D'un autre côté la situation particuliere où nous nous trouvons vis-à-vis de la Hollande, maîtresse de l'embouchure de nos riviéres comme de celle du Rhin, emporte pour nous la nécessité de vivre avec ce pays en bon voisinage; car, on ne rompt pas impunément une connexion qui est l'ouvrage de la nature.
De là résulte que la prudence, autant que l'intérêt bien entendu des deux peuples exigent impérieusement que les provinces méridionales et septentrionales des Pays-Bas ne soient pas placées dans cet état permanent d'hostilité commerçante dont la Belgique a été victime pendant plus de deux siècles.
Par ces motifs, nous croyons que le seul remède à nos maux actuels, c'est d'appeler au trône de la Belgique le Prince d'Orange, victime lui-même de son affection pour les Belges; ce prince naguère si aimé par les habitants de Bruxelles pour lesquels il s'est généreusement dévoué, ce prince dont les enfants ont été élevés au milieu de nous et qui a conduit les nôtres au champ de gloire, ce prince enfin qui est pur du sang des Belges et qui, après avoir versé son sang pour eux, est encore prêt à le verser pour nous assurer la paix et le bonheur.
Que la représentation nationale révoque donc son arrêté de vengeance et fasse cesser une proscription qui ne doit pas atteindre l'innocent! Après avoir écouté la voix de l'honneur, que nos députés écoutent aujourd'hui la voix de la justice. Elle leur apprendra que les voeux du peuple sont pour le Prince d'Orange, et que le Prince d'Orange seul peut nous tirer de l'abîme au bord duquel nous nous trouvons. Les soussignés se font un devoir de vous représenter qu'ils sont dans l'intime persuasion que la vérité de l'exposé sera reconnue par le Congrès.
Anvers, le