Gedoemde dichters(1957)–Paul Rodenko– Auteursrechtelijk beschermd Vorige Volgende [pagina 157] [p. 157] Couleur de l'aube Éveillez-vous! sortez des brouillards de l'Amore corbeaux qui secouez les draps noirs du sommeil. De la ténèbre vaine atteignez les bosphores retardés par le rêve alourdi de tunnels. Votre appel coléreux est le cri de la Terre. Elle espérait le jour; vous dites: ‘Aujourd'hui!’ Les nuages d'argent reconnaissent les pierres: c'est la Pâque éternelle du jour avec la nuit. Sur les coteaux crayeux s'ouvrit une paupière, les restes d'un déluge, ô corbeau de Noé? La fenêtre de l'homme et son regard noyé! Et les boeufs condamnés à supporter naguère les temples des dieux morts, l'étable du Vivant, s'approchèrent de l'ombre et de l'onde plus claire et burent l'eau courante en lui montrant les dents. Puis la terre eut un cri comme on arrache un ongle: de l'ombre s'apeuraient des triangles d'oiseaux; la terre prépara ses diurnes hécatombes la naissance et la mort sortirent des roseaux. Immobile et muet comme un bastion de guerre je suis percé des jours au cadran des saisons. Tous les matins pour moi sont des aubes d'hiver et la mort s'est déjà penchée sur ma maison. Vorige Volgende