Septentrion. Jaargang 42
(2013)– [tijdschrift] Septentrion–
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LinguistiqueMarie Maxime Kerlou, prix d'Amsterdam 2013Fondé en 2011 et placé sous le haut patronage du Conseil de coopération franco-néerlandaisGa naar eind1 et de l'ambassade des Pays-Bas en France, le prix d'Amsterdam a pour objectif de récompenser un jeune diplômé en sciences humaines et sociales issu d'un établissement d'enseignement supérieur français, dont les recherches portent sur les Pays-Bas ou les rapports entre la France et les Pays-Bas. Si ce tout nouveau prix encore peu connu avait retenu un nombre très faible de candidats en 2011, la deuxième édition a remporté un succès inouï: treize candidats - nombre inespéré! - ont présenté des projets remarquables, dans des disciplines aussi diverses que l'histoire de l'art, la philosophie, l'épistémologie, l'histoire sociale et coloniale et la sociolinguistique historique. La richesse de leurs recherches témoigne de l'importance d'une part de l'intérêt scientifique pour les Pays-Bas, d'autre part des échanges et collaborations entre enseignants-chercheurs des deux pays. ![]() Marie Maxime Kerlou, photo N. Abbring.
Ce fut donc une tâche ardue pour le jury de trancher... Après une longue délibération, c'est à Marie Maxime Kerlou que le prix d'Amsterdam a été attribué. Ce prix d'excellence d'une valeur de 15 000 euros permettra à la jeune lauréate de débuter un projet de recherche en sociolinguistique historique sur la langue néerlandaise, dans le cadre d'un doctorat à l'université de Leyde, sous la direction de Marijke van der Wal. Marie Maxime Kerlou est depuis 2011 titulaire d'un master de chercheur en anglais. Son sujet de recherche était l'étude comparative du néerlandais et de l'anglais, du germanique ancien à nos jours, avec une analyse plus spécifique du moyen anglais et du moyen néerlandais. Depuis sa première année d'études, elle avait suivi des cours de langue, de culture et de littérature néerlandaises à la Sorbonne (Paris IV) et avait obtenu, en 2012, la licence de néerlandais. Afin de poursuivre ses recherches sur l'histoire des langues germaniques, elle a contacté des professeurs en France, puis en Angleterre, en Belgique et aux Pays-Bas. En France, où la linguistique diachronique ne semblait pas être un domaine en plein essor, on a proposé à la future doctorante de s'intéresser plutôt à la synchronie ou à la littérature médiévale. Mais lorsqu'elle | |
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rencontre, à Leyde, Marijke van der Wal, spécialiste de sociolinguistique historique, elle est convaincue que sa voie est tracée: ‘Aujourd'hui, j'ai le sentiment d'avoir enfin trouvé une école, une directrice de recherche et un domaine qui me conviennent parfaitement (...). L'apprentissage et l'étude des langues ont toujours été un sujet qui me passionne, je suis en constant apprentissage (...) et souhaite élargir ma connaissance des langues nordiques et des langues germaniques en général (...).’ Marie Maxime Kerlou avait déjà vécu aux Pays-Bas en 2009-2010 pour la première année de son master, dans le cadre d'un séjour Erasmus à Nimègue. Elle y avait suivi des cours d'histoire de la langue néerlandaise et de linguistique générative. Pour ses futures recherches à Leyde, Marijke van der Wal lui a proposé de s'intéresser à un fait de langue très peu connu dans l'histoire de la langue néerlandaise. Il s'agit du mode progressif, de ses différentes fonctions et formes utilisées au cours de l'évolution du néerlandais. En effet, la construction en zijn (l'auxiliaire zijn suivi du participe présent) n'est plus utilisée aujourd'hui, contrairement à son équivalent anglais (to be+ -ing). Ce sont les journaux maritimes datant de la fin du XVIe au début du XVIIe siècle que Marie Maxime Kerlou étudiera de près, mais elle se penchera aussi sur différents textes administratifs et littéraires ainsi que sur des lettres à caractère privé et des journaux intimes. Ainsi, ses recherches auront une approche aussi bien linguistique que sociale et historique tout en s'inscrivant dans une étude comparée de l'histoire des langues germaniques. Marie Maxime Kerlou a reçu le prix d'Amsterdam le 19 septembre 2013 des mains de M. Ed Kronenburg, ambassadeur du royaume des Pays-Bas en France. Au cours de la cérémonie qui a eu lieu à la résidence de l'ambassadeur, le président du jury, Christophe de Voogd, a souligné que ce n'est pas seulement la question scientifique qui a sensibilisé le jury. Celui-ci a relevé dans la lettre de motivation de la candidate sa sincérité, son enthousiasme et sa volonté de s'intégrer au groupe de recherche du centre de linguistique de Leyde. Les résultats de ses recherches contribueront à l'enrichissement des échanges culturels et scientifiques entre la France et les Pays-Bas. claudia huisman |
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