De Franse Nederlanden / Les Pays-Bas Français. Jaargang 2014
(2014)– [tijdschrift] Franse Nederlanden, De / Les Pays-Bas Français–
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De Slag om de Kemmelberg
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les autres points intéressants, comme fermes, tranchées, ravins qui étaient eux aussi par intermittence violemment battus. Par contre notre artillerie battait sans relâche jour et nuit les ouvrages, positions et défilements ennemis. Toute cette activité rendait ce secteur particulièrement angoissant. Chacun sentait que la partie n'était pas finie, que la bataille pouvait reprendre et allait reprendre peut-être plus brutale qu'avant. Aussi le travail d'organisation était mené par nous d'une façon fiévreuse. Je fus chargé personnellement de tenir et d'organiser une position de réserve qui passait par la ferme Doolaege et la maisonnette Clinquemaille. Le 27 avril au matin, toute ma compagnie se porta sur le sommet du Scherpenberg et s'y retrancha. | |
(Typoscript ca. 1972, Franse versie / version en langue française)Sur les pentes et au sommet du Scherpenberg quand nous y sommes parvenus au soir du 26 avril il ne tombait pour ainsi dire pas d'obus. Je pus profiter des dernières lumières du jour pour inspecter les quelques bouts de tranchée du sommet où nous allions avoir à passer la nuit du 26 au 27 avril. Le moulin et la maison du meunier, qu'au cours de mon enfance j'avais vu si souvent couronner ce sommet, étaient en ruines. Le chien toujours attaché à sa chaîne, gisait mort devant sa niche. Au pied du Scherpenberg je voyais brûler la ferme du ‘Rentakker’, d'où ma mère était originaire. (...) En avant du Scherpenberg, dans la vallée où coule la Kemmelbeek et où court la route de Brulooze-cabaret à La Clytte, la première ligne de notre secteur était tenue par le 1er bataillon de notre régiment. | |
IDEM (Typoscript ca. 1972, versie in het Nederlands / version en langue néerlandaise)Als wij op de hellingen en van boven op de Scherpenberg gekomen waren was het daar rustig, er vielen geen obussen. Ik kon nog profiteren van het laatste zonnelicht om onze korte tranchées te gaan inspecteren van boven op de berg waar wij de nacht zouden passeren. De molen en het huis van de molenaar lagen in puin. Ik had ze in mijn jeugdjaren zo dikwijls gezien als de kroon van die berg. De hond nog altijd vast aan zijn ketting, lag dood naast zijn hok. Aan de voet van de Scherpenberg zag ik de hofstee ‘De Rentakker’ in lichte laaie staan. Het is daar dat mijn moeder geboren werd.... (...) Voor de Scherpenberg waar de Kemmelbeek loopt en ook de baan Loker-De Clytte, was de eerste linie van onze secteur, gehouden door het eerste bataljon van ons regiment. | |
(brief aan / lettre à Achiel Six, 31-7-1919)Le 28 au soir, ordre fut donné d'aller en première ligne relever la compagnie qui tenait le point d'appui de la ferme Dumelier (Ferry Ho). C'est là que nous étions appelés à subir un nouveau choc de la part des bavarois que nous avions comme voisins d'en face. En effet, le 29 avril au matin, vers 5h, formidable déclenchement d'artillerie allemande, première ligne, ligne | |
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de réserve, routes, crêtes, carrefours, tout est bombardé à la fois. Les obus pleuvent drû comme grêle sur Bruloze et Ferry Ho. Je compte en moins d'une demi-heure six blessés à ma section. Beaucoup de ces obus sont à gaz. À n'en pas douter, l'ennemi prépare une nouvelle attaque. Celle-ci se déclenche vers 7h. L'infanterie allemande s'élance très dense à l'assaut de notre ligne. Cette attaque s'étend entre la Clytte et Bailleul, les Monts de Flandre en sont l'enjeu. Chacun le sait et à cause de cela l'assaut est violent et la défense acharnée. | |
(Typoscript - texte dactylographié ca. 1972, versie in het Frans - version en langue française )Le bataillon par ses deux compagnies avancées tenait de Brulooze à Ferry-Ho un front d'à peu près 1 km. Ferry-Ho était sur nos plans de secteur le nom donné par les anglais à la belle ferme occupée encore quelques semaines auparavant par la famille de Mr. Omer Dumelie que j'ai rencontré souvent après la guerre. Cette nuit-là donc la relève se trouve terminée vers 1h du matin. Dans le sous-secteur tenu par ma compagnie (la 7e) enfin de relève, j'étais installé avec toute ma section, et le capitaine Wuyam qui commandait la Cie, dans le bout de tranchée face à la cour ouverte de Ferry. (...) Vers 3h du matin le 29 avril, l'ennemi déchaîne brusquement un feu d'enfer sur les positions où nous venions d'arriver. Ce fut et cela est resté pour moi le bombardement le plus terrible de tous ceux que j'eus à subir au cours des 5 années de guerre que je fis en 1914-1918 et de la seconde guerre que je fis en 1939-40. (...) Dans le secteur tenu par les deux compagnies de mon bataillon, l'attaque fut extrêmement vive, mais la résistance fut aussi très énergique. (...) De 7h15 à 9h ce fut vraiment la grande bagarre: les avions ennemis tournoyaient au-dessus de nous par dizaines. Leurs moteurs ajoutaient leur musique de mort à celle des explosions d'obus. Nous vivions dans un bruit d'apocalypse. | |
