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Mijn leven (1877)

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non-fictie

Subgenre

non-fictie/autobiografie-memoires
non-fictie/muziek-ballet-toneel-film-tv


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Mijn leven

(1877)–Mina Kruseman–rechtenstatus Auteursrechtvrij

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[pagina 191]
[p. 191]

Madame F. Bruxelles.
New-York, 16 Septembre '71.

Chère Madame F.

Je vous ai promis de ne pas vous écrire avant d'avoir chanté! Eh, bien, c'est trop de patience! Je n'y tiens plus! Et sans avoir chanté du tout, j'écris! Non pas pour vous raconter de grandes nouvelles ou des histoires merveilleuses, mais tout simplement pour causer un peu comme autrefois, quand nous étions un peu plus voisins que maintenant. Où va le temps! Voilà bientôt trois mois que je suis en Amérique, où je n'ai rien fait du tout encore, rien, sinon étudier le monde avec ses moeurs et ses habitudes curieuses, qui me plaisent plus qu'elles ne m'étonnent. Aussi longtemps que j'ai été avec la famille S. je ne me suis pour ainsi dire, pas apperçu que j'étais étrangère ici, mais une fois livrée à moi-même, le monde a changé.

On est très aristocratique ici, bien plus qu'en Europe, et je n'ai jamais entendu autant parler de rois et de reines que dans le pays qui n'en a pas. Tout ce qui est grand, haut, riche plait; tout ce qui est inconnu n'a que fort peu d'attrait. Quand je suis venue ici à la maison, tout le monde a fait semblant de ne pas me voir, et moi, imitant les autres, je n'ai vu personne.

A table, le premier jour, j'ai salué le monde. On m'a regardée avec étonnement en me rendant à peine mon salut.

‘Bon, me dis-je - je ne saluerai plus.’ Et je suis partie et revenue, sortie et rentrée, j'ai diné et déjeuné, j'ai rencontré tous mes camarades sur les escaliers, dans les corridors, dans la rue, partout enfin, et j'ai fait comme si j'étais seule au monde et que toutes ces bonnes gens n'existaient pas. On me regardait, on m'observait, on me parlait même, mais moi, continuant mon role plus longtemps qu'ils ne désiraient, je répondais à tout ce qu'on me demandait et me retirais après sans jamais questionner personne.

On me trouva étrange tout en me jugeant comme-il-faut et distinguée. Voilà donc mon procès gagné! Un soir la dame de la maison entra chez moi pour me ‘gronder’ disait elle. ‘Tout le monde se plaint de vous. Tout ceux qui demeurent chez moi sont des personnes de très bonne famille, bien posées dans le monde et récommandables sous tous les rapports.’

‘Je n'en doute aucunément, Madame!’

‘Eh bien! pourquoi les méprisez-vous alors?’

‘Moi, je ne méprise personne.’

‘Mais vous ne parlez jamais à personne, vous n'êtes pas gentille du tout, vous ne vous liez pas, vous ne vous faites pas d'amis.’

‘Je n'y tiens pas.’

‘Mais vous ne pouvez pas être toujours seule!’

‘Oh! moi, je ne suis jamais seule quand j'ai mes livres et

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mon piano! Je m'amuse à merveille, et la seule chose qui me manque parfois, c'est du temps.’

‘Tout cela est très bien, mais les autres s'en plaignent, tout le monde est mécontent de vous. Ou désire faire votre connaissance et on ne vous voit qu'à table, où vous ne vous mêlez jamais aux discours; dans votre chambre on vous attend jouer du piano, et chanter, et rire avec l'enfant, croyez-vous que c'est agréable pour les autres de vous savoir instruit et gaie, et de ne jamais voir de vous qu'une froide indifférence qui ressemble à du mépris? De plus, on pourrait vous être très utile ici; vous êtes étrangère et les jeunes gens, que vous voyez tous les jours sans jamais leur dire un mot, pourraient faire bien des démarches pour vous que vous pouvez difficilement faire vous-même.’

‘Tout cela est très vrai, mais justement parceque je suis étrangère, je crois que personne n'a aucune raison pour tenir à moi; on ne me connaît pas, on ne m'aime pas, pourquoi me rechercherait-on? C'est, peut-être par prudence et par discrétion seulement que je suis plus réservée que tout autre; ma position sociale d'abord (une chanteuse n'inspire pas grande confiance dans le monde!) ma position sociale me défend de jamais faire le premier pas, et si quelqu'un désire faire ma connaissance, personne n'en sera plus heureuse que moi, seulement je ne le demande pas.’

