L'ensemble I Fiamminghi
‘Tous possédent un authentique instrument de maître et tous en jouent admirablement. Mais le plaisir à l'écoute des “Fiamminghi” vient avant tout de l'exceptionnelle cohésion de l'ensemble. Sur les traces de la prestigieuse école flamande des cordes, leur chef, Rudolf Werthen, a réussi à rassembler tous les musiciens dans une quête unanime de la perfection.’
C'est ainsi que la critique musicale Isabelle Mili a défini une prestation de I Fiamminghi (Les Flamands) dans la Tribune de Genève du 26 février 1990.
I Fiamminghi sont issus de l'ensemble De Solisten van het Belgisch Kamerorkest (Les solistes de l'Orchestre de chambre belge). Il a été créé sur l'initiative du Festival van Vlaanderen (Festival de Flandre) en 1958 par le violoniste Georges Maes (1914-1976), qui dirigeait à l'époque le Haydn Kwartet (Quatuor Haydn). L'intention était de disposer, à Gand, d'un orchestre de chambre qui pût garantir l'exécution de certains concerts de musique baroque et des classiques viennois. Plus tard, le répertoire de l'ensemble s'est élargi et les Solisten van het Belgisch Kamerorkest n'ont plus joué uniquement les classiques de la musique de chambre, mais aussi de nombreuses compositions oubliées, des oeuvres modernes et des créations de compositeurs belges. En 1968, le Belgisch Kamerorkest, comme on l'a appelé la plupart du temps, a reçu du reste le premier trophée ‘Fuga’, attribué par l'Union des compositeurs belges pour les grands services que l'ensemble a rendus à la vie musicale en Belgique.
Grâce à leurs nombreuses prestations au Festival van Vlaanderen, la renommée de Georges Maes et de ses musiciens s'est étendue rapidement à l'étranger et ils ont alors entrepris un certain nombre de tournées internationales. Mais c'est dans son propre pays qu'on entendait le plus le Belgisch Kamerorkest où, dans le cadre du Festival van Vlaanderen, il a été confronté plus d'une fois aux ensembles de chambre réputés tels que I Musici ou le Stuttgarter Kammerorchester et a pu soutenir brillamment la comparaison.
A la mort de Georges Maes en 1976, le violoniste Rudolf Werthen (o1946) a repris la direction. Werthen avait acquis, en tant que tout jeune instrumentiste ses premiéres expériences professionnelles avec les Solisten van het Belgisch Kamerorkest. Depuis qu'il était devenu, en 1971, lauréat du célèbre Concours international de musique reine Élisabeth de Belgique, il s'était établi une carrière internationale et était, entre autres, soliste permanent du Stuttgarter Kammerorchester, dirigé par Karl Münchinger. Grâce au soutien du réputé virtuose Henryk Szering, il donnait des concerts notamment en Amérique du Sud et au Mexique et des maisons de disques étaient déjà intéressées par Rudolf Werthen.
Werthen décida de donner un ‘lifting’ au Belgisch Kamerorkest, un profil plus personnel, et de procurer à l'ensemble encore plus de rayonnement international. Des musiciens plus jeunes ont pris la place de collègues plus âgés qui voulaient avoir un peu plus de tranquillité et France Springuel (o1956), l'épouse de Rudolf Werthen, s'est distinguée en tant que premier violoncelle.
Lauréate dans de nombreux concours internationaux et entre autres quatriéme prix du Concours international Tchaïkovski de Moscou, France Springuel a donné des concerts en Europe, en Amérique et en Afrique. La presse a loué sa force d'expression musicale et sa technique parfaitement maîtrisée et s'est délectée, avec le public, de la sonorité exquise de son exceptionnel instrument, un T. Balestieri de 1752.
Afin de distinguer son ensemble des autres orchestres belges, Rudolf Werthen a opté pour le