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Septentrion. Jaargang 42 (2013)

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Titelpagina van Septentrion. Jaargang 42
Afbeelding van Septentrion. Jaargang 42Toon afbeelding van titelpagina van Septentrion. Jaargang 42

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Genre

non-fictie
sec - letterkunde

Subgenre

tijdschrift / jaarboek


In samenwerking met:

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Septentrion. Jaargang 42

(2013)– [tijdschrift] Septentrion–rechtenstatus Auteursrechtelijk beschermd

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L'étonnement permanent: K. Schippers

‘Quand on regarde bien autour de soi, on voit que tout est coloré’. Ce vers célèbre et souvent cité résume à lui seul la poétique qui marque depuis un demi-siècle l'oeuvre de K. Schippers, nom de plume de Gerard Stigter (o 1936), poète, romancier et essayiste néerlandais. Il a également écrit des critiques d'art et des livres pour enfants, et réalisé des films en collaboration avec le cinéaste Kees Hin.

K. Schippers fait son entrée en littérature en 1958, en fondant avec quelques camarades de lycée la revue Barbarber. Le mot ne signifie rien, mais peut évoquer le brouhaha. C'est à la suite d'un remaniement du comité de rédaction que les trois qui restent choisissent chacun un pseudonyme: outre K. Schippers, il s'agit de J. BernlefGa naar eind1 et G. Brands. Pour les trois comparses, un seul mot d'ordre: en finir avec la glorification des belles-lettres. Si le paysage littéraire a déjà été considérablement bouleversé quelques années auparavant par l'arrivée du mouvement des Vijftigers et leur poésie expérimentale et spontanée, Barbarber proclame que tout peut être littérature: rien n'est à exclure. La revue publie donc dans ses pages des ready-mades littéraires tels que des textes publicitaires, des petites annonces, des horaires de trains, mais aussi des expériences typographiques, des illustrations, des photos, voire du papier peint. Schippers dira en 2012 dans un entretien pour l'émission télévisée Boeken (Livres): ‘Dès lors qu'il y avait des mots, je pensais qu'il ne fallait plus faire de séparation entre la poésie écrite et quelque chose qu'on pouvait rencontrer n'importe où et qui était porteur d'émotions, et cela a créé un énorme potentiel d'élargissement’.

Barbarber paraîtra jusqu'en 1971. Dans Een cheque voor de tandarts (Un chèque pour le dentiste, 1967), Schippers et Bernlef reviendront à leurs sources d'inspiration. Outre Marcel Duchamp, qui a été d'une importance cruciale pour Schippers, le lecteur y trouve notamment présentés Kurt Schwitters, les Nouveaux Réalistes français et américains, le pop-art et les poètes américains W.C. Williams et Marianne Moore. Ce qui les unit, c'est la volonté de faire entrer la réalité ordinaire dans l'art, par des procédés aussi immédiats que possible. La frontière entre texte et art plastique (conceptuel) est parfois ténue, comme le montre Schippers dans

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son recueil Tables déplacées (2012)Ga naar eind2, où, à l'instar d'un catalogue d'exposition, il fait précéder chaque poème d'une indication soit du matériel utilisé pour l'écrire (‘Underwood et crayon’), soit de celui évoqué dans le texte du poème même (‘bois et caoutchouc’).

L'homme et la réalité

Schippers publie son premier recueil, De waarheid als De Koe (Vérité de La Palice) en 1963. Le lecteur y retrouve la même conviction selon laquelle tout est digne de notre attention, il n'y a pas de zones grises, tout est coloré. Schippers rejette le lyrisme: ‘Nombre de poètes cherchent à être plus poétiques que les sujets dont ils traitent’, affirme-t-il dans ce recueil. Dans ses poèmes, qu'il préfère appeler ‘textes’ - et qui peuvent aussi prendre la forme d'une image, commentée ou non, ou encore d'une simple addition - il cherche à inventorier le réel, à en épuiser tous les aspects avec une rigueur et une logique presque mathématiques.

Son but est de nous faire porter un regard neuf sur le monde, de nous arracher aux schémas de pensée qui conditionnent notre perception et de remettre en question nos interprétations, que nous fondons inconsciemment sur notre expérience et nos habitudes: ‘regarder, c'est additionner en toute confiance: ceci est le creux d'une cuillère, / alors le dos doit sûrement être là’.

Schippers montre ‘les morceaux de réalité / que le bord des lunettes / dérobe à la vue de ceux qui les portent’. Il se révolte contre la vue d'ensemble superficielle pour attirer l'attention sur ce qui se dérobe, sur les objets ordinaires. L'effet qui en résulte est souvent teinté d'humour et d'ironie. Ainsi, dans le poème ‘Manège au repos’, qui se compose en fait de trois photos légendées montrant respectivement un petit bloc de bois, une figurine d'éléphant puis le même bloc de bois, les deux premières ont pour légendes ‘Bloc’ et ‘Éléphant’, et la troisième ‘Éléphant derrière bloc’. Le procédé n'est pas sans faire penser au Petit Prince qui

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illustratie
K. Schippers, photo L. van der Noord.


voit l'éléphant à l'intérieur du boa. Ce regard d'enfant, qui s'étonne à la fois de tout et de rien, pour qui rien ne va de soi, c'est aussi le regard de l'artiste. L'oeuvre de Schippers laisse souvent transparaître son intérêt pour cette candeur sans parti pris, que ce soit dans ses propres observations, dans les poèmes sur ses filles ou encore dans Eerste indrukken (Premières impressions, 1979), un roman racontant les mémoires d'une petite fille de trois ans.

