Gedoemde dichters(1957)–Paul Rodenko– Auteursrechtelijk beschermd Vorige Volgende [pagina 133] [p. 133] Complainte-litanies de mon Sacré-Coeur Prométhée et Vautour, châtiment et blasphème, Mon Coeur, cancer sans coeur, se grignotte lui-même. Mon Coeur est une urne où j'ai mis certains défunts, Oh! chut, refrains de leurs berceaux! et vous, parfums... Mon Coeur est un lexique où cent littératures Se lardent sans répit de divines ratures. Mon Coeur est un désert altéré, bien que soûl De ce vin revomi, l'universel dégoût. Mon Coeur est un Néron, enfant gâté d'Asie, Qui d'empires de rêve en vain se rassasie. Mon Coeur est un noyé vidé d'âme et d'essors, Qu'étreint la pieuvre Spleen en ses ventouses d'or. C'est un feu d'artifice hélas! qu'avant la fête, A noyé sans retour l'averse qui s'embête. Mon Coeur est le terrestre Histoire-Corbillard, Que trainent au néant l'instinct et le hasard. Mon Coeur est une horloge oubliée à demeure, Qui, me sachant défunt, s'obstine à sonner l'heure! Mon aimée était là, toute à me consoler; Je l'ai trop fait souffrir, ça ne peut plus aller. Mon Coeur, plongé au Styx de nos arts danaïdes, Présente à tout baiser une armure de vide. Et toujours, mon Coeur, ayant ainsi déclamé, En revient à sa complainte: Aimer, être aimé! Vorige Volgende