Depuis lors la paix est faite et tout le monde est charmant pour moi. Je sors, tantôt avec une personne, tantôt avec une autre, et tout le monde me traite avec beaucoup de considération. Si je n'avais pas été si distinguée au commencement, je n'en serais jamais arrivée là! Ce que c'est que le monde! Ici, comme partout ailleurs, il faut repousser pour attirer! Le tout c'est de saisir tout de suite.

Un soir j'ai été à un concert avec un des fils d'une famille qui est très aimable pour moi. Le lendemain un étranger (Allemand) vient me rendre visite, pour me raconter qu'il ‘m'aime à mourir.’

J'éclate de rire, et le console, en l'assurant qu'on l'enterrera sans doute!

Il ne m'a même pas dit son nom. Ce n'est pas nécessaire pour être enterré!

Comme les dames, mes camarades, ont ri, quand je leur ai raconté cette histoire! Elles m'ont promis de le recevoir pour moi, si jamais il revenait, et de le mettre très poliment à la porte. Impossible de le faire plus poliment que moi...en l'enterrant.

27 Septembre.

J'ai eu tant de choses à faire ces derniers jours, que j'ai toujours remis de vous écrire, espérant pouvoir vous raconter quelque chose de nouveau, mais il n'en est rien.

Ce matin mon Allemand est revenu, poli et réserve au pos-

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sible, pas un mot d'amour et pas un mot de mort! Il venait me parler d'un engagement qu'il avait déniché pour moi. Malheureusement c'était pour l'opéra bouffe, (bouffée on dit ici, sic!) et comme je ne suis pas faite pour ce genre là, j'ai dû refuser. Il est adroit, mon Allemand! Pourvu qu'il me procure quelque chose de plus acceptable, je ne l'enterrerai plus, mais je ne l'empècherai pas de mourir!

Les concerts commencent à s'organiser et les troupes pour les théatres arrivent de l'Europe; mais la ‘saison’ de New-York n'est pas encore commencée, quoique j'ai lu dans un journal Américain le compte-rendu d'un concert, donné par Capoul. Ce compte-rendu était repris d'un journal Français, qui faisait les éloges de Capoul et parlait de son succès ‘sans pareil’, au moment même que le pauvre homme était en mer et qu'aucun concert, par conséquent, n'avait été donné par lui en Amérique. C'est ainsi qu'on fait les réputations ici! On est tellement habitué à se presser qu'on dépasse le possible, et que le compterendu court plus vite que le concert!

J'avais voulu écrire à Cornélie H. en même temps qu'à vous; j'avais quelque chose à lui demander, mais je vais le demander à vous, vous me rendrez le service que je vous demanderai, j'en suis sûre. Papa m'a écrit dans sa dernière lettre qu'il était revenu malade de ***, mais qu'il allait beaucoup mieux. Il parlait d'un gonflement du coeur; moi je crains bien plus une maladie de poumons que de coeur. Nous ne sommes pas des gens pour des pays froids, et si nous sommes obligés d'y vivre, nous devons être prudents, sinon nous mourons itiques. Papa n'est pas prudent, il aime l'air du soir et les courants d'air, et la famille *** est toujours malade à force d'aimer le frais. Voilà pourquoi je crains que la maladie de Papa ne soit plus grave qu'il ne le pense, ou qu'il ne me l'avoue du moins. Si vous ou si Monsieur F. veut le demander à G. il vous dira au juste ce qu'il en est; dites-lui que c'est pour moi que vous voulez le savoir, et s'il y a du danger, écrivez-le moi, s.v.p. pour que je puisse revenir au plus vite.

Papa est tout seul maintenant; il ne faut pas qu'il manque de soins pour avoir tout fait pour ses enfants. Je n'ai fait auqu'un engagement encore, et probablement je n'en ferai pas. Je chanterai dans des concerts, et pour le reste, je serai libre d'aller où il me semblera bon. N'ayez donc pas d'inquiétudes de ce côté là. Si je dois retourner à Bruxelles, je laisse tout mon bagage ici, et je puis être prète à partir en un jour de temps. Et, si vous m'envoyez une dépèche télégraphique, je puis être à Bruxelles quinze jours après votre envoi. Que Dieu veuille que tout cela ne soit pas nécessaire! Ce n'est pas ainsi que j'avais rèvé de revenir!

.........................

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[p. 194]

Quand j'aurai une occasion je vous enverrai mon portrait, fait et exposé ici, très beau.

.........................

 

Mina.


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Over dit hoofdstuk/artikel

datums

  • 16 september 1871

  • 27 september 1871