et me croiray heureux quoy que ce soit en chose de petite importance de pouvoir procurer vostre satisfaction, estant.
Je baise treshumblement les mains a Madame vostre femme et a Mademoiselle Mariane et leur suis trop obligè de ce qu'elles m'honorent encore de leur souvenir. |
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