Septentrion. Jaargang 20
(1991)– [tijdschrift] Septentrion–
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de des finances en Flandre. Il a développé la Kredietbank jusqu'à en faire une des plus grandes entreprises flamandes, a gagné pour elle un prestige international et était un des pionniers du développement de l'unité de compte européenne. Il arrêta la ligne stratégique qui déterminerait en grande partie l'avenir de la banque et qui reste toujours valable. En 1935, au plus profond de la crise financière, il devint administrateur de la Kredietbank, issue de deux institutions bancaires en difficulté, la Bank van Handel en Nijverheid (Banque du commerce et de l'industrie) de Courtrai et l'Algemene Bankvereniging (Union générale de Banque). Afin de garantir le caractère flamand de la banque, on avait fait appel aux capitaux de familles flamandes. C'est ainsi que John Collin, un négociant en gros anversois fut l'un des fondateurs. Le ministre Edmond Rubbens convainquit le fils de celui-ci de siéger au conseil d'administration. Trois années de suite, on proposa à Collin la présidence de la Kredietbank. Cela ne l'attirait guère: il n'avait pas une grande confiance dans la banque et avait, depuis longtemps orienté sa carrière dans d'autres voies. Après avoir obtenu les diplômes de docteur en droit et de licencié en philosophie thomiste à l'université de Louvain ainsi qu'un doctorat spécial en droit pénal, il s'était, en 1923, établi comme avocat au barreau d'Anvers. Dès 1925 il commença à enseigner le droit pénal à l'université de Louvain et devint, deux ans plus tard, professeur titulaire. Il était un des premiers professeurs flamands à enseigner en péerlandais. Plus tard il y enseigna également le droit maritime. Il choisit la banque. Dès le début son option de base était de faire de la Kredietbank une banque indépendante pour une clientèle indépendante. Elle prendrait un caractère spécifiquement flamand et n'abandonnerait pas ce caractère dans ses relations avec la haute finance nationale. Par ailleurs elle![]()
Fernand Collin (1897-1990).
se consacrerait systématiquement au développement de l'économie flamande et limiterait ses activités à la Belgique du nord et du centre. En mai 1940, le ministre des Finances, Gutt, fit appel à Collin pour siéger, en compagnie d'Alexandre Galopin, gouverneur de la Société Générale, et de Max-Léo Gérard, président de la Banque de Bruxelles et ancien ministre des Finances, au ‘Comité Galopin’, auquel le gouvernement confia la tâche de veiller aux intérêts de l'économie belge durant l'occupation. Ce n'est pas en tant que grand banquier qu'il faisait partie de ce comité, car il ne représentait qu'une banque plutôt petite, mais en tant que flamingant - et c'est aussi en tant que tel qu'il était invité à participer à d'autres organisations, non pas parce qu'il était banquier ou professeur, mais parce qu'il était Flamand. Il pesta président du comité de direction de la banque jusqu'en 1963, l'année de ses soixante-cinq ans, ensuite il continua à présider le conseil d'administiation. Parallèlement il trouvait aussi le temps de s'engager dans d'autres activités. En 1936 il devint commissaire royal chargé d'étudier les problèmes des commerçants. Son rapport servit de base à la législation d'après-guerre. Après 1945 il participa à l'élaboration du Comité Benelux. Il était président de la Fondation cardiologique princesse Liliane, s'occupait de mécénat, était président du conseil d'administration de l'Université catholique de Louvain, président de Leuven, Research axd Development (Louvain, recherche et développement) et administrateur de la société Bayer. Il a publié des ouvrages sui des sujets financiers, économiques et juridiques, dont des livres de vulgarisation concernant la banque et la politique monetaire. En 1971, il reçut à Münster le prix Vondel qui est accordé à des personnalités particulièrement méritantes appartenant à l'aire linguistique du néerlandais, flamand et bas-allemand et en 1988, il obtint le Prijs van de Vlaamse Gemeenschap (Prix de la Communauté flamande). Durant de nombreuses années, il fut aussi une figure bien connue du monde des sports. Il fut, pendant trente-quatre ans, le président du club de football FC Antwerp, fondé en 1880 entre autres par la famille Collin. En 1968, un ancien joueur, Eddy Wauters, lui succéda. Ce dernier est actuellement président du conseil de direction de la Kredietbank. ■ Jan Bohets (Tr. Fl. Corbex-Buvens) |
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