milieux artistiques que Rubens a fréquentés et dans lesquels il a travaillé forment le fil conducteur de l'exposition. Il n'est pas étonnant que Lille ait choisi la figure de Rubens: d'une part, cette ville désire en effet mettre en lumière sa propre ‘flamandicité’, d'autre part Rubens a souvent travaillé pour des commanditaires du Nord et les principaux musées de la région (Lille, Valenciennes, Arras, etc.) possèdent des oeuvres de sa main. Et n'oublions pas qu'on trouve dans le Nord quatre Descentes de croix de Rubens (Lille, Arras, Valenciennes et Saint-Omer).
Toujours à Lille, mais au Palais Rameau (du 6 mars au 7 mai 2004), 28 artistes contemporains exposent, dans un espace spécialement aménagé pour l'occasion, des oeuvres qui s'inspirent des thèmes majeurs traités par le grand maître flamand du xviie siècle.
Vers 1670, une discussion éclata en France entre les membres de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Elle opposait les partisans de Rubens, champion du coloris, et ceux de Nicolas Poussin, champion du dessin. Les deux tendances ont trouvé en France un écho dans l'oeuvre de contemporains tels que Charles le Brun, Antoine Coypel, Jean Jouvenet, Charles de la Fosse, Nicolas de Largillière, etc. L'exposition Rubens contre Poussin, au Musée des Beaux-Arts d'Arras (du 6 mars au 13 juin 2004), témoigne de l'influence que cette discussion exerça sur la peinture française sous le règne de Louis XIV.
Rubens n'était donc pas un étranger à Lille, mais c'est à Anvers qu'il se sentait vraiment chez
lui. Depuis tout un temps, la ville a l'intention de rendre un nouvel hommage à son citoyen le plus célèbre, la date prévue étant 2005. Cependant, comme Lille, en tant que capitale culturelle de l'Europe, voulait également honorer Rubens, on décida de collaborer sous le dénominateur
Redécouvrez P.P. Rubens. L'objectif principal de l'ensemble du projet est de dépoussiérer l'image de Rubens en montrant qu'il est bien plus que le peintre de femmes aux chairs somptueuses. A cette fin, Anvers peut puiser dans une collection très ample, disséminée dans plusieurs églises et musées, et à laquelle viennent encore s'ajouter en cette année Rubens des chefs-d'oeuvre en provenance de l'étranger. Il ne s'agit pas seulement d'oeuvres du maître lui-même mais également de pièces de sa collection, car Rubens était un collectionneur passionné. Il admirait par exemple Titien, Tintoret et Véronèse, et possédait des oeuvres de Brueghel l'Ancien, de ses prédécesseurs flamands ou d'Allemands tels que Holbein et Elsheimer; il est probable qu'il avait chez lui plus de tableaux d'Adriaan Brouwer que n'importe quel autre amateur. Sous le titre
Een huis vol kunst. Rubens als verzamelaar (Une Maison d'art. Rubens collectionneur), cette collection est en partie reconstituée dans la Maison Rubens, le petit palais que le peintre s'était fait construire au centre de la ville. Il était par ailleurs un grand amateur de livres, et sa bibliothèque était probablement une des plus grandes d'Anvers. Une sélection de ses livres est exposée au Musée Plantin-Moretus, là où était établie l'imprimerie de Christophe Plantin, de son
gendre Jan Moretus et de son petit-fils - et