Gedoemde dichters(1957)–Paul Rodenko– Auteursrechtelijk beschermd Vorige Volgende [pagina 175] [p. 175] Le casseur de pierres Je casse des pierres sur la route. Le sommeil est ailleurs et je sais ce que je fais, l'oeil prêt à saisir l'ouverture, la tête penchée, mais j'ai mille regards sous la visière transparante. Ce remous d'aujourd'hui est solstice: j'attends, connaissant les armes et les poisons. Cela s'approchera, musant enfant qui glane des fleurs. Le soleil des années tourne. Honte aux chants aveugles du berger sans mort qui joue de la flûte. Je ne transpire pas pour du pain ni pour d'avilissantes musiques. Je suis le possédé de la douleur, et d'une bombe nihiliste opérante, qui crèvera l'obstacle. Le sang de l'espoir trépigne, défendons la clairière gagnée, gavons de mots carnés le Mal, qu'il grandisse sur les ordres anciens Ni jeux, ni poèmes, ni images, plus d'icônes d'icônes, plus de voiles sur la sainte angoisse. Cela éclatera comme le tonnerre, une lave du sang de la souffrance qui couvrira la terre et puis l'éclair incommensurable ouvrira. Ne perdons rien dans le remous, trépignant entre les tours d'iris. [pagina 176] [p. 176] Aujourd'hui plus de rêves! Prêts à bondir dans la déchirure. Mais plus de mélodies! La mort, ha! seule divine, par les crimes stériles... Lors, nous sommes dans cette marée sur la pellicule de l'océan des univers, d'illusion pivot puéril. Tout vire à l'entour, tout fuit. Je suis seule pervenche dans la crique des tours d'iris, de roseaux et de saules, qui font les grillages des prisons. Fruits acides dans le vinaigre immobiles, pétrifiés, nous assistons à la fin crépitante de tous les flambeaux: le crépuscule fatalement définitif entre au milieu des gestes aquatiques. Voici les morts terminés. Plus de Mères! Moribond je tire les draps sur mon visage et la douleur divine s'écrase comme une maison sur mon coeur. Je l'appelle, l'appelle, l'appelle! Plus de couronnes de pâquerettes ni d'encens, ni de prières aux filles vierges. Voici l'aube austère des abîmes. Sous le sel des étoiles, dans le comble des maisons de nos douleurs, paraît dans l'incendie des antiquités ce qui exauce et finit voici l'aube mort parfumée. Vorige Volgende