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Mijn leven (1877)

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Genre

non-fictie

Subgenre

non-fictie/autobiografie-memoires
non-fictie/muziek-ballet-toneel-film-tv


© zie Auteursrecht en gebruiksvoorwaarden.

Mijn leven

(1877)–Mina Kruseman–rechtenstatus Auteursrechtvrij

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Mlle C.H. Bruxelles.
New-York, 12 Août 1871.

Méchante et paresseuse Kriebie! Femme de coeur! Ame sensible! Dis au moins que je suis bien bonne de t'écrire encore! Pour ton châtiment ce sera en français cette fois ci, et tu diras à L. et à Mme *** que c'est un peu en pensant à elles que je t'ai écrit. Vous vous valez tous, tels que vous êtes hommes et femmes de sentiment! Voilà cinq semaines que je vous ai quittés et personne de vous n'a encore eu la charitable idée de m'écrire! J'en suis toute fière, soit dit entre nous, car moi, qui n'ai ni coeur ni âme, je suis heureuse de vous prouver que vous êtes encore plus pauvres que moi! Savez-vous bien que j'ai déjà écrit sept lettres depuis mon départ, et que je n'en ai reçue au-qu'une? - A Papa seul j'ai envoyé quatre lettres et un monsieur, et il ne m'a pas encore répondu un mot! pas plus que Mr. Cabel et toi! O, si Mop savait écrire! Dis-lui que je ne l'oublie pas et que je n'ai pas encore rencontré son pareil dans le monde. Le chat ici ne le vaut pas, ni l'enfant non plus. Comme les enfants sont charmants et insupportables! Adorables et ennuyeux! La petite fille de la maison m'amuse et me dérange constamment, elle me suit partout et joue avec tout ce qu'elle trouve, n'épargnant pas plus mes robes et mes chapeaux qu'elle n'épargne ma musique et mes lettres! Elle m'a déjà deux fois volé la malheureuse que voici, dont elle est jalouse, je crois. Elle n'a que trois ans, la petite créature, mais, en véritable Américaine, elle est déjà jalouse, coquette et capricieuse comme une femme. Figures-toi qu'elle se met à crier de toute la force de ses poumons, quand sa mère ou moi nous sommes en train de causer avec quelqu'un! Mademoiselle ne souffre pas qu'on s'occupe d'autres personnes quand elle est là!

C'est étrange comme on gâte systématiquement le caractère des femmes ici. On prétend, qu'un homme est né pour le bon-

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heur, et qu'une femme n'a pour tout avenir que des peines et des souffrances.

‘Raison de plus pour qu'elle âit beaucoup de caractère et beaucoup de force d'âme. Car si elle est née pour avoir des peines, il faut qu'elle les supporte et si elle est née pour avoir des souffrances, il faut qu'elle sache souffrir’ - La jeune mère à qui je disais ces paroles me regarda longtemps avant de me répondre: ‘Mais puisqu'elle sera nécessairement malheureuse plus târd, laissons-lui au moins le bonheur de l'enfance.’ - Et ce bonheur consiste à les rendre capricieuses! Pour la même raison on corrige éternellement les petits garcons, en leur répétant toujours: ‘Tu es un homme, tu sera heureux un jour!’ Et quand ils ont le malheur de se quéreller ou de se battre avec une petite fille de leur âge, on n'entend jamais autre chose que ceci: ‘Laisse ta soeur tranquille! - ne la dérange pas! - Comment, elle pleure? C'est toi qui l'as fait pleurer? Tu l'as frappée, la pauvre malheureuse!’ - ‘Mais.... mais...’ crie le garçon pour se défendre.’ - ‘Taisez-vous, Monsieur (le nom suit tout au long) Vous avez le bonheur d'être homme et d'être Américain; ayez au moins un peu pitié de ta pauvre soeur, qui n'est qu'une malheureuse femme!’ Et le petit garçon s'en va tout honteux, tandis que la petite demoiselle reste seule sur le champs de bataille, toute fière de son triomphe et prête à recommencer la guerre.

