Septentrion. Jaargang 1(1972)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd Vorige Volgende [pagina 60] [p. 60] emmanuel looten toi flandre Je n'en puis plus d'aimer Ces terres d'humus gras, pétales de ma tourbe, Horizons éventrés de ces gris violents, Plaine de tons meurtris, La douceur feutrée des bois verts d'eau. Nos plages lacérées du Nord Aux spasmes effrayés: O ma charnelle, O ma charnelle Flandre, béguine de l'humus... Ce magna délicat aux douceurs flamboyées Un gris faiseux, bâillon de cendres-ciel. Je n'en puis plus d'aimer l'infini paysage, Sauvagerie des vents et de la mer, Ton coeur brassé de sable, brasé de ces gris pourpre, O ma Flandre de Ciel! bergues Mon Nord est froid d'un froid de fer. Nos cieux offerts sont durs En leur pâleur de tendre porcelaine. Je vois ces vieux quais morts et leurs canaux herbus, Des pavés, l'orgueil tors de ma cité nouée En ses murailles souveraines. Mon pays s'ennoblit de ce qu'il a souffert, Nul ne sera vainqueur de sa force d'attendre: Ma Flandre est chaude comme un coeur. Vorige Volgende