Outre cette volonté de débanaliser le quotidien et ‘d'entretenir l'étonnement au quotidien’, Schippers s'emploie aussi à démasquer la fausse objectivité de nos observations. Même les aspects de la réalité aussi élémentaires et universels que l'espace, le temps et la couleur sont variables: ‘froid soleil pluie et vent tous / dérivés de cette journée unique qui // nous échappe sans cesse/ que nous manquons de peu’.

À vrai dire, il n'y a pas de réalité: il n'y a que des points de vue: nous ne connaissons que notre sélection personnelle du monde. ‘La vérité est de couleur’. Tout étant coloré par nos points de vue subjectifs, Schippers cherche à se rapprocher de la description objective en éliminant autant que possible l'observateur de ses poèmes, bien que celui-ci fasse partie intégrante de la situation. Dans un bref poème très connu intitulé ‘Poème d'amour’, il écrit: ‘Tu n'as pas besoin des choses / pour voir / les choses ont besoin de toi / pour être vues’. Audelà de la déclaration d'amour, c'est la nécessaire subjectivité de notre rapport aux choses qui s'exprime ici.

Un troisième facteur vient compliquer ce rapport entre les hommes et la réalité. Lorsqu'il s'agit de décrire, la langue opère une seconde sélection qui s'ajoute à la subjectivité de notre point de vue. Pour K. Schippers, la langue est un voile qui cache la réalité. Le poème ‘Boîte en cinq positions sur la table’ le montre bien: tout en disant cinq fois la même chose, il donne néanmoins de la réalité cinq aperçus différents. En cumulant ces différentes possibilités d'expression, Schippers s'approche autant que possible du rendu objectif, mais le résultat ne sera jamais dénué d'interprétation. Le problème se trouve résumé dans un poème du recueil Sonatines door het open raam (Sonatines par la fenêtre ouverte, 1972), dont voici quelques

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strophes: ‘Sur une table avec trois livres / la vérité fonctionne / encore autrement que la langue: / on voit livre, livre, livre, / mais ce n'est pas ce qu'on écrit / (trois livres). // Derrière une boîte se trouve un crayon, / mais quand on l'écrit, / il devient visible, / se trouve à côté / un mot ne peut définitivement / se placer devant un autre. [...] Le texte donne de l'espace à la langue parlée. // Quelqu'un qui parle ou lit en silence, / donne de manière audible ou insensible / du temps à la langue. // La langue comme sous-titrage du temps.’

Cette capacité de la langue à influencer, voire créer la réalité, K. Schippers va s'en servir plutôt que de la subir. Après le recueil Een vis zwemt uit zijn taalgebied (Un poisson quitte son aire linguistique, 1976), il délaisse la poésie au profit de la prose. Le passage au roman lui permet, de manière assez surprenante, de passer du réel à l'imaginaire en même temps que le ton se fait moins léger. Outre les mémoires, déjà cités, d'une enfant de trois ans qui n'a pas encore la langue à sa disposition, citons Op de foto (En photo, 2012), qui est une recherche de la 27e lettre de l'alphabet ou Waar was je nou (Mais où étais-tu passé, 2005), où le protagoniste retourne dans le passé à travers de vieilles photos de famille. Une place à part est occupée par De bruid van Marcel Duchamp (La Mariée de Marcel Duchamp, 2010), où Schippers décrit, photos à l'appui, ses voyages dans différents endroits du monde sur les pas de Marcel Duchamp, à la recherche d'indices permettant de déchiffrer une des oeuvres les plus célèbres de l'artiste, La Mariée mise à nu par ses célibataires, même. Si l'auteur parle dans son introduction de ‘compte rendu’, le livre se révèle rapidement déborder du cadre documentaire: Schippers lui-même semble ici être en mesure d'abolir le temps.

En 2011, K. Schippers a publié son premier recueil de poésie depuis 1976, Tellen en wegen (Compter et Peser). Outre ses préoccupations habituelles que traduit le titre, l'attention pour les détails en apparence insignifiants et la recherche d'une réalité objective qu'on puisse décrire sans risquer d'avoir recours à deux poids, deux mesures, on y trouve également des poèmes où l'auteur s'est autorisé un ton plus personnel.

Kim Andringa
Traductrice - chargée de cours de traduction à l'université de Liège.
kim.andringa@free.fr
Les fragments de poèmes cités dans cet article proviennent des recueils De waarheid als De Koe (Vérité de La Palice, 1963); Tables déplacées (titre original: Verplaatste tafels), 2012; Een leeuwerik boven een weiland (Une alouette au-dessus d'un champ, 2003, 3) et Tellen en wegen (Compter et Peser, 1976).

eind1
Voir Septentrion, XXIX, no 1, 2000, pp. 41-45.
eind2
Titre original: Verplaatste tafels, 1969. La traduction française, de la main de Kim Andringa et Jean-Michel Espitallier et avec une préface d'Erik Lindner, a paru aux éditions Le Bleu du Ciel, de Bordeaux, en 2012.


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Over dit hoofdstuk/artikel

titels

  • over De waarheid als De Koe

  • over Verplaatste tafels; reportages, research, vaudeville

  • over Een leeuwerik boven een weiland


auteurs

  • Kim Andringa

  • over K. Schippers

  • beeld van K. Schippers