Il y a quelque chose de si dur dans cette façon d'élever des enfants, que je suis curieuse de voir ce que sera la génération qui est enfant maintenant. Toutes ces petites filles gâtées, qui se croyent malheureuses et se posent en victimes, et tous ces petits garçons méconnus, dont le caractère se forme et s'aigrit en silence - je ne sais, mais il me semble qu'avec un système d'éducation pareil, la décadence ne peut pas être loin. Puis la coquetterie des femmes atteint le ridicule avec une hardiesse inouie! Vois-tu des femmes mariées, et pas jeunes même, prendre des bains de mer avec des corsets (opgevuld!) et tant de fard sur la figure, qu'elles se sauvent à l'approche de chaque vague! Les hommes et les femmes ici se baignent ensemble, et les messieurs viennent vous inviter pour un bain de mer comme ils vous invitent pour une danse!

Dieu! que j'ai ri au nez du premier jeune homme qui venait m'inviter pour nu bain! Le pauvre homme était tout stupéfait de mon rire, et courait de tous côtés pour appeler des personnes bien posées, pour témoigner qu'il n'avait rien dit d'inconvenant, et que tout homme, présenté à une femme, a le droit de lui demander, s'il peut être son partner au bain, pour l'aider et la soutenir quand les vagues arrivent. Il va sans dire que j'ai laissé aller à la mer qui voulait et que je suis restée sur la rive, d'où je pouvais voir mon chèr cavalier dans l'eau, avec son hor-

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rible costume brun chocolat, qui lui donnait un air d'anguille, réellement comique!

S'il avait eu la moindre idée de sa laideur, avec ses maigres bras bruns et ses longues jambes brunes, il eût maudit son bain de mer, je crois! Combien peu de personnes savent plaire pourtant! Un homme se déshabiller pour gagner le coeur d'une femme! S'ils savaient qu'ils perdent avec chaque vêtement qu'ils ôtent, comme ils se couvriraient bien! La têté avec parfois! Et ici, la voix aussi! Quelles voix désagréables j'ai déjà entendues! Des voix perçantes, criardes et nasales tout à la fois; j'appelle cela ‘des voix américaines, car nulle part dans le monde je n'ai encore entendu des sons pareils! Moi, qui aime tant une voix sympathique, qui la préfère à tout avantage physique, je suis bien ici sous le charme des sons repoussants, qui vous percent les oreilles et vous refroidissent l'âme!

Hier matin il m'est arrivé un nouveau voisin; mes deux jeunes gens sont montés d'un étage et maintenant j'ai un homme posé à côté de moi. Il est grand et maigre, brun, pas trop laid et très poli. ‘Si c'était un ténor! Quelle chance!’ Je pensàis déjà au duo de la Favorite, quand on me dit que c'était... non, mais devines un peu... ne te gênes pas.... plus tu croiras être loin et plus tu seras près..... Eh bien?... C'était... c'était un ministre protestant! Un vrai pasteur à côté de moi! J'ai ri toute seule quand je le sentis fumer le soir! Puis je me suis mise à chanter pour voir s'il danserait! Il n'a pas dansé, il n'a pas même sifflé! Quelle déception!

.........................

15 Août.

Enfin, la voilà, cette bien heureuse lettre! La première et l'unique que j'ai reçue ici! Je t'en remercie mille fois, ainsi que du portrait de Jeanne, que je trouve magnifique. Mais ce n'est pas notre Jeanne, notre ancienne Jeanne d'Ixelles. C'est une autre, une nouvelle, une belle, si vous voulez, mais ce n'est pas elle! Et tu sais, je suis un peu difficile pour les portraits; ce n'est pas la beauté qui me plait, c'est le caractère, l'intelligence, l'âme qu'il me faut, et cela encore dans tout ce qui s'y trouve de plus sympathique! Dis donc à Jeanne que je lui ai donné une place d'honneur dans mon grand album, où tout le monde pourra admirer son beau portrait, mais que j'ai mis l'ancien, le laid, dans mon petit album à moi, que j'aime à regarder quand je suis seule et quand je veux me sentir à mon aise au milieu de mes amis. Quant à toi, je ne t'ai pas dans mon petit cercle d'amis, et tu serais bien bonne si tu voulais m'envoyer la malheureuse envolée, que j'ai possédée pendant tant d'années, et à laquelle se sont attaché tant de souvenirs, dont cette nouvelle Coribia ne sait rien! -

Tu me dis que *** vient d'être mise à la porte par Mr. Ca-

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bel; j'en suis bien aise, et je vous trouve très heureux, tous, d'être délivrés de ce petit serpent. Je le regrette pour elle, mais enfin, ce qui lui arrive, elle ne l'a pas volé, car j'ai encore entendu des histoires par la famille S. qui prouvent pour son esprit d'intrigue autant que pour son mauvais coeur.

Quand tu verras quelqu'un de la famille Steveniers, dis-lui que je pense souvent à eux tous et que je leur écrirai bientôt. Franchement, j'ai peur d'écrire. Si elleGa naar voetnoot1 était morte, quel triste contraste ma lettre viendrait faire au milieu de toutes ces douleurs! Comment se porte Mme W.? Et que devient la pauvre Marie P.? Ecris-moi un peu ce que sont devenu toutes mes malheureusesGa naar voetnoot2 pratiques de dimanche.

Veux tu dire à Papa...

.........................

Et veux-tu le prier de mettre Amérique sur les adresses de ses lettres, car

.........................

New-York ne serait que juste assez pour faire faire à ses lettres le tour du monde sans s'arrêter en Amérique! Celles de Mr. Cabel n'iront pas si loin, je crois, elles iront tout droit à Bâle rejoindre celle de Mlle G.! Je ne pense pas que tu ayes quelque chose à craindre de son départ pour Paris. Je veux bien croire qu'il est impatient d'y retourner, mais je ne lui crois pas la force et le courage de briser tous les liens qui le retiennent à Bruxelles. Et si jamais il partait, je te donnerais presque le conseil que voici. ‘Ne jette pas ton argent à toutes sortes de professeurs qui te reculeront, te changeront la voix, te traîneront et, pour bouquet, te promettront des montagnes d'or, qu'ils t'empêcheront eux-mêmes d'atteindre. Mais pars pour Java. Tache de te créer des relations avec quelques familles indiennes à la Haye, ce qui te sera assez facile par ta famille ou par la mienne, et cherche toi une condition dans le genre de celle qu'on m'a offerte dans le temps, et que j'ai du refuser alors. Tu as trouvé enGa naar voetnoot3 Mr. Cabel le professeur qui couvient à ta voix. Si tu changes de professeur tu changeras de voix aussi, et tu ne vaudras plus rien. Ne fais donc pas une imprudence pareille, reste chez lui autant que tu pourras et puis tire-toi d'affaire de ton mieux, mais ne le suis pas à Paris pour ruiner toute ta famille; et ne crois pas aux montagnes d'or qu'il te promet au théatre et que tu ne seras pas assez riche, et j'espère pas assez perdue, pour jamais atteindre.

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Si tu pouvais continuer tes leçons et débuter par des eoncerts, alors, une fois ta réputation faite, tu pourrais hardiment te mettre au théatre. Mais commencer, débuter tout de suite au théatre, je le trouve plus que risqué. Et une carrière de concerts, en Europe, je n'y crois pas, malgré tout ce que Mr. Cabel en dise. D'ailleurs pour toute ces choses là, il faut de la protection. Où la trouver? Elle coûte si cher qu'on n'en veut pas.

.........................

 

Mina.

 

P.S. Wees zoo goed en lees Cabel eens voor wat ik over uw avenir geschreven heb. C'est un défi que je lui jette.

.........................

voetnoot1
Madame Steveniers.
voetnoot2
Ces malades, que j'allais voir le dimanche.
voetnoot3
Tous les professeurs sont assez bons pour les élèves qu'ils forment entièrement eux-mêmes, mais gare! aux malheureux chanteurs qui tombent entre leurs mains, après avoir appris le chant d'un autre professeur! Ils sont presque toujours perdus.

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Over dit hoofdstuk/artikel

datums

  • 12 augustus 1871

  • 15 augustus 1871