craten 66 à la Deuxième Chambre, Hans van Mierlo (
o1931), ne se soucie guère des chiffres ni des pourcentages, mais aimerait plutôt savoir pourquoi les électeurs se comportent ainsi. Pour lui, peutêtre font-ils ce qui leur passe par la tête lorsqu'ils se trouvent dans l'isoloir: ‘Peut-être votent-ils pour un parti afin d'ennuyer leur patron ou leur mari... ou peut-être sontils tout simplement d'accord avec un parti’. Frits Bolkestein (
o1933), son collègue libéral ne va pas plus loin qu'une simplification radicale: ‘Si l'on part du point de vue que les gens savent généralement ce qui est bon pour eux, il faut accepter
Willem Deetman (o1945), président de la Chambre.
que certains ne s'intéressent pas à des choses que l'on trouve soi-même intéressantes, comme la politique’. Plus sérieuse, la réaction du président de la Chambre, Willem Deetman (
o1945), face à la marée d'abstentionnisme ‘Nous ne devons jamais nous résigner’ dit-il ‘car le pourcentage de participation détermine l'autorité de la représentation populaire’. Deetman est le président d'une commission de politiciens en vue, qui se penchent sur des questions ayant trait à la rénovation du droit public et administratif, dans l'optique d'une possible modification du régime étatique néerlandais.
Dans le passé, on a déjà procédé à des enquêtes et à des études sur la prétendue indifférence d'un grand nombre de Néerlandais à la politique. L'enquête la plus intéressante est sans conteste celle du politicologue Van Putten, comme recteur à l'Université libre d'Amsterdam, qui s'est penché sur le mécontentement (doublé de l'indifférence) des électeurs néerlandais. Il s'est interrogé sur les causes de ce mécontentement politique. Sont-ce les compétences et les objectifs des politiciens? se demanda-t-il, ou cela tient-il aux possibilités du système politique ou aux points de vue, aux normes, aux valeurs et aux attentes des électeurs?
Comme il fallait s'y attendre, ces trois causes jouent un rôle ou se superposent. Cependant l'enquête montre bien que plus de la moitié des personnes interrogées accuse les membres de la Chambre de lenteur et d'indolence, ajoutant que les parlementaires parlent beaucoup et agissent peu. Proportionnellement, les mécontents étaient plus nombreux parmi les jeunes de moins de 24 ans, les habitants des grandes villes, parmi les commerçants et les ouvriers qualifiés. Au surplus, une des conclusions de Van Putten était qu'il ne fallait pas attendre des politiciens qu'ils soient plus ou moins des outils sans volonté ente les mains des majorités, mais que l'on attendait que les désirs des électeurs soient honorés le plus possible.
Mentionnons encore que dans l'enquête de l'Association Thorbecke, on avait aussi posé la question: ‘Seriez-vous prêt à faire face aux frais importants des élections en payant un “kwartje” (1/4 de florin) pour pouvoir voter!’ Les réponses font apparaître que près de la moitié des électeurs n'entend pas payer, ne serait-ce qu'un ‘Kwartje’ pour son droit de vote. Le député socialiste Eric Jurgens (o1935) n'est pas étonné car, selon lui, cette question touchait ‘au fond même du Néerlandais’. ■
Jan Verdonck
(Tr. M.-A. Bourel)