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Keetje (1919)

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Genre

proza

Subgenre

roman


© zie Auteursrecht en gebruiksvoorwaarden.

Keetje

(1919)–Neel Doff–rechtenstatus Auteursrecht onbekend

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[pagina 12]
[p. 12]

[III]

Avec tous mes tracas, je n'avais pas eu le temps de m'occuper de mon malaise. Aussitôt que je le pus, j'allais à l'hôpital demander de quel mal j'étais atteint. Un interne me visita; il déclara que je n'avais aucune maladie, que je n'étais qu'anémique et que ce jeune homme ne connaissait pas son affaire.

Je décidai cependant de ne plus me prostituer, dussions-nous tous mourir de faim. Le pire était mes parents: ils avaient pris une telle habitude de la chose qu'ils la trouvaient toute simple...

Un matin, j'annonçai que je ne sortirais plus. Mon père leva la tète.

- Et pourquoi pas?

- Parce que je ne veux pas, ma vie durant, être une putain... Si vous saviez ce que les hommes, qui ramassent des femmes, exigent d'elles... Ils me donneraient beaucoup plus d'argent si je voulais m'y soumettre.

- Tu mens, canaille, hurla-t-il, tu inventes tout cela pour nous laisser crever de faim.

[pagina 13]
[p. 13]

Et, marchant vers moi, qui me trouvais près de la fenêtre ouverte:

- Qu'est-ce qui m'empêche de te flanquer par la fenêtre?

Je me dressai devant lui.

- Eh bien, flanquez-moi par la fenêtre, cela vaudra mieux que de me faire continuer cet vie abjecte... Faites-le donc, ce serait fini du coup!

Nous étions les yeux dans les yeux; lui, dans la pose du lutteur qui va empoigner son adversaire; moi, mes maigres bras et mes mains crispées levées vers lui.

Tout d'un coup, il pâlit affreusement et partit... C'était fini, j'avais gagné.

Toute tremblante, je m'habillai et sortis battre les ateliers pour trouver à poser. Puis, j'avais raccommodé pour un peintre des tapisseries anciennes... Peut-être pourrais-je me procurer, chez des antiquaires, un travail de ce genre...

Montagne-de-la-Cour, j'entrai dans un magasin d'antiquités. Quand j'eus expliqué ce que je savais faire, l'antiquaire me répondit:

- Certes, je peux vous donner de l'ouvrage, mais pas tout de suite... si vous voulez repasser...

En sortant, une jeune fille m'accosta.

- Vous avez été vendre quelque chose chez ce vieux?

[pagina 14]
[p. 14]

- Non, je suis allée demander de l'ouvrage.

- Il faut prendre garde: c'est un vieux cochon... il voudra coucher avec vous, mais ne rien vous donner...

Entendant que j'étais Hollandaise, elle me dit que sa mère l'était aussi. Nous pouvions nous comprendre, et elle m'emmena chez elle prendre le café. Elle me présenta à sa mère, comme une amie: je fus très bien reçue. La saleté était repoussante chez eux. En buvant du café et mangeant des tartines, la femme me demanda ce que je faisais.

- Je pose chez les peintres.

- Je suis couturière; j'ai dû, seule, élever mes deux enfants, mon mari s'en est désintéressé. Maintenant Stéphanie a seize ans, mais elle ne veut pas apprendre de métier, elle s'est habituée à ne rien faire... Comme je devais être à huit heures à l'atelier, j'étais obligée de laisser les enfants seuls; l'école commençait à huit heures et demie, mais ils n'y allaient pas. Je ne pouvais revenir à midi, mon atelier se trouvant à l'autre bout de la ville: leur repas était cependant préparé, ils n'avaient qu'à le chauffer sur le réchaud.

Ses yeux étaient hagards, ses mains brûlantes. Pour le moment, elle n'avait pas d'atelier.

Je me sentais très à l'aise avec elles, et je

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[p. 15]

compris qu'elles ne seraient pas très difficiles à m'admettre dans leur intimité.

Je sortis me balader avec ma nouvelle amie; le soir, elle me ramena encore chez elle, et, comme il se faisait tard, m'offrit de rester coucher. J'acceptai avec joie, j'avais horreur de rentrer chez nous, et je dormis avec les deux femmes: la mère sur le bord du lit, Stéphanie au milieu et moi contre la ruelle.

Avant de nous coucher, la mère se plaignit qu'encore une fois Adolphe ne rentrait pas.

A huit heures du matin, on tapa rudement sur la porte: deux commissionnaires entrèrent avec la propriétaire, une femme fardée qui tenait une ‘boîte’ au rez-de-chaussée.

Elle commanda de mettre les meubles [de]hors. Mon amie et moi, nous nous étions cachées, en chemise, derrière le lit.

- Regardez donc ces deux gamines, elles ont des chemises noires comme le poêle! dit la femme fardée, avec mépris.

Les commissionnaires enlevèrent les meubles et les portèrent sur le palier.

- C'est une bonté de ma part de ne pas les déposer sur le trottoir, fit-elle encore.

La mère de mon amie, sa figure de cire enluminée de deux taches rouges aux pommettes, les yeux flamboyants, la bouche crispée de haine, sifflait:

[pagina 16]
[p. 16]

- Parce que mon fils, que vous avez pris à quinze ans, ne veut plus de vous, hein? vou[s] vous vengez... Vous n'osez pas mettre les meubles sur le trottoir, de peur d'attirer l'attention sur votre bouge... Si je trouve une habitation, c'est bien, nous partirons; sans cela nous resterons encore ici cette nuit.

Quand tout fut dehors, la propriétaire ferma la porte et emporta la clef. La mère de mon amie mit son chapeau et son châle, et sortit.

Je demeurai avec Stéphanie sur le palier, près des meubles; elle avait du pain, une voisine nous donna du café.

La mère revint le soir; elle ne pouvait emménager que le lendemain dans sa nouvelle demeure.

Nous portâmes le matelas au grenier. Elle me remercia de ne pas les quitter dans des moments si durs. Elle s'agitait sur le matelas: Stéphanie et moi avions le fou rire, en nous rappelant les cinq verrues à poils que nous avions comptées sur le nez d'une vieille femme. Et nous nous endormîmes toutes les trois.

Le lendemain un homme, avec une charrette à bras, vint chercher les meubles, et j'aidai à aménager la petite mansarde obscure que la mère avait louée.

Puis je rentrai chez nous, contente d'avoir trouvé des amis dans la ville étrangère.


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