IDEM (Typoscript - texte dactylographié ca.1972, versie in het Nederlands - version en langue néerlandaise)De twee compagnies hadden een front te verdedigen van ongeveer een kilometer, van de Brulooze tot Ferry-Ho. Dit was zo aangeduid op onze kaart, die we hadden meegekregen en dat was de naam door de Engelsen gegeven aan een zeer schone hofstede, nog enkele weken voordien bewoond door de familie van de heer Omer Dumulie, die ik na de oorlog dikwijls heb ontmoet. Die nacht dus geschiedde de aflossing: we waren daarmee klaar rond een uur 's nachts en we installeerden ons zo wel als we konden. In dat gedeelte van die sector was ik geïnstalleerd met geheel mijn compagnie, de 7e, en kapitein Wuyam commandeerde de compagnie in een stuk loopgracht recht voor het open hof van Ferry-Ho. (...) Rond drie uur in de morgen van de 29e april, brak er een hels trommelvuur los van wege de vijand op de stellingen die wij zo pas hadden | |
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ingenomen. Dat was en dit is zo gebleven het vreselijkste bombardement dat ik heb meegemaakt in die vijf jaar oorlog van 1914-1918 en van de tweede oorlog van 1939-1940. (...) In de sector door de twee compagnies van mijn bataillon bezet, was de aanval buitengewoon hevig, maar onze weerstand was niet minder heftig. (...) Vanaf 7.15u tot 9u, was het waarlijk de grote slag: tientallen vliegtuigen draaiden boven onze hoofden en voegden bij het muziek van hun motoren dat van de dood, gezaaid rondom ons door de ontploffing van zovele obussen. We leefden in het gerucht van een apocalyps. | |
(brief aan - lettre à Achiel Six, 31-7-1919)À notre droite, la 154e Division française est sérieusement malmenée. Locre ne fut sans doute jamais lâchée par les Français, mais les Allemands dépassent rapidement le village et se dirigent vers le Mont Rouge. Plus près de nous, la Compagnie de Bruloze est rejetée jusque sur les pentes du Scherpenberg. L'ennemi bouscule ma propre compagnie des tranchées qui défendaient la ferme Dumelier et pénètre dans la ferme. Un corps à corps s'engage dans la cour, les nôtres abandonnent la ferme et viennent s'adjoindre à ma section juste derrière. À notre gauche, la ligne était également rejetée de plus de cinq cents mètres. Notre ligne était sérieusement ébranlée, elle n'était pas brisée malgré tout. | |
(Typoscript - texte dactylographié ca. 1972, versie in het Frans - version en langue française)Nous restions donc retranchés et isolés dans notre tranchée devant Ferry-Ho. Nous y avions avec nous pas mal de blessés, quelques tués et une trentaine de soldats valides, résolus et bien décidés à se défendre jusqu'au bout. Le jour allait finir. Il fallait absolument contacter le bataillon pour qu'il nous donne des renseignements et des ordres. C'est pourquoi dès qu'il fait noir, et sur ordre du capitaine, je suis allé, accompagné de 2 soldats, vers le Scherpenberg pour rendre compte de vive voix. Nous y sommes allés prudemment, comme en patrouille, et en nous demandant si nous étions en terrain ami, ou peut-être devenu depuis le matin terrain ennemi. Heureusement nous ne fîmes aucune mauvaise rencontre. J'étais au poste du bataillon vers 10h30 de la nuit du 29 au 30. Et j'y appris quantité de nouvelles rassurantes à savoir que l'attaque allemande du matin avait pratiquement échoué, que sur l'ensemble de la ligne d'attaque de Bailleul à Ypres l'ennemi se trouvait bloqué. D'ailleurs me dit-on en outre, un bataillon de chasseurs est en route et nous l'attendons d'une minute à l'autre. J'ai servi moi-même de guide à la Cie de Chasseurs qui avait pour mission de relever ma 7e Cie à Ferry-Ho. Nous quittâmes cette position pour aller en occuper une autre, au Kasteelmolen de Reninghelst où nous étions en réserve moins immédiate. Cela ne nous empêche pas d'ailleurs d'y être encore parfois bombardés. | |
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C'est là en tout cas que notre compagnie (et en particulier la section que je commandais) subit ses dernières pertes. La 7e Cie du 156e RI dont je faisais partie a perdu quelque 90 hommes sur 160 dont 2 officiers sur 4. J'étais monté en ligne le 25 avril avec une section de 40 hommes dont 2 sergents et 4 caporaux; quand nous fûmes définitivement relevés le 4 mai, il ne me restait plus que 16 hommes à la section. Plus de sergents ni de caporaux. | |
IDEM (Typoscript - texte dactylographié ca. 1972, versie in het Nederlands - version en langue néerlandaise)Wij bleven afgezonderd in onze loopgraaf voor Ferry Ho. We hadden bij ons nogal wat gekwetsten, enige doden en een dertigtal valide soldaten, beslist en vast besloten zich te verdedigen tot het uiterste. De dag ging op zijn einde. We moesten absoluut in voeling kunnen treden met de Scherpenberg, waar de chef van het bataljon zijn commandopost had, om inlichtingen en orders te krijgen. Van als het donker was en op bevel van mijn kapitein ben ik dan zelf met twee soldaten naar de Scherpenberg gegaan. We zijn daar zeer voorzichtig naar toe gegaan lijk op patrouille en ons afvragend of we in vriend- of in vijandelijk gebied waren. We wisten het niet. Gelukkiglijk kwamen we niets verkeerds tegen. Ik kwam op de post rond 10.30u in de nacht van 29 op 30 april. Ik vernam daar versterkend nieuws: dat de zware Duitse aanval van 's morgens praktisch mislukt was en dat op het geheel van de linie Belle - Ieper, de vijand praktisch geblokkeerd zat. Ten andere, zegde men, een bataljon chasseurs is op weg en kan hier elk moment toekomen. De jagers hebben als opdracht om uw compagnie en de compagnie rond de Bruloze te ontzetten. Ikzelf diende tot gids van de compagnie jagers die opdracht hadden mijn compagnie aan Ferry Ho af te lossen. Wij verlieten onze stelling en gingen een andere innemen, in reserve. Dit belette niet dat we nog nu en dan werden gebombardeerd. Aan de kasteelmolen in Reningelst leden we onze laatste verliezen. De 7de compagnie van het 156e RI waarvan ik deel uitmaakte, had 90 manschappen verloren van de 160, en op de 4 officierenGa naar eind1. Ikzelf was in de lijn gegaan de 25e april met een sectie van 40 manschappen, waaronder 2 sergeanten en 2 korporaals. Er bleef mij maar een sectie van 16 manschappen over, geen sergeanten meer en geen korporaals. | |
(brief aan - lettre à Achiel Six, 31-7-1919)Le 156e RI avait subi au cours de ces huit jours d'engagement de sérieuses pertes: plus de 700 hommes hors de combat1. À la suite de ses combats toute la 39e division fut citée à l'ordre de l'armée, et reçut des télégrammes de félicitations du Maréchal Haig et du roi Albert. La division était commandée par le général Massenet, l'infanterie de la division par le colonel Comte de Coutard - un noble BretonGa naar eind2. Ce dernier fut mortellement blessé le 29 avril devant son poste de commandement, à la maison Camerlynck à Reninghelst, l'aumônier de mon régiment l'abbé Grosjean fut tué par obus à Kasteelmolen - Reningelst. | |
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(Typoscript - texte dactylographié ca. 1972, versie in het Frans - version en langue française)C'est avec plaisir qu'avec les 16 hommes qui me restaient je quittais, cette nuit-là, notre dernière position du Kasteelmolen de Reninghelst. En passant tout près du cimetière de ce village, j'eus une pensée pour mes grandsparents qui avaient là leur tombe. Quelques jours auparavant sur la place de Reninghelst un obus avait tué l'aumônier de mon régiment et mortellement blessé notre excellent chef le Comte de Coutard, noble breton. Puis ce fut le grand repos à l'arrière en attendant d'autres aventures.
Z.E.H. Verdonck | |
IDEM (Typoscript - texte dactylographié ca. 1972, versie in het Nederlands - version en langue néerlandaise)Het was met veel plezier dat ik met de 16 man die me overbleven, in de nacht van de 4e mei onze laatste stelling aan de Kasteelmolen te Reningelst mocht verlaten. Passerende bij het kerkhof van het dorp had ik nog een goed gedacht over voor mijn grootouders die daar begraven lagen. Enige dagen tevoren had een obus op de plaats van Reningelst de aalmoezenier van het regiment gedood, alsook dodelijk gewond: de kolonel Comte de Coutare (sic), een edele Bretoen. Maar het werd nu de grote rust in het achterland in afwachting van andere avonturen.
Z.E.H. Verdonck Oud pastoor-deken van Steenvoorde Op rust in het ouderlijk huis te Boeschepe. |
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