Claus Sluter, rénovateur de la sculpture médiévale
Il y a déjà plus de 600 ans que le sculpteur Claus Sluter prit la direction de l'atelier du duc de Bourgogne Philippe le Hardi. Ce fait fut commémoré à Dijon, fin 1990, par un colloque international sur le thème ‘Claus Sluter et son temps’ et une exposition de son oeuvre.
Sluter est né vers 1340 à Haarlem, en Hollande-Septentrionale. Nous ne savons pas grand-chose de sa jeunesse. Vers 1379 il travaillait à Bruxelles, où il était enregistré comme membre de la corporation des tailleurs de pierre, sous le nom de ‘Claes de Slutere de Herlam’. On lui attribue quelques statuettes en pierre représentant des apôtres et quelques consoles venant de l'hôtel de ville de Bruxelles. En 1385 Sluter entre à l'atelier ducal de Dijon sous la direction de Jean de Marville. Celui-ci travaillait alors à la réalisation du tombeau de Philippe le Hardi qui l'avait commandé bien plus de vingt ans avant sa mort, et à la décoration du portail de la chartreuse de Champmol. A la mort de de Marville en 1389, Sluter reprit la direction de l'atelier et fit, sans tarder, venir un certain nombre de collaborateurs de Bruxelles à Dijon.
Sluter termina la décoration de la chartreuse de Champmol. En 1404 il acheva La Source de vie, habituellement nommée Le puits de Moïse. Initialement c'était le socle d'un calvaire. Il n'en reste que six prophètes. Cette oeuvre fait partie de ce que Sluter a réalisé de mieux. Il n'a pas pu terminer entièrement le tombeau de Philippe le Hardi. Celui-ci fut achevé, après sa mort en 1405 / 1406, par son neveu Clous van de Werve. On admet généralement que les 41 statues de pleurants qui entourent, comme un cortège funèbre, le tombeau de Philippe le Hardi, ont été exécutées par Clous Sluter.
Sluter était un des plus importants artistes de son époque en Europe du Nord. Il est l'initiateur du réalisme flamand-bourguignon qui influença si fortement la peinture et la sculpture du xve siècle.
Chacune de ses statues campe un individu bien typé et sous les habits on voit les contours d'un corps représenté avec un naturel parfait. Les statues, détachées des murs, ne subissent plus la contrainte de l'architecture.
Le niveau de l'oeuvre de Sluter était trop élevé pour qu'il eût beaucoup de successeurs directs, et