Vue intérieure: salle dédiée au xviie siècle, photo I. Baan.
puissent se rejoindre sous la rue du musée. La porte de ville et la piste cyclable ont été conservées, mais les deux cours intérieures forment maintenant une seule et même place centrale. Il apparaît d'emblée que ce nouvel espace public amstellodamois est comparable aux lieux d'accueil créés ces dernières décennies dans les autres grands musées européens: la cour intérieure du Louvre à Paris, l'entrée du
Prado à Madrid ou le hall central du
British Museum à Londres. À l'instar de ces capitales, Amsterdam a opté pour la lumière et l'espace dans une architecture intemporelle. Le choix s'est porté sur la brique silico-calcaire, qui contraste avec les matériaux plus sombres des escaliers monumentaux destinés à l'accueil d'un public très nombreux, mais le tout sans embellissements de manière à ce que les visiteurs se sentent dès l'entrée dans un autre monde. À partir de l'imposant atrium, après le contrôle des billets, les escaliers d'origine mènent au hall d'entrée, entièrement rénové, à la galerie d'honneur et aux autres salles du musée.
L'un des plus grands défis pour les architectes a été la mise en conformité d'un bâtiment de la fin du xixe avec les normes modernes sans que le Rijksmuseum en souffre. La climatisation et la sécurité ont été complètement rénovées et se cachent dans une gaine technique qui fait le tour de tout le bâtiment. Il a ainsi été possible de conserver les proportions d'origine des salles du musée et de reconstituer l'unique séquence d'espaces, tout autour de l'atrium central. Sous la direction de l'architecte restaurateur Gijsbert van Hoogevest et avec l'expertise et le savoir-faire de la restauratrice Anne van Grevenstein, on a recherché les décors cachés sous de multiples couches de chaux. On a dû faire des choix, mais on a restitué ces décors dans les lieux principaux du bâtiment de manière à retrouver l'univers onirique et éclectique de Pierre Cuypers en 1885.
Pour la première fois, historiquement parlant, on a revu la conception muséale du Rijksmuseum. L'ancien directeur général De Leeuw avait établi en 2004 un plan de présentation chronologique et transversal des collections. Un bâtiment transparent et bien agencé devait permettre aux visiteurs de découvrir les tableaux, les sculptures et les objets historiques selon un ordre chronologique. À partir de 2008, le nouveau directeur général, Wim Pijbes, a repris cette idée. Il y a aussi été incité par le débat de société aux Pays-Bas autour